Jean XV, pape

Jean est le fils du prêtre romain Léon.
Pape d'août 985 au 1er avril 996 (+), Jean XV essaie de secouer le joug du consul Crescentius II qui s’arroge la puissance temporelle.
Crescentius chasse Jean mais le pape est rétabli par Otton III.
Selon Abbon, Jean XV était avide de lucre honteux et prêt à vendre toutes choses.
Il aurait lancé l'idée de la Trêve de Dieu.


985. En août, début du pontificat de Jean XV, élu probablement avec l'appui du consul Crescentius le Jeune qui domine Rome. 26 novembre, fondation de la ville de Montpellier : donation à Guilhem Ier de Montpellier d'un mont situé entre Lez et Mosson, par le comte et la comtesse de Mauguio.

986. 2 mars, à Compiègne, mort du roi des Francs, Lothaire (Hlothar) III, suite à une épidémie ou, peut-être, empoisonné par sa femme, Emma d’Italie : son fils, Louis V le Fainéant, lui succède (c’est le dernier roi carolingien). 17 août, victoire décisive du tsar bulgare Samuel sur l'empereur byzantin Basile II à la Bataille des Portes de Trajan (Bulgarie).

987. 21 mai, à Compiègne, mort de Louis V (Hludowic) le Fainéant (des suites d’une chute de cheval ; on a aussi prétendu qu’il avait été empoisonné par son épouse Blanche à l’instigation d'Hugues Capet) sans héritier. Fin mai, au concile de Senlis, l’archevêque Adalbéron (ou Auberon), nommé aussi Ascelin, propose comme roi Hugues Capet, duc des Francs, d’Aquitaine et de Bourgogne, petit-fils de Robert Ier et fils d'Hugues le Grand, au détriment des derniers descendants de Charlemagne (le duc Charles de Lorraine, oncle de feu Louis V, est rejeté par l’assemblée : c’est la fin des Carolingiens). 1er juin, au concile de Senlis, le parvenu Hugues ou Hugo dit Capet, est proclamé roi de Francie occidentale ; c’est le premier souverain à parler le français (francien d’Ile-de-France) ; Paris redevient la capitale du royaume. 3 juillet, dans la cathédrale de Noyon, Hugues Capet, est sacré roi de France sous le nom de Hugues par l’archevêque de Reims, Adalbéron, qui l’a soutenu avec son secrétaire Gerbert d’Aurillac (futur Sylvestre II). 21 juillet, Foulques Nerra devient comte d'Anjou. 30 décembre, à Orléans, couronnement de Robert (Robert II), fils de Hugues Capet (qui a tenu à l’associer au trône le 25 décembre) : d’élective la monarchie devient héréditaire.

988. 6 janvier ou 19 mai, Vladimir Ier le Grand, prince de Kiev depuis le 11 juin 980, reçoit le baptême et convertit la Rus de Kiev ou Ruthénie prise en 822 aux Khazars par les Varègues (Voeringr, Vikings orientaux d’Oleh le Sage venant de Suède) 5. En mai, Charles de Lorraine, le dernier carolingien, furieux d’avoir été évincé, prend Laon, fait prisonnier l’évêque Ascelin, la reine Emma, l’évêque Adalbéron II de Verdun. Fin juin, Hugues Capet et son fils Robert font le siège de Laon. En octobre, Hugues Capet abandonne le siège de Laon.

989. Avril ou mai, Arnoul, fils illégitime du roi Lothaire, est élu archevêque de Reims avec l'appui de Hugues Capet au détriment de Gerbert d'Aurillac ; Hugues, qui soupçonne une intrigue, lui interdit de se rendre à Rome pour obtenir le pallium du pape. Robert II répudie son épouse Rosala (ou Suzanne) de Provence. 1er juin, le concile de Charroux (Vienne) institue la Paix de Dieu (généralisée en 1027) et décide d’excommunier, avec l’approbation générale, tout individu qui aurait dépouillé un paysan de ses biens ou brutalisé un clerc désarmé. Fin août ou septembre, l'archevêque Arnoul livre Reims à son oncle Charles de Lorraine, prétendument à son insu.

990. Le jour du Dimanche des Rameaux 29 mars ou le jour du Jeudi saint 2 avril, après avoir juré sa fidélité à Charles de Lorraine, Hugues Capet profite du sommeil de ce dernier pour faire pénétrer dans son logis ses partisans armés qui se saisissent de ce dernier alors dans son lit ainsi que de sa femme et de ses enfants (Hugues le fait enfermer à Orléans, où il serait mort peu après). En juillet, le concile de Senlis confirme l'excommunication portée par Arnoul, archevêque de Reims, de ceux qui se sont emparés de cette ville (Arnoul lui-même en a favorisé la prise par son oncle Charles). En septembre, Hugues Capet et son fils Robert ravagent le Raincien et le Laonnais ; Charles de Lorraine et Arnoul sortent de Laon, mais Hugues se replie sans combattre (isolé, Hugues offre le comté de Dreux à Eudes Ier de Blois en échange de son aide, sans résultat). Au Synode du Puy, le clergé (Fulcrand évêque de Lodève et les évêques de Viviers, de Toulouse, d'Elne) fonde la première organisation destinée à faire respecter la Paix de Dieu.

991. 1er mars, paix de Rouen : le pape Jean XV fait signer la première trêve de Dieu entre Ethelred d'Angleterre et Richard Ier de Normandie. 29 mars (Dimanche des Rameaux), l'évêque Ascelin fait prisonnier par traitrise Charles de Lorraine (dernier héritier carolingien) et son neveu Arnoul, archevêque de Reims ; Ascelin livre les deux hommes à Hugues Capet qui les enferment à Orléans avec leur famille ; les villes de Reims et Laon sont restitués à Hugues. 17 juin, le concile de Saint-Basle de Verzy dépose Arnoul, l'archevêque de Reims ; Hugues Capet nomme Gerbert d’Aurillac archevêque de Reims contre la volonté du pape. 10 août, Bataille de Maldon en Essex : victoire des envahisseurs Vikings sur les Anglo-Saxons.

992. En mars, en échange du prêt de sa flotte pour transporter des troupes byzantines vers l’Italie, Venise reçoit, par un chrysobulle, un privilège : l’empereur Basile II abaisse à deux sous d’or les droits de passage payés par les Vénitiens à la douane d’Abydos. Bernhard, un moine allemand prédit la fin du monde pour le 25 mars de cette année où le jour de l’Annonciation coïncide avec le Vendredi Saint ; 1er Jubilé du Puy-en-Velay 1 où Jean XV se rend en pèlerinage. Fulbert, né près de Rome dans une famille pauvre, se rend à Chartres pour apprendre la médecine ; après avoir été maître, chancelier et chanoine, il deviendra évêque de Chartres par la faveur du roi Robert le Pieux en 1006. 25 mai, mort de Mieszko Ier, duc de Pologne : son fils aîné, Boleslas Ier le Vaillant, lui succède. 27 juin, à la seconde Bataille de Conquereuil, le comte d'Anjou Foulques III Nerra bat et tue Conan Ier de Bretagne (son fils Geoffroi Ier dit Bérenger lui succède) ; Foulques entre dans Nantes et place à la tête du comté Judicaël, fils mineur de Hoël, sous la tutelle du vicomte Aimery de Thouars.

993. 11 juin, lors d'un concile au Latran, Jean XV procède à la première canonisation, celle d'Ulric, Ulrich ou Udalric (890-973), l'évêque d’Augsbourg. Mi-octobre (ou Mi-octobre 994), réuni à Saint-Paulien dans le Velay, le concile régional de Saint-Paulien dit, à tort, du Puy, convoqué par l'évêque du Puy, Guy d’Anjou (fils du comte d’Anjou Foulque II Le Bon) en vue de rétablir l'autorité morale de l'Église, rassemble des évêques de diverses provinces (Bourges, Vienne, Narbonne, Embrun) et proclame la Paix de Dieu (Charte de Guy d'Anjou). Hiver 993/994, le roi Robert II (associé au pouvoir par son père le roi Hugues Capet) préside le synode de Chelles au cours duquel Gerbert et de nombreux évêques français prennent position pour l'indépendance de l'Eglise de France vis-à-vis de Rome. Jean XV riposte par un synode à Aix-La-Chapelle qui décide de convoquer les évêques français à Rome (aucun d'eux ne se rendant à cette convocation, le légat du pape, Léon, convoque, en 995, un synode à Mouzon).

994. 11 mai, à Souvigny en Touraine, mort de saint Mayeul, ami des rois et des papes, qui refusa de devenir pape 3. Odilon (+1049) est abbé de Cluny. Baptême de Vajk (Etienne de Hongrie), fondateur de l’Etat chrétien de Hongrie dont il sera le premier roi (1000 à 1038). En octobre, le concile d'Anse (69), convoqué et présidé par Thibauld Ier, l'évêque de Vienne, réunit les trois Provinces de Lyon, Vienne et de Tarentaise ; il confirme les possessions des abbayes de Cluny et de Romans, défend la chasse aux clercs, sévit contre les clercs mariés et fait obligation aux prêtres d’apporter le viatique aux mourants ; des canons exigent le repos dominical, les abstinences des mercredi et vendredi, la chasteté des clercs, la conservation convenable des hosties consacrées 2. Mi-octobre, à Saint-Paulien, concile régional (voir 993). 12 novembre, ostensions des reliques de saint Martial, invoqué pour combattre le Mal des Ardents (ergot du seigle), mystérieuse épidémie qui ravage le Limousin.

995. En juin, au concile de Mouzon (Ardennes) présidé par Léon, légat du pape, Gerbert reconnaît la primauté du pape mais affirme que celui-ci n'a pas à intervenir directement dans les affaires de province qui relèvent des conciles provinciaux dont le rôle a été défini par le Concile de Nicée ; Gerbert est interdit d’office divin (interdiction de dire la messe).

996. 1er avril, mort du pape.


Notes
1 Lorsque le Vendredi Saint coïncide avec le jour de l’Annonciation, Notre-Dame du Puy invite les fidèles à venir l’implorer et à recevoir l’indulgence plénière à l’occasion du Jubilé ; l’institution officielle de ce jubilé est attestée par un document de 1407 ; parmi les pèlerins figurent des papes, des rois et des saints ; il y a 3 à 4 jubilés par siècle ; derniers jubilés : 1910, 1921, 1932, 2005, 2016.
2 http://fr.wikipedia.org/wiki/Concile_d'Anse
3 "Il était ferme en sa foi, certain de son espérance, rempli d’une douce charité, remarquable de sagesse, admirable de capacité à comprendre, prudent dans ses conseils, robuste en son courage, ne cessant de s’instruire dans la science spirituelle, véritablement amoureux de la piété et de la charité." (St Odilon, parlant de st Mayeul)
4 https://fr.wikipedia.org/wiki/Ukraine)
5 UKRAINE. Le 6 janvier ou 19 mai 988, Vladimir Ier le Grand, prince de Kiev, reçoit le baptême et convertit la Rus de Kiev ou Ruthénie (initialement peuplée par les Scythes, puis par les Sarmates ; la Rus de Kiev a été prise en 822 aux Khazars par les Varègues (Voeringr, Vikings orientaux d’Oleh le Sage venant de Suède) ; la bataille de la Kalka, qui a lieu au mois de mai 1223, oppose une avant-garde de la cavalerie de l'Empire mongol à une coalition rassemblant les princes Rus' de Galicie-Volhynie, de Kiev, de Tchernikov et de Smolensk ; les Mongols reviennent à partir de 1237 : cette conquête s’achève en 1241, à la suite de la mort d'Ögedei Khan ; malgré cela, toutes les principautés de la Rus' sont forcées de se soumettre aux Mongols et d’intégrer l'empire de la Horde d'or, qui va dominer la région jusqu'en 1480 quand une armée russe conduite par Ivan III de Russie (le nom de Russie viendrait de Ruotsi, nom donné par les Finnois à la Suède et qui serait issu du vieux norrois rodsmen = ceux qui rament ou rus = roux) fera face à l'armée tatare d'Akhmat Khan : finalement, Akhmat se retirera, marquant ainsi la fin de la domination tatare ; le nom UKRAINE 4, qui signifie "pays frontalier" en russe, sera donné au territoire Cosaque autonome, constitué en Ukraine centrale sur les rives du Dniepr et allié de la Russie, que la Pologne ne réussira pas à soumettre (la Pologne soumettra la principauté de Galicie-Volhynie ; au même moment, Kiev et sa région seront conquises par la Lituanie, puis elles deviendront possessions polonaises). Le 16 janvier 1654, les accords de Perejaslav entre la Russie et les Cosaques Zaporogues placeront le pays rus sous l’autorité de Moscou. Les terres situées à l’est du Dniepr sont cédées à la Russie par Jean II Casimir de Pologne le 30 janvier 1667 lors du traité d’Androussovo. Le reste de l’Ukraine, à l’exception de la Galicie rattachée à l’Empire austro-hongrois de 1772 à 1919, sera annexé par l’Empire russe (créé en 1721) après le second partage de la Pologne en 1793. En 1917, la chute du tsarisme fait exploser l'empire russe ; la République populaire d'Ukraine est créée, puis renversée par un coup d'État, avant d'être restaurée (cette courte période d'indépendance nationale prend fin en 1921 avec la conquête totale du pays par l'armée rouge de Lénine). La République socialiste soviétique d'Ukraine, proclamée en 1919, sera intégrée à l'URSS lors de la naissance officielle de celle-ci, en 1922. L'Holodomor, grande famine génocidaire orchestrée en Ukraine par le régime soviétique, fait entre 2,62 et 5 millions de morts en 1932 et 1933. A l'été 1941, l'Ukraine est envahie par les Allemands qui sont reçus en libérateurs par une partie de la population ukrainienne, surtout par la population de la partie de la Pologne envahie par Staline en 1939 puis intégrée à l'Ukraine ; mais, au fur et à mesure de leur progression vers l'est du pays, et notamment en raison des mauvais traitements infligés à la population, les occupants allemands rencontrent une forte résistance de la part de la population locale, laquelle perdure jusqu'au retour des Soviétiques en 1944 ; en représailles, les Allemands traquent les partisans, et brûlent des centaines de villages et des milliers de maisons avec leurs habitants ; la population juive d'Ukraine est anéantie par l'application de la solution finale (shoah par balles ; les Juifs sont spécialement ciblés par les Einsatzgruppen et leurs supplétifs locaux). Le 28 avril 1943, le haut commandement de la Wehrmacht annonce la création de la division SS Galicie constituée de volontaires ukrainiens (les historiens estiment que plus de 220 000 Ukrainiens se sont engagés aux côtés des forces allemandes durant la Seconde Guerre mondiale pour combattre le régime soviétique : Polizei, U.V.V., Hiwis ou Waffen-SS "2ème division Das Reich" 6).
La Crimée (en tatar « ma colline »), anciennement Tauride, est une péninsule située au sud de l'Ukraine ; en 1475, elle est envahie par lesTurcs qui, avec l'aide des princes tatars qui ont le contrôle sur une partie de cette région, la conservent sous leur domination jusqu'en 1777. En 1783, la Crimée est rattachée à la Russie. En 1921, elle est érigée en République autonome des Tatars de Crimée au sein de la République socialiste fédérée soviétique de Russie. Le 19 février 1954, la Crimée est rattachée à l’Ukraine par Nikita Khrouchtchev pour marquer le 300e anniversaire du Traité de Pereïaslav (Nikita Khrouchtchev, Premier Secrétaire du PCUS, offre la Crimée en « cadeau » à son pays d'adoption. Russe ethnique, Khrouchtchev est né dans une ville faisant aujourd'hui partie de la Russie, mais il fit ses armes dans le parti communiste ukrainien et en prit la direction durant les pires années des purges staliniennes). En 1991, elle obtient le statut de République autonome de Crimée au sein de l'Ukraine (devenue indépendante le 24 août 1991) et Sébastopol devient une ville à statut spécial ; au sommet de Minsk et d'Alma-Ata (8 décembre-21 décembre 1991), la Russie, la Biélorussie et l'Ukraine créent la CEI (Communauté des États indépendants), l'URSS est dissoute. En 1997, le rattachement de la Crimée à l'Ukraine comme République autonome est officiellement reconnu par la Russie. À la suite de la victoire truquée de Viktor Ianoukovitch à l'élection présidentielle du 21 novembre 2004, une « révolution orange » a lieu pendant un mois en Ukraine derrière Viktor Iouchtchenko. Le débarquement de matériel militaire américain via l'OTAN, le 27 mai 2006, dans le port criméen de Théodosie (Feodossia, en Crimée), ravive fortement les tensions avec la Russie, ainsi que les passions en Crimée. En novembre 2013, une vague de protestations à grande échelle (connue sous le nom d'Euromaïdan) débute en réponse à la décision soudaine du président de l'Ukraine Viktor Ianoukovytch de suspendre l’accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne et de relancer un dialogue actif avec Moscou, choisissant plutôt d'établir des liens plus étroits avec la Russie et l'Union économique eurasiatique ; elle débouche sur la révolution ukrainienne de 2014 (entre le 18 et le 23 février), également dénommée révolution de Maïdan, révolution de Février, ou révolution de la Dignité, lorsque des affrontements meurtriers entre manifestants et forces de l'État éclatant dans la capitale ukrainienne, Kiev, aboutiront à la destitution par le Parlement du président élu. Le « New York Times » du 25 février 2024 confirme l’existence de douze stations de l’agence américaine de la CIA, établies en Ukraine dès le lendemain de la révolution de Maïdan. Le 11 mars 2014, le Parlement criméen, au terme d'un référendum unilatéral (car ne reconnaissant pas les nouvelles autorités provisoires à Kiev, qui elles ne reconnaissent pas le référendum en retour) proclame la sécession de la République de Crimée puis sa réintégration à la Russie en tant que sujet fédéral. Une semaine plus tard, les dirigeants de la nouvelle République de Crimée et le président russe Vladimir Poutine signent un accord entérinant son rattachement à la Russie, en accord avec les résultats du référendum du 16 mars (« oui » à 96,77 %). Le 21 mars 2014, l’Ukraine signe le volet politique du Partenariat oriental avec l’Union européenne. Le 6 avril 2014, à la suite du renversement du président Viktor Ianoukovytch (22 février) et de l'installation d'un nouveau régime, un conflit éclate dans le Donbass composé des oblasts de Donetsk et de Louhansk, et dans ses régions limitrophes, entre pro-russes et les nouvelles autorités de Kiev, d'abord pour une raison linguistique. Des combats s'ensuivent, contraignent des milliers d'habitants à fuir le Donbass. Entre 2014 et 2020, ce conflit cause plus de 13 000 morts selon l'Organisation des Nations unies (3 350 civils, 4 100 membres des forces ukrainiennes et 5 650 membres des groupes armés pro-russes) et le déplacement de près d'un million et demi de personnes. Cette insurrection armée devient séparatiste et deux entités non reconnues par l'ONU sont proclamées : la « République populaire de Donetsk » le 7 avril, puis la « République populaire de Lougansk » le 11 mai. Le 5 septembre 2014, le protocole de Minsk (ou Minsk I) est signé par les représentants de l'Ukraine, de la Russie, des autoproclamées république populaire de Donetsk et république populaire de Lougansk et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dont l'objectif est de mettre fin à la guerre du Donbass, qui a éclaté en avril 2014 en Ukraine orientale. Les accords de Minsk II, signés le 12 février 2015, comprennent une série d’engagement, dont un cessez-le-feu immédiat au Donbass, un retrait des armes lourdes et une rétractation de l’Ukraine de toutes les formations armées étrangères ; l’Ukraine conteste ces accords. La « République populaire de Donetsk » et la « République populaire de Lougansk » sont reconnues par la Russie le 21 février 2022 ; le 24, l'armée russe envahit l'Ukraine. Les régions prorusses de Zaporijia, de Kherson, de Donetsk et de Louhansk organisent des "référendums" (dénoncés par Kiev et les Occidentaux comme illégitimes) et votent pour leur rattachement à la Russie. Le 29 septembre, par décrets présidentiels, le président russe Vladimir Poutine reconnaît l'indépendance de deux nouvelles régions ukrainiennes, celles de Zaporijia et Kherson. Le 30 septembre, Vladimir Poutine annonce l'annexion par la Russie de quatre régions ukrainiennes : "Aujourd'hui, nous signons l'accord sur l'entrée de la région de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson (...) Nous allons former quatre nouvelles régions russes, quatre nouveaux sujets de la fédération de Russie, puisque c'est la volonté de millions de personnes."
Les ancêtres indo-européens des Slaves, proches des Baltes sur le plan ethnolinguistique, connus depuis la fin du Ier millénaire av. J.-C., sont situés le plus souvent au nord de l'Ukraine et au sud de la Biélorussie. Les Slaves, groupe ethno-linguistique indo-européen, qui parle les différentes langues slaves du groupe linguistique balto-slave, sont le plus grand groupe ethnolinguistique en Europe ; les Slaves d'aujourd'hui sont classés en Slaves orientaux (principalement Biélorusses, Russes, Ruthènes et Ukrainiens), Slaves occidentaux (principalement Tchèques, Cachoubes, Moraves, Polonais, Silésiens, Slovaques et Sorabes) et Slaves du sud (principalement, Bosniaques, Bulgares, Croates, Gorans, Macédoniens, Monténégrins, Serbes et Slovènes).
6 La 2e division SS « Das Reich » est l'une des 38 divisions de la Waffen-SS durant la Seconde Guerre mondiale, composée de volontaires et de Volksdeutsche, notamment des Alsaciens-Mosellans. Connue pour sa valeur combative, la division l'est également pour sa brutalité, ses nombreuses violences et crimes de guerre commis sur le front de l'Est, et en France où son nom reste indissolublement associé aux massacres commis en juin 1944 à Tulle, à Combeauvert, à Argenton-sur-Creuse et à Oradour-sur-Glane.
La 14. Waffen-Grenadier-Division der SS "Galizien" (Division SS Galicie) est une unité de la Waffen-SS créée le 28 avril 1943 et comptant 26 000 volontaires Ukrainiens provenant de toute les régions d'Ukraine (Galicie, Ruthénie, Volhynie, Transcarpatie, région de Kiev) mais la majorité des volontaires provenant des régions d'Ukraine de l'ouest. https://www.classicistranieri.com/fr/articles/d/i/v/Division_SS_Galicie_8d9d.html
Depuis sa création en 2014, au début de la guerre contre les séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine, le bataillon AZOV, intégré depuis à la Garde nationale - qui relève du ministère ukrainien de l’Intérieur - alimente tous les fantasmes. Fondé par des militants d’extrême droite, dont Andriï Belitsky, issu de l’organisation paramilitaire Patriotes d’Ukraine, il recrute au départ des volontaires et arbore des emblèmes, comme le « Wolfsangel » (crochet de loup : voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Crampon_(h%C3%A9raldique), rappelant ceux de la division SS Das Reich (https://www.sudouest.fr/international/europe/ukraine/guerre-en-ukraine-heros-ou-neonazis-qui-sont-vraiment-les-soldats-du-bataillon-d-azov-10293916.php).

Sources


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Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur.

Date de mise à jour : 10/04/2024

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