Jean XXIII
(antipape)

Baldassare Cossa naît à Naples vers 1370.
Il est corsaire pendant la guerre navale entre Louis II d'Anjou et Ladislas de Naples.
Il étudie le droit à Bologne.
Il est fait cardinal par Boniface IX en 1402, puis trésorier et légat.
Il vend des indulgences, des charges, des reliques, et même des canonisations.
A la tête d'une armée, il prend aux Visconti Bologne qui réintègre ainsi les Etats pontificaux.
Légat de Bologne, il est excommunié par Grégoire XII en raison de ses mœurs dépravées.
Il préside le concile de Pise en 1409 et impose l'élection d'Alexandre V (des rumeurs l'accuseront d'avoir empoisonné ce dernier).
Il se fait élire à l'unanimité (et à prix d’argent) le 17 mai 1410 et prend le nom de Jean ; il est intronisé le 25 après avoir été ordonné prêtre la veille.
Jean XXIII trouve son principal défenseur en la personne de Louis, duc d’Anjou, futur Louis II de Naples, qu’il soutient dans ses prétentions au royaume de Naples.
Il est très violent (on lui reproche beaucoup de meurtres) et débauché : on raconte qu'il vivait entouré de vierges, de femmes mariées ou veuves et de nones et qu'il jouait aux dés en invoquant le diable et en trinquant joyeusement 1.
Il est déposé le 29 mai 1415 comme simoniaque, impudique, empoisonneur et dissipateur des biens de l’Eglise par le concile de Constance qu’il a convoqué dans l’espoir d’être confirmé par cette assemblée.
Emprisonné dans diverses villes allemandes jusqu’en 1418, il reconnaît finalement la sentence, achète sa liberté à Louis III de Bavière contre 30 000 écus d’or et se rend à Rome où il fait sa soumission à Martin V.
En juin 1419, il est nommé cardinal-archevêque de Tusculum (Frascati).
Il meurt le 22 décembre 1419 à Florence.
Rayé de la liste officielle, il est néanmoins considéré par certains comme un pape authentique sinon le concile de Constance qu’il convoqua le 9 décembre 1413 ne serait pas valide...
Son nom sera repris en 1958 par un de ses lointains successeurs : voir.

Prophétie de Malachie : Cervus Sirenae (Le cerf de Sirène).


1410. 17 mai, à Pise, élection du pape.

1411. 21 juillet, l'antipape Benoît XIII se réfugie à Peñíscola.

1413. 28 avril, à Paris, début de la Révolte sanglante des Cabochiens (du nom de leur chef, le boucher Simon le Coustelier dit Caboche) favorisée par le duc de Bourgogne, Jean sans Peur, qui dure un mois ; les émeutiers arrêtent et emprisonnent les Armagnacs, envahissent à plusieurs reprises l’hôtel de Saint-Pol, résidence royale, et maltraitent les officiers du roi. 25 au 27 mai, Jean sans Peur promulgue les ordonnances cabochiennes réformant le pouvoir royal et le mode d’élection du prévôt (elles ne sont pas appliquées et seront abolies par le Armagnacs le 5 septembre). 8 juin, Ladislas, roi de Naples, occupe à nouveau Rome qu’il met à sac (il s’apprête à conquérir la Romagne quand il meurt sans héritier légitime) ; Jean XXIII s'enfuit à Viterbe, puis à Florence et Milan. 22 juillet/8 août, Paix de Pontoise entre les bourgeois parisiens, la Cour, les Armagnacs et les Bourguignons. 23 août, les Armagnacs chassent le duc de Bourgogne de Paris ; avec 30 000 hommes d’armes, l'avocat du roi, Jean Juvénal des Ursins, délivre les prisonniers du Louvre et du Palais, et chasse les cabochiens. 5 septembre, les ordonnances cabochiennes sont abrogées. 30 octobre, dans une lettre à toute la chrétienté, l'empereur Sigismond annonce la tenue d'un prochain concile à Constance. 9 décembre, à Lodi (Lombardie), selon le vœu de Sigismond Ier de Luxemnourg, le pape Jean XXIII lance la bulle de convocation au concile de Constance pour le 1er novembre 1414.

1414. En octobre, alors qu’il se rend au concile de Constance qu'il a convoqué pour le 1er novembre, Jean XXIII est victime d’un accident dans l’Arlberg : son carrosse se renverse et le pape se retrouve dans la neige ; selon le chroniqueur Ulrich Richental : « Tous ses serviteurs et courtisans accoururent, lui demandant : Saint Père, que vous est-il arrivé ? Il répondit en latin : Je suis ici, que diable ! ».

1415. 26 mars, le concile de Constance, qui entre dans sa troisième session, annonce son intention de ne pas se séparer avant d'avoir rétabli l'unité de l'Église et de sa discipline ; par le décret Hæc sancta (6 avril), il établit sa supériorité sur le pape. 29 mai, Jean XXIII (qui, déguisé en palefrenier, s’était enfui dans la nuit du 20 au 21 mars, et a été arrêté et ramené) est déposé par le concile de Constance comme simoniaque, impudique, empoisonneur et dissipateur des biens de l’Eglise.


Note
1 La vie sexuelle des papes, Nigel Cawthorne, Ed. Evergreen, 1999

Sources


Liste des papes


Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur.

Date de mise à jour : 23/05/2024

ACCES AU SITE