Védisme, brahmanisme, hindouisme.
L’Inde ancienne.

SOMMAIRE

1 Védisme - Le bishnoïsme
2 Brahmanisme et bouddhisme 4 Petite histoire de l’Inde ancienne
3 Hindouisme - La civilisation de l'Indus
- Doctrine hindoue - Les Aryens
- Divinités de l'époque brahmanique ancienne - Principaux royaumes aryens ou aryanisés
- Divinités hindoues - Démographie
- Tantrisme et shaktisme - Langues
- Kumbh Mela ou Kumbha Mela 5 Citations


1. LE VEDISME

Toutes les philosophies de l'Inde (le nom du pays « Inde » est dérivé de la version en vieux persan, « hindu », du mot sanskrit « Sindhu », appellation du fleuve Indus en sanskrit) se présentent comme une interprétation et une reprise des hymnes védiques qui seraient vieux de cinq millénaires. Ils ne représentent qu'un effort pour fixer une vision complète et totale de la vérité qu'auraient possédée de très lointains ancêtres.

Le principe de la philosophie indienne est que le savoir abstrait n'a en lui-même aucune valeur s'il ne nous conduit pas à faire une expérience de la vérité.

On oppose généralement les philosophies du détachement (vedanta, çivaïsme, bouddhisme) au mysticisme qui nous invite au contraire à nous perdre dans le monde (tantrisme, vishnouisme).

Vers l’an 1500 av. J.-C., les Indo-aryens s’installent au Panjab apportant avec eux leur panthéon de dieux à prédominance masculine et une éthique guerrière simple et matérialiste bien que profondément religieuse : le védisme. Dès leur implantation en Inde, les Aryens commencent à composer les Veda.

Le vedanta (fin du Véda), fondement de l'hindouisme, a pour objet l'explication philosophique des textes sacrés ou Védas (du mot sanskrit véda = science, révélation, de la racine vid = savoir) qui constituent la tradition védique : sa doctrine est un monisme (advaita) qui repose sur la notion de l'unité du moi individuel et du soi universel, constituant la seule réalité spirituelle.
La théorie de la maya (= illusion) comme cause du monde sensible s'y trouve développée ainsi que celle du non-savoir (avidya).
Le vedanta est aussi le nom donné aux théories attribuées au sage Badarayana. Il a été commenté par de célèbres maîtres hindous dont Çankara (VIIIe/IXe s.), qui lui a donné sa forme classique.

Les Védas, plus anciens textes et hymnes sacrés de l'Inde, rédigés en sanskrit archaïque de 1500 à 500 avant notre ère, ont été élaborés sans doute longtemps auparavant par les brahmanes, dépositaires de la Tradition, qui la transmettaient oralement d'initié à initié.
Les Védas sont constitués de 5 recueils que Brahmâ aurait donnés aux rishi (sages) aux temps primordiaux ; ce don de Brahma est appelé shruti (révélation).
Les 5 parties des Védas, les Samhitâ, sont, par ordre chronologique :
- le Rig-Veda ou Veda des strophes (hymnes adressés à la divinité) ;
- le Yajur-Veda ou Veda des formules sacrificielles, composé du Yajur-Veda noir et du Yajur-Veda blanc ;
- le Sama-Veda ou Veda des mélodies ;
- l'Atharvaveda, comprenant la cosmogonie ainsi que les prières mystiques et magiques.
Les Védas ont fait l'objet de nombreuses études spéculatives, de commentaires et d'enseignements, si bien que sont nés de nouveaux ouvrages religieux et philosophiques, mystiques et ésotériques tels que les Brâhmanas, les Aranyakas, les Upanishad, les Puranas, qui amenèrent l'apparition du brahmanisme et de l'hindouisme.
Selon la plupart des commentaires, les trois premiers Védas, Rig, Yapur et Sama, sont les plus anciens et les plus importants.
Ils sont la Bible des différentes religions indiennes même si le védisme, qui est la religion la plus ancienne avec celle de l'Égypte, a peu à peu laissé la place à ses successeurs.

Le terme Brahman apparaît dans le plus ancien texte védique, Rig-Véda, et qualifie d'abord le Sva (Soi suprême) conçu comme origine du Tout et qui culmine, dans le védisme, en Prajapati. Dans l'hindouisme et plus particulièrement dans la métaphysique du vedānta, il se rapporte à la conscience cosmique présente en toute chose, au soi-même (ātman) immanent en tout être psychique, à l'Absolu transcendant et immanent (cf. panenthéisme 9), au principe ultime qui est sans commencement ni fin, sans naissance ni mort. Il est parfois évoqué un Brahman supérieur, le Parabrahman. On peut traduire Brahman par Âme universelle par rapport à l'âme individuelle se réincarnant que l'on nomme Atman. Tous les dieux de la religion hindoue ne sont que des facettes, des incarnations du Brahman. 8
Les dieux du panthéon védique survécurent dans l’hindouisme tardif, mais ne furent plus l’objet de vénération : ce fut le cas d’Indra, chef des divinités et dieu de la Tempête et de la Fertilité, d’Agni, dieu du Feu, et de Soma (dieu de la Plante sacrée et intoxicante qui porte son nom ainsi que du breuvage sacrificiel qui peut en être extrait).
Vritra (« l'Obstructeur») est dans la religion védique, puis l'hindouisme, le démon (asura) de la sécheresse, de la résistance et de l'inertie. Il aurait empêché, avec l'aide de sa mère Danu, les eaux de s'écouler. Il avait la forme d'un serpent ou d'un dragon. Vritra, créé par Tvashtri (une forme ancienne du Feu divin indo-iranien), a été tué par Indra, ce qui a valu à ce dernier l'appellation de "tueur du Dragon".

Avant 900 av. J.-C., l’utilisation du fer permet aux Indo-aryens de descendre dans la vallée luxuriante du Gange où ils connaissent une civilisation et un système social plus élaborés.


2. BRAHMANISME ET BOUDDHISME

Aux environs du VIe siècle av. J.-C., le bouddhisme commence à s’imposer en Inde et une période de plus de mille ans d’interactions fructueuses avec le brahmanisme débuta.

Le brahmanisme, issu du védisme, divise la société en quatre castes, la première étant la toute-puissante caste sacerdotale des brahmanes.
Les castes (du portugais casta = sans mélange) sont les divisions sociales issues du Mânava-dharma-çâstra ou Lois de Manou, fruit de l'interprétation des Védas.
L'origine divine de cette organisation est donnée par le symbole du Purusha (homme primordial) dont la tête illustre la pensée, les bras la force physique, le ventre ce qui alimente et maintient la vie, les jambes et les pieds le mouvement et l'action. D’où les 4 catégories (ou couleurs) appelées varna :
- la caste sacerdotale des brahmanes
- la caste des guerriers, les kshatrya
- la caste des agriculteurs, bergers et commerçants : les vaishya.
- la caste des sûdra comprenant les serviteurs et les artisans.
Ces castes sont elles-mêmes divisées en enjati, selon l’activité professionnelle ou l'importance du rôle dans la société.
Hors caste, les jati 10 ou dalits (= opprimés) sont considérés comme intouchables car ils vivent de métiers impurs : vidangeur, mendiant, boucher, pêcheur, chasseur, gardien de cimetière, sage-femme, etc.

Les différences opposant le brahmanisme au védisme concernent notamment le Sangsara, la réincarnation, la métempsycose, l'atman et le rôle même du dieu Brahma.

Les brahmanes ne sont pas inconnus des Grecs.
Cinq siècles avant Jésus-Christ, le père de l'histoire, Hérodote, parle de certains peuples de l'Inde qui ne tuent aucun animal, ne cultivent point la terre et ne vivent que des végétaux que la terre produit d'elle-même : « Il vient dans leur pays, sans qu'on ait besoin de le semer, une espèce de grain qui ressemble à du millet ; et quand ils l'ont recueilli avec la cosse, ils la font cuire et en font leur unique nourriture. Aussitôt que quelqu'un d'entre eux est devenu infirme, il se retire à l'écart dans un lieu désert, où il demeure tout seul, sans que personne prenne soin de lui, soit qu'il guérisse, soit qu'il meure. »

Le Bouddha Çakyamouni (563-483 avant J.-C.) fonde le bouddhisme, et le Mahâvîra (549-477) le jaïnisme.
Pour résister à ces deux courants, le brahmanisme intègre des éléments dravidiens et devient l'hindouisme (culte de Vishnou et Çiva).
La croyance aux vaches sacrées (dont l'abattage est mal vu par les hindous qui croient à la réincarnation des hommes dans les animaux) est adoptée par les Aryas indo-européens après un long contact avec les Dravidiens animistes.


3. HINDOUISME

L’hindouisme, fruit de l’évolution du brahmanisme, définit ses contours et détermine son identité propre. Des récits épiques tels que les Dharmasastra et les Dharmasutra sont achevés durant cette période de changements.

Britannica Book of the year 2001 dénombrait 819 689 000 hindouistes dans le monde (dont 70% de vishnouistes et 25% de shivaïtes).
En 2020, le nombre de fidèles est estimé à 1,16 milliard dans 85 pays ; c'est actuellement la troisième religion la plus pratiquée dans le& monde& après le christianisme et l'islam.

En 2008, la violence contre les chrétiens en Orissa concerne 13 districts et fait plus de 100 morts. Dans le seul district de Kandhamal, 56 000 personnes doivent quitter leur domicile 3.
Selon le Tribunal national du peuple de Kandhamal, c'est dans le district de Kanhamal, de l’État d’Orissa, au nord-est de l’Inde que furent commis, du 23 au 27 décembre 2007, puis du 23 au 28 août 2008, des massacres dans des villages chrétiens ayant fait au total une trentaine de morts, et provoqué la destruction de 4 040 maisons de chrétiens, de 50 églises et de cinq couvents, sans parler des centaines de voitures incendiés 5.

Le 19 avril 2011, la Cour Suprême de l'Inde déclare inconstitutionnels les khap panchâyats (conseils de caste) qui jouent un rôle prédominant dans la vie des villages, et parfois même dans les villes, faisant perdurer le système discriminatoire des castes ainsi que les exécutions extrajudiciaires, tenant lieu de tribunal et appliquant eux-mêmes les sentences (y compris de mort) en toute illégalité 1.

Le 22 avril 2011, Vendredi Saint, dans les districts de Bagalkot et Devangere, des extrémistes hindous du Sangh Parivar attaquent deux églises protestantes au Karnataka, envahissant leur salle de prière, brandissant des gourdins et invitant les fidèles à se reconvertir à l'hindouisme 2.

Le 23 mai 2011, un groupe interreligieux composé de sept représentants des principales religions du Madhya Pradesh rencontre le gouverneur de l’Etat, Rameshwar Thakur, afin de lui remettre un mémorandum dans lequel il critique la suprématie accordée à l’hindouisme dans toutes les institutions d’Etat, en particulier dans le domaine de l’éducation. Bouddhistes, chrétiens, musulmans, sikhs et même hindous demandent que le gouvernement de cet Etat du centre de l’Inde accorde la même place à toutes les religions et cesse d’en promouvoir ouvertement une seule, par le biais notamment des programmes scolaires et des projets d’aide sociale, dont les noms eux-mêmes font référence explicitement à l’hindouisme. 4

Le 26 mars 2012, la Haute-Cour de l’Etat du Gujarat rend une sentence historique en déclarant valide un mariage entre un chrétien et une hindoue alors que le gouvernement de l’Etat s’y était opposé sur la base de la loi anti-conversion.

2014
- Le 31 janvier, une délégation de catholiques et de protestants rencontre le chef de l'Etat d'Andhra Pradesh afin de pointer une recrudescence d'actes antichrétiens et réclamer l'interdiction du groupe nationaliste Hindu Vahini.
- Le 20 mai, Narendra Modi est nommé Premier ministre de l'Inde : les discriminations et les violences à l’encontre des musulmans et des chrétiens s’accélèrent
- Le 18 décembre, lors de la Journée nationale pour les minorités, l'extrémiste hindou, Rajeshwar Singh, qui est à la tête du Dharma Jagran Manch [Forum d'éveil à la foi], déclare sur les chaînes d'information de la télévision nationale que son organisation s'est fixée jusqu'à 2021 pour nettoyer l'Inde des étrangers musulmans et chrétiens.

2015
Selon le Catholic Secular Forum (CSF), plus de 200 incidents de violence antichrétienne sont recensés en Inde. Sept pasteurs protestants et un laïc sont tués ; quelque 8 000 chrétiens sont victimes de violences dans le pays, y compris des femmes et des enfants ; de nombreuses églises sont détruites. Les auteurs des violences sont principalement des groupes et des formations extrémistes et fanatiques hindouistes qui promeuvent l'idéologie de l'Hindutva visant à éliminer d'Inde les croyants non hindous.

Le 16 octobre 2017, Bidhya Devi Bhandari, le Président du Népal, promulgue une loi (adoptée au Parlement le 8 août) interdisant la conversion à une autre religion que l'hindouisme. En Inde, des lois similaires ont pour conséquences de nombreuses situations de harcèlement et des placements en détention injustes.

Le 20 février 2018, dans un rapport, l'organisation œcuménique Persecution Relief relève 736 attaques de groupes hindous extrémistes contre des chrétiens en Inde en 2017, contre 348 en 2016.
Le 12 mars, à Ujjain, dans l'Etat central du Madyah Pradesh (Inde), une foule d'une soixantaine de personnes tente de détruire à coups de bulldozers le mur d'enceinte du Pushpa Mission Hospital, un hôpital catholique ; des religieuses sont molestées.

Le 12 mars 2019, plusieurs centaines de chrétiens et de musulmans se rassemblent à New Delhi pour réclamer la justice pour leurs communautés, classées hors-castes (dalits) ; depuis 1956 et 1990, les dalits sikhs et boudhistes sont les seuls non-hindous reconnus.

Au cours des dix premiers mois de l’année 2021, plus de 300 attaques contre des chrétiens et leurs lieux de culte ont été perpétrées par des extrémistes hindous à travers le pays, selon un décompte de plusieurs organisations de défense des droits humains. Entre janvier et novembre, rien que dans le Karnataka, trente-neuf incidents visant des chrétiens ont été recensés par le People’s Union for Civil Liberties (PUCL), une organisation non gouvernementale : dans son rapport, publié le 14 décembre et intitulé « Criminaliser la pratique de la foi », il souligne que les auteurs de toutes ces attaques sont membres d’organisations extrémistes hindoues, tel que le Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), organisation paramilitaire et matrice idéologique du Bharatiya Janata Party (BJP), le parti du premier ministre Narendra Modi ; depuis 2014, le BJP mène une politique répressive envers les minorités religieuses, dont font partie les 28 millions de chrétiens du pays (2,3 % de la population).

Le gouvernement indien vient d'interdire une très grande organisation musulmane, appelée Popular Front of India, pour ses liens supposés avec des mouvements terroristes; des dizaines de ses membres ont été arrêtés dans un coup de filet national.

Le Vatican (Dicastère pour le dialogue interreligieux) adresse un message aux communautés hindoues à l’occasion de la fête de Deepavali, la « fête des lumières », célébrée le 24 octobre 2022. Le texte invite à renforcer le dialogue entre chrétiens et hindous pour promouvoir la convivialité et la coresponsabilité dans le monde. Deepawali est célébrée chaque année par des millions d'hindous, de sikhs et de jaïns dans le monde entier. Elle symbolise la victoire du bien sur le mal, et est l’occasion de renforcer les liens avec la famille et les amis.

2023 :
En Inde, les violences des groupes extrémistes hindous contre les chrétiens se multiplient dans l'État du Chhattisgarh. Les 1er et 2 janvier 2023, des églises sont attaquées et plusieurs policiers blessés. « Convertis-toi à l'hindouisme ou paies-en les conséquences. » C’est l’ultimatum que de nombreux chrétiens affirment avoir reçu avant de voir leurs maisons saccagées et de devoir prendre la fuite. Depuis le mois de décembre, des centaines de familles ont été chassées de leurs villages et se réfugient dans des camps. Le 18 décembre, il y a eu une action massive sur vingt-deux villages. Au total, 200 personnes ont été blessées et 1 000 familles ont dû fuir dans des camps gouvernementaux.
Les violences interethniques en Inde dans l'Etat du Manipur (Nord-Est) divisent les communautés mais les victimes des deux camps livrent des témoignages similaires sur des proches assassinés, des maisons incendiées et leurs sentiments de désespoir. Au moins 120 personnes sont mortes depuis mai dans cet Etat lors d'affrontements armés entre les Meiteis --communauté majoritaire essentiellement hindoue-- et la minorité chrétienne des Kukis.
Onze Etats indiens se sont dotés de lois criminalisant les conversions religieuses ; ces dispositions législatives sont utilisées par les nationalistes pour semer la terreur, notamment parmi les communautés évangéliques.

Le 22 janvier 2024, à Ayodhya, ville de l’Uttar Pradesh, le premier ministre indien, Narendra Modi, inaugure le temple Ram, bâti sur l’emplacement d’une mosquée rasée il y a trente ans par les militants du BJP, le parti aujourd’hui au pouvoir, et consacré au dieu Rama.

Doctrine hindoue

Le Brahman neutre est l’Etre suprême en tant qu’Energie universelle, à distinguer de Brahmâ (divinité personnifiée) et du brâhmane (représentant de la classe sacerdotale gardienne des textes sacrés). II est considéré comme identique au Soi (âtman), dont tout être semble offrir un aspect particulier.
Le monde sensible et l'Ego sont donnés, avec des nuances qui varient selon les interprètes, comme les résultats de l'Illusion cosmique (mâyâ), jeu de l’Etre suprême.
Le cycle des renaissances (samsâra) est conditionné par les actes ; la loi du Karma est un concept central de la pensée et des religions indiennes, le karma (du sanskrit kri, signifiant "action") désigne les actes et leurs conséquences. Chaque être humain est responsable de son karma (donc de ses actes), et de sa sortie du Samsara (cycle des réincarnations) : la "moksha", la libération définitive du cycle des réincarnations. Dans cette succession d'existences terrestres, l'âtman (âme individuelle) demeure l'essence même de chaque individu, malgré la totale mutation de l'être, représentant ainsi la continuité du Moi dans la migration des âmes.
Le dharma régit l'Univers entier dont toutes les manifestations, animées ou inanimées, ont leur loi propre.
La durée de l'Univers correspond à un jour de Brahmâ (le démiurge), et sa dissolution (nuit de Brahmâ) est d'une durée égale.
Au début de chaque période de création (kalpa), le monde se réorganise suivant des règles immuables ; à la fin du kalpa, il se dissout dans l'ordre inverse.

En philosophie, la métempsychose est la transmigration de l'âme, en particulier sa réincarnation après la mort. Le terme est dérivé de la philosophie grecque antique et a été recontextualisé par des philosophes modernes tels qu'Arthur Schopenhauer, Kurt Gödel, Mircea Eliade, et Magdalena Villaba ; sinon, le mot « transmigration » est plus approprié. Un autre terme parfois utilisé comme synonyme est la palingénésie.

Divinités de l'époque brahmanique ancienne

Indra, dieu de l'orage ;
Varuna, dieu des eaux, primitivement gardien de l'Ordre cosmique et moral. Au sommet de la hiérarchie divine, le Veda, dans ses parties les plus archaïques (début du ~ IIe millénaire), plaçait l'Asura Varuna, à qui était attribué un coadjuteur en la personne du dieu Mitra. La situation était alors conforme au schéma indo-européen mis en évidence par Georges Dumézil ; la fonction magico-religieuse de souveraineté se trouvait, en effet, partagée entre deux personnes divines d'égale importance, mais spécialisées : à Varuna revenaient la coercition, la violence faite au pêcheur ; à Mitra la sérénité, la distribution des récompenses aux gens de bien, etc. Pourtant, parmi les mille hymnes du Rigveda, un seul est dédié à Mitra ; et les mythes et légendes qui le concernent se réduisent à très peu de chose. Le même phénomène s'observe en Iran, où l'Avesta place Ahura Mazda (autre nom de Varuna) au rang de Dieu suprême et « oublie » l'existence de Mitra (dont le nom n'apparaît jamais dans les gathas). https://www.universalis.fr/encyclopedie/mitra/#i_0 ;
Agni, le feu (sacrificiel et domestique) ;


Kama, dieu de l'amour ;
Sarasvatî, parèdre de Brahmâ, présidant aux sciences et aux arts ;
Ganesha, dieu à tête d'éléphant, fils de Çiva et de Parvati, protecteur des entreprises particulièrement intellectuelles ;
Hanuman, dieu-singe, allié de Vishnu sous son avatar de Rama ;
Lakshmî, parèdre de Vishnu ;
Râdhâ, l'amante de Krishna ;
Sîtâ, modèle des épouses, femme de Rama ;
Surya, le Soleil ;
Yama, le premier homme donc le premier des morts (ensuite dieu des morts).
Il existe d'autres divinités, forces naturelles ou abstractions personnifiées, tel Dharma, l'Ordre, la Loi universelle.

Perçue il y a plusieurs millénaires par des sages en Inde, l’astrologie védique, aussi appelée Jyotish ou astrologie indienne, a pour divinité de prédilection Ganesh, maître des obstacles, de la connaissance et incarnation de l’intelligence. Elle considère alors que l’être humain est “une âme sensible, reliée à un corps matériel”. Autrement dit, elle se base sur l’idée que l’âme traverse différentes vies d’après le principe de la réincarnation. D’ailleurs, le terme Jyotish veut dire “science de la lumière” ou “science des corps célestes”. Grâce à cette astrologie védique, le natif d’un signe aura une vision claire de son existence actuelle, de son processus d’évolution, de son karma léger ou lourd et des causes de ce karma, ainsi que des différents moyens à sa disposition pour alléger et fluidifier ce fameux karma (https://www.femmeactuelle.fr/horoscope2/vos-previsions-astro/horoscope-vedique).

Divinités hindoues

La trimurti, la triade hindoue (Brahmâ, Vishnu et Çiva), correspond aux 3 aspects de l'Univers : création, maintien, dissolution.
- Brahmâ l'ordonnateur, fait passer l'inarticulé (ànrita) à l'état articulé (rita). La dévotion populaire ne s'adresse pas à lui, mais aux 2 suivants :
- Vishnu : assure la conservation de l'Univers quand celui-ci se manifeste ; quand celui-ci se dissout, Vishnu, endormi sur le serpent d'infinitude, Çesha, conserve en sa pensée le schéma prêt à reparaître lors d'une nouvelle création. Pour protéger l'ordre cosmique et moral (dharma) lors qu’il est en péril, Vishnu descend sur Terre sous une forme appropriée à ses desseins. Les plus célèbres de ses descentes (avatâra) sont celle de Rama et celle de Krishna.
- Çiva (ou Rudra) apparaît sous 2 aspects : 1°) destructeur de l'Univers à la fin d'un kalpa, on l'identifie à la mort et au temps (kâla) ; 2°) on peut le rendre favorable par des actes propitiatoires, d'où son appellation de Çiva (= bienveillant).
Vishnu ou Çiva sont souvent tenus comme la divinité suprême ; les autres n'en sont que des formes secondaires.
Lorsque Çiva est considéré comme l'Absolu personnifié (au-dessus de cette trimûrti), il est créateur aussi bien que destructeur et ce, par l'intermédiaire de son énergie, personnifiée sous une forme féminine, la çakti, que l'on assimile à Mahadevi, la Grande Déesse ou Mère Divine (parèdre de Çiva, appelée aussi Parvati la Montagnarde, Umâ la Bienveillante, Kali la Destructrice, ou Durgâ l'Inaccessible, selon que l'on considère l'un ou l'autre de ses aspects).


La trimurti : Shiva, Vishnu, Brahma

Doctrine de la sagesse sans être pour autant irrationnelle, la philosophie indienne a toujours exercé une forte puissance de séduction sur la philosophie occidentale.
Elle a inspiré directement la philosophie de Schopenhauer, et indirectement une certaine tradition de notre philosophie, qui passe notamment par Plotin.
Bergson a consacré un chapitre des Deux Sources de la morale et de la religion au mysticisme hindou, opposé au mysticisme chrétien.

Le 5 août 2020, dans la ville d'Ayodhya, le Premier ministre indien Narendra Modi lance le chantier d'un temple hindou dédié au dieu Ram (ou Rāma, considéré comme le septième avatar du dieu Vishnou) qui marque une nouvelle avancée du nationalisme hindou dans ce pays de 1,3 milliard d'habitants.

Tantrisme et shaktisme

Le tantrisme est un courant de l'hindouisme apparu en Inde aux environs de l'an 500, en réaction contre le formalisme du brahmanisme.
Destiné à conduire à la fusion de l'individu dans le Tout, il est fondé sur des textes, les tantras (en sanscrit trame, chaîne), et une doctrine de caractère ésotérique.
Le tantrisme utilise diverses techniques du yoga.
À partir du VIe siècle, on rencontre des cultes tantriques dans les écoles shivaïtes ou shaktistes, dans le bouddhisme mahayana et dans le bouddhisme tibétain.
Dans le cadre de l'hindouisme, le tantrisme, fondé sur la glorification du désir, peut aboutir au shaktisme, et il constitue l'une des trois principales manifestations du culte avec le shivaïsme (culte de Shiva) et le vishnouisme (culte de Vishnu).
Au centre du culte, se trouve la shakti, aspect féminin de la divinité qui participe à la conservation de l'Univers et à l'harmonie du monde.
L'aspect sexuel, donc créateur, est fortement marqué, les divinités symboliques du tantrisme étant représentées dans l'acte amoureux.
La shakti, terme sanskrit signifiant puissance, énergie, capacité d'agir, est conçue comme l'énergie féminine universelle, présente à la fois dans le Cosmos et dans chacune de ses parties.
En chaque être, elle fait couple avec l'âme (tenue, en Inde, pour masculine). Il y a donc une dualité fondamentale qui rend compte du fonctionnement de l'ordre des choses.
Ainsi, la shakti est l'aspect féminin de la divinité et incarne son principe actif, sa puissance : Lakshmî est la shakti de Vishnu ; Parvati (et Kali, qui est la forme destructrice de Parvati) celle de Shiva ; Sarasvatî (ou Brahmi) celle de Brahma, etc.
Le shaktisme accorde à la déesse la prééminence sur l'aspect masculin.
En métaphysique est posée la coexistence éternelle de la Nature et de l'Esprit, et l'on enseigne que l'harmonie universelle se maintient tant que ces deux entités sont en équilibre. Ainsi, l'homme ne vit normalement que s'il a soin de maintenir un équilibre entre ce que Paul appelle la chair (la shakti) et l'esprit.
Les Tantras sont les textes fondamentaux du tantrisme.
On reconnaît traditionnellement 64 textes tantriques, mais, en fait, on compte plus de 200 Tantras, traitant de métaphysique, de physiologie, de magie, de techniques de méditation et de yoga, généralement présentés sous forme de dialogues.
Le bouddhisme tibétain est fondé sur des Tantras constituant les ouvrages de base du Vajrayana (Véhicule de Diamant). Leur révélation est attribuée au Bouddha en personne (alors que le tantrisme bouddhique semble n’avoir émergé qu’au IVe siècle de notre ère, sur des fondements hindouistes.
Selon les bouddhistes tibétains, il existe quatre catégories de Tantras constituant un système cohérent (chacune des catégories représente un degré dans l'échelle spirituelle atteint par l'adepte en marche vers la lumière du Nirvana) :
- les Tantras de l'action (Kriya-Tantra) ;
- les Tantras de la pratique (Charya-Tantra) ;
- les Yoga-Tantra ;
- le Yoga-Tantra ultime ou suprême.

Kumbh Mela ou Kumbha Mela

La Kumbh Mela ou Kumbha Mela (en hindi = fête de la cruche), bain de purification des péchés dans le Gange, est un pèlerinage hindou organisé quatre fois tous les douze ans et qui a lieu, à tour de rôle, dans les villes saintes de Prayagraj (Uttar Pradesh), Haridwar (Uttaranchal), Ujjain (Madhya Pradesh) et Nashik (Maharashtra). Tous les douze ans a lieu la Purna Kumbh Mela, ou grande Kumbh Mela, à Prayag. Plusieurs millions de personnes y prennent part ce qui en fait probablement le plus grand pèlerinage du monde. Les estimations considèrent que lors de la Purna Kumbh Mela en 2001, 70 millions de personnes se sont succédé sur les rives du Gange en trois semaines, dont 40 millions en une seule journée, ce qui en fait le plus grand rassemblement humain au monde. La Maha Kumbh Mela se tient à Prayagraj (Prayag) tous les 144 ans, après 12 Purna Kumbh Mela. La dernière a eu lieu en 2013 et a accueilli plus de 100 millions de personnes selon les estimations. 11



Le bishnoïsme.

Les Bishnoïs ou Vishnoï (de bish, « vingt » et noï, « neuf » en rajasthani, une forme dialectale de l'hindi), sont les membres d'une communauté vishnouïte surtout présente dans l'État du Rajasthan, majoritairement dans les régions de Jodhpur et de Bîkâner, et dans une moindre mesure dans l'État voisin de l'Haryana en Inde. Elle a été créée par le guru Jambeshwar Bhagavan, appelé communément Jambaji (1451-1536).
Les Bishnoïs sont des hindous vaishnav qui suivent vingt-neuf principes édictés par leur gourou (d'où leur nom). Ils se caractérisent par leur végétarisme, leur respect strict de toute forme de vie (non-violence, ahimsâ), leur protection des animaux et des arbres. Ce sont les rares hindous à enterrer leurs morts, du fait du bois vert (venant d'un arbre vivant, non mort) qu'il faudrait couper pour la crémation.
Le Shabda-Vânî, ou Guru-Vani, est le livre saint de la sampradaya (courant de l'hindouisme) bishnoïe (qui est une forme, parmi d'autres, du vaishnavisme) ; il contient 120 versets, récités pour le culte domestique ou au temple ; on y trouve la volonté d'épargner et de protéger toutes les créatures, animaux (dont les hommes) et végétaux, chapitres où transparaît l'idée que ce qui fait l'homme noble, c'est sa capacité à savoir le mal qu'il fait ou peut faire, et donc d'y renoncer, suivant ainsi la dévotion que l'âme doit envers le Dieu des dieux, Vishnou.
En 1730, lorsque le mahârâja Ajit Singh de Jodhpur envoya des coupeurs de bois (ses soldats) dans les villages aux alentours, pour couper les gros arbres : tous les Bishnoïs prirent un arbre à bras le corps ; alors, les soldats coupèrent, mutilèrent, sans distinction, les arbres et les villageois : 363 personnes furent ainsi massacrées pour avoir tenté de protéger les arbres.


4. PETITE HISTOIRE DE L'INDE ANCIENNE

La civilisation de l'Indus

La civilisation de la vallée de l'Indus (dans laquelle certains auteurs ont cru voir le mythique Empire de Rama) plonge ses racines il y a 8 000 ans à Mehrgarh. A cette lointaine époque, la culture de l'Indus, qui avait largement dépassé les frontières de l'actuel Pakistan, était centrée au Sind et au Pendjab. Les deux plus grandes cités, Mohenjo-Daro et Harappa, émergèrent beaucoup plus tard, semble-t-il vers -2600 le long de la vallée de l'Indus, sur la rive indienne et sur la rive pakistanaise. 7

Le début de l'histoire indienne a longtemps été fixé à l'invasion aryenne du IIe millénaire av. J.-C.
Mais la découverte, au début du XXe siècle, des ruines de la ville de Harappa (au Pendjab) et, plus tard, de celles de Mohenjo-Daro (au Sind) en 1922, allait mettre en lumière une civilisation qui s'étend sur environ 7 siècles (de 2500 à 1800 avant J.-C.). Cette civilisation de l'âge du Bronze fut baptisée civilisation harappéenne, du nom du premier chantier de fouilles, ou encore civilisation de l'Indus.

La découverte de Mohenjo-Daro fut des plus intéressantes. Elle révéla une grande ville, munie d'un système d'irrigation et de drainage remarquable pour l'époque, de nombreuses maisons comportaient plusieurs étages, les rues orthogonales principales et adjacentes, qui ont conservé leur tracé, formaient des quartiers bien proportionnés.
La cité de Mohenjo-Daro, comme celle de Harappa, comportait deux parties distinctes : la citadelle, édifiée sur un promontoire naturel ou artificiel, à l'ouest, composée de bâtiments administratifs et religieux, ou supposés tels, et entourée de remparts ; la ville basse, à l'est, qui abritait les artisans et les commerçants et n'était pas, elle, fortifiée.
Activités artisanales et artistiques : tissage (coton et laine), travail des métaux (cuivre, bronze, or, argent), bijoux en pierres semi-précieuses (jade, cornaline, lapis-lazuli), poterie peinte ou vernissée, porcelaine.
On a également découvert plusieurs statuettes en pierre ou en bronze et une multitude de cachets en stéatite en grande partie à usage commercial.
Deux figures gravées sur certains de ces sceaux soulèvent de nombreuses interrogations. Il s'agit d'un animal fantastique, appelé l'Unicorne, en raison de sa corne unique, et d'un personnage représenté dans une position évoquant certaines postures de yoga et coiffé d'une paire de cornes de cervidé comme le Cernunnos des Celtes.
Et quelle était l'utilisation de cette piscine que les archéologues ont baptisée le Grand Bain ?
Ces questions seront sans réponse tant que l'écriture de la civilisation de l'Indus n'aura pas été déchiffrée. Cette écriture, de type logo-syllabique, pourrait se rattacher au groupe linguistique dravidien, que l'on rencontre aujourd’hui en Inde centrale et méridionale. Cette écriture apparaît sur environ deux mille sceaux mais aussi sur quelques plaques de cuivre et quelques objets de terre cuite, d'os et d'ivoire.

On a longtemps pensé que cette civilisation encore mystérieuse s'était éteinte brutalement. Les fouilles récentes semblent montrer que les cités de l'Indus connurent un déclin économique progressif - peut-être dû à une modification du niveau ou du cours du fleuve - avant de disparaître vers 1800 av. J.-C., de mort naturelle et non sous les coups des Aryens, qui n'arrivèrent que 3 siècles plus tard.

Les Aryens

L'origine de ce peuple de pasteurs et d'éleveurs à la peau claire, qui se nomme lui-même en sanscrit arya (= noble), n'est pas encore expliquée : nomades d'Asie centrale ayant quitté les steppes caspiennes ?
D’après Hérodote (v. 484 - v. 425 av. J.-C.) et Ptolémée (v. 100 – v. 170), ils font partie des peuples scythes.
Les Aryens parlent le sanscrit, langue indo-européenne.

- Période de 1800-1500 av. J.-C.
La civilisation de l'Indus disparaît pour des raisons encore mystérieuses ; les villes sont abandonnées, notamment Mohenjo-Daro.
Des tribus aryennes, venues, suppose-t-on, des hauts plateaux de l'Iran, font leur apparition dans le Panjab. La civilisation de l'Indus vient de s'éteindre et l'arrivée en Inde du Nord d'immigrants venus d'Europe centrale n'est sans doute pas étrangère à cette disparition. Cette thèse est contestée en 1997 car les sceaux étudiés indiqueraient des déplacements inverses de populations.
Les Aryens imposent leur culture aux autochtones de l'Inde, Moundas et Dravidiens, qui ont une civilisation plus évoluée mais se font dominer militairement et politiquement.
Les envahisseurs aryens introduisent des nouveautés dans bien des domaines. Ainsi, l'emploi du char illustre leur supériorité militaire. Eleveurs et nomades, ils se sédentarisent et se convertissent à l'agriculture.
Dès leur implantation en Inde, les Aryens commencent à composer les Veda, quintessence de leurs croyances religieuses, qui se perpétueront, grâce à la tradition orale, durant des siècles.

- Vers 800 av. J.-C.
Apparus au cours d'invasions successives, les Indo-aryens se répandent dans l'Inde du Nord, brûlant les forêts pour cultiver la terre. On peut suivre la progression de ces semi-nomades grâce à leur céramique caractéristique. Se mêlant aux tribus installées dans les forêts, ils se sédentarisent progressivement.
Des groupes importants se fixeront dans la vallée du Gange, donnant naissance à une civilisation urbaine et à de petits royaumes se disputant âprement le territoire.
Jusqu'en 200 après J.-C., les Aryens étendent leur influence sur toute la région comprise entre l'Himalaya et les monts Vindhya.
Ils ne peuvent cependant influencer profondément la culture dravidienne ; les langues du Sud resteront d'origine dravidienne, tandis que celles des trois quarts de l'Inde seront apparentées au sanscrit.
Difficile de discerner la part de la réalité dans le récit que le Mahâbhârata, le plus grandiose des poèmes épiques, nous a laissé de la bataille de Kurukshetra.

- Vers 600 av. J.-C.
Durant la période védique tardive, les tribus aryennes s’organisent en petits royaumes. Le pouvoir royal est limité par l'influence des brahmanes et par les courtisans et officiers du palais.
La population vit dans des villages ou des cités entourés de remparts.
La tendance est à la spécialisation des métiers artisans, artistes, marchands...
Les Aryens honorent des dieux personnifiant les forces de la nature. On peut les classer en trois catégories : dieux célestes, dieux atmosphériques et dieux terrestres. Un des dieux les plus craints et les plus vénérés était Indra, dieu de l'Orage, de la Guerre et glorification du guerrier aryen : grand, fort, à la barbe couleur de Feu, adonné aux boissons alcoolisées et enivrantes. Agni, dieu du feu, tenait également une place importante : le feu était en effet l'élément primordial du sacrifice, lui-même pivot central du rituel védique.
De ces premiers siècles de domination aryenne en Inde date la plus ancienne œuvre littéraire de ce peuple les Veda (Le Savoir, 1500-1200 avant J.-C.), livres sacrés appartenant à la tradition révélée et composés d'hymnes, de chants et de formules sacrificielles ou magiques (le Rig Veda étant le recueil des plus anciens hymnes sacrés hindous).
Peu à peu s'est développée la théorie de la réincarnation (samsâra), selon laquelle les actes (karma) de la vie présente déterminent le sort et l'appartenance de classe de tout être humain dans sa vie future.
Dans l'évolution du védisme vers le brahmanisme, considéré comme le précurseur de l'hindouisme, le rituel se fait de plus en plus strict et complexe.
La classe religieuse des brahmanes prend ainsi, dans la vie sociale, une importance accrue. Le pouvoir des guerriers et du dieu de la Guerre Indra périclite.
Dans les Upanisad (dont les plus anciennes datent d'environ 600 av. J.-C.), tous les dieux aryens de la nature s'effacent devant la croyance en une âme universelle (brahman), à laquelle s'identifie l'essence de l'âme individuelle (atman). D'où la formule célèbre : Tat tvam asi (= Tu es cela), ce qui revient à affirmer que si l'Essence universelle emplit la totalité du monde elle réside aussi au cœur même de l'homme. Cette identification ne peut cependant s'effectuer qu'au prix d'une ascèse rigoureuse.

- Vers 500 av. J.-C.
Pour résister au bouddhisme et au jaïnisme, le brahmanisme intègre des éléments dravidiens et devient l'hindouisme. La croyance aux vaches sacrées (dont l'abattage est mal vu par les hindous qui croient à la réincarnation des hommes dans les animaux) est adoptée par les Aryas indo-européens après un long contact avec les Dravidiens animistes.
Les nombreuses petites cours royales sont les centres vitaux du pouvoir aryen ; les brahmanes, en tant que sacrificateurs et conseillers, y jouent un rôle primordial.
Les Aryens instaurent un système hiérarchique à 4 castes (jati ou jât équivalent du latin castus = pur) mentionnées uniquement dans les parties les plus récentes des Veda : les brahmanes (prêtres) occupent la place la plus importante ; puis viennent, dans l'ordre, les ksatriyas (guerriers), les vaisya (artisans) et, au plus bas, les sûdras (paysans et serviteurs).
De cette société si rigoureusement organisée sont écartés ceux qui pratiquent des métiers dits impurs, tels que celui de fossoyeur.
Le ritualisme des brahmanes provoqua des réactions vers 600, et ils furent supplantés à la tête des royaumes aryens par les guerriers.
Les Aryens occupent les rangs supérieurs dans ce système ; aujourd'hui encore, ce sont les Indiens à la peau claire que l'on trouve dans les castes les plus élevées.

- A partir de 200 av. J.-C. environ et jusqu’en l’an 500 apr. J.-C.
L’Inde est envahie par certains peuples du Nord, dont les Sakas (des Scythes) et les Kushanas s’avèrent les plus influents.

Principaux royaumes aryens ou indiens aryanisés

Pendjab (1550-1000 avant J.-C.) ;
Kourous et Panchalas [région de Delhi ; autochtones aryanisés (1000-800)] ;
Avanti [vers le Sud-ouest, capitale Ujjain (vers 900) : commerce maritime] ;
Maharastra [au sud des monts Vindhya ; fondé par des Dravidiens aryanisés, les Asmakas et les Vidarbhas (vers 900)] ;
Kausala (capitale Sravasti) ;
Videha [Nord-est ; centre de gravité de la civilisation védique après 800 avant J.-C. (800-600)].

Démographie

Un rapport du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) estime que la population de l'Inde comptera 1,4286 milliard d'habitants d'ici le milieu de l'année 2023. L'Inde c'est plus de 2 000 groupes ethniques et plusieurs centaines de langues appartenant à quatre familles différentes (indo-européenne (72%), dravidienne (25%), austroasiatique (Est de l'Inde) et tibéto-birmane (3%).
Les Aryas, apparentés aux Européens, ont la peau claire, les Dravidiens sont noirs ; il y a eu des métissages (en général, peau plus sombre vers le Sud et dans les classes populaires).

Langues

L'Inde compte 860 langues indiennes (22 d'entre elles étant reconnues par la Constitution de l'Inde comme langues régionales), donc 838 langues vernaculaires. Deux langues sont officielles : le hindi et l'anglais.
Les langues de l'Inde appartiennent à l'une des familles suivantes :
- indo-aryenne (au Nord, 75 % de la population : hindi, râjasthâni, gujarâtî, marathi, punjabi, bihari, bengali, assamais, oriya, hindoustani (hindi ourdouisé à l'origine) dans les états de Himâchal Pradesh, Haryana, Rajasthan, Uttar Pradesh, Bihâr, Madhya Pradesh (30 % de la population qui parle hindi) et urdu (majorité des musulmans) ;
- dravidienne (au Sud, 23 % de la population : tamoul, kannada, telugu, malayalam ; Etats : Tamil Nadu, Karnataka, Andhra Pradesh, Kerala) ;
- tibéto-birmane, austro-asiatique ou andamane.

Population selon la langue parlée (en 2000) : hindi 337 millions, bengali 69 millions, telugu 66 millions, marathi 16 millions, tamoul 53 millions, urdu 43 millions, gujarâtî 40 millions, kannada 32 millions, malayalam 30 millions, oriya 30 millions, punjabi 23 millions, assamais 13 millions et sindhi 2 millions.


5. CITATIONS

Ceci est la somme de toute véritable droiture : traite les autres comme tu voudrais toi-même être traité. Ne fais rien à ton voisin que tu ne voudrais pas le voir faire à ton égard par la suite ; on ne doit pas se comporter envers les autres d'une manière qui nous répugne nous-mêmes. (Mahâbhârata 5, 1517 ; 114, 8 ; vers 400 av. J.-C.)

Les Védas ne sont qu'un recueil d'hymnes. (Lamennais 1782-1854)

Les Lois de Manou sont le seul livre qui passe pour l'expression la plus pure du brahmanisme véritable. (Pierre Leroux 1797-1871)

L'étude des védas a jeté, depuis un quart de siècle, de soudaines lumières sur les origines des religions antiques. Le brahmanisme c'est le védisme altéré, défiguré par les prêtres. (Louis Ferdinand Alfred Maury 1817-1892)

Le brahmanisme n'a vécu jusqu'à nos jours que grâce au privilège étonnant de conservation que l'Inde semble posséder. (E. Renan 1823-1892)

Le brahmanisme a ce caractère particulier, entre toutes les religions, qu'il n'a point de fondateur.
C'est assez tard après la conquête que les brahmanes devinrent les directeurs religieux et les maîtres de la société indienne. (Barthélemy Saint-Hilaire 1805-1895)

On peut regarder les Indiens ou Indous comme originaires de leur propre pays : néanmoins dans une contrée aussi étendue, et au milieu d'une si grande diversité de climats et de situations, il n'est pas étonnant que l'on remarque, parmi les naturels de l'Inde, de grandes variétés. Par exemple, au Nord, ils approchent plus du blond, au lieu qu'au midi ils sont ou entièrement ou presque entièrement noirs, sans avoir cependant ni les cheveux crépus, ni les traits des nègres. Le teint des femmes et celui des individus des classes supérieures est couleur d'olive foncée, mêlée quelquefois d'une légère et agréable nuance de rose. La forme et les traits approchent du type européen ou persan. Il faut ajouter aussi la diversité des nations qui se sont établies dans l'Inde à des époques différentes, et qui ont mis une grande variété dans la configuration même des traits, dans les mœurs et dans la religion. (Abbé Nicolle de La Croix, 1823)


Notes
1 http://infocatho.cef.fr/fichiers_html/archives/deuxmil11sem/semaine17/210nx171asieb.html
2 source : Asianews et Fides
3 sources : ENI et Fides
4 source : Mepasie
5 source Fides http://infocatho.cef.fr/fichiers_html/archives/deuxmil11sem/semaine49/210nx491asied.html
6 http://infocatho.cef.fr/fichiers_html/archives/deuxmil14sem/semaine07/213nx071asied.html
7 http://eden-saga.com/inde-indus-harappa-mohenjodaro-mahabalipuram-pont-d-adam-ceylan-l-empire-de-rama.html
8 https://fr.wikipedia.org/wiki/Brahman
9 Le panenthéisme est un système de croyance qui postule que le divin existe et interpénètre toutes les parties de la nature, mais que, dans le même temps, il se déploie au-delà d'elle. On distingue le panenthéisme du panthéisme qui tient que le divin est tout entier dans l'univers, sans lui être ni extérieur, ni supérieur. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Panenth%C3%A9isme)
10 Bien que le terme jati n'existe pas en romani, les barrières de castes entre les familles et les groupes roms n'ont jamais été complètement effacées et les caractéristiques des castes (aliments autorisés / interdits, professions propres / impures), les termes de la hiérarchie des castes et la distance des castes sont restés très semblables à ceux de la société indienne traditionnelle. (http://rombase.uni-graz.at/cgi-bin/art.cgi?src=data/ethn/topics/caste.en.xml)
11 https://fr.wikipedia.org/wiki/Kumbh_Mela

Sources


Voir Jaïnisme, Sikhisme, Yoga


Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur.

Date de mise à jour : 22/09/2024

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