Victor II, pape

Gebhard de Dollnstein-Hirschberg, comte de Dollnstein, de Tollenstein et de Hirschberg, naît vers 1018 en Souabe (il n’y aura plus de pape allemand jusqu’à Benoît XVI en 2005).
Il est évêque d’Eichstaedt en 1042 et conseiller de son parent, l'empereur Henri III.
Nommé pape par Henri III en septembre 1054, il n’entre pas en fonction avant de se rendre à Rome le 13 avril 1055 ; il est intronisé le dimanche 16 avril 1055 (jour de Pâques) sous le nom de Victor.
Victor II ne fait qu’exécuter les volontés de l'empereur.
Il lutte contre la simonie et le nicolaïsme.
Il échappe à plusieurs attentats.
Mort de la malaria, le 28 juillet 1057, à Arezzo, il est enterré dans Santa Maria Rotonda à Ravenne.


1055. 11 janvier, mort de l'empereur byzantin Constantin IX Monomachus : Théodora lui succède. 20 avril, l'empereur Henri III tient une diète à Roncaglia, près de Plaisance, puis se rend en Toscane. Victor II envoie Hildebrand (le futur Grégoire VII) comme légat en France pour réprimer la simonie : Hildebrand tient des conciles notamment à Lyon et à Tours : au cours de ce dernier, Bérenger de Tours (998-1088) qui met en cause la transsubstantiation et le réalisme eucharistique, abjure (une première fois) ses erreurs. En mai, au concile de Lisieux, le duc Guillaume fait entreprendre de nombreuses réformes concernant l'Église normande, et s'oppose notamment à ce que les prêtres entretiennent ouvertement des concubines : l'évêque de Rouen, Mauger, qualifié de débauché et d'ivrogne et accusé d'entretenir des concubines et de s'opposer constamment au pouvoir du duc, est déposé et remplacé par Maurille. Concile de Rouen sur la discipline des clercs. 4 juin, Florence, grand concile de réforme en présence du pape et de l'empereur ; il confirme la condamnation des erreurs de Bérenger ; un miracle se produit au moment de l'élévation : Victor II ne peut soulever le calice qu'un sous-diacre a empoisonné et ce dernier est aussitôt possédé du démon. Le roi de France, Henri Ier, rattache le comté de Sens, devenu vacant, à la couronne. Ferdinand Ier de Castille repousse les Maures et franchit le Douro. Le repos dominical est imposé en Espagne au détriment du vendredi choisi par les mozarabes. Les Almoravides font la conquête du Maroc. Mort de Rinchen Zangpo : envoyé par le roi de Guge au Cachemire et en Inde, il traduisit les textes canoniques et révisa les tantras anciens ; on lui attribue la fondation de temples dans tout le Tibet de l’Ouest. 15 décembre, Toghrul-Beg s'empare de Bagdad qui passe sous l'autorité des Seljoukides (Turcs) ; ils restaurent le sunnisme face au chiisme ; Toghrul-Beg prend le titre de sultan et chasse les vizirs buyides (chiites).

1055-1075. Mouvement religieux de la pataria en Lombardie. Le mouvement des patarini (ou patari ; de l'italien patarino = chiffonnier, de Pataria, quartier pauvre de Milan) est la réaction du clergé de base milanais contre l'enrichissement et la simonie pratiqués par le haut clergé. Cette communauté de clercs a l'assentiment du pape Grégoire VII. En 1185, le pape Lucius III, qui peut être considéré comme le véritable créateur de l’inquisition, ordonnera aux évêques de rechercher les patarini (= patarins en français) en tant qu'hérétiques (ils ont fini par se lier aux bogomiles et autres cathares) et de les abandonner, après que l’Eglise leur aura infligé les peines spirituelles, au bras séculier, auquel incombe l’exercice des peines temporelles.

1056. Le troisième et dernier concile de Compostelle, présidé par Cresconius, évêque d’Ira, décide que les prêtres diront chaque jour la messe et que les clercs, à chaque indication de jeûnes et de processions publiques en expiation des péchés, seront tenus de se revêtir de cilices. 31 août, à Byzance, mort de Théodora : début du court règne de Michel VI Stratiotikos (général désigné par les eunuques). 13 septembre, concile de Toulouse pour la réforme des moeurs des ecclésiastiques qui vivent dans l'incontinence ; canons contre la simonie et le nicolaïsme. 5 octobre, mort de l'empereur germanique Henri III en présence de Victor II qui recueille son dernier soupir (à la demande de l'empereur, le pape s'était rendu en Allemagne le 8 septembre) : l'impératrice Agnès de Poitiers assure la régence de son fils Henri IV (6 ans). Le pape, que feu Henri III a nommé administrateur de l'Empire, réconcilie l’impératrice avec le roi Baudouin et le duc de Lorraine, Godefroid le Barbu.

1057. Famine (elle durera 9 ans). 15 février, retour du pape à Rome. 18 avril, Concile au Latran contre les simoniaques ; le pape nomme Frédéric de Lorraine (futur pape Etienne X) cardinal-prêtre de Saint-Chrysogone et le fait élire abbé du Mont Cassin. 8 mai, dernière utilisation du papyrus par un pape. 8 juin, à Byzance, l'armée révoltée contraint le dernier empereur macédonien, Michel VI, à abdiquer (il se retire au couvent) et le remplace par le général Isaac Comnène. 28 juillet, Arezzo, mort du pape (malaria).


Pape suivant : Etienne X (IX)
Sources

Liste des papes


Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur.

Date de mise à jour : 07/07/2023

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