Antoine de Padoue

Fernando Martins de Bulhões (Bouillon), naît à Lisbonne le 15 août 1195, dans une famille noble aux traditions militaires (descendant de Charlemagne, il est apparenté à la famille de Godefroy de Bouillon).
A 10 ans, il étudie le latin, l'histoire ecclésiastique, la liturgie et le chant sacré à l'école de la cathédrale.
A 15 ans, il entre chez les Chanoines réguliers de Saint Augustin à Saint-Vincent de Fora.
Deux ans plus tard, il passe au monastère de Sainte-Croix de Coimbra où, durant 8 ans, il fait des études de philosophie, de théologie, d'Écriture Sainte et de patristique, avant d'être ordonné prêtre (1219/1220?) ; pour le jeune Fernando (25 ans), la norme ecclésiastique qui fixe à un minimum de 30 ans l'âge pour avoir accès au sacerdoce, n'est pas observée.

En septembre 1220, après que les restes des cinq premiers martyrs franciscains du Maroc sont ramenés au Portugal, il entre au couvent des Oliviers à Coimbra, chez les Frères mineurs qui l'admettent sous le nom de frère Antoine d'Olivarès.
Il obtient d'aller au Maroc en 1221 : mais, étant tombé gravement malade à peine débarqué, il doit rentrer en Europe.
Il se retrouve au chapitre de tout l'Ordre tenu à Assise du 30 mai au 8 juin 1221.

Après 10 mois de retraite, au couvent de Montepaolo, Antoine accompagne, en septembre 1222, son supérieur Gratien, provincial de Romagne, à Forli, où quelques Franciscains et Dominicains doivent recevoir les saints ordres. Chacun se récusant pour adresser quelques mots aux ordinands, Antoine doit prendre la parole.
Il manifeste tant de science et d'éloquence que François d'Assise en est informé et décide de l'envoyer prêcher.
Il débute sa mission de prédicateur en Lombardie et en Romagne.
Antoine parcourt les villes et les campagnes pour y détruire le désordre et l'erreur, pour ranimer la foi et faire fleurir la vertu ; les nombreux et éclatants prodiges qui accompagnent sa prédication lui feront décerner les titres d'Apôtre et de Thaumaturge.

Fin 1223, à Bologne, Antoine enseigne la théologie au clergé et aux laïcs. Il commence son enseignement, avec la bénédiction de François d'Assise, lequel lui envoie une brève lettre qui commence par ces paroles : « Il me plaît que tu enseignes la théologie aux frères ». Antoine pose les bases de la théologie franciscaine qui, cultivée par d'autres éminentes figures de penseurs, connaîtra son apogée avec Bonaventure de Bagnoregio et Duns Scot.

De Pâques 1224 à 1226, Antoine, qui a acquis une expérience en ce domaine en Italie du Nord (Rimini, Bologne), prêche en terre cathare dans le midi de la France, notamment à Montpellier, Toulouse, Brive, Le Puy, Bourges, Châteauroux, Arles, Limoges.
A Montpellier, on constate un phénomène de bilocation, puis le silence imposé aux grenouilles d'un étang (le lac de Saint-Antoine).
La ville de Brive-la-Gaillarde conserve le souvenir des grottes où il se retire quelque temps dans la prière solitaire et du monastère qu'il fonde. C'est aussi dans cette ville qu'il retrouve miraculeusement un manuscrit dérobé (un novice, qui lui a dérobé son psautier, le lui rend après avoir été terrorisé par une apparition menaçante), gagnant ainsi sa spécialité posthume de faire retrouver les objets perdus.
A Bourges, il accomplit le miracle de la mule : soutenant un jour une dispute avec une hérétique sur la présente réelle de Jésus-Christ dans l'eucharistie, il obtient qu'une mule, privée de nourriture depuis trois jours, se prosterne à deux genoux devant l'hostie consacrée au lieu de manger l'avoine qu'on lui présente.
En septembre 1226, à Arles, Antoine assiste au chapitre de Provence qui le nomme custode de Limoges où il opère d'autres prodiges.

En 1227, à la nouvelle de la mort de François (3/10/1226), il repart pour l'Italie où, en 1229, il est élu ministre provincial du Nord de l'Italie.
En mai 1230, à l'occasion du chapitre général tenu durant le transfert de la dépouille de François vers la nouvelle basilique construite en son honneur, frère Antoine reçoit la nouvelle fonction de prédicateur général et est désigné, avec six autres confrères, pour représenter l'Ordre auprès du pape Grégoire IX.
Après un prêche mémorable à Rome où des pèlerins de toutes langues et de toutes nations entendent ses paroles dans la langue de chacun d'eux, Antoine convoque, au bord de la mer, à Rimini, les hérétiques insensibles à ses exhortations et parle aux poissons.
Il prêche ensuite à Aquilée, Goritz, Udine, Gemona, Trévise, Venise, Vérone, Florence, Milan, Verceil ...

Au cours de la dernière période de sa vie, Antoine écrit deux cycles de Sermons, intitulés respectivement Sermons du dimanche et Sermons sur les saints et destinés aux prêcheurs et aux enseignants des études théologiques de l'Ordre franciscain.

En 1231 il prêche le Carême à Padoue. Fin mai, épuisé, il se retire, avec deux compagnons, dans l'ermitage de Campo-San-Pietro. Mais, sentant ses forces l'abandonner, il demande à retourner à Padoue (cette ville qui le vénère et qui lui a donné son deuxième nom) ; il meurt à Arcella, près de Padoue, le vendredi 13 juin.
Avant d'expirer, il murmure : "Je vois mon Seigneur". Selon une autre source : il chante d'une voix affaiblie : "O Gloriosa Domina..." (O Dame Glorieuse)
Si le corps de saint Antoine est resté à Padoue, sa langue est vénérée à Lisbonne dans l’église qui a été construite à l’endroit où il est né.

Celui qui fut surnommé le marteau des hérétiques, en raison de ses succès contre les cathares de Lombardie, est canonisé le 30 mai 1232 par Grégoire IX qui, émerveillé de sa connaissance profonde des Écritures, le qualifie de Bibliothèque vivante des Écritures et lui donne le titre d'Arche du Testament.

La piété populaire voit en lui un intercesseur efficace et un thaumaturge.
De nombreux épisodes surnaturels lui sont attribués, comme d'avoir tenu une nuit l'Enfant Jésus dans ses bras.
À partir du XVIIe siècle, saint Antoine de Padoue fut également invoqué pour retrouver les objets perdus, puis pour recouvrer la santé, et enfin pour exaucer un vœu.

Fêté le 13 juin, saint Antoine de Padoue est le patron des marins, des naufragés, des prisonniers et des armées du Portugal et du Brésil.
Il est représenté avec la bure franciscaine, un livre, l'Enfant Jésus (une nuit, il aurait tenu l'Enfant Jésus dans ses bras), une mule, des poissons, un cœur enflammé et un lys.

En 1934, il est nommé saint patron du Portugal par le pape Pie XI.

En 1946, Pie XII le proclame Docteur de l'Église universelle avec le titre de Doctor evangelicus.

"Le Docteur évangélique, selon Benoît XVI (10 février 2010), connaissait bien les défauts de la nature humaine, et la tendance à tomber dans le péché. Il exhortait sans cesse à combattre l'inclination à l'avidité, à l'orgueil et à l'impureté... Au début du XIII siècle, dans un contexte de renaissance des villes et du commerce, le nombre des personnes insensibles aux pauvres s'accroissait. Ainsi invitait-il les fidèles à rechercher l'amitié des pauvres et la véritable richesse, celle du cœur. Cet enseignement est tout aussi valable aujourd'hui, face à la crise économique, aux inégalités qui appauvrissent tant de personnes et accroissent la pauvreté". Puis le Pape a souligné un autre des aspects saillants de la théologie franciscaine, le christocentrisme, qui "invite à réfléchir aux mystères de l'humanité du Seigneur, principalement la Nativité et la Crucifixion. "La vue du Crucifié inspirait à Antoine une immense gratitude envers Dieu, mais aussi de l'estime pour la dignité de la personne humaine, grâce à laquelle croyant comme incroyant peut trouver un sens enrichissant à sa vie". Le Saint-Père a rappelé "l'importance du crucifix pour notre culture et pour l'humanisme découlant de la foi chrétienne... C'est parce que Dieu nous considère importants que nous devons être dignes des souffrances du Christ". Le Pape a conclu en sollicitant l'intercession de saint Antoine en faveur de l'Église, et en particulier des prédicateurs. "Suivant son exemple, puissent-ils unir ensemble une saine doctrine, une piété sincère et rigueur de discours. En cette Année sacerdotale, prions afin que prêtres et diacres accomplissent leur ministère avec conscience, annonçant en l'actualisation la Parole de Dieu auprès des fidèles, surtout dans les homélies liturgiques".



Ses paroles

Un ventre bien rassasié chante volontiers miserere.

Tendre à une seule fin : le salut des âmes.

Qui pourra briser les liens des richesses, des plaisirs, des honneurs, qui tiennent captifs les clercs et les mauvais religieux ?

La parole est vivante lorsque ce sont les actions qui parlent. Je vous en prie, que les paroles se taisent et que les actions parlent. Nous sommes pleins de paroles et vides d’actions. A cause de cela le Seigneur nous maudit comme il a maudit le figuier qui ne portait que des feuilles et pas de fruits.

Le buis qui ne monte pas en hauteur, ne porte pas de fruits comestibles. Mais il reste toujours vert et ressemble ainsi aux chrétiens qui gardent la foi comme perpétuelle verdure. En effet le mot vert s’applique à celui qui garde sa vertu.


Les Litanies de St Antoine de Padoue 1

Seigneur, ayez pitié de nous Seigneur, ayez pitié de nous
O Christ, ayez pitié de nous O Christ, ayez pitié de nous
Seigneur, ayez pitié de nous Seigneur, ayez pitié de nous
Père du Ciel qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Fils, Rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Saint-Esprit qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Sainte Trinité qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous
Sainte Marie, priez pour nous
Sainte Mère de Dieu, priez pour nous
Sainte Vierge des vierges, priez pour nous
Saint Antoine de Padoue priez pour nous
Saint Antoine, homme apostolique, priez pour nous
Saint Antoine, rempli de l'esprit des prophètes priez pour nous
Saint Antoine, docteur sublime priez pour nous
Saint Antoine, lumière de l'Eglise priez pour nous
Saint Antoine, prédicateur de la grâce priez pour nous
Saint Antoine, trompette de l'Evangile priez pour nous
Saint Antoine, miroir de la discipline régulière priez pour nous
Saint Antoine, prodige d'austérité priez pour nous
Saint Antoine, vase resplendissant de pureté priez pour nous
Saint Antoine, modèle de pénitence priez pour nous
Saint Antoine, exemplaire d'obéissance priez pour nous
Saint Antoine, amateur insigne de la pauvreté priez pour nous
Saint Antoine, lys de chasteté priez pour nous
Saint Antoine, rose de patience priez pour nous
Saint Antoine, violette d’humilité priez pour nous
Saint Antoine, perle de sainteté priez pour nous
Saint Antoine, marteau des hérétiques priez pour nous
Saint Antoine, arche du Testament priez pour nous
Saint Antoine, zélateur embrasé du culte divin priez pour nous
Saint Antoine, haletant après le salut des âmes priez pour nous
Saint Antoine, dévoré du désir du martyre priez pour nous
Saint Antoine, ami et imitateur assidu de Jésus priez pour nous
Saint Antoine, serviteur dévoué de la Vierge-Mère priez pour nous
Saint Antoine, émule très saint du séraphique François priez pour nous
Saint Antoine, célèbre entre les thaumaturges priez pour nous
Saint Antoine, fidèle protecteur de tous ceux qui espèrent en vous priez pour nous
Saint Antoine, qui faites retrouver les choses perdues priez pour nous
Saint Antoine, qui nourrissez les pauvres priez pour nous
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde,
pardonnez-nous, Seigneur
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde,
exaucez-nous, Seigneur
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde,
ayez pitié de nous, Seigneur
Qu’il intervienne pour nous, ô Dieu tout-puissant, votre confesseur Antoine, lui que vous avez enrichi du don des miracles et des prodiges. Par Jésus-Christ, notre Seigneur.
- Amen.



Pour en savoir + http://www.saintantoine.org/portale/home.asp


Note
1 http://missel.free.fr/Sanctoral/06/13.php


Sources


Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur.

Date de mise à jour : 15/08/2023

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