Fabien, évêque de Rome

Fabien, Romain de naissance et laïc, fut évêque de Rome (premier laïc élu ; désigné par une colombe selon la tradition) du 10 janvier 236 au 20 janvier 250.
Selon les Actes de saint Fabien cités par Dom Guéranger 1, Fabien divisa Rome en 7 diaconies dont les 7 diacres furent chargés du soin des pauvres. Il créa aussi 7 sous-diacres pour recueillir les Actes des Martyrs écrits par 7 notaires. Il fit aussi 11 évêques et 22 prêtres. Il statua que, tous les ans, au jour de la Cène du Seigneur, on renouvellerait le saint Chrême, après avoir brûlé l'ancien.
Il envoya 7 missionnaires en Gaule : Paul à Narbonne (premier évêque de Narbonne, saint fêté le 22 mars), Trophime à Arles (premier évêque d’Arles, saint fêté le 29 décembre), Saturnin à Toulouse (Saturnin ou Sernin, premier évêque de Toulouse, saint fêté le 29 novembre), Martial à Limoges (d’après la légende, Martial se rendit dans les Gaules avec Alpinien et Austriclinien, prêcha l’Évangile à Bordeaux, à Poitiers, à Saintes puis établit son siège épiscopal à Limoges où il fit de nombreuses conversions et de nombreux miracles ; il est fêté le 30 juin ; en 848, une abbaye a été bâtie à l’endroit même de son tombeau, mais elle fut détruite à la révolution ; ses reliques sont conservées à l’église Saint Michel-des-Lions), Gatien à Tours (premier évêque de Tours, saint fêté le 18 décembre), Austremoine (ou Stremonius) à Clermont (premier évêque d’Auvergne, saint fêté le 1er novembre ; au Xe siècle, un moine de Charroux, fuyant les invasions barbares, amena à l’abbaye d’Issoire la tête de saint Austremoine) et Denis à Lutèce (premier évêque de Lutèce + 258, saint fêté le 9 octobre).
Fabien, torturé à mort sur la via Appia le treize des calendes de février (20 janvier 250) et enseveli au cimetière de Calliste sur la voie Appienne, est reconnu comme martyr et fêté comme saint le 20 janvier.

Cyprien de Carthage, son contemporain, l'appelait un homme incomparable et ajoutait que sa mort correspondait à la bonté et à la pureté de sa vie (Lettre 9) 2


236. Fabien obtient des autorités que les corps de Pontien et de Hippolyte soient ramenés à Rome : ils sont inhumés, le 13 août, dans la crypte des papes des catacombes de Saint-Calixte.

238. Entre janvier et mai, 7 empereurs romains se succèdent dans un cycle d’assassinats politiques et d’usurpations sanglantes. Au début de 238, Maximin le Thrace et son fils Maxime, premiers princes issus de l’armée, sont sur le Rhin pour combattre les Germains ; leur politique fiscale est à l’origine de l’usurpation de Gordien Ier, gouverneur d’Afrique, associé à son fils, Gordien II. 12 avril, Gordien II est tué à Carthage par Capellianus, légat de Numidie fidèle à Maximin le Thrace ; son père et associé Gordien Ier se suicide. 22 avril, les sénateurs romains proclament aussitôt empereurs deux d’entre eux, Maxime Pupien et Balbin ; le neveu de Gordien II, le jeune Gordien III, leur est associé sous la pression du peuple et des prétoriens. En mai, Maximin marche sur Rome mais est tué par ses troupes à Aquilée le 20. 29 juillet, les prétoriens massacrent Pupien et Balbin et proclament Gordien III, âgé de 13 ans, empereur romain : il est reconnu par le Sénat (fin de règne en 244) ; avec l’aide de son préfet du prétoire Timesitheus, Gordien III lutte avec succès contre les Germains et les Perses jusqu'en 241.

240. Concile de Lambèse (Numidie) contre l’hérétique Privat. 12 avril, Shapur (Sapor) Ier est couronné Roi des Rois de l'Empire sassinide. 19 ou 23 avril, le prophète Mani conçoit à partir des religions du passé une croyance nouvelle, le manichéisme ; il prêche sa doctrine en Perse.

242. Concile de Philadelphie ou Bosra (Arabie) contre Bérille, évêque de Bosra, qui fait de Jésus-Christ un pur homme.

244. 11 février, Gordien III meurt en Orient au cours de sa campagne contre les Perses, il est remplacé par son préfet du prétoire, Philippe, qui devient empereur sous le nom de Philippe l’Arabe (Marcus Julius Philippus).

245. Concile d’Ephèse tenu contre Noët qui nie la distinction des personnes dans la Trinité.

247. La reine Himiko de Yamatai, au Japon, entre en conflit avec le roi Himikoko de Kona et demande de l'aide à la Chine ; le nouveau gouverneur de la commanderie Han de Daifang en Corée envoie une mission pour apaiser le conflit. Philippe l'Arabe est victorieux des Carpes dans la zone de Castellum Carporum, leur principale forteresse, au nord de la Dacie ; l'empereur rentre à Rome au cours de l'été et se proclame avec son fils Philippe Germanici Maximi et Carpici Maximi ; Philippe recevra le titre d'Auguste entre le 11 juillet et le 30 août et sera associé à l'Empire.

248. 1er avril, les légions du Danube proclament empereur le général Pacatianus (Tiberius Claudius Marinus Pacatianus) mais elles l’assassineront quelques mois plus tard. 21 avril, Philippe l'Arabe célèbre le millénaire de la fondation de Rome par des jeux grandioses. En été, révolte de Pacatianus dans les Balkans, de Jotapianus en Cappadoce et d'Uranius Antoninus en Syrie, réprimées par le préfet de Rome : Dèce. 28 juillet, la persécution de Dèce fait de nombreux martyrs parmi les moines du désert de la Thébaïde en Égypte. Les Vandales lancent de nombreuses attaques sur les provinces romaines. Débuts des invasions des Goths sous leur roi Argaithius ; ils détruisent définitivement Histria à l'embouchure du Danube entre 248 et 267.

249. Avant le 6 juillet, l’Illyrien Dèce (Gaius Messius Quintus Trajanus Decius) est proclamé empereur par ses soldats de l’armée de Mésie (l’empereur alors au pouvoir, Philippe l’Arabe, dirige une armée contre lui, mais est défait près de Vérone et mis à mort avant le 11 septembre ; le Sénat romain accepte Dèce comme empereur). En décembre, édit prescrivant aux habitants de l'empire romain de participer à un sacrifice pour le salut de l'empire. Il entraîne la persécution générale des chrétiens qui refusent d'y participer ; à Alexandrie, le peuple pille les maisons des chrétiens en fuite.

250. Grande persécution des chrétiens par Dèce (jusqu’en 251) qui applique le rescrit de Trajan ; un édit visant particulièrement les chrétiens oblige tous les habitants de l’Empire à offrir publiquement des sacrifices pour son salut, afin de réaffirmer l’unité impériale ; ceux qui ne peuvent présenter le certificat (libellus) attestant de leur présence à la cérémonie sont condamnés à mort ; finalement, Decius échoue car il a fait naître le culte des martyrs ; par ailleurs, les chrétiens instaurent un système social efficace qui deviendra si important que l’Etat devra gérer ces organisations caritatives pour mieux les contrôler. 20 janvier, martyre de Fabien (torturé à mort).


Vacance du Saint-Siège.

250 (suite). Martyre de SATURNIN ou Sernin, premier évêque de Toulouse, né à Patras en Grèce ; il parcourut diverses parties de l’Orient, puis le pape l’envoya en Gaule avec Martial ; après avoir parcouru la Provence et le Languedoc en s’adonnant à la prédication, il se fixa à Toulouse, dont il devint le premier évêque, et y réunit les chrétiens dans une petite église ; passant un jour devant le Capitole, il fut arrêté par des prêtres païens qui lui demandèrent de sacrifier à leurs dieux ; sur son refus, on l’attacha par les pieds à la queue d’un taureau sauvage, qui le traîna par les rues et lui brisa la tête sur les marches du Capitole ; l’Eglise l’honore le 29 novembre. DENIS est le premier évêque de Lutèce qui compte alors 20 000 habitants ; pendant la persécution de l’empereur Valérien, en 258, il est décapité sur le mont de Mercure (qui deviendra le mont du Martyr, Mons Martyrium, d’où Montmartre) avec le prêtre Rustique et le diacre Eleuthère ; selon la légende, Denis prend sa tête dans ses mains et la porte jusqu’à ce qui est aujourd’hui Saint-Denis ; là, vers 475, sainte Geneviève lui fera édifier un calvaire ; puis Dagobert y construira au VIIème siècle un monastère qui deviendra la nécropole des rois ; enfin, c’est au XIIème siècle que la basilique Saint-Denis prendra sa forme actuelle ; Denis est fêté le 9 octobre ; Montjoie, Saint-Denis était le cri de guerre du royaume de France, et particulièrement des Capétiens ; l'expression renvoie à la bannière du roi Charlemagne, l'oriflamme, conservée au sein de l'abbaye de Saint-Denis et également appelée Montjoie ; c'est sur une montjoie, un amoncellement de pierres, que saint Denis fut décapité ; une légende raconte que le roi Clovis aurait été victorieux à Montjoye grâce à un écu confectionné par Clotilde. Paul de Thèbes se réfugie dans le désert égyptien : c’est le premier ermite (du grec erêmos = désert) connu. Le concile d’Achaïe déclare hérétiques les valésiens (menés par un certain Valésius ou Valens) qui prétendent qu’on ne peut être sauvé sans être eunuque. 23 décembre, les 10 martyrs de Crète : Evariste, Théodule, Saturnin, Euporus, Gélase, Eunicien, Zotique, Pontios, Agathopos et Basilide.

250-260 : peste de Cyprien dans l'Empire romain ; venue d’Éthiopie, cette épidémie (peut-être de typhus), affecte une partie de l’Afrique du Nord et la totalité de l’Europe occidentale ; Cyprien y voit une vengeance divine.


Notes
1 http://www.abbaye-saint-benoit.ch/gueranger/anneliturgique/noel/noel02/020.htm
2 http://nominis.cef.fr/contenus/fetes/20/1/2012/20-Janvier-2012.html

Sources


Pape suivant : Corneille
Liste des papes


Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur.

Date de mise à jour : 13/02/2024

ACCES AU SITE