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Kongzi ou Kong Fuzi (v. 551-479 av. J.-C.), dont le nom, qui signifie Maître Kong, fut latinisé par les jésuites en Confucius, est, dit-on, né dans une grotte de la montagne de Qiufu. Avant la naissance du Maître, une licorne 5 vomit un livre orné de pierres précieuses (c’est encore une licorne qui annoncera sa mort). On ne sait presque rien sur sa vie. Dans son nom se trouve le caractère hirondelle. Or, l’empereur Huangdi ou Houang-ti, le Souverain Jaune (2697-2597 av. J.-C.), fondateur de la dynastie des Shang ou Yin d'où descendrait Confucius, naquit de Jiandi, laquelle fut miraculeusement fécondée par un œuf d’hirondelle qu’elle avala. A noter que Huangdi passe pour avoir fondé le taoïsme, et que la légende veut que Confucius ait rencontré Lao Zi en 517 av. J.-C. Selon la tradition, on découvre chez le jeune Kong, âgé de six ans, les signes précurseurs d'une sagesse extraordinaire : il méprise les jeux familiers à l'enfance et ne mange rien sans l'avoir offert au ciel, suivant la coutume pratiquée par les anciens. Après ses études, il se met à voyager afin d'acquérir l'expérience des hommes et de répandre le goût de la justice. Certains de ses biographes ajoutent qu'il ne réussit point dans son entreprise et que, dégoûté des hommes, il se retire dans la solitude avec quelques disciples. D'autres indiquent qu’il quitte ses emplois publics à l'âge de vingt-quatre ans, à l'occasion de la mort de sa mère (les anciennes lois de la Chine prescrivent aux enfants de quitter les fonctions publiques à la mort de leur père ou de leur mère, et de vivre trois ans dans la solitude). Confucius, aux obsèques de sa mère, remet en honneur les cérémonies funèbres suivant les rites traditionnels. En l'an 1 de l'ère chrétienne, Confucius reçoit de l'empereur Han Ping le titre de Baocheng, intégré à son nom posthume qui devient Baochengxuan Ni gong pour la réussite de la propagation [de la Voie droite]. En 79, une commission de lettrés fixe le texte des œuvres attribués à Confucius et à son école ; Rújia =,« école des lettrés » puis Rúxué = « enseignement des lettrés ». Dans ses Mémoires historiques, Seu Ma Tsien (+145) réunit les propos de Confucius et de ses disciples. Les uns ont fait de maître Kong un législateur (mais il ne paraît pas avoir eu assez d'autorité pour avoir pu initier des lois de son vivant) ; les autres n’ont vu en lui qu'un moraliste : « La loi de la grande étude ou de la philosophie pratique consiste à développer et à remettre en lumière le principe lumineux de la raison que nous avons reçu du ciel, à renouveler les hommes et à placer sa destination définitive dans la perfection ou le souverain bien. »« Depuis l'homme le plus élevé en dignité jusqu'au plus humble et au plus obscur, devoir égal pour tous : corriger et améliorer sa personne, ou le perfectionnement de soi-même, est la base fondamentale de tout progrès et de tout développement moral. » L'idée centrale de l'éthique confucéenne se résume dans la notion de ren, traduite par amour, bonté, humanité ou qualité de cœur. Ren est la vertu suprême symbolisant les meilleures qualités de l'homme. À l'époque de Confucius, le terme était associé à la classe dirigeante et prit davantage le sens de noblesse, mais sa signification s'élargit par la suite. Dans les relations humaines telles que celles qui existent entre deux personnes, ren se manifeste par le zhong, c'est-à-dire la fidélité envers soi et les autres, et par le shu ou altruisme, exprimé par la règle d'or de Maître Kong : "Agissez envers les autres comme vous aimeriez qu'ils agissent envers vous" ; "Ne faites pas à autrui ce que vous ne voulez pas qu'on vous fasse à vous-même" (Analectes, XV.23) Selon Confucius, l'homme peut agir pour la justice (yi) ou pour le profit (li) : "L'homme supérieur comprend le yi ; l'homme vulgaire comprend le li". 1 C'est le choix fondamental qui se pose à l'homme. Le profit (li) rejoint la convoitise : "L'homme supérieur pense à la vertu. L'homme petit pense au confort". 2 Parmi les vertus confucéennes importantes figurent la droiture, la bienséance, l’intégrité, la piété filiale et le culte des morts. Le Confucius Sinarum Philosophus (traduction des Entretiens de Confucius par les Jésuites de Chine en 1687) soutient que l'enseignement de Confucius était centré sur l'idée d'un Dieu providentiel, ses termes « Tian » et « Shangdi » désignant la Divinité et non la totalité de l'univers, comme le soutenaient ceux qui identifiaient confucianisme et athéisme. Le confucianisme, une religion humaniste optimiste, exerce une influence phénoménale sur la vie, la structure sociale et la philosophie politique en Chine. Sur le plan politique, Confucius plaide pour un gouvernement paternaliste conduit par un souverain bienveillant et honorable, respecté et obéi par ses sujets. Un dirigeant doit cultiver la perfection morale pour servir de bon exemple à son peuple et attirer de nouveaux sujets dans son royaume. En matière d’éducation, Confucius soutient le principe fort en avance sur son époque féodale, selon lequel en éducation, il n'y a pas de distinction de classe. Jusqu’en 1905, les fonctionnaires chinois doivent étudier la doctrine confucéenne (king). Avec la révolution de 1912, le culte de Confucius cesse d’être officiel et l’enseignement de sa morale n'est plus obligatoire dans les écoles. Cependant, en 1914, le Président de la République Chinoise décrète que soit fêté, le 28 septembre, l’anniversaire de sa naissance. En 1919, naît au Vietnam le caodaïsme. De tendance théosophique, composé d’éléments bouddhistes, shintoïstes, taoïstes et chrétiens, le caodaïsme est une tentative de rénovation du confucianisme où dominent le spiritisme et le culte de l’Être suprême. Le maoïsme fait de Confucius l'ennemi réactionnaire, et tous les Chinois sont encouragés à lutter contre lui ; le président Mao est photographié à la une d'un journal révolutionnaire annonçant la désacralisation de la sépulture du sage à Qufu. Aujourd'hui, le communisme n'inspire plus les Chinois, et on estime, de plus en plus, que la relève doit être cherchée, en partie du moins, dans les traditions chinoises ; or le confucianisme apparaît comme la voie la plus naturelle. 3 Les instituts Confucius sont des établissements culturels publics à but non lucratif, implantés depuis 2004 par la République populaire de Chine dans plusieurs villes du monde. Les buts principaux des succursales sont de dispenser des cours de chinois, de soutenir les activités d'enseignement locales, de délivrer les diplômes de langue et de participer à la diffusion de la culture chinoise. Le siège est à Pékin, placé sous la responsabilité du Hanban (le Bureau de la Commission pour la diffusion internationale du chinois). 4 Xi Jinping, président de la République populaire de Chine depuis le 14 mars 2013, cite volontiers Confucius et l'a remis au coeur de la propagande. "Confucius est utilisé pour promouvoir la loyauté à l'Etat. C'est un moyen d'encourager le respect de l'autorité du Parti communiste, tout en contrant les valeurs occidentales" précise le sinologue Michael Schuman, auteur d'un ouvrage sur le renouveau confucianiste. Sentences confucéennes Qui a offensé le seigneur du ciel (Tian) n’a plus aucun protecteur. Le sage est toujours sur le rivage, et l'insensé au milieu des flots ; l’insensé se plaint de n’être pas connu des hommes, le sage de ne pas les connaître. Un bon cœur penche vers la bonté et l'indulgence ; un cœur étroit ne dépasse pas la patience et la modération. Oublie les injures, n'oublie jamais les bienfaits. Celui qui recherche la vengeance devrait commencer… par creuser deux tombes. Conduisez-vous toujours avec la même retenue que si vous étiez observé par dix yeux et montré par dix mains. Pécher et ne pas se repentir, c’est proprement pécher. Lorsqu’on n’est pas encore en état de servir les hommes, comment pourrait-on servir les esprits et les génies ? Lorsqu’on ne sait pas ce qu’est la vie, comment pourrait-on connaître la mort ? Il ne faut pas s’affliger de ce que les hommes ne nous connaissent pas, mais au contraire de ne pas les connaître nous-mêmes. La nature fait les hommes semblables, la vie les rend différents. Savoir que l’on sait ce que l’on sait, et savoir que l’on ne sait pas ce que l’on ne sait pas, voilà la véritable science. Si l’on voit une chose juste, et qu'on ne la pratique pas, on commet une lâcheté. Je n’ai pas encore vu un homme qui aimât convenablement les hommes pleins d’humanité, qui eût une haine convenable pour les hommes vicieux et pervers. Avoir assez d’empire sur soi-même pour juger des autres par comparaison avec nous, et agir envers eux comme nous voudrions qu’on agît envers nous-mêmes, c'est ce que l'on peut appeler la doctrine de l’humanité ; il n'y a rien au-delà. N'impose jamais à autrui ce que tu ne choisirais pas pour toi-même. Par la nature, nous nous rapprochons beaucoup les uns des autres ; par l’éducation, nous devenons très éloignés. Une image vaut mille mots. Celui qui sait obéir saura ensuite commander. La conscience est la lumière de l'intelligence pour distinguer le bien du mal. Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson. Le père qui n'enseigne pas ses devoirs à son fils est autant coupable que ce dernier s'il les néglige. Ne choisis tes amis que parmi tes égaux. La vraie faute est celle qu'on ne corrige pas. L'archer est un modèle pour le sage. Quand il a manqué le milieu de la cible, il en cherche la cause en lui-même. Je ne cherche pas à connaître les réponses. Je cherche à comprendre les questions. Qui veut être constant dans le bonheur ou dans la sagesse, doit savoir changer souvent. Le tchouisme Le philosophe chinois Tchou Hi, Zhu Xi ou Chu HsiIl (1130-1200) développe le néoconfucianisme en faisant la synthèse du confucianisme avec d’autres courants de pensée. Il est le fondateur du système désigné sous le nom de tchouisme, qui domine le confucianisme jusqu'à la fin des Ming (1644) et sous les Qings (XVII et XVIIIe s.). Le shogun Tokugawa Tsunayoshi (1646-1709) défend le néoconfucianisme de Zhu Xi, lequel, avec ses étudiants, codifie ce qui est aujourd'hui considéré comme le canon confucianiste des Classiques chinois. La doctrine du faîte suprême (t'ai-ki) est développée dans ses Quatre Livres ; de ce principe suprême émane le li, raison d’être de toute chose ; chaque objet particulier possède sa raison d’être et apparaît comme une émanation du t’ai-ki. On lui doit, en outre, une Histoire de la Chine. Citations Le P. Tellier avait fait un livre [sur le culte de Confucius, ndlr] qui, à force d'intrigues et de crédit à Rome, ne fut mis qu'à l'Index. (Saint-Simon 1675-1755) Dans le liquide ambré qui emplit la tasse de porcelaine ivoirine, l'initié peut goûter l'exquise réserve de Confucius, le piquant de Laotsé, et l'arôme éthéré de Cakyamouni lui-même. (Okakura Kakuzo, Le Livre du Thé, 1976) Notes 1 Fong Yeou-Lan, Précis d'histoire de la philosophie chinoise, Payot-Le Mail, 1985, p. 61. 2 D. Huisman / M.-A. Malfray, Les plus grands textes de la philosophie orientale, p. 142. Albin Michel, Paris, 1992. 3 http://toutsurlachine.blogspot.fr/2010/05/opinion-apres-mao-confucius-daniel-bell.html 4 https://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_Confucius 5 La LICORNE, animal mythique, symbolisait l'union de la pureté féminine (blancheur) et de la spiritualité masculine (corne). Dans l'iconographie chrétienne, elle représentait la Vierge fécondée par le Saint-Esprit ; et dans l'héraldique, elle contrebalançait souvent la puissance extravertie du lion. (Le langage secret des symboles. David Fontana. Duncan Baird Publishers. 1993) Le démon Amduscias ou Amdusias, placé sous les ordres d'Alocer, est lui aussi grand-duc des Enfers, mais il ne commande que 29 légions. Amduscias peut prendre forme humaine ou l’apparence d’une licorne. Il possède une voix si suave que les arbres s’inclinent sur terre chaque fois qu’il chante. Lorsqu’on le lui commande, Amduscias donne des concerts et, on entend, sans rien voir, le son des trompettes et des autres instruments de musique. Avant la naissance, dans une grotte de la montagne de Qiufu, de Kongzi ou Kong Fuzi (v. 551-479 av. J.-C.), dont le nom, qui signifie Maître Kong, fut latinisé par les jésuites en Confucius, une licorne vomit un livre orné de pierres précieuses (c’est encore une licorne qui annoncera sa mort). Le terme licorne (en anglais : unicorn) est employé aujourd'hui pour désigner une startup, principalement de la Silicon Valley, valorisée à plus d'un milliard de dollars, non cotée en bourse et non filiale d'un grand groupe. Cette expression a été inventée par Aileen Lee en 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Licorne_(%C3%A9conomie). Un animal ressemblant à une licorne a vécu sur Terre en même temps que les Hommes modernes : Elasmotherium sibiricum, aussi surnommée « licorne de Sibérie », était déjà connue depuis le XIXe siècle. Jusqu'à présent, les scientifiques pensaient que cette espèce de la mégafaune préhistorique était éteinte depuis environ 350 000 ans. Mais un crâne bien conservé mis au jour récemment dans la région de Pavlodar, au Kazakhstan, a permis de reconsidérer la période pendant laquelle l'animal a vécu. Des chercheurs de l'université d'État de Tomsk, en Russie, ont analysé les restes fossiles d'Elasmotherium sibiricum. D'après leur analyse parue dans la revue American Journal of Applied Sciences, il apparaît que l'animal a vécu des centaines de milliers d'années de plus que prévu, puisqu'il n'aurait que 29 000 ans, ce qui suggère que cette « licorne » a connu les Hommes modernes. E. sibiricum ressemblait probablement plus à un rhinocéros velu qu'à un cheval. Ses mensurations étaient de l'ordre de deux mètres de haut pour quatre mètres de long et son poids approchait les quatre tonnes. Sa corne devait tout de même mesurer environ 1,5 mètre de long ! https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/zoologie-science-decalee-licorne-existe-nous-avons-rencontree-62252/ Sources Auteur : Jean-Paul Coudeyrette Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur. Date de mise à jour : 24/05/2024 |