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Giuliano della Rovere, neveu de Sixte IV, naît à Albissola près de Savone le 5 décembre 1443, de Raffaelo della Rovere et de Theodora Manerola d'origine grecque. Il suit son oncle Francesco della Rovere dans l'Ordre franciscain ; il est éduqué sous sa tutelle à Pérouse. Le 15 décembre 1471, il est fait cardinal de Saint-Pierre en Vicoli. Il est évêque de Carpentras (1471-2), de Lausanne (1472-6), de Catania (1473-4), de Coutances (1476-7), de Mende (1478-83), de Viviers (1477-9), de Sabina (1479-83), de Bologna (1483-1502), d'Ostia (1483-1503), de Lodève (1488-9), de Savona (1499-1502), de Vercelli (1502-3), et archevêque d'Avignon (1474-1503). Il fait réussir l’élection d'Innocent VIII (1484). Il engendre 3 filles illégitimes durant son cardinalat et contracte la syphilis. Il amasse des richesses considérables. Lorsque son ennemi personnel Rodrigo Borgia accède à la papauté sous le nom d'Alexandre VI (1492), il doit s’exiler en France. Elu le 1er novembre 1503 grâce à une corruption habile (il a fait aux cardinaux diverses promesses dont il s’estimera aussitôt dégagé), il choisit le nom de Jules et est intronisé le 28. Violent, Jules II, dit Jules le Terrible, réaffirme la supériorité absolue du pape sur tout concile et se distingue comme chef de guerre et homme d’état, ce qui lui vaut le surnom de Jules César II. Il rétablit son autorité sur les États de l'Église et oblige César Borgia à restituer ses forteresses. Il instaure la messe du Saint Suaire. Mécène et protecteur des arts, il fait venir Michel-Ange et Raphaël et commande à ce dernier les fresques du plafond de la chapelle Sixtine. Il enrichit la bibliothèque du Vatican d’ouvrages rares et précieux. Il crée la collection de statues du Belvédère au Vatican. Il dote Rome de nombreux édifices et les églises de l’Italie entière de richesses artistiques nouvelles. Il aime les lettres et les arts, et les encourage autant que le lui permettent les préoccupations de la politique : « Les lettres, dit-il, sont de l’argent pour les roturiers, de l’or pour les nobles, des diamants pour les princes. » Pour faire face à toutes ces dépenses Jules II institue la vente des indulgences. Il aime aussi beaucoup la chasse et la table. « Bon Dieu, que deviendrait le monde, dit un jour à ce sujet l’empereur Maximilien, si vous n’en preniez un soin tout particulier, sous un empereur comme moi, qui ne suis qu’un pauvre chasseur, et sous un pape aussi méchant et aussi ivrogne que Jules ! » Il s'est laissé pousser sa barbe pour (croit-on) se donner un air plus imposant. Il meurt à Rome dans la nuit du 20 au 21 février 1513. Certains prétendent qu’il fit construire en 1510 un bordel romain strictement réservé aux chrétiens et qu'il étaithomosexuel. Prophétie de Malachie : Fructus Jovis juvabit (le fruit de Jupiter plaira). « Au point de vue politique, le mérite de Jules II ne saurait être contesté. Il se joua pendant dix ans de tous les souverains de l’Europe, les enchaînant à sa cause quand il le jugeait nécessaire, sachant les ressaisir encore après les avoir repoussés. Inébranlable dans la résolution qu’il avait formée de chasser de l’Italie les Français, les Espagnols et les Allemands, qu’il appelait les barbares, il avait mesuré cette entreprise plutôt sur son ambition que sur ses forces, et il lui fallut des prodiges d’adresse, de courage et, disons-le, de mauvaise foi, pour se relever des chutes où le plongea parfois son orgueil démesuré.» (Alfred Franklin + 1917, historien), « Jules II devait être le Moïse de l’Italie. Nous ne connaissons pas dans l’histoire un homme prédestiné à porter une couronne, qui réunisse en lui, comme Jules II, toutes les qualités qui font les grands rois. Trouvez dans sa vie un instant où vous puissiez lire sur sa figure ce qui agite son âme. Il est impénétrable à l’œil comme à l’oreille, et cependant étranger à la dissimulation ; hardi à concevoir un projet et jamais imprudent quand il s’agit de l’exécuter, sa détermination est prompte et toujours calculée. Il est patient dans l’infortune, courageux dans le danger, miséricordieux dans la victoire. Vous pouvez rêver pour lui toutes sortes de grandeurs, il remplira toujours dignement les vues de la Providence. En ce moment où la royauté temporelle du pape et la nationalité de l’Italie couraient de véritables dangers, Rome fut heureuse d’avoir Jules II pour pontife. Tout réussissait à Louis XII, il avait chassé de Milan Ludovic Sforza, dompté les Vénitiens, il menaçait la Romagne. L’Italie allait être une province française si Jules II fût resté dans le repos ; il en sortit. A peine délivré de César Borgia, il marche sur Pérouse, chasse le tyran qui l’opprime et rend à la ville ses franchises municipales. Il entre l’épée au poing dans Bologne, dont il rétablit les anciennes libertés. Un moment il occupe toute la scène : on n’aperçoit que lui. On le voit étouffer ses ressentiments contre Venise qui refusait aux sujets du pape la liberté de navigation sur l’Adriatique, obtenir quatre cents lances de Ferdinand d’Espagne, enrôler des Suisses sur les bords du lac de Côme, équiper une flotte que douze galères vénitiennes vont rejoindre, sous la conduite de Gritto Contarini, et donner pour auxiliaire à l’armée de mer, Marc Antoine Colonna qui vient de lever, dans le pays de Lucques, une cavalerie et une infanterie redoutables. Il voulait chasser l’étranger. La lutte n’était pas égale et le succès ne répondit pas d’abord aux espérances du pape, ses troupes furent battues. Alors quelques cardinaux se détachent du Saint-Siège et ont l’insolence de citer le pape à leur conciliabule de Pise. Jules convoque un concile au Latran et les rebelles sont sifflés par le monde catholique. Pendant que Rome assistait à cette glorification du pape à qui les ambassadeurs du roi d’Angleterre, du roi d’Espagne, de l’empereur faisaient cortège quand il se rendait au concile, un autre spectacle, qui avait aussi sa grandeur, se passait à Milan : le légat, prisonnier des Français, absolvait au nom du pape ceux qui, par obéissance à leurs souverains, avaient pris les armes contre le Saint-Siège : gendarmes français, lansquenets allemands, montagnards suisses, cavaliers albanais, qui avaient porté de si rudes coups aux soldats de l’Église, s’inclinaient pieusement pour recevoir le pardon du légat... Jules II, cependant, ne désespère pas de l’avenir et, sans se laisser inquiéter par les conseils pusillanimes qui le pressent de s’embarquer à Ostie, il poursuit la délivrance du continent italien. Les princes et les peuples se rallient à sa politique : Suisses, Espagnols, Allemands entrent dans la sainte ligue ; les événements vont vite : Gênes, Bergame, Plaisance, Parme, Milan, se soulèvent contre les Français qui, entourés de toutes parts, menacés de voir leur retraite coupée, abandonnés de leurs alliés, quittent la Lombardie... Voilà comment se termina l’expédition de Louis XII en Italie. Ce ne fut ni le couteau du Milanais, ni le tocsin des églises, ni l’arquebuse du paysan, ni le canon de Pierre de Navarre, ni la lance de dix-huit pieds des montagnards suisses qui chassèrent les Français de la Romagne et de la Lombardie, mais le cri poussé par le pape : « Seigneur, délivrez-nous des Barbares ! ». Sans Jules II, notre étoile n’eut pas pâli, de longtemps, en Italie, et Louis XII eut peut-être été maître de Rome... Parmi tous ces princes, tour à tour nos alliés et nos adversaires, il n’en est pas un qui agisse franchement. Pas un de ces souverains nationaux ou étrangers, ne songe sérieusement aux intérêts du Saint-Siège, à l’intégrité de la Romagne, à la délivrance de l’Italie à la gloire du catholicisme, au salut des arts et des lettres ; Jules II domine toutes ces têtes couronnées comme la coupole de Saint-Pierre les autres églises. Il a un but, lui, un plan, une idée, c’est l’affranchissement de son pays, qu’on envahit et qu’il veut sauver. II y arrivera malgré la fièvre qui le retient au lit, comme après la proclamation du conciliabule de Pise ; malgré les mouvements insurrectionnels du peuple romain, comme au jour où Pompée Colonna et Antoine Savelli parlent de monter au Capitole pour y proclamer la République ; malgré le serment que Louis XII a fait graver sur une monnaie d’or où le destin de Rome est écrit en trois mots "Perdam Babylonis nomen". Est-ce que le pape seul aurait le privilège de ne pas pouvoir se défendre ? François Ier disait de ce pape en s’adressant à Léon X : « Nous n’avons pas eu d’ennemi plus acharné, nous n’avons pas connu de guerrier plus terrible sur le champ de bataille, de capitaine plus prudent. En vérité sa place était à la tête d’une armée plutôt que de l’Eglise. » C’est un jugement que nous n’admettons pas. Jules II fut encore plus grand pape que grand homme de guerre. Si, pour être pape, il faut savoir protéger les droits de l’autorité menacée par quelques cardinaux schismatiques, défendre dans un concile les enseignements apostoliques, n’appeler dans ses conseils que des hommes de science et de piété, donner au inonde l’exemple d’une chasteté de mœurs irréprochable, veiller sans cesse à l’administration de la justice, garder la foi jurée, pardonner à ses ennemis, se confier en Dieu dans l’infortune, faire l’aumône, aimer les pauvres, épargner le trésor public, n’en distraire pas un denier pour les siens, puis mourir en bon chrétien, Jules II était digne de la tiare. » (Jean-Marie-Vincent Audin 1793-1851) « Qu’un vieux pape, presque toujours malade, s’avise de battre tout à la fois, et le roi de France et l’empereur d’Allemagne, pour leur apprendre qu’il est maître chez lui, c’est certainement une chose curieuse. Ce qui ne l’est pas moins, c’est de voir des Français ou des Allemands, dans mainte histoire et biographie, reprocher à ce pape de les avoir battus au lieu de s’en laisser battre. Le premier Français qui s’est donné ce ridicule, c’est le roi Louis XII ». (René François Rohrbacher 1789-1856) 1503. 1er novembre, Giuliano della Rovere est élu grâce à une corruption habile (il a fait aux cardinaux diverses promesses dont il s’estimera aussitôt dégagé) ; il choisit le nom de Jules et est intronisé le 28. 25 novembre, condamné pour avoir profané une hostie, Edmond de La Fosse, 22 ans, après avoir eu le poing tranché à l'endroit où l'Hostie avait été rompue, puis la langue coupée, est conduit au marché aux Pourceaux, butte Saint-Roch à Paris, où il est brûlé vif et réduit en cendres (entré dans la Sainte-Chapelle pendant la Grand'Messe, il arracha la Sainte Hostie des mains d'un Prêtre qui disait la messe et la mit en pièces dans la cour du Palais devant la chambre des comptes). 29 décembre, l'Espagne achève la conquête du royaume de Naples à la bataille du Garigliano : les Français se rendent. 1504. 18 janvier, la poste devient un service régulier en France : le grand maître des postes des Pays-Bas, Francisque de Taxis, reçoit l’autorisation d’implanter son réseau en France. En ambassade à Rome, Fra Mauro, prieur du couvent du Sinaï et cartographe, dirigé en sous-main par Venise, indique que les Mamelouks pourraient exercer des représailles contre les Lieux Saints si les Portugais continuent de menacer le commerce arabe dans l’océan Indien. 27 mai, isolé après l'élection de Jules II, César Borgia, parti réprimé une révolte en Romagne, est assiégé et capturé par Gian Paolo Baglioni près de Pérouse, puis livré au roi d'Espagne (il mourra au combat en Espagne en 1507). 2 juillet, Bogdan III l'Aveugle devient voïèvode de Moldavie. 22 septembre, Traité de Blois par lequel Louis XII, poussé par Anne de Beaujeu, dote sa fille Claude de France, fiancée à Charles de Habsbourg (futur Charles Quint), du Milanais, Gênes et Bourgogne. 4 novembre, couronnement de la reine, Anne de Bretagne, à Saint-Denis. 26 novembre, mort d'Isabelle la Catholique, reine de Castille : sa fille Jeanne Ire de Castille, dite Jeanne la Folle, lui succède. 1505. 4 février, mort de Jeanne de France au palais archiépiscopal de Bourges. 19 février, la bulle Cum tam divino annule toute élection simoniaque et prévoit de lourdes peines pour les membres du conclave se laissant acheter. 25 mars, à la tête d'une flotte de 21 navires, Francisco De Almeida quitte Lisbonne pour les Indes. 19 juin, à l'âge de 14 ans, Zhengde succède à son père en tant que dixième empereur de la dynastie Ming. 21 juin, Jules II demande à la Diète suisse de lui fournir un corps de 200 soldats pour sa protection. Bataille d’Arbaji : le royaume musulman de Sennar détruit le dernier royaume chrétien du Soudan et chute du dernier royaume chrétien de Nubie. Le mani kongo catholique Affonso Ier (1505-1543), accepte de confier l’administration de son royaume aux Portugais ; cependant, les rapports se détériorent rapidement, les Portugais étant avant tout intéressés par le contrôle des mines d’or et le commerce d’esclaves, en plein essor au XVIe siècle ; en 1668, le mani kongo Antonio tentera de les chasser, mais il sera vaincu et tué ; le royaume kongo disparaîtra ; les Portugais s’appuieront ensuite sur les Ngolas du royaume ndongo, au sud de la rivière Cuanza, territoire qui deviendra une colonie portugaise (en réalité, un vaste territoire de chasse aux esclaves) ; les Ngolas donneront leur nom au pays : Angola ; les Portugais obtiendront d’eux la cession de Luanda où ils fonderont une ville qui deviendra le centre de la traite négrière à destination du Brésil et de Cuba. 19 octobre, mariage de Ferdinand le Catholique avec Germaine de Foix. 27 octobre, à la mort de son père Ivan III, Vassili III Ivanovitch devient Prince de Moscou, grand-duc de toutes les Russies. 1506. 13 janvier, la mer gèle à Marseille ; hiver très rude dans le Sud de la France. 22 janvier (date retenue comme celle de la constitution officielle de la Garde suisse pontificale), arrivée à Rome de 150 gardes suisses, recrutés entre octobre et décembre 1505, que Jules II qualifie de fils bien-aimés de la Confédération alémanique. 16 mars, en Bourgogne, Edmond de la Pole, troisième duc de Suffolk puis sixième comte de Suffolk, qui fut le prétendant de la maison d’York à la couronne d’Angleterre lors de la Guerre des Deux-Roses, est arrêté par Philippe Ier de Castille qui le livre à Henri VII contre la promesse de ne pas attenter à sa vie ; enfermé dans la Tour de Londres, Edmond de la Pole sera condamné à mort pour complot ; le roi Henri VIII ordonnera son exécution par décapitation le 5 avril 1513. 18 avril, Jules II, qui a fait raser la basilique constantinienne du IVe siècle, pose la première pierre de la basilique Saint-Pierre de Rome (elle sera financée par la prédication d’indulgences). 19 au 21 avril, Pogrom de Lisbonne : 2 000 juifs, contre lesquels les prédicateurs dominicains ont excité le peuple, sont massacrés ; la communauté juive qui a été forcée de se convertir mais qui continue à suivre clandestinement ses rites, est tenue pour responsable de la peste, de la sécheresse et de la famine ; le roi fait exécuter plusieurs dizaines de coupables et fermer le couvent des dominicains. 26 avril, bulle approuvant le culte public du Linceul de Chambéry reconnu comme unique linceul dans lequel Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même fut enveloppé au tombeau. A Manoppello dans les Abruzzes, à 90km de Rome, un voile, d'origine inconnue, est remis par un pèlerin inconnu, au père Giacomo Antonio Leonelli ; cette relique est une image de Jésus-Christ imprimée sur un byssus, un voile de17,5 x 24cm, à l'origine plus grand 1. 19 au 21 mai, les Etats généraux de Tours, convoqué par Louis XII, annulent le Traité de Blois et proclament le roi père du peuple ; ils annulent, à la demande de Louis XII, toutes les clauses du traité de Blois qui concernent le mariage projeté de sa fille Claude de France avec Charles de Luxembourg, le futur Charles Quint ; il fiance alors Claude de France à François d'Angoulème, l'héritier présomptif en l'absence d'enfant mâle de Louis XII (l'intégrité du royaume de France est sauvegardée) ; furieuse, Anne de Bretagne retourne dans son duché. 20 mai, Christophe Colomb, tombé en disgrâce et dont les demandes répétées pour une part des profits récoltés sur les territoires conquis sont ignorées, meurt dans l'indifférence à 54 ans, affaibli par la goutte et l'arthrite. 6 août, victoire de la Lituanie sur les Tatars de Crimée à la Bataille de Kletsk. 19 août, à la mort de son frère Alexandre Ier Jagellon, Sigismond Ier devient grand-duc de Lituanie ; le 20 octobre, il sera élu roi de Pologne. 25 septembre, mort du roi de Castille, Philippe le Beau (apparemment d'une fièvre typhoïde, à moins que, selon la rumeur, il ait été empoisonné par son beau-père, Ferdinand II d'Aragon) : Jeanne la Folle, enceinte, se retire au château de Tordesillas et la régence de Castille est assurée par Francisco Jiménez de Cisneros jusqu'en juillet 1507 ; Maximilien d'Autriche exerce la régence sur le comté de Bourgogne et les Pays-Bas pour le jeune Charles de Gand, puis la confie à sa fille Marguerite d'Autriche. 11 octobre, Jules II conduit avec succès une expédition contre Pérouse et Bologne. 25 octobre, le gouverneur de Gênes pour le roi de France, Philippe de Clèves, quitte la ville à la suite du soulèvement du peuple. 1507. 10 mars, Révolte de Gênes contre les Français. 12 mars, César Borgia, fils du pape Alexandre VI, est tué au cours du siège de Viana (Espagne). 25 mars, l'armée du roi de France, Louis XII, intervient à Gênes pour rétablir l'ordre. 3 avril, Martin Luther est ordonné prêtre, après avoir passé quelque temps au couvent des Augustins d'Erfurt, en Allemagne. 25 avril, le cartographe lorrain Martin Waldseemüller publie son planisphère 3, où, pour la première fois, le terme America est utilisé pour désigner le continent américain en hommage au navigateur génois Amerigo Vespucci qui a été le premier à penser que l’Amérique du Sud constituait un nouveau continent. 26-27 avril, reprise de Gênes : une armée de 15 000 hommes, dont Bayard, intervient et châtie la ville. 29 avril, Louis XII fait une entrée solennelle dans Gênes. 11 mai, la France annexe Gênes. 4 juin, un an après sa naissance, Louis Jagellon est couronné roi de Hongrie, du vivant de son père. 1508-1513. 4e guerre d’Italie. 1508. 3 février, Maximilien Ier de Habsbourg prend la ville de Trente et s'autoproclame empereur romain élu ; son armée pénètre dans les territoires de la République de Venise mais est repoussée ; les Vénitiens s'emparent de Goritz, de Trieste, de Pola et de Fiume. En mars, le sultan mamelouk d'Égypte Qânsûh Ghaurî envoie sa flotte sur la côte indienne pour tenter de couper la route des Indes aux Portugais: victorieuse à Chaul, elle sera finalement écrasée à la Bataille de Diu (Inde) le 3 février 1509. 10 mai, le pape charge Michel-Ange de peindre le plafond de la chapelle Sixtine. 28 juillet, la bulle Universae Ecclesiae regni accorde au roi d’Espagne le droit de fonder des églises aux Amériques. Raids turcs en Slovénie (200 000 prisonniers auraient été emmenés ou vendus en esclavage) 2. 10 décembre, Traité de Cambrai : formation de la Ligue de Cambrai (pour conquérir les possessions italiennes de Venise) par le roi de France Louis XII et l’empereur Maximilien Ier ; Ferdinand le roi d’Aragon y adhère ; le pape rejoindra la ligue en 1509. 1509. 18 janvier, Bataille navale du cap Finisterre dans le golfe de Biscaye : une escadre portugaise vainc la flotte du corsaire français Pierre de Mondragon qui périt dans la bataille. 3 février, Bataille navale de Diu en Inde : les Portugais de Francisco de Almeida remportent une victoire décisive sur les flottes du sultan d'Égypte et du Zamorin de Calicut ; ils éliminent la flotte mamelouk grâce à leur artillerie, donnant ainsi au Portugal la supériorité maritime dans l'océan Indien. En mars, le pape adhère à la ligue de Cambrai et récupère les villes de Romagne cédées aux Vénitiens. 7 avril, la France déclare la guerre à la République de Venise. 21 avril, mort du roi d'Angleterre, Henri VII ; le 23, Henri VIII est proclamé roi d'Angleterre à Londres. 27 avril, le pape jette l’interdit sur la République de Venise. 14 mai, Bataille d'Agnadello, la Ligue de Cambrai, menée par Louis XII, écrase les Vénitiens. Apparition de la syphilis en France. 8 juin, Pise est reconquise par Florence. 11 juin, avec des dispenses pontificales, Henri VIII épouse Catherine d'Aragon, la veuve de son frère Henri VII ; ils sont couronnés roi et reine d'Angleterre le 24 juin. 8 août, en Inde, le couronnement de Krishna Deva Râya inaugure l’épanouissement du Royaume de Vijayanâgara. 1510. 22 janvier, le roi Ferdinand d’Aragon autorise la vente de 50 puis de 200 noirs pour les Amériques. 24 février, Jules II lève l’interdit sur Venise (Venise cède Vérone, Vicence, Padoue, Romagne, les ports des Pouilles, etc.), se retourne contre le roi de France et recrute 6 000 Suisses ; le pape excommunie Louis XII, met le royaume de France en interdit et le donne au premier qui voudrait s’en saisir : cette excommunication et cette interdiction seront réitérées en 1512. 1er mars, Francisco de Almeida, Vice-roi des Indes portugaises, est tué sur le chemin du retour par des Khoïkhoï(Hottentots), au cours d'une escale dans la baie du Cap (Afrique du Sud). 6 mars, à Augsbourg, la Diète d'Empire abandonne la réforme de 1501 qui mettait en place un gouvernement commun des pays héréditaires de la maison d'Autriche et crée 6 Cercles d'Empire (Kreise) : Bavière, Basse-Saxe, Souabe, Franconie, Westphalie et Haut-Rhin. A Séville, la Casa de Contratacion délivre des licences pour l’importation d’esclaves africains en Amérique. Le sultan Selim Ier le Cruel fait massacrer 40 000 chiites anatoliens. 13 juin, l'ordonnance de Louis XII sur la réformation de la justice, rendue d'après le résultat de l'assemblée des nobles tenue à Lyon (art. 47) impose que la langue juridique pour tous les actes de justice soit celle du peuple, et non le latin ; de sorte, le droit doit être parlé dans toutes les langues présentes en France. 17 septembre, à Tours, l’assemblée des évêques français, convoquée par Louis XII, récuse les guerres temporelles du pape contre les princes, mais autorise les combats royaux et nationaux contre le Vatican, annule toute excommunication pontificale et proclame la supériorité du concile général sur la papauté. En octobre, le prêtre augustin Luther quitte le monastère des Augustins à Erfurt, situé dans le centre de l'Allemagne, pour un voyage à pied de 850 miles (1 000 kilomètres) jusqu'à Rome ; là, en visite à la Cour du pape, il sera scandalisé par le luxe. 25 novembre, l’amiral portugais Alfonso de Albuquerque prend Goa (Inde). 1511. En février, à Porto Rico, Révolte des Taïnos après que le cacique Urayoán a ordonné à ses hommes de noyer le soldat espagnol Diego Salcedo pour déterminer si les Espagnols sont immortels (novembre 1510) ; Juan Ponce de León réprime férocement l’insurrection et fait venir des esclaves Noirs d’Afrique pour travailler dans les mines. 11 avril, le prince-évêque de Liège Érard de La Marck participe, en tant qu'évêque de Chartres à une réunion de l'Église de France, convoquée à Lyon par Louis XII. En mai, Louis XII convoque un concile à Pise (1er novembre). 18 juillet, bulle Sacrosanctæ convoquant le 5e concile du Latran ; Jules II défend à toutes personnes de compter pour quelque chose l’acte des cardinaux (du futur concile de Pise, ndlr) et déclare interdits tous les lieux où ils oseraient s’assembler. 8 août, par la bulle Pontifex romanus, le pape crée les trois premiers évêchés d’Amérique : Santo-Domingo, La Vega à Hispaniola et San Juan de Porto Rico. 4 octobre, avec l’Angleterre, Venise, les Cantons suisses et le roi d’Aragon, Jules II forme la Sainte Ligue contre la France et recrute 10 000 Suisses. 18 octobre, à Argenton, mort du diplomate, chroniqueur et historien français, Philippe de Commynes ; conseiller diplomatique notamment auprès de Louis XI et de Charles VIII, ses mémoires sur les règnes de ces deux rois constituent des sources précieuses de l'Histoire de France et de l'Europe ; il était partisan du libre commerce et d'une Europe unie par les liens de la chrétienté. 24 octobre, dans un grand consistoire, le pape déclare déchus de leurs dignités les cardinaux du concile de Pise qui ont tous refusé de se soumettre. 1er novembre, ouverture du concile gallican de Pise (Pise 1511 - Milan 1512) qui dépose le pape pour divers motifs dont la sodomie ; les prélats quitteront ensuite Milan et se retireront à Lyon où ils voudront continuer leur concile, mais sans succès ; ils seront contraints en 1517 de présenter leurs excuses au pape. 1er novembre, le navigateur portugais Antonio de Abreu découvre Timor. En novembre, début de la conquête de Cuba par Diego Velazquez (Cortés participe à l'expédition). 17 novembre, Traité de Westminster entre Henri VIII d'Angleterre et Ferdinand II d'Aragon le Catholique, qui rejoignent la Sainte Ligue, formée par le pape Jules II et dirigée contre le roi de France Louis XII, à laquelle participe également Maximilien Ier, souverain du Saint-Empire. 21 décembre, devant les colons de Saint-Domingue, le dominicain Antonio de Montesinos prêche (sermon vox clamantis in deserto) contre le droit de conquête et se demande si l’entreprise coloniale repose sur des motifs religieux ; il reproche aux colons d’avoir transformé en esclaves les travailleurs autochtones placés sous leur protection dans le cadres des encomiendas prévues, à l’origine, pour faire d’eux des employées recevant de leurs patrons une éducation religieuse ; il prononce une phrase célèbre : « Eux ne sont-ils pas des hommes ? ». 27 décembre, les premiers esclaves guinéens, destinés à remplacer les Indiens décimés, sont débarqués à Cuba. Didier Erasme de Rotterdam publie Eloge de la folie ; Erasme, prêtre partisan d’une réforme catholique libérale, combat le fanatisme et le dogmatisme au nom d’un véritable humanisme chrétien ; pionnier de l’esprit de tolérance, il correspond avec Luther et les papes Jules II et Clément VII. 1512. Le 2 février, à Yara (Cuba), Hatuey, chef antillais, adversaire des conquistadors, est brûlé vif. Le 22 février, à Séville, mort d'Amerigo Vespucci, marchand et navigateur originaire de Gênes. 11 avril, Bataille de Ravenne remportée sur la Sainte Ligue par les Français grâce à Gaston de Foix, duc de Nemours, qui est tué ; mais la victoire est de courte durée car les Français, fortement affaiblis par la bataille, se retirent de la Lombardie ; le pape lance les Suisses dans le Milanais que les Français doivent évacuer en partie ; le 20, Ottaviano Sforza, évêque de Lodi, prend possession de la cité de Milan au nom de Maximilien. 24 avril, Selim Ier se rebelle contre son père Bayazid II qu'il fait déposer par les janissaires ; il fait mettre à mort ses frères et ses neveux, puis prend le pouvoir. 3 mai, ouverture du 5e concile du Latran. Louis XII impose pour 6 000 livres tout nouveau chrétien, en fait chaque juif converti chassé de la péninsule ibérique (cette taxe touche 122 chefs de famille dans 16 localités), tandis qu’à Toulouse on brûle des marranes (de l’espagnol marrano = cochon), surnom péjoratif donné aux conversos, ces juifs convertis mais demeurés fidèles à leur foi). 10 août, Bataille de Saint-Mathieu au large de Brest : une flotte anglaise de 25 vaisseaux commandée par l'amiral Sir Edward Howard vainc la flotte franco-bretonne de 22 vaisseaux commandée par le vice-amiral René de Clermont. 31 octobre, à Rome, Jules II inaugure la fresque gigantesque de la voûte de la Chapelle Sixtine peinte par Michel-Ange (les travaux ont débuté le 10 mai 1508). 27 décembre, promulgation des Lois de Burgos pour la protection des Indiens d'Amérique : elles instaurent l’encomienda, attribution de contingent de main-d’œuvre indigène aux colons du nouveau monde en échange d’une éducation chrétienne ; les colons espagnols vont pouvoir protéger les indiens qu'ils ont pour mission de christianiser, puisque les esclaves noirs viendront décharger ceux-ci des tâches les plus rudes. 1513. Jules II demande aux prélats allemands de renforcer la répression de la sorcellerie. 9 février, découverte des Mascareignes par le navigateur, explorateur et diplomate portugais Pedro de Mascarenhas. 20 février, mort de Jean Ier de Danemark, roi du Danemark, de la Norvège et de la Suède : son fils, Christian II, lui succède. Nuit du 20 au 21 février, mort du pape Jules II. Notes 1 VOILE DE MANOPELLO : en 1506, à Manoppello dans les Abruzzes, à 90 km de Rome, un voile, d'origine inconnue, est remis par un pèlerin inconnu, au père Giacomo Antonio Leonelli ; cette relique est une image de Jésus-Christ imprimée sur un byssus, un voile de 17,5 x 24cm, à l'origine plus grand ; en 1999, le jésuite Heinrich Pfeiffer déclare avoir découvert dans un monastère capucin le VOILE DE VERONIQUE, au lieu dit Manoppello, en Italie, et estime que le Voile de Manopello (VOILE DE LA SAINTE FACE) et celui dit de Véronique (appelé veronica) ne sont que le même objet, volé au Vatican lors du sac de Rome en 1527 ; nombre d'historiens soulignent que le voile de Manoppello n'aurait aucun lien avec Rome et ne daterait pas du Ier siècle, mais vraisemblablement du XVIe siècle ; le vendredi 1er septembre 2006, Benoît XVI se rend en pélerinage dans les Abbruzes, au sanctuaire de la Sainte Face, pour le cinquième centenaire de l'arrivée du voile à Manoppello (http://fr.wikipedia.org/wiki/Voile_de_Manoppello). 2 http://fr.wikipedia.org/wiki/1508 3 http://www.linternaute.com/histoire/jour/evenement/25/4/1/ Sources Pape suivant : Léon X Liste des papes Auteur : Jean-Paul Coudeyrette Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur. Date de mise à jour : 16/10/2024 |