Théodore Ier, pape

Théodore, Grec né à Jérusalem, est le fils d’un évêque.
Pontificat du 24 novembre 642 au 13 mai 649.
Doux, charitable et zélé, Théodore est le premier pape à porter le titre de Pontife et de Patriarche d’Occident.
Venant de Constantinople, il apporte à Rome la fête de la Dormition de Marie qui prendra, vers 770, le nom d’Assomption.
Il combat le monothélisme des patriarches Pyrrhus et Paul de Constantinople qui concilie nestorianisme et monophysisme, en indiquant qu’il n’y a qu’une énergie dans les 2 personnes divines. Maxime le Confesseur, théologien grec, venu en Occident à la suite des invasions musulmanes, apaise les inquiétudes soulevées à Constantinople par la lettre synodique du pape, en expliquant que les Latins n’ont pas fait du Fils la cause de l’Esprit ; ils savent, en effet, que le Père est la cause unique du Fils et de l’Esprit, de l’un par génération et de l’autre par l’ekporèse, mais ils ont montré sa manifestation et souligné ainsi l’unité et l’identité de l’essence.


642. 24 novembre, début du pontificat de Théodore. 22 décembre, les Arabes prennent Alexandrie après un siège de 14 mois [incendie (?) de la bibliothèque]. Amr ibn el-As rétablit le patriarche copte benjamin réfugié en Haute Egypte.

643. Les Arabes dirigés par Omar atteignent la Tripolitaine (esclavage des femmes et des enfants au profit de l’armée musulmane).

644. 11 novembre, le troisième calife Othman ibn Affan (ou Uthmân ou Osman) succède à Omar ibn al-Khattâb (poignardé le 7 novembre par un captif perse, Abou Louloua Firouz, esclave chrétien converti à l’islam).

645. Printemps-été : une incursion chinoise contre le Koguryŏ (Corée) échoue. 10 juillet, au Japon, incident d'Isshi : complot de Nakatomi no Kamatari, du prince Naka no Ōe et d'autres complices pour éliminer la branche principale du clan Soga et qui commence avec l'assassinat de Soga no Iruka (en apprenant la mort de son fils, Soga no Emishi se suicide mettant fin à la branche principale du clan Soga).

646. Grat, évêque de Chalon sur Saône, organise un concile (surtout consacrés à la discipline ecclésiastique) dans sa ville épiscopale. L’exarque de Carthage, Grégoire, adversaire de la doctrine monothélite, se révolte contre l’empereur Constant II. Perse, les musulmans persécutant ceux qui ne se convertissent pas à leur foi ; les manichéens s'enfuient vers l’Inde.

647. Osman conquiert la Berbérie ; les Arabes se lancent à la conquête de l’Afrique du Nord, et trouvent un accueil favorable dans les populations urbaines et côtières, dont beaucoup se convertissent ; à l’est, dans les Aurès, ils doivent s’opposer à la résistance de deux chefs berbères, Kusayla et LA KAHINA, surnom de la Reine des Aurès signifiant la Prophétesse ; Al-Kahina règne sur plusieurs tribus de Berbères de l’Aurès, dont la sienne propre, celle des Djarawa, de 685 environ à 704 ou 705 ; les Berbères, habitants des lieux, groupe homogène du point de vue ethnique sont profondément divisés selon qu’ils sont nomades ou sédentaires, agriculteurs ou citadins commerçants, chrétiens ou juifs ; La Kahina parvient à refaire l’unité berbère autour de sa personne et de sa tribu et constitue un royaume au Maghreb ; les Arabes reçoivent des renforts (702) et reprennent l’offensive ; selon la tradition, à la veille de la bataille de Tabarqa qu’elle sait décisive, La Kahina, plaçant l’intérêt de la famille avant celui de la tribu, intime l’ordre à ses deux fils de rejoindre les rangs des Arabes ; y reçoivent-ils un commandement et poursuivent-ils la guerre contre les Berbères ? : certaines sources le prétendent ; La Kahina, vaincue, est décapitée au lieu dit depuis Bir al-Kahina (le puits de la Kahina) ; les Berbères se soumettent et se convertissent massivement à l’islam. Selon d'autres sources, la reine guerrière berbère Dihya (Kahina ou Kahena) meurt au combat, dans les Aurès (les historiens actuels admettent qu'elle était chrétienne, contrairement à une tradition qui la dit juive, tradition reprise entre autres par Ibn Khaldoun et, plus tard, par de nombreux historiens coloniaux ; les sources anciennes livrent plusieurs indices qui suggèrent la christianisation de la Kâhina).

648. Un concile tenu à Rome dépose Paul, patriarche de Constantinople, qui n’a tenu aucun compte des avertissements de Théodore qui lui a écrit pour lui reprocher de favoriser le monothélisme ; en réponse à cette condamnation, Paul interdit les légats du pape de leurs fonctions et persécute les évêques partisans de Théodore.

649. 13 mai, mort du pape.


Sources

Pape suivant : Martin Ier
Liste des papes


Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur.

Date de mise à jour : 21/09/2023

ACCES AU SITE