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La profession de foi d'Arius Natif de Libye, Alexandre Arius (256-336) étudie à l’école théologique de Lucien d’Antioche avant d’être ordonné. Arius 1 Prêtre à Alexandrie, il enseigne, vers 319-320, que Dieu n’a pas toujours été Père, et qu’il y eut un temps où le Fils, le Logos, n’était pas. Ce Logos est seulement l’une des nombreuses puissances créées par Dieu, ainsi le Fils n’est pas véritablement Dieu et il est d'une substance différente de celle du Père dont il est la première des créatures. L’unique vrai Dieu est le Père inengendré. Les ousiai (substances) du Père, du Fils et du Saint-Esprit sont séparées et totalement dissemblables. Dans son ouvrage intitulé Thalie, Arius écrit : « Dieu n'a pas toujours été Père ; il y eut un temps où il était Dieu seulement et n'était pas encore Père, quoiqu'il le soit devenu ensuite. Le Fils n'a pas toujours été, car toutes choses ayant été faites du néant, le Verbe divin, qui est du nombre des créatures et des ouvrages, a aussi été fait du néant. Il y eut un temps où il n'était pas encore, et il n'était pas avant que d'avoir été fait, et il a commencé, il a été créé comme les autres. Car il y eut un temps où Dieu était seul, où le Verbe, la Sagesse n'existait pas encore. Mais ayant dessein de nous produire, Dieu a fait un être auquel il a donné le nom de Verbe, de Fils et de Sagesse, afin de s'en servir pour notre production. » Arius adresse sa profession de foi à Alexandre, évêque d'Alexandrie : « Nous reconnaissons un seul Dieu, seul non engendré, seul éternel, seul sans principe, seul véritable, seul immortel, seul sage, seul bon, seul puissant, seul juge de tous, qui conduit et gouverne tout ; le Dieu de la loi, des prophètes et du Nouveau Testament ; qui a engendré son Fils avant le temps et les siècles, par qui il a fait les siècles mêmes et toutes les autres créatures... Il lui a donné l'être par sa propre volonté... Ce Fils est la créature parfaite de Dieu, mais non comme une autre créature ; il est sa progéniture, mais non comme une autre progéniture. La progéniture du Père n'est point une émission ; elle n'est point une partie du Père ; elle n'est point une lumière tirée d'une lumière, de manière à faire deux lampes avec une seule... Le Fils a reçu du Père la vie et l'être, et le Père, en le créant, l'a associé à sa gloire... Le Fils, engendré hors du temps par son Père, créé et fondé avant les siècles, n'était pas avant d'être engendré ; mais il a été engendré hors du temps et avant toutes choses. Il n'a pas à l'être en même temps que son Père, comme quelques-uns l'affirment, introduisant ainsi deux principes non engendrés... Si le Fils était une émission de la substance du Père, il s'ensuivrait que le Père est un être composé, divisible et muable. » Arius et ses partisans sont excommuniés et exilés. Arius reçoit alors l’appui des évêques de Palestine et se voit accueillir d’abord à Césarée puis à Nicomédie ; de là, sa doctrine se diffuse dans le milieu oriental partisan d’un monothéisme strict, pour lequel la doctrine de la Trinité peut paraître éloignée de l’idée d’un Dieu unique. L’arianisme est condamné par le concile de Nicée en 325. Arius, Second de Ptolémaïde et Théonas de Marmarique sont exilés. L’empereur Constantin fait défense de lire les ouvrages d'Arius et ordonne de les détruire, par un édit : « Tous les livres écrits par Arius devront être brûlés partout où ils se trouveront, afin que non seulement son odieuse doctrine soit anéantie, mais que la mémoire n'en passe pas à la postérité. Si quelqu'un est surpris ayant caché un livre d'Arius et ne le brûle pas sur-le-champ, il subira la peine de mort. Le supplice capital suivra immédiatement la découverte de la faute. Que Dieu vous conserve ! » Après quelques années passées en exil et suite à une lettre de rétractation ambiguë dans laquelle il jure avoir été condamné pour une doctrine qui n’est pas la sienne, Arius est autorisé à rentrer vers 334. En 335, le concile de Jérusalem le réhabilite officiellement. Mais lorsqu’il cherche à retourner à Alexandrie pour la réhabilitation solennelle organisée en son honneur, le peuple d’Alexandrie se soulève. La réhabilitation doit donc avoir lieu à Constantinople. De février à août 336, se déroule le conciliabule de Constantinople. Ayant été condamné pour son attitude sans compromis envers les ariens et les mélétiens (de Mélitios ou Meletios, évêque de Lycopolis) qui revendiquent l'autonomie des Églises de Moyenne-Égypte et de Haute-Égypte par rapport à Alexandrie, Athanase, évêque d'Alexandrie, en appelle à Constantin Ier ; mais l'évêque arien, Eusèbe de Nicomédie, persuade l'empereur d'exiler Athanase à Trèves en Gaule. Arius meurt subitement, la veille de la cérémonie de sa réhabilitation. Marcel d’Ancyre est déposé et excommunié par les ariens. En 359, aux conciles de Rimini et de Séleucie, l’arianisme devient l’orthodoxie de l’Empire. Les homoousiens, les homéens et les anoméens Les ariens se disputent et se séparent en deux groupes : - Les plus modérés (homoousiens) sont composés principalement des évêques conservateurs d’Orient, qui sont, sur le fond, d’accord avec le Symbole de Nicée mais hésitent sur le terme non scripturaire homoousios (= consubstantiel) utilisé dans le Credo. - Les plus radicaux (homéens et anoméens) prétendent que le Fils est d’une essence différente (en grec heteroousios) du Père, ou fondamentalement dissemblable (en grec anomoios). Eunome (+ 393), disciple du diacre-philosophe Aetius d’Antioche (+ 366), considère que l'essence de Dieu, c'est-à-dire le fait d'être inengendré, est incommunicable par définition, mais que le Père a communiqué à son Fils sa puissance créatrice, faisant ainsi de Lui l’intermédiaire entre Dieu et le monde créé. En 380, au concile d’Antioche, les ariens écrivent à Eunome pour lui demander de faire cause commune avec eux ; Eunome consent à cette fusion. Les pneumatomaques ou macédoniens En 360, le concile de Constantinople dépose Macedonius (Makedonios + v. 370), patriarche de Constantinople et partisan de l’arianisme. Celui-ci fonde la secte des pneumatomaques (ou macédoniens) qui nient la divinité du Saint Esprit. Le déclin et la disparition de l’arianisme Avec le décès de Constance II en 361, et le règne de Valens, lequel persécute les ariens, l’orthodoxie de Nicée ne peut que vaincre. En 379, la doctrine est définitivement condamnée dans tout l’Empire romain par l’empereur Théodose Ier. Mais elle survivra pendant plus de deux siècles au sein des tribus barbares converties au christianisme par des évêques ariens. En 381, le concile de Constantinople réitère la condamnation de l’arianisme. L’arianisme disparaît d’Espagne après la conversion du roi wisigoth Récarède (587). Citations Fuit tempus cum et delictum et filius non fuit, quod judicem et qui patrem Dominum faceret : Il y eut un temps où n'existaient ni le péché, ni le Fils, de sorte qu'alors Dieu n'était ni juge, ni Père. (Tertullien +230/240) Le Verbe très saint du Père, tout-puissant et absolument parfait, se répand en toutes choses. Il déploie partout sa puissance. Il éclaire toutes choses, visibles et invisibles. Il les contient en lui et les rassemble en lui. Il n’en laisse aucune en dehors de sa puissance, mais il donne vie et protection à toutes choses, en tout lieu, à chacune en particulier et à toutes ensemble. (Athanase, vers 318) L'Afrique eut beaucoup plus à souffrir du zèle des Vandales pour l'arianisme, que de leur avarice et de leur cruauté naturelles. (Machiavel 1469-1527) L'arianisme s'est éclipsé devant la triple auréole d'un Dieu unique. (Frayssinous 1765-1841) Note 1 http://www.catholica.com.au/ianstake/036_it_050507.php Sources Auteur : Jean-Paul Coudeyrette Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur. Date de mise à jour : 22/05/2024 |