Etienne VI (V), pape

Etienne naquit dans une famille de la noblesse romaine.
Sous-diacre attaché à Adrien III, il fut fait cardinal-prêtre par Marin Ier.
Elu à l'unanimité le 15 juillet 885, il fut intronisé fin septembre sans attendre la confirmation impériale.
Etienne VI (V) 1, qui dut faire face à une sécheresse et à une invasion de criquets, partagea tout son patrimoine pour soulager la misère du peuple.
Il reconnut Louis l'Aveugle comme roi de la Provence.
Il consacra Teutbold, qui avait été canoniquement élu, évêque de Langres, la consécration ayant été refusée par Aurélien, l'archevêque de Lyon.
Il s’opposa à Photios et mit en garde l'empereur de Byzance, Basile le Macédonien, contre celui-ci.
Il pria l'empereur Léon VI d'envoyer des navires de guerre et des soldats pour lui permettre de repousser les assauts des Sarrasins.
Il écrivit au duc de Moravie, Swatopluk, pour interdire la liturgie, en langue slave, autorisée par Jean VIII.
Il mourut le 14 septembre 891 et fut enterré au Vatican dans le portique de la basilique.


885. 15 juillet, élection du pape. 15 août, Théodard est sacré archevêque de Narbonne. Fin septembre, intronisation du pape. 21 novembre, pour fuir les Vikings, les moines de Saint-Wandrille se réfugient près de Chartres avec les reliques de leur saints. 24 novembre, après avoir pris Rouen et la forteresse de Pontoise, d'importantes forces normandes (30 000 hommes portés sur 700 barques) affluent vers Paris. 25 novembre, Siegfried (Sigfredhr), le chef des Vikings, reçu par l’évêque Goslin, demande de traverser la ville pour installer ses hommes et leurs familles plus avant du fleuve mais les autorités locales refusent. 26 novembre, les Normands entreprennent le siège de Paris ; grâce à Eudes, le comte de Paris, et à l'évêque Goslin, Paris résistera pendant près de deux ans.

886. Mars/avril : le comte franconien Henri intervient vainement pour secourir Paris assiégé depuis le 28 novembre 885 ; après son départ, les Normands s'établissent sur la rive gauche de la Seine, autour de Saint-Germain-des-Prés ; Eudes et l’évêque de Paris Gozlin entament des négociations avec le chef Siegfried mais celui-ci ne parvient pas à convaincre ses compatriotes de quitter la ville ; une attaque est repoussée par les assiégés tandis que Siegfried attaque Bayeux. En mai, après la mort de Gozlin, Eudes, duc de France et comte de Paris, fils de Robert le Fort, part chercher du renfort auprès de l'empereur tandis qu'Ebles défend efficacement Paris. 30 juillet, l'empereur Charles III le Gros est à Metz où il décide de marcher contre les Normands de Paris ; il avance lentement (Attigny le 16 août, le 22 à Servais près de Laon ; arrivé à Quierzy, il envoie le comte Henri de Franconie en reconnaissance. 28 août, Henri de Franconie est tué dans une embuscade devant Paris ; plus tard les Normands tentent une offensive contre la ville qui est repoussée. 29 août, mort de l'empereur byzantin Basile Ier : son fils Léon VI le Sage lui succède. En septembre, le gros des troupes de Charles III le Gros arrive devant Paris ; l'empereur négocie avec Siegfried auquel il promet 700 livres d'argent (que les Vikings acceptent, trop heureux de ne pas rentrer bredouilles) et autorise les Normands à hiverner en Bourgogne après la levée du siège. 6 ou 7 novembre, Charles III le Gros quitte Paris pour Soissons ; il est suivi par les hommes de Siegfried qui dévastent l'abbaye Saint-Médard de Soissons après son départ. 12 novembre, Charles le Gros tombe malade en Alsace. 30 novembre, les Normands, qui ont remonté la Seine, mettent le siège devant Sens sans succès ; durant l'hiver, ils pillent les abbayes de Saint-Germain d'Auxerre, Bèze et Flavigny. Après avoir mené batailles contre les Danois, Alfred le Grand règne sur toute l’Angleterre : il ordonne que toutes les lois soient écrites.

887. 11 au 25 janvier, les Vikings s'emparent de l'abbaye de Flavigny. En mai, les Vikings se présentent devant Paris après avoir ravagé la Bourgogne pour réclamer la rançon promise à l'issue du siège ; à l'automne ils remonteront la Marne jusqu'à Chessy où ils prendront leurs quartiers d'hiver. En mai, PlaiddeKirchheim : Charles le Gros qui désire répudier son épouse Richarde qu’il accuse de le tromper avec son conseiller l’évêque Luitgard, fait un procès public au cours duquel il avoue n’avoir jamais eu de relations charnelle avec l’impératrice, ce qu’elle confirme, affirmant qu’elle est toujours vierge et prête à se soumettre au jugement de Dieu pour prouver sa bonne foi ; le divorce de Richarde est prononcé ; elle se retire dans un couvent proche de Strasbourg. 26 août, important tremblement de terre au Japon. 7 novembre, au Japon, début du règne de l'empereur Uda. 11 novembre, Diète de Tribur : pour avoir acheté le départ des Normands, Charles le Gros est déchu de ses titres par les nobles de Francie occidentale ; Arnulf duc de Carinthie et bâtard de Carloman de Bavière est élu roi de Germanie. 26 décembre, Bérenger Ier de Frioul est élu roi d'Italie par les seigneurs de Lombardie et couronné à Pavie.

888. 13 janvier, au cloître de Neidingen, mort de Charles le Gros (peut-être étranglé), empereur d'occident et roi des Francs, sans héritier : Eudes, fils de Robert le Fort, qui a combattu avec vaillance l'invasion normande en Francie occidentale, sera désigné comme son successeur et proclamé roi des Francs de l'Ouest le 29 février. 29 janvier, à Langres, Guy de Spolète est couronné roi d’Italie et combat contre Béranger de Frioul pour la royauté italienne. 29 février, à Compiègne, Eudes (+ 898), fils de Robert le Fort, est couronné roi des Francs de l’Ouest par Gautier, archevêque de Sens (il sera également sacré à Reims quelques mois après). Eudes bat les Normands à Montfaucon-en-Argonne.

889. L’empereur Léon VI renvoie Photios qui mourra en exil vers 895.

Vers 890. Une bande sarrasine venue d’Espagne établit une base à Fraxinetum près de Saint-Tropez, dans les monts appelés aujourd’hui Massif des Maures.

890. Photios : Mystagogie du Saint-Esprit.

891. 21 février, le pape Etienne VI consacre Empereur d'Occident Guy III de Spolète, lequel confirme la donation de pépin et de Charlemagne, et, en mai suivant, associé au trône d'Italie son fils Lambert. 14 septembre, mort du pape.


Note
1 Etienne II (752) a été légitimement élu pape mais il est mort 3 jours après son élection (apoplexie), avant d’avoir été consacré. Pour cette raison, il n’était pas considéré comme pape, et il ne figure pas dans l’édition de 1961 de l’Annuaire pontifical. Cependant, la constitution apostolique Romano Pontifici Eligendo, promulguée par le pape Paul VI le 1er octobre 1975, a réaffirmé que le pontificat commençait dès l'élection, conformément au concile du Latran, réuni le 13 avril 1059 par Nicolas II, qui avait décrété que le pape possède toute l'autorité pontificale dès son élection ; c’est la raison pour laquelle 2 numéros sont donnés pour les Etienne qui le suivent, le numéro entre parenthèses reflétant l’opinion ancienne.

Sources


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Liste des papes


Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur.

Date de mise à jour : 25/05/2024

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