NICOLAS II, pape

Gérard l'Allobroge ou Gérard de Bourgogne (parfois même Gerald de Lorraine) naît vers 980 à Chevron (Savoie).
Moine, il se met au service du duc Boniface III de Toscane.
Il suit des études importantes en Italie et peut-être aussi à Paris.
Il est élu évêque de Florence en 1046.
Elu pape par les cardinaux à Sienne le 6 décembre 1058 (jour de la Saint-Nicolas), il choisit le nom de Nicolas.
Nicolas II est conduit à Rome par Godefroy le Barbu (frère d'Etienne X) qui chasse l'antipape Benoît X.
Il est intronisé le 24 janvier 1059.
Il combat la simonie (en interdisant aux clercs de recevoir une église des mains d'un laïc et d'obtenir l'obtention de charges ecclésiastiques contre de l'argent) et le nicolaïsme (les prêtres refusant la règle du célibat sont appelés nicolaïtes, du nom du diacre Nicolas qui eut, au Ier siècle, des pratiques contraires à la morale et des opinions théologiques proches du gnosticisme) en interdisant aux croyants d’assister à une messe célébrée par un prêtre marié.
Il interdit la nomination des évêques sans l'autorisation papale.
Il souhaite que les chanoines reviennent à une discipline plus stricte, en imposant les repas en commun et la nuit au dortoir.
Il meurt à Florence le 19 ou le 27 juillet 1061 (L'Encyclopédie catholique).

Un de ses biographes a écrit de lui : « Les lettres lui sont familières, son génie étincelle de vivacité ; ses aumônes ne connaissent point de bornes ; sa pureté est au-dessus de tout soupçon. Il me faudrait nommer toutes les vertus pour peindre tel qu'il est cet homme, vraiment de Dieu. »


1058. 5 avril, Grégoire, comte de Tusculum, et ses hommes de main imposent un Tusculum, Jean Mincius, comme pape sous le nom de Benoît X. 28 novembre, mort de Casimir Ier, roi de Pologne : son fils, Boleslas le Généreux, que d’autres disent le Téméraire, lui succède. 6 décembre, concile de Sienne, élection du pape Nicolas II.

1059. 24 janvier, le concile de Sutri dépose Benoît X et consacre Nicolas II ; le chancelier d'empire, Guibert de Parme, bannit Benoît X. 13 avril, concile de Rome au Latran : sous l’influence du moine Hildebrand (qui sera pape sous le nom de Grégoire VII), Nicolas promulgue le décret In Nomine domini édictant que seuls participeront à l’élection du pape les cardinaux (toutefois l’élection doit être consentie par le peuple et approuvée par l’empereur qui garde le droit de confirmer le candidat au siège pontifical), interdisant d’investir des laïcs et réorganisant la vie des clercs ; en outre le décret stipule que le pape élu possède toute l'autorité pontificale dès son élection. En mai, concile de Melfi, réconciliation avec les Normands ; Richard d’Aversa et Robert Guiscard sont investis des duchés de Capoue, de Pouille et de Calabre, contre une redevance annuelle en tant que vassaux. Les Normands délivrent Rome des petits seigneurs qui la tyrannisaient. 23 mai, Philippe, fils aîné d'Henri Ier et d’Anne de Russie, 7 ans, est sacré roi de France du vivant de son père. 1er août, concile de Bénévent. Concile d'Arles présidé par les légats du pape.

1060. 31 janvier, le concile de Vienne sur le Rhône, présidé par Etienne, le légat de Nicolas II, vote 10 canons contre la simonie, l’incontinence des clercs, les mariages incestueux, les moines apostats. 1er mars, le concile de Tours, présidé par Etienne, reprend les 10 canons du concile de Vienne. Concile de Split suite à la séparation des Églises d’Orient et d’Occident ; il interdit la messe en slavon en Croatie. 4 août, à Vitry-aux-Loges, mort d'Henri Ier : son fils Philippe Ier monte sur le trône à 8 ans ; Baudouin V, comte de Flandre, assure la régence jusqu’en 1067 ; l'abbaye de Saint-Vincent à Senlis est fondée à la demande d'Anne de Kiev pour honorer la mémoire de son mari le roi Henri Ier mort d'un possible empoisonnement, le roi Henri 1er (outre son rang de princesse d'Ukraine, Anne est aussi reine des Francs par son mariage le 19 mai 1051 à Reims avec le petit-fils de Hugues Capet). 6 décembre, couronnement de Béla Ier de Hongrie.

1061. Le synode de Caen décide qu'on sonnera chaque soir la cloche pour inviter les gens à la prière, après quoi ils devront rentrer chez eux et fermer leur porte ; cet usage sera général en 1088. Le concile de Rome combat la simonie ; Aldrède, archevêque de Cantorbéry, qui assiste à ce concile et présente au pape les lettres du roi Edouard, est d'abord déposé pour simonie ; Nicolas, de concert avec l'assemblée, confirme les privilèges accordés aux rois d'Angleterre ; les voleurs ayant pillé Aldrède durant son voyage, sont excommuniés par le concile qui renouvelle l'interdiction faite aux belligérants d'attaquer les voyageurs, les clercs, les moines et les pauvres ; le pape prend pitié d'Aldrède et lui rend son archevêché. 19 ou 27 juillet, mort du pape à Florence.


Sources

Pape suivant : Alexandre II
Liste des papes


Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur.

Date de mise à jour : 07/07/2023

ACCES AU SITE