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A Boris et à Marine
Saint Michel terrassant le Dragon, 1483-1508. Josse Lifferin. Musée du Petit Palais, Avignon I. LE BIEN ET LE MAL Dualité et dualisme. Le Bien et le Mal, ces forces antagonistes qui s’affrontent dans l’Univers, sont des contraires qui ne peuvent exister l’un sans l’autre, comme la lumière et les ténèbres, la vérité et le mensonge, la vie et la mort, l’attraction et la répulsion, l’amour et la haine, le plaisir et la douleur, la joie et la tristesse, les rires et les pleurs, la beauté et la laideur, le positif et le négatif, le plus et le moins, le côté droit et le côté gauche (senestre # sinistre), la matière et l’antimatière, l’endroit et l’envers, le recto et le verso (les 2 pages d’un même feuillet), le oui et le non, le 1 et le 0 de la numération binaire, le + et le - du courant électrique, etc. Sont-ce deux aspects contraires (le bon jumeau et le mauvais jumeau présents dans de nombreuses mythologies) d’une Force divine unique, le Verbe (ou la Parole ou le Logos) créateur, dont l’émanation bipolaire imprègne toute chose ? Cette Force aurait-elle un bon et un mauvais côté ? Doit-on maintenir l’équilibre entre ces contraires pour que notre monde matériel continue à exister ? Ou faut-il que le bien absolu l’emporte et que la Matière soit néantisée par l’Esprit ? Selon Zoroastre (ou Zarathoustra), prophète du mazdéisme (ou parsisme ou zoroastrisme) et réformateur de la religion dualiste des anciens iraniens, tout le Bien procède des émanations d'Ahura Mazda (ou Ormuzd), qui lui donnent forme et existence : le bon jumeau, Spenta Mainyu (l'Esprit saint, la force créative) prend 6 aspects différents (3 masculins et 3 féminins). Ces aspects deviennent 6 dieux différents (Bon Esprit, Vérité, Pouvoir, Dévotion, Santé et Vie), puis leur nombre s’accroît : par exemple avec Mithra, le dieu du Soleil. Tout ce qui est Mauvais provient du mauvais jumeau de Spenta Mainyu, Angra Mainyu (Esprit Diabolique ; en persan Ahriman) et de ses assistants. Les principes fondamentaux de la doctrine de Zarathoustra reposent sur le culte d'Ahura Mazda (le Seigneur de Sagesse ou le Maître du Savoir) et sur un dualisme éthique opposant Vérité (Asha) et Mensonge à travers tout l'Univers. Les Gathas et quelques éléments tardifs de l’Avesta établissent le caractère monothéiste de la croyance prêchée par Zarathushtra. La divinité suprême, Ahura Mazda, désirant le bien, a créé à la fois le bonheur et le malheur 5. L’Esprit mauvais n’est pas l’adversaire du créateur unique, mais seulement de l’Esprit bienfaisant. D’ailleurs, la lutte aura un terme : la victoire ultime du Bien sur le Mal. Les mithraïstes se représentaient la fin du monde comme une conflagration universelle, la victoire totale du Bien sur le Mal après un combat qui a fait la texture même de l'existence. De nombreuses sectes gnostiques comme les messaliens et les manichéens prétendaient que Satan était le créateur du monde matériel. Ce monde matériel était essentiellement mauvais puisque il avait été créé par le Mal. L’Esprit du Bien finira par l’emporter sur la matière corrompue et corruptrice. La doctrine fondamentale du manichéisme est sa division dualiste de l'Univers, divisé en royaumes du Bien et du Mal : le royaume de Lumière (esprit) où règne Dieu, et le royaume des Ténèbres (matière) où règne Satan. À l'origine, les deux royaumes étaient complètement séparés, mais à la suite d'une catastrophe, le royaume des Ténèbres envahit le royaume de Lumière ; ils se mélangèrent et entamèrent une lutte perpétuelle. La communauté essénienne de Qumrân considérait le monde comme un champ de bataille où luttaient l'Esprit de Vérité et l'Esprit du Mal, ce dernier étant une puissance angélique opposée à Dieu et appelé Bélial. Les cathares, manichéens, croyaient que toute l'existence était déterminée par la lutte entre 2 dieux : le dieu de la Lumière, de la Bonté et de l'Esprit, généralement associé à Jésus-Christ et au Dieu du Nouveau Testament, et le dieu du Mal, de l'Obscurité et de la Matière, associé à Satan et au Dieu de l'Ancien Testament. Pour le néo-platonicien Plotin, les deux principes antagonistes sont l'Etre et le non-Etre, le Tout et le Rien ; pour Empédocle, ce sont l'Amour et la Haine : "Entre les deux forces cosmiques, un combat gigantesque se livre. Les adversaires tantôt s'étreignent et tantôt s'écartent, afin de reprendre haleine." 6 Dans le symbolisme chrétien, le Bien et le Mal sont personnifiés respectivement par la sainte Trinité et par Satan le père de la tromperie ; des récompenses sont promises à ceux qui font le bien, alors que des tourments éternels attendent ceux qui font le mal. Selon le principe oriental du karma (ou karman), chaque être vivant dispose d’un nombre illimité de chances (chaîne de vies : samsara) pour parvenir à sa libération. Voir Bouddhisme, Hindouisme. Dans le symbole chinois du taiji, l’union du yang (clair, masculin, céleste) et du yin (sombre, féminin, terrestre) représente l’équilibre des contraires nécessaire pour qu’apparaisse le monde des formes. Chacun n’existe que par rapport à l’autre, dont il porte en lui l’embryon, et peut se transformer en son inverse. Voir Taoïsme. Pour Confucius, la conscience est la lumière de l'intelligence pour distinguer le bien du mal. La plupart des traditions ésotériques rejettent l’idée d’un Mal et d’un Bien absolus et opposés, et enseignent que toute action est à la fois bonne et mauvaise. Les philosophes et les théologiens placent généralement Dieu au-delà du Bien et du Mal. 10 La théodicée (de theos = dieu et diké = justice) est une partie de la métaphysique qui étudie la manière dont Dieu a créé le monde : les voies de Dieu dans l'univers. Elle tente de concilier l'existence du mal (souffrances, guerres, tentations), au niveau de notre humanité, avec l'irresponsabilité de Dieu, sa Bonté originelle : pourquoi, en effet, Dieu, qui est Parfait, a-t-il créé un homme capable de faire le mal ? Leibniz (Essais de Théodicée 1710) a essayé de résoudre le problème en démontrant la nécessité de la liberté humaine (voir libre arbitre). Génies et démons A l'origine, le daimon grec est un génie (quand il est franchement mauvais, on le nomme cacodémon = mauvais démon), tel que le genius des latins, le Géant Vert des traditions celtes (dangereux mais positif quand on arrive à le maîtriser) ou le djinn (génie) islamique ; il désigna plus tard un dieu inférieur, puis un esprit malfaisant. Pour beaucoup de populations primitives, les démons sont les âmes des défunts, génies tutélaires ou redoutables, intermédiaires entre les dieux immortels et les hommes vivants, mais mortels. Un génie est attaché à chaque homme et joue le rôle de conseiller secret. Il y a un démon intérieur qui joue parfois à l’ange gardien et la foule des démons, êtres innombrables, tourbillonnant partout pour le meilleur et pour le pire. La révolte des anges. Avant de créer l'Homme, selon sa ressemblance (Genèse 1 : 26) 20, et l'univers matériel, Dieu avait créé une multitude d'esprits purs, doués d'une intelligence incomparablement supérieure à la nôtre : les anges. Mais cette perfection fut leur plus grande épreuve : elle fascina certains anges qui refusèrent alors d'adorer Dieu Tout Puissant et de se soumettre à lui. Lucifer (nom ancien de la planète Vénus, signifie porteur de lumière), le plus beau de tous les esprits purs, un séraphin ou un chérubin, prit la tête de cette révolte : il voulait être heureux en lui-même par ses propres forces. Lucifer, c’est Satan, le Diable, Azazel, Samaël, Bélial, Mastéma, etc. Pour Zoroastre, c’est l’un des fils d’Ahura Mazda, Ahriman, le mauvais jumeau, qui a opté pour le mal et choisi le Mensonge contre la Vérité. Pour Eliphas Lévi, le diable est le magnétisme du mal, la force fatale que Dieu a voulue, quand il a voulu la liberté. 30 L'islam considère Iblis (Lucifer, Satan, le Diable) comme le chef des démons. Seul ange à avoir refusé de se prosterner devant Adam après que Dieu l’eut créé de l’argile, il fut maudit par Allah qui le laissa libre de tenter les faibles (à commencer par Eve). Des théologiens chrétiens disent que les anges furent éprouvés par la révélation de l'Incarnation de la deuxième Personne de la Sainte Trinité : Jésus-Christ, le Fils de Dieu. En effet pour ces purs esprits, il était inconcevable de s'abaisser devant un homme, créature infirme et débile en comparaison de leurs facultés angéliques prodigieuses. De plus, ils allaient devoir reconnaître pour reine (Regina angelorum = Reine des anges) une femme, la Vierge Marie, qui ne pouvait comme Jésus-Christ se prévaloir de la nature divine. Lucifer, le Porteur de lumière, se révolta et entraîna le tiers des anges à sa suite ; il devint Satan (l'adversaire) ou le Diable (le diviseur). La guerre incessante L’archange Michel alla au combat avec les milices célestes et, au cri de « Qui est comme Dieu ? » (MI-KA-EL), remporta la première bataille de la création. Depuis, le combat n'a cessé de faire rage entre les forces de l'enfer et les armées célestes, ayant pour enjeu la perte ou le salut des âmes. « Le mal n’est pas une simple absence de bien, c’est une force qui asservit l’homme et corrompt l’univers. Dieu ne l’a pas créé, mais maintenant qu’il est apparu, il s’oppose à lui. Une guerre incessante commence, qui durera aussi longtemps que l’Histoire : pour sauver l’homme, le Dieu tout-puissant devra triompher du Mal et du Mauvais ». 3 Détruire le Mal c’est faire disparaître la Mort, la Maladie, le Malheur... Par la faute de l'homme, le Péché est entré dans le monde, et par le Péché, la Mort (Romains 5,12-17 ; I Corinthiens 15,21). « Voici donc comment vous devez prier : Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien ; pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen ! » (Mathieu 6, 9-13, 7). Tous des Anges ? Il existe une théorie selon laquelle : - une fraction des anges choisit de soutenir Lucifer - une autre suivit Michel et resta fidèle à Dieu - une autre n’osa pas prendre parti. Ces esprits lâches ou indécis furent emprisonnés par Dieu dans des corps humains, afin que, disposant de leur libre arbitre, ils pussent enfin choisir leur camp… La règle d'or. Qu'est-ce qui est bien, qu'est-ce qui est mal ? Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fît et vous ne ferez pas de mal. Faites pour les autres ce que vous aimeriez qu'ils fissent pour vous et vous ferez le bien. "Tout ce qui te répugne, ne le fais pas non plus aux autres" (Shayast-na-Shayast 13, 29 ; vers 1000 avant JC) ; "La nature (humaine) est bonne seulement lorsqu'elle ne fait pas à autrui ce qui n'est pas bon pour elle-même" (Dadistan-i Dinik, 94 : 5, vers 800 avant JC) : écrits mazdéens (Perse). "Ne blesse pas les autres par des moyens que tu trouverais toi-même blessants". (Bouddha, 560-480 avant JC ; Udana-Varga, 5 : 18) "Jugez des autres par vous-même et agissez envers eux comme vous aimeriez qu'ils agissent envers vous" ; "Ne faites pas à autrui ce que vous ne voulez pas qu'on vous fasse à vous-même" ; "N'inflige pas aux autres ce à quoi tu n'aspires pas toi-même". (Confucius, v. 551-479 av. J.-C. Livre des Sentences V 11 ; VI 28 ; Analectes, XV 23 ; (Enseignement de la Voie du Milieu 13, 3) "L'homme devrait (...) traiter toutes les créatures de ce monde comme il aimerait être traité lui-même". (Sutrakritanga I.11.33, vers 500 avant JC ; voir jaïnisme) "Ceci est la somme de toute véritable droiture : traite les autres comme tu voudrais toi-même être traité. Ne fais rien à ton voisin que tu ne voudrais pas le voir faire à ton égard par la suite" ; "On ne doit pas se comporter envers les autres d'une manière qui nous répugne nous-mêmes". (Mahâbhârata 5, 1517 ; 114, 8 ; vers 400 av. J.-C. ; voir hindouisme) "Il faut se conduire avec ses amis comme on voudrait les voir se conduire avec soi." (Aristote, IV e siècle av. J.-C.) "Ce que tu serais fâché qu'on te fît, aie soin de ne le faire jamais à un autre." (Tobie IV 16, premier ou deuxième siècle avant J.-C.) Pour le docteur juif, Hillel l’Ancien (v. 70 av. J.-C. - v. 10 ap. J.-C.) : "Ce que tu ne voudrais pas que l'on te fît, ne l'inflige pas à autrui. C'est là toute la Torah, le reste n'est que commentaire. Maintenant, va et étudie" 8. Le même Hillel déclare : "Crois en Dieu et aime ton prochain comme toi-même (Lévitique 19,18, ndlr), le reste n’est que commentaire". Le Talmud reprend : "Ce qui t'est haïssable, ne le fais pas à ton prochain. C'est là la loi entière, tout le reste n'est que commentaire". (Shabbat, 31a) Jésus rappelle la règle : "Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est la loi et les prophètes" (Matthieu 7,12) ; "Et ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pareillement pour eux" (Luc 6, 31) ; "Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés" (Jean 13,34) ; "A ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples ; à cet amour que vous aurez les uns pour les autres" (Jean 13,35). "Aucun d'entre vous n'est véritable croyant tant qu'il n'aimera pas pour son frère ce qu'il aime pour lui-même." (Mahomet, vers 570-632, 13e des 40 Hadiths de Nawawi, rapporté par al-Bukhari et Muslim) 23. Citations Écoutons la fin du discours : Crains Dieu et observe ses commandements. C'est là ce que doit faire tout homme. Car Dieu amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal (Ecclésiaste, 12,13 ou 12,15 ; 12,14 ou 12,16) Je vous ai créés sans vous, dit Dieu. Je ne vous sauverai pas sans vous. (Méditations de Catherine de Sienne + 1380) Le beau dans ses rapports avec le faux et le mal, le beau séparé de Dieu ou correspondant à l'individualité pure, a son type dans Satan, la plus parfaite des natures créées, mais la plus éloignée de Dieu, la plus perverse, la plus souffrante. La forme reste avec sa beauté essentielle, impérissable, et l'on frémit en la voyant. Le mal est là, l'idéal du mal incarné dans cette forme. Les ténèbres rayonnent de cette face ; la haine scintille dans ces yeux ; l'orgueil inflexible siège sur ce front. Cette forme ravissante, isolée du Créateur, isolée de la création, est suspendue dans le vide comme un météore effrayant. (Lamennais 1782-1854) La science de Satan répond à sa puissance. La science de tous les hommes réunis n'approche pas de la sienne. L'homme en péchant n'a pas perdu l'exercice de ses facultés naturelles ; il a été seulement blessé, comme parle le concile de Trente, dans ses facultés et surtout dans sa volonté ; ainsi Satan, en se révoltant contre Dieu, n'a pas perdu entièrement cette intelligence élevée et subtile que son créateur lui avait donnée. Satan, par cette pénétration naturelle, connaît une foule de choses dont nous n'avons pas seulement l'idée. Il connaît les choses passées, les présentes et pronostique avec une certaine assurance l'avenir 9. (Abbé Pascal, 1859) Quand on affirme que Dieu est au-delà de l'opposition entre le bien et le mal, cela signifie, non que pour Dieu le mal n'existe pas en tant que tel, mais que Dieu voit les choses sous tous les rapports les concernant et que par conséquent le mal n'est pour Dieu qu'un aspect fragmentaire, provisoire et tout extrinsèque d'un bien qui le compense et finalement l'anéantit 10. (Frithjof Schuon 1907-1998) Il n’est pas un geste qui ne reste sans conséquence, que ce soit pour le mal, que ce soit pour le bien. Le plus humble, le plus monotone, quand il est parsemé d’amour de Dieu et de nos frères, devient un arbre où les oiseaux du ciel peuvent se reposer. Le semeur ne connaît pas la moisson au jour de la semence, mais la foi lui dicte l’espérance. (Lectionnaire Emmaüs pour un mariage, 1991) La foi parle d'un double mystère, celui de la lumière et celui de l'obscurité, lequel est toutefois compris dans le premier. La foi dit qu'il n'y a pas deux principes, un bon et un mauvais, mais un seul qui est Dieu créateur, seulement bon et sans ombre de mal. C'est ce que la foi annonce, une unique source qui est bonne (...) Certes, il existe un mystère du mal mais il ne découle pas de l'être et il n'est pas original. Il vient de la liberté créée dont on abuse. (Benoît XVI, 3 décembre 2008) Le relativisme relativise tout et à la fin, on n’arrive plus à distinguer le bien du mal. (Benoît XVI) "Pur esprit" ne veut pas forcément dire "esprit pur". (Jean-Paul Coudeyrette, Autocitations) Le taiji II. LES CREATURES ANGELIQUES La croyance aux anges, c'est-à-dire à des êtres supérieurs à la nature humaine, n'est pas particulière au judaïsme, au christianisme et à l’islam. Elle tient une grande place dans les théories religieuses de l'Inde, de la Chine, de l'Egypte et de la Perse ; en un mot, c'est une des croyances générales de l'humanité. Les anges sont de purs esprits destinés à servir, envoyés en mission pour le bien de ceux qui doivent hériter du salut. (Hébreux 1,13-14). Ange (hébreu malakh, grec aggelos, latin angelus) n'est pas un nom de nature mais un nom de fonction : il signifie messager. L'Ancien Testament les appelle : beney 'elohim 31 = fils de Dieu (Job 1,6), beney 'elim = fils du Divin (Psaumes 29,20), saints (Psaumes 89,6 et Daniel 8,13), fils du Très Haut (Psaumes 82,6), forts (Psaumes 78,25), sublimes (Job 21,22), vaillants (Psaumes 103,20), veilleurs (Daniel 4,10), armée de Yahvé (Josué 5,14), armée du ciel (I Rois 22,19). Des présences surnaturelles et bienveillantes nous entourent. Cela exige de notre part une révérence (Josué 5, 13 ; Daniel 10, 9 ; Tobie 12, 16) qui n'est pas à confondre avec l'adoration (Apocalypse 22,8). Il est donc nécessaire de proscrire un culte exagéré des anges qui nuirait à celui de Jésus-Christ (Colossiens 2,18). Que l'on se situe dans la religion grecque ancienne, dans le judaïsme, dans le christianisme, ou dans l'islam, ce sont des anges, messagers divins envoyés aux humains pour les instruire, les informer ou leur donner des ordres, qui jouent le rôle d'intermédiaires entre l'homme et le divin. Les anges sont des êtres où l'énergie l'emporte sur la matière et qui revêtent, selon la nature des missions qui leur sont confiées, les formes les plus différentes. Ils se déplacent librement dans l'espace sans être le moins du monde soumis à la pesanteur, peuvent être visibles ou invisibles mais disposent aussi d'un support matériel suffisamment solide pour soulever, par exemple, la lourde pierre qui fermait le tombeau du Christ. Clément d'Alexandrie, Tertullien, Origène, etc., les croyaient revêtus de corps très subtils. A plusieurs reprises, l’Eglise a affirmé que les anges étaient immatérielles (sans corps), incorruptibles et immortelles. Selon Matthieu (22, 30), Marc (12, 25) et Luc (20, 35-36), le Christ déclare qu’après la Résurrection, les saints seront sans époux, sans épouses, et comme les anges de Dieu. Un ange peut faire office de gardien, de protecteur, en tant que guerrier céleste et même puissance cosmique. Les anges sont des puissances personnifiées. Echappant à notre perception ordinaire, ils constituent un monde mystérieux. Jamais leur existence ne fait problème dans la Bible. Cependant, la ligne qui sépare le bon ange du mauvais (ou démon) est parfois floue... Le folklore angélique connut un développement extraordinaire dans le judaïsme et le christianisme, notamment parce qu'il perpétua l'ancienne pratique consistant à absorber les dieux des religions polythéistes en les transformant en anges. Bien que la croyance dans les anges soit largement reconnue par la Bible, certains théologiens pensent que la référence aux anges fut adoptée par les écrivains bibliques à la fois comme outil littéraire pour personnifier la présence divine et comme moyen de reléguer à l'arrière-plan les dieux des religions polythéistes. Le Créateur étant trop grand ou trop lointain pour s'occuper directement de choses mesquines, les anges sont chargés de révéler aux hommes les secrets divins concernant la Terre et le Ciel (Enoch éthiopien 60,11). Le dieu rencontré près du puits appelé Lahaï Roï, qui fait à Agar, au nom de Yahweh, la promesse d'une nombreuse descendance, n'est qu'un ange (Genèse 16, 7 15). Car il n'y a qu'un Dieu : « Je suis Yahweh, sans égal. Moi excepté, il n'y a pas de dieu » (Isaïe 45, 5). Le prophète Zacharie nous montre les anges courant çà et là, faisant le tour du monde, pour y maintenir la paix et l'harmonie, pour répandre partout les consolations, les grâces et les bienfaits que le Seigneur les charge de porter aux âmes éprouvées. D’après Enoch (C 5), les saints et les justes possèdent leurs anges protecteurs. Ce rôle de protection nous le trouvons affirmé dans l'Ecriture Sainte pour Lot (Genèse 19), Ismaël (Genèse 21), Jacob (Genèse 48). Dieu ordonnera pour toi à ses anges de te garder dans toutes tes voies. Sur leurs mains ils te porteront, de peur que ton pied ne heurte contre la pierre (Psaumes 91, 11). Les anges du christianisme continuent d'accomplir auprès des hommes les tâches que l’Ancien Testament leur attribuait déjà. L'Apocalypse de Paul, écrit apocryphe qui aurait été découvert dans la maison de l'apôtre au IVe siècle, donne aux anges la responsabilité de guider les âmes vers le Ciel. Quand une communication surnaturelle parvient du ciel à la terre, ils en demeurent les mystérieux messagers : Gabriel transmet la double Annonciation (Luc 1,19-26 ; 2,9) ; Matthieu met en scène l’ange du Seigneur dans les récits de l’Enfance de Jésus (annonce à Joseph de la naissance du Christ, fuite en Égypte et retour à Nazareth, 1-2) ; une armée céleste intervient dans la nuit de la Nativité (Luc 2, 9 14) ; des anges encore annoncent la Résurrection (Matthieu 28, 3-5) et font connaître aux Apôtres le sens de l'Ascension (Actes 1, 10). Auxiliaires du Christ dans l’œuvre du salut (Hébreux 1,14), les anges assurent la garde des hommes (Matthieu 18, 10 ; Actes 12, 15), présentent à Dieu les prières des saints (Apocalypse 5, 8 ; 8, 3), conduisent l'âme des justes en paradis (Luc 16, 22). Un ange mesure la Jérusalem céleste (Apocalypse 21, 17). Pour protéger l’Eglise, les anges poursuivent autour de Michel, leur chef, le combat contre Satan qui dure depuis les origines : "Et il y eut un combat dans le ciel Michel et ses anges combattaient contre le dragon ; et le dragon et ses anges combattaient ; mais ils ne purent vaincre, et leur place même ne se trouva plus dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, celui qui est appelé le diable et Satan, le séducteur de toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui." (Apocalypse 12, 7-9). La langue des anges Paul, dans le chapitre 13 de la première Epître aux Corinthiens, évoque la langue des anges : « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas l'amour, je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit. » Pour Thomas d'Aquin, les anges, étant de purs esprits, n'ont pas besoin de langage pour communiquer les uns avec les autres. Les êtres humains communiquent avec des mots, qui sont des représentations symboliques de la pensée. Les êtres purement spirituels peuvent transmettre leurs pensées dans un état pur, sans besoin de médiation ou de signes 11. Selon le grand soufi Ahmed Moubarek (Abd al-Aziz al-Dabbagh), qui vécut à Fès à la fin du XVIe et au début du XVIIe, il existe une langue des anges nommée langue siryanîte, proche de la langue des oiseaux (Kitab-Al-Ibriz = Le Livre d'or pur) ; elle existe dans chaque langue et consiste en un autre sens que celui communiqué, le sens réel étant donné dans sa prononciation et non dans son écriture 12. René Guénon (1886-1951) écrit 13 que la langue des oiseaux regroupe les formules et incantations ésotériques fondamentales. Il considère qu’elle est la métaphore de la communication de l’humain avec les êtres supérieurs que sont les anges : « Les oiseaux sont pris fréquemment comme symbole des anges, c’est-à-dire précisément des états supérieurs ». Il montre que c’est dans la tradition islamique qu’apparaît la langue des oiseaux, avec la figure de Salomon : « Et Salomon fut l’héritier de David ; et il dit : O hommes ! nous avons été instruit du langage des oiseaux [‘ullimna mantiqat-tayri] et comblé de toutes choses » (Coran, XXVII, 15). Nombre d'anges Les anges sont très nombreux : « Mille milliers servaient Dieu et une myriade de myriades se tenaient devant lui ». (Daniel 7, 10) Ravis jusqu'au pied du trône de l'Eternel, Daniel et Jean parlent d’Anges par millions de milliers, et David, chantant sur sa harpe le triomphe du Seigneur, nous montre le char de Dieu escorté d'un nombre incalculable d'esprits bienheureux. L'évêque de Rome, Denys (+ 269), assure que le nombre des Anges est supérieur à toutes les créatures visibles, c'est-à-dire aux grains de sable du rivage de la mer, aux brins d'herbe des prairies, aux étoiles qui peuplent les immensités des espaces. "Air, terre, océan, tout est plein d'Anges" dit Ambroise de Milan (+ 397). L’essentiel de la pensée d'Hildegarde de Bingen (+ 1179), l’abbesse visionnaire, réside dans le combat entre le Christ et le prince de ce monde, au cœur d’un cosmos conçu comme une symphonie invisible : « Cette multitude des anges a une raison d’être qui est liée à Dieu plus qu’à l’homme et elle n’apparaît aux hommes que rarement. Certains anges, cependant, qui sont au service des hommes, se révèlent par des signes, quand il plaît à Dieu. » 14 Thomas d'Aquin (+ 1274) enseigne que les Anges, créatures incorporelles, surpassent incomparablement en nombre les substances matérielles : « Ce que Dieu a principalement en vue dans la création des choses, c'est la perfection de l'univers : plus une chose est parfaite dans la nature, plus elle doit être multipliée. Comme dans les corps l'excellence se voit dans leur grandeur, de même, dans les choses incorporelles, l'excellence peut se voir dans leur multitude. Les corps incorruptibles, qui sont les plus parfaits entre les corps, surpassent considérablement en grandeur les corruptibles ; d'où il est raisonnable que les substances immatérielles surpassent, pour ainsi dire, incomparablement en nombre, les substances matérielles. » Angèle de Foligno (+ 1309) voit un jour une troupe si prodigieuse d'Anges autour du tabernacle, qu'elle dit : « Si je n'eusse su que Dieu a tout fait avec nombre, poids et mesure, j'eusse cru que cette troupe sublime était infinie ; je ne voyais terminer cette multitude ni en largeur, ni en longueur, et ces foules étaient supérieures à nos chiffres. » Françoise Romaine, à qui Dieu daigne montrer la création des Anges, les voit sortir des mains du Créateur, en rangs si pressés et si épais, qu'il lui semble voir une de ces neiges abondantes, mais d'une blancheur et d'un éclat éblouissants, tombant à flots par un temps d'automne. Elle meurt le 9 mars 1440 en disant : « Le ciel s’ouvre, les anges descendent, l’archange a fini sa tâche, il est debout devant moi et me fait signe de le suivre. » Certains prétendent que le nombre des Anges est identique à celui de tous les hommes, depuis Adam jusqu’à la fin du monde à venir. Pour d’autres, ils sont cent fois plus. Chronologie historique La dévotion aux anges s’est beaucoup développée depuis l'Ancien Testament jusqu'à nos jours ; Jean Chrysostome (+ 407), Jérôme de Stridon (+ 419), Augustin d'Hippone (+ 430), Thomas d'Aquin (+ 1274) et, plus près de nous, les papes Pie XII et Jean XXIII y ont contribué. Le Nouveau Testament est rempli du ministère des anges. L’ange Gabriel est le messager du mystère de l’Incarnation auprès de Zacharie et de Marie. Un ange instruit Joseph de ce mystère et l’assiste dans sa vocation de père nourricier. Un ange annonce la naissance du Messie aux bergers de Bethléem et des multitudes d’anges chantent dans le ciel de Noël. Dans son enseignement, Jésus parle souvent des anges comme des auxiliaires à la fin du monde ; il parle aussi des anges gardiens. Des anges servent Jésus après sa victoire sur la triple tentation, après le jeûne au désert, et un ange le réconforte lors de son Agonie, dans la nuit du jardin des Oliviers. Des anges sont envoyés par Dieu pour annoncer la Résurrection du Sauveur aux saintes femmes, à Marie-Madeleine. Après l’Ascension, des anges s'adressent aux apôtres : "Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous stupéfaits à regarder le ciel ? Comme vous l'avez vu monter au ciel, ainsi il reviendra." (Actes) L’Eglise primitive est assistée par les anges dont l’un fait échapper les Apôtres des mains des Saducéens et dont un autre délivre Pierre de la prison d'Hérode. Un ange conduit le centurion Corneille vers Pierre ; un autre sauve Paul d’un naufrage. 15 La croyance aux anges gardiens est formulée dès le IIe siècle dans Le Pasteur écrit vers 120 par le père apostolique Hermas (frère de Pie Ier). Selon l’Apocalypse de Pierre (apocryphe du début du IIe siècle, au plus tard 150), les enfants avortés sont confiés à un ange gardien, afin qu’ils obtiennent une destinée meilleure. Pour Justin le Philosophe (+ 165) qui est un des principaux auteurs à parler du culte des anges, ceux-ci, en dépit de leur nature spirituelle, possèdent un corps analogue au corps humain. Bien entendu, leur nourriture est sans rapport avec celle des humains : ils sont nourris dans les cieux. Pour Justin, le péché des anges consista dans leurs rapports sexuels avec les femmes appartenant à la race humaine ; leurs enfants furent appelés démons. Clément d'Alexandrie (+ 215) décrit le rôle protecteur exercé par les anges sur les nations et les cités. Origène (+ 253/254) croit que les esprits célestes aident les âmes à se convertir, que l’ange gardien unit sa prière à la nôtre pour la rendre plus efficace et qu’au moment de la mort, il recueille l'âme. Origène s'inquiète de prêcher dans les assemblées chrétiennes, parce que, dit-il, chaque chrétien étant accompagné de son ange, la prédication s'adresse autant aux anges qu'aux hommes et les anges sont particulièrement sensibles aux erreurs. Certains chrétiens des premiers siècles pensent que Jésus était un ange et non un homme véritable, ce qui provoque des discussions théologiques poussant les chrétiens à préciser progressivement les deux natures humaine et divine du Christ. Les angéliciens (ou angéliques ou angélites), hérétiques angélolâtres du IIIe siècle, entendent vivre aussi purement que les anges auxquels ils rendent un culte (selon Augustin + 430) et/ou croient qu’on ne peut parvenir à Dieu que par l’entremise des anges (selon Epiphane + 496). Eusèbe de Pamphile de Césarée (+ vers 340) écrit : « De peur que les hommes pécheurs ne soient sans gouvernement et sans présidence, comme des troupeaux sans raison, Dieu leur a donné des préposés et des surveillants, les saints anges, en guise de bergers et de pasteurs. A tous il a préposé son Fils Premier-né. » En 364, le concile de Laodicée condamne le culte des anges comme idolâtrie. Selon Basile le Grand (+ 379) : "Parmi les anges, les uns sont préposés aux nations, les autres compagnons des fidèles... Que chaque fidèle ait un ange, pour le diriger, comme pédagogue et pasteur, c'est l'enseignement de Moïse (...) Chaque fidèle a à ses côtés un ange comme protecteur et pasteur pour le conduire à la vie". 16 Grégoire de Nysse (+ 395) affirme : « Après la chute de notre nature dans le péché, celle-ci ne fut pas laissée abandonnée par Dieu. Mais un Ange… fut préposé à la vie de chacun pour le protéger. » D'après Ambroise de Milan (+ 397) : "Air, terre, océan, tout est plein d'Anges. Assiégé par une armée, Elisée demeurait sans crainte ; car il voyait d'invisibles cohortes qui l'assistaient. Puisse le Prophète ouvrir aussi tes yeux ; et que l'ennemi, fût-il légion, ne t'effraie pas : tu te crois investi, et tu es libre ; il y en a moins contre nous que pour nous." 17 Pour Jérôme de Stridon (+ 419) : "Si grande est la dignité des âmes que chacune, dès sa naissance, a un ange préposé à sa garde." "Les anges sont des esprits, dit Augustin (+ 430), mais ce n'est pas parce qu'ils sont des esprits qu'ils sont des anges. Ils deviennent des anges quand ils sont envoyés en mission. En effet, le nom d'ange fait référence à leur fonction et non à leur nature. Si vous voulez savoir le nom de leur nature, ce sont des esprits ; si vous voulez savoir le nom de leur fonction, ce sont des anges, ce qui signifie messager (…) Ces esprits bienheureux ont une vive tendresse pour les fidèles confiés à leurs soins ; ils voient en eux des concitoyens destinés à remplir les places que la révolte des mauvais anges a laissées vides dans le ciel. Ils veillent sur nous en tous lieux ; ils font entre Dieu et nous l'office de médiateurs ; et qui pourrait exprimer la sollicitude que leur charité pour nous leur inspire ? Ils nous aident dans le travail ; ils nous protègent dans le repos ; ils nous encouragent dans le combat ; ils nous couronnent dans la victoire. Nous les contristons par nos péchés ; nous les réjouissons par nos vertus." "Chacun de nous a un pédagogue particulier. Ne sommes-nous pas de petits enfants. Aveugles, nous ne voyons pas ce qui est devant nous ; nous ignorons ce qui nous convient ; lui, il voit aussitôt ce qui est bon, utile à mon âme... Ce pédagogue clairvoyant et averti, me nourrit, m'instruit, me conduit par la main." (Mesrob + 441) Un ange s'entretient souvent et longuement avec Syméon Stylite (+ 459). "Comparés à nos corps, les anges sont des esprits. Comparés à Dieu, ce sont des corps" dit le pape Grégoire Ier (+ 604). En 744, le synode de Soissons, présidé par Boniface de Mayence, condamne les superstitions et, notamment, le prêtre Adalbert qui affirme avoir reçu une lettre du Christ et être en relation avec les anges. En 745, le concile de Latran, réuni par le pape Zacharie, interdit l'invocation des noms angéliques et limite la vénération aux 3 anges des Ecritures : Michel, Gabriel et Raphaël, considérant les autres comme d'essence démoniaque. En 787, pour les pères du Concile de Nicée II, les anges ne possèdent point de corps ; ils leur reconnaissent un corps éthéré, une subtile enveloppe de lumière, invisible habituellement aux hommes, et estiment qu'ils peuvent être représentés. En 789, le concile d'Aix-la-Chapelle préconise l'excommunication en cas d'invocation d'autres anges que les trois officiellement reconnus. A la suite du concile de Mayence, Charlemagne décide, en 813, d'étendre à tout l'Empire le culte de saint Michel établi en France depuis 775. « Chaque âme, au moment où elle est introduite dans le corps, est confiée à un ange, qui l'excite toujours au bien et rapporte toutes ses actions à Dieu. » (Honorius d'Autun + 1151) Bernard de Clairvaux (+ 1153) a une grande dévotion pour ces princes du Royaume de Dieu qui sont assidûment autour de nous. Nous leur devons beaucoup d'affection pour leur bienveillance et les faveurs que nous recevons de leur charité. Nous leur devons aussi beaucoup de docilité à mettre en pratique les avis qu'ils nous donnent 18. Il explique admirablement comment nous devons à notre Ange gardien un profond respect pour sa présence, une vive affection pour sa bonté, une confiance entière en son pouvoir : « Si quelqu'un avait le bonheur de voir tomber le voile qui couvre ses yeux, il verrait avec quelle attention, avec quelle sollicitude les Anges se tiennent au milieu de ceux qui prient, au dedans de ceux qui méditent, sur le lit de ceux qui reposent, sur la tête de ceux qui gouvernent et qui commandent. » Duns Scot (+ 1308) admet que les anges qui interviennent dans la vie des hommes, peuvent être de tous les rangs de la Hiérarchie céleste. Léon X, dans sa bulle Admonet nos du 18 avril 1518, répond à la requête de François d'Estaing, évêque de Rodez, qui a ajouté la fête du Propre ange de chaque fidèle au calendrier liturgique de son diocèse en la fixant au 1er mars, et qui sollicite la confirmation apostolique : « Nous donc (...) approuvons et confirmons la réforme, le changement, l'addition et l'institution de la fête et de l'office du propre ange (...) et nous y ajoutons la garantie d'une perpétuelle valeur (...) » François d'Estaing, évêque de Rodez (+ 1529), énumère les services rendus par les anges gardiens : « Les Anges se réjouissent de notre conversion et la célèbrent par des jours de fête, dit le saint Évangile, mais nous devons rendre nos hommages surtout aux très saints esprits que nous savons être députés à notre sauvegarde, qui veillent sur nous pendant notre sommeil, nous assistent dans notre prière, nous défendent sur terre et sur mer, purifient notre esprit et notre corps, nous provoquent à la vertu, élèvent nos pensées vers Dieu, nous consolent dans nos peines et nos épreuves, quand nous sommes sous les étreintes de la maladie et de la mort prochaine, nous font visite, nous fortifient, nous défendent contre l'esprit du mal, et après nous avoir donné la victoire, nous accompagnent au ciel ou au purgatoire. » Jeanne de la Croix (+ 1534) voit son ange tous les jours : « Il a le visage plus brillant que le soleil, les habits plus blancs que la neige, les ailes diaprées de si riches couleurs, que la nature n'offre rien de pareil. Une croix de diamant lui pend sur le front, attachée à la couronne qu'il porte sur la tête et sur laquelle on lit : « Que tous les anges vous adorent, ô Christ, parce que vous êtes le Roi des anges ». Il a une autre croix sur le bras droit, au-dessus de laquelle sont écrits ces mots : « Voilà la croix du Seigneur, fuyez, légions ennemies ». La même devise est écrite autour de la croix qui fait le milieu de son bouclier. Au-dessous d'une autre croix qu'il porte sur le bras gauche, avec les clous et d'autres instruments de la passion, on lit ces paroles de l'Eglise : « O bois si doux, ô clous aimables ! » Sur la bordure de sa robe, au-devant de la poitrine, est cette devise : « Que la grâce du Saint-Esprit illumine votre intelligence et vos cœurs ». Et au bas de sa robe : « Que tout genou fléchisse au nom de Jésus ». Enfin, pour tout dire en un mot, sa beauté est inconcevable à nos esprits. » "La Providence divine a confié à des anges la garde du genre humain. Elle les a chargés de protéger sans cesse tous les hommes pour les préserver des dangers qui pourraient les menacer. De même que les parents donnent des gardes et des défenseurs à leurs enfants, lorsqu'ils les voient entreprendre quelque voyage difficile et périlleux, ainsi dans ce voyage que nous faisons tous vers la céleste patrie, Dieu notre Père nous a confiés à la garde d'un ange, afin que son secours et sa vigilance nous fissent éviter les embûches secrètement préparées par nos ennemis, repousser les plus terribles attaques dirigées contre nous, marcher constamment dans le droit chemin, et empêcher que quelque piège tendu par notre perfide adversaire ne nous fît sortir de la voie qui mène au ciel." (Catéchisme du Concile de Trente ou Catéchisme romain 1566) "Les Anges sont nos pasteurs ; non seulement ils portent à Dieu nos messages, mais ils nous apportent aussi ceux de Dieu. Ils nourrissent nos âmes de leurs douces inspirations et des communications divines ; en bons pasteurs, ils nous protègent et nous défendent contre les loups, c'est-à-dire contre les démons." (Jean de la Croix + 1591) En 1608, Paul V étend la fête des Anges gardiens (2 octobre), célébrée en Espagne et au Portugal, à toute l’Eglise latine (fête libre, elle sera rendue obligatoire en 1670). Pour Rose de Lima (+ 1617) et Benoîte Rencurel (+ 1718), les gardiens célestes sont d'aimables compagnons. Le jésuite et théologien espagnol, Francisco Suárez (+ 1617) déclare : « Non seulement les justes, mais les pécheurs, les fidèles aussi bien que les infidèles, les baptisés comme les non-baptisés, ont chacun leur ange gardien. » François de Sales (+ 1622) recommande : « Rendez-vous bien familier avec les Anges, voyez-les souvent invisiblement présents à votre vie ; et surtout aimez et révérez celui du diocèse dans lequel vous êtes, ceux des personnes avec lesquelles vous vivez, et spécialement le vôtre : suppliez-les souvent, louez-les, et employez leur aide et secours en toutes vos affaires, soit spirituelles, soit temporelles, afin qu'ils coopèrent à vos intentions. » En 1670, Clément X fixe la Fête des Anges Gardiens, obligatoirement du rite double, au 2 octobre. Par ses brefs du 2 octobre 1795 et 11 juin 1796, Pie VI accorde à tous les fidèles : « 1° une indulgence de 100 jours, chaque fois que, de cœur au moins contrit et avec dévotion, ils réciteront cette prière : « Ange de Dieu qui êtes mon gardien et à qui j'ai été confié par la Bonté divine, éclairez-moi, défendez-moi, conduisez-moi et dirigez-moi » ; 2° une indulgence plénière, en la fête des saints Anges gardiens, à ceux qui l'auront récitée, matin et soir, toute l'année, pourvu que, confessés et communiés, ils visitent en ce jour une église ou un oratoire public et y prient pour le Souverain Pontife ; 3° enfin, une indulgence plénière à l'article de la mort. » 20 septembre 1796 : lettre apostolique de Pie VI sur La Dévotion aux saints anges gardiens. "Je vois souvent qu'on reçoit un nouvel ange gardien quand on a besoin d'un nouveau secours. Dans plusieurs occasions j'ai eu un nouveau conducteur, autre que l'habituel..." (Anne-Catherine Emmerich + 1824) Le concile de Reims (1853) officialise le culte des anges gardiens : « Dans le bouleversement et l'agencement des vies humaines, le rôle et l'influence des anges, soit bons, soit mauvais, sont très importants ; quiconque veut en faire abstraction est assurément incapable de pleinement comprendre et exposer l'histoire et la vie des individus et des peuples, et surtout de la Sainte Eglise. » "Si vous êtes dans l'impossibilité de prier, cachez-vous derrière votre bon ange, et chargez-le de prier à votre place." (Jean Marie Vianney, curé d’Ars, + 1859) Discours de Pie XII à des pèlerins américains (3 octobre 1958) : « Chacun, aussi humble soit-il, a des anges pour veiller sur lui. Ils sont glorieux, purs, magnifiques, et cependant ils vous ont été donnés comme compagnons de chemin, ils sont chargés de veiller soigneusement sur vous, pour que vous ne vous écartiez pas du Christ, leur Seigneur. Et non seulement ils veulent vous défendre contre les dangers qui vous guettent le long de votre chemin, mais ils se tiennent d'une façon active à votre côté, encourageant vos âmes lorsque vous vous efforcez de monter toujours plus haut vers l'union à Dieu par le Christ. » Discours de Jean XXIII (2 octobre 1960) : « Ainsi le Père des cieux, pour chacun de nous, durant notre voyage vers la patrie céleste, a chargé les saints anges de nous aider et de nous protéger avec sollicitude afin que nous puissions éviter les embûches, surmonter les passions, et, sous leur conduite, ne jamais abandonner la voie droite et sûre qui conduit au paradis [...] Que la dévotion aux saints anges nous accompagne donc toujours ! Durant notre pèlerinage terrestre, combien de risques n'avons-nous pas à affronter soit de la part des éléments de la nature en révolution soit de la colère des hommes enfoncés dans le mal ! Eh bien, notre Ange gardien est toujours présent. Ne l'oublions jamais, invoquons-le toujours. » "Nous croyons en un seul Dieu, Père, fils et Saint-Esprit, créateur des choses visibles, comme de ce monde-ci, lieu de notre vie passagère, et des choses invisibles, comme les purs esprits, qui portent aussi le nom d’Anges…" (Paul VI, Credo du peuple de Dieu, 30 juin 1968). "(…) comme il est consolant de savoir que nous sommes toujours sous la garde d'un ange céleste qui ne nous abandonne même pas (chose admirable) dans l'action par laquelle nous déplaisons à Dieu..." (Padre Pio + 1968) "Certes un ange a été donné à l'homme dès sa naissance. C'est là une doctrine antique. Mais par ailleurs, dès sa venue au jour, le petit enfant devient la proie du démon, que ce soit par droit de celui-ci sur la race d'Adam, ou qu'il lui soit consacré par l'idolâtrie. Par suite l'ange gardien est à peu près impuissant auprès de lui, comme auprès des nations. C'est pourquoi les anges gardiens attendaient le secours qui leur viendrait de Dieu. La venue du Christ renverse la situation : « Toi aussi tu faisais partie du lot de quelque prince. Jésus est venu et t'a arraché à la puissance adverse. » (…) Maintenant, grâce au Christ, l'ange bon est plus puissant et défend celui qui lui a été confié comme à nouveau par le Christ." (Cardinal Jean Daniélou + 1974 19) "Aie confiance en ton Ange gardien. Traite-le comme un ami intime : il l'est. Il saura te rendre mille petits services dans les affaires ordinaires de chaque jour." (José Maria Escriva + 1975). "Les Anges, précisément parce qu’ils sont auprès de Dieu, peuvent être aussi très proches de l’homme. Dieu, en effet, est plus intime à chacun de nous que nous ne pouvons l’être nous-mêmes. Les Anges parlent à l’homme de ce qui constitue son être même, de ce qui, dans sa vie est trop souvent caché et enseveli. Ils l’appellent à rentrer en lui-même, en le touchant de la part de Dieu". (Benoît XVI, 29 septembre 2007) "Leur présence invisible nous aide et nous réconforte car ils sont à nos côtés pour nous protéger en toute circonstance, pour nous défendre des dangers (...) Ces âmes bienheureuses marchent à nos côtés et nous protègent en toute circonstance, à tout moment nous pouvons recourir à eux (...) De nombreux saints ont été dans l'amitié des anges, ce dont témoignent les nombreuses situations où ils ont reçu leur aide. Ces esprits bienheureux sont envoyés par Dieu pour servir qui héritera du salut, ainsi que le rappelle l'épître aux Hébreux. Leur aide est donc précieuse tout au long de notre pèlerinage terrestre vers la patrie céleste". (Benoît XVI, 29 septembre 2008) "Moi, aujourd’hui, je me poserais cette question : quel rapport j’entretiens avec mon ange gardien ? Est-ce que je l’écoute ? Est-ce que je lui dis bonjour le matin ? Est-ce que je lui dis : ‘Protège-moi pendant mon sommeil ? Est-ce que je parle avec lui ? Je lui demande des conseils ? Il est à mes côtés. Cette question, chacun de nous peut y répondre aujourd’hui : comment est ma relation avec cet ange que le Seigneur a envoyé pour me garder et m’accompagner en chemin, et qui voit toujours le visage du Père qui est aux cieux". (Pape François, 2 octobre 2014) III. LES ANGES DANS LE JUDAISME ET LE CHRISTIANISME Les anges sont très présents dans la Bible, depuis l'ange de Yahweh qui réconforte Agar au désert (Genèse 16,7-11) jusqu’à celui qui mesure la Jérusalem céleste (Apocalypse 21,9-17). Dans sa dévotion pour le monothéisme, culte d'un seul Dieu, l'ancien peuple d'Israël transforma, semble-t-il, tous les dieux vénérés précédemment en anges servant le Dieu unique, un peu comme des courtisans serviraient un roi. Il était, en effet, nécessaire de reconnaître l'existence de puissances intermédiaires entre le Dieu d'Abraham et les hommes. Cette acceptation de la croyance aux anges fut une évolution relativement facile parce que les dieux inférieurs et les anges pouvaient être appelés fils de Dieu. Dans la pensée hébraïque traditionnelle, on pensait que les anges avaient une forme humaine masculine, de sorte qu'on les prenait parfois pour des hommes. Après l'exil babylonien d'Israël (597-538 av. J.-C.), la pensée juive sur les anges se modifia et s'enrichit considérablement. S'inspirant de l'art mésopotamien, des artistes et des écrivains dotèrent les anges d'ailes (même les anthropomorphes) et se prirent d'intérêt pour les vêtements, le nom et le rang relatif des anges. Le symbole des ailes eut 2 significations principales : la beauté et la capacité de s'envoler au-dessus de la condition humaine. Ainsi on pensa que la mort n'affectait pas les anges. Outre l'influence mésopotamienne, la tradition dualiste perse ajouta une autre dimension à la conception juive des anges avec sa croyance en des anges bienfaisants et en des anges destructeurs, en rébellion contre Dieu. La communauté essénienne de Qumrân considérait le monde comme un champ de bataille où luttaient l'Esprit de Vérité et l'Esprit du Mal, ce dernier étant une puissance angélique opposée à Dieu et appelé Bélial. Reprenant un trait courant dans les mythologies orientales, mais l'adaptant à la révélation du Dieu unique, l'Ancien Testament représente souvent Dieu comme un souverain oriental (I Rois 22,19 ; Isaïe 6,1). Les membres de sa cour sont aussi ses serviteurs (Job 4,18) ; on les nomme encore les Saints (Job 5,1 ; 15,15 ; Psaumes 89,6 ; Daniel 4,10) ou les fils de Dieu (Psaumes 29,1 ; 89,7 ; Deutéronome 32,8). Toute une armée céleste (I Rois 22,19 ; Psaumes 148,2 ; Néhémie 9,6) rehausse la gloire de Dieu ; elle est à sa disposition pour gouverner le monde et exécuter ses ordres (Psaumes 103,20) ; elle établit un lien entre le ciel et la terre (Genèse 28,12). "Les cieux ont été faits par la parole de l'Éternel, Et toute leur armée par le souffle de sa bouche." (Psaumes 33,6) "En Lui ont été créées toutes choses dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, Trônes, Seigneuries, Principautés, Puissances, tout a été créé par Lui et pour Lui" (Colossiens 1, 16) 3 1 L’Ange de Yahvé Cependant, à côté de ces énigmatiques messagers, les anciens récits bibliques connaissent aussi un Ange de Yahvé (Genèse 16,7 ; 22,11 ; Exode 3,2 ; Juges 2,1) qui n'est pas différent de Yahvé lui-même manifesté ici-bas sous une forme visible (Genèse 16,13 ; Ex 3,2) : habitant une lumière inaccessible (I Timothée 6,16), Dieu ne peut laisser voir sa face (Exode 33,20) ; les hommes n'en aperçoivent jamais qu'un mystérieux reflet. L'Ange de Yahvé des vieux textes sert donc à traduire une théologie encore archaïque, qui, par l'appellation Ange du Seigneur, laisse des traces jusque dans le Nouveau Testament (Matthieu 1,20 24 ; 2,13-19 ; Lc 1,11; 2,9), et même dans la patristique. Cependant, à mesure que la révélation progresse, son rôle est de plus en plus dévolu aux anges, messagers ordinaires de Dieu. Le livre de la Genèse (32,23-33) relate un combat singulier entre le patriarche Jacob et un être mystérieux qui se révèle comme étant Dieu sans toutefois se nommer expressément. Évoquant ce passage, Osée fait intervenir un ange : « il lutta avec l’ange et eut le dessus » (12,4) 3. Désormais, Jacob sera appelé Israël, c'est-à-dire celui qui a lutté avec Dieu. L'archange Samaël est identifié comme l'ange qui lutta avec Jacob et comme celui qui retint le bras d'Abraham quand il allait sacrifier son fils. 2 Spécialisation des anges Originairement, on attribue indistinctement aux anges des tâches bonnes ou mauvaises (Job 1, 12). Dieu envoie son bon ange pour veiller sur Israël (Exode 23,20) ; mais pour une mission funeste, il envoie des anges de malheur (Psaumes 78,49) tels que l'Exterminateur (Exode 12,23 ; 2 Samuel 24,16). Même le Satan du Livre de Job fait encore partie de la cour divine (Job 1,6 12 ; 2,1 10). Après l'exil, les tâches angéliques se spécialisent davantage et les anges acquièrent une qualification morale en rapport avec leur rôle : bons anges d'un côté, Satan et les démons de l'autre ; entre les deux, une opposition constante (Zacharie 3,1). Cette conception d'un monde spirituel divisé trahit l'influence indirecte de la Mésopotamie et de la Perse ; le Livre de Tobie (12,15) et l’Apocalypse de Jean (8,2) citent les 7 anges qui se tiennent devant Dieu et qui ont leur réplique dans l'angélologie de la Perse. Mais le rôle attribué aux anges n'a pas changé. Ils veillent sur les hommes (Tobie 3,17 ; Psaumes 91,11 ; Daniel 3,49) et présentent à Dieu leurs prières (Tobie 12,12), ils président aux destinées des nations (Daniel 10 ; 13, 21). Depuis Ezéchiel, ils expliquent aux prophètes le sens de leurs visions (Ezéchiel 40,3 ; Zacharie 1, 8) ; cela devient finalement un trait littéraire caractéristique des apocalypses (Daniel 8,15 19 ; 9,21). Ils reçoivent des noms en rapport avec leurs fonctions : Raphaël = Dieu guérit (Tobie 3,17 ; 12,15), Gabriel = Héros de Dieu (Daniel 8,16 ; 9,21), Michel = Qui est comme Dieu ? (Daniel 10,13-21 ; 12,1). C'est à ce dernier, leur prince à tous, que la communauté juive est confiée. Ces données sont amplifiées dans la littérature apocryphe (Livre d’Enoch) et rabbinique, qui tente de les organiser en systèmes plus ou moins cohérents. Les anges intercèdent pour les hommes auprès de Dieu (Énoch éthiopien 99,3 ; Job 6,1). Ils guident aussi les hommes dans le droit chemin et ils révèlent les secrets divins concernant la terre et le ciel (Énoch éthiopien 60,11). Le Nouveau Testament, qui puise à la fois dans les livres saints et dans la tradition juive contemporaine, énumère les Archanges (I Thessaloniciens 4,16 ; Jude 9), les Chérubins (Hébreux 9,5), les Trônes, les Seigneuries, les Principautés, les Puissances (Colossiens 16), à quoi s'ajoutent ailleurs les Vertus (Ephésiens 1,21). Cette hiérarchie, dont les degrés varient dans l'expression, n'a pas le caractère d'une doctrine fixée : l'essentiel de la pensée se réordonne autour de la révélation de Jésus-Christ. 3 3 L'Archange de la mort, le Destructeur, l'Exterminateur Azraël est l'archange de la mort dans certaines traditions hébraïques, musulmanes et sikhes. Le Samaël blanc est considéré comme l'Ange de la Mort dans certains écrits rabbiniques et dans la littérature apocalyptique. Le Coran le nomme Malak al-Maut qui signifie littéralement ange de la mort. Le prophète Mahomet dit que cet archange est entouré de plusieurs anges qui l'aident à extraire les âmes (des humains ou mêmes les âmes des anges eux-mêmes et des démons). Dans l'une de ses formes, il a quatre faces et quatre mille ailes, son corps tout entier est couvert de langues et d'yeux, dont le nombre correspond à celui des personnes vivant sur Terre. Enregistrant sans cesse, dans un grand livre, le nom des hommes à leur naissance et les effaçant à leur décès, il sera le dernier à mourir 27. D'après le Midrash (Judaïsme), l'ange de la mort a été créé par Dieu lors du premier jour. Son domaine est le paradis, d'où il atteint la Terre en huit jours, alors même que la pestilence n'en met qu'un. Il possède 6 paires d'ailes. Dans la culture occidentale, la Grande Faucheuse est l'Ange de la Mort. Le dieu grec Chronos, personnification du temps, est souvent représenté comme un vieil homme ailé, armé d'une faux, les ailes symbolisant le temps éphémère et la faux son inéluctabilité. L'Ange du Seigneur a fauché 185 000 hommes dans un camp assyrien (2 Rois 19,5). Quand Dieu décide de tuer les premiers-nés égyptiens, il ordonne au destructeur (shâchath) d'épargner les maisons marquées par du sang sur le linteau et les montants des portes (Exode 12,23). L'ange de la destruction, mal'ak ha-mashchit, se déchaîne contre le peuple de Jérusalem (2 Samuel 24,15). Dans les Chroniques (21,16), le roi David voit l'ange de Yahvé qui se tenait entre le ciel et la terre, l'épée dégainée à la main, tendue vers Jérusalem. Dans le livre de Job (33,2), on trouve le terme de destructeur (memitim) que la tradition a identifié à l'ange destructeur (mal'ake Khabbalah), alors que le livre des Proverbes (26,14) fait mention des anges de la mort (mal'ake ha-mavet). 28 Abaddon (de l'hébreu abad = faire périr) ou Apollyon (du grec : exterminateur), souverain du puits sans fond, est l'ange de l'abîme (Ange exterminateur) dans l'Apocalypse (9:11). Voir Samaël. 4 Les neuf chœurs des anges ou les 72 génies des hiérarchies célestes de la Kabbale Le Pseudo-Denys l'Aréopagite, grand angélologue du christianisme, écrit dans Les Hiérarchies célestes (VIe siècle) que la Cour céleste est composée de neuf chœurs des anges divisés en 3 ordres : - les Séraphins, les Chérubins et les Trônes - les Dominations (ou Seigneuries), les Puissances-Vertus et les Puissances-Autorités - les Principautés (ou Archontes), les Archanges et les Anges. Les premiers ont pour fonction de louer et d'adorer Dieu : ils constituent l'ordre le plus élevé dans la hiérarchie. Les derniers ont celle d'assister le cours des astres, des nations et des personnes. Les anges des chœurs les plus proches sont absorbés par la vision de Dieu et ne font que transmettre cette connaissance aux chœurs inférieurs. Plus nous descendons dans la hiérarchie céleste, plus les anges ont des fonctions en rapport avec l'univers matériel et les hommes. Ces 9 chœurs marquent 9 degrés de proximité du Trône divin. Le Pseudo Denys l'Aréopagite s'exprime ainsi : "C'est à l'ordre des principautés, des archanges et des anges qu'appartient la fonction révélatrice ; c'est lui qui, à travers les degrés de sa propre ordonnance, préside aux hiérarchies humaines, afin que se produisent de façon ordonnée l'élévation spirituelle vers Dieu, la conversion, la communion, l'union, et en même temps le mouvement processif de Dieu lui-même qui, selon une très sainte ordonnance, gratifie littéralement toutes les hiérarchies de ses dons, et les illumine tout en les faisant entrer en communion avec lui. De là vient que la théologie réserve aux anges le soin de notre hiérarchie, appelant Michel l'archonte du peuple juif, et d'autres anges les archontes des autres nations, car le Très-Haut a établi les frontières des nations selon le nombre des anges de Dieu." Ambroise de Milan (+ 397) classe les neufs chœurs angéliques d’une façon un peu différente : - Séraphins, Chérubins, Trônes - Principautés, Dominations, Puissances - Vertus, Archanges, Anges Grégoire Ier (pape de 590 à 604) a aussi son propre classement : - Séraphins, Chérubins, Trônes - Seigneuries (Dominations), Archontes (Principautés), Puissances-Autorités - Puissances-Vertus, Archanges, Anges. Les 9 choeurs des anges correspondent aux 72 génies des hiérarchies célestes de la Kabbale 34. Selon la mystique juive, la Kabbale a été donnée à Adam par l'ange Raziel, le régent des Chérubins. Elle est également une partie des lois reçues par Moïse, qui a été transmise oralement. En étudiant le passage 19;21 de l'Exode, composé de 3 versets de 72 lettres chacun, les anciens kabbalistes ont pensé découvrir les noms des 72 génies des hiérarchies célestes (ils sont aussi appelés souffles divins). Le nombre réel d'entités angéliques est en fait incommensurable mais chacun de ces 72 génies représente sans doute une énergie pilote à la tête d'une myriade d'entités qui lui sont subordonnées. Les 72 anges correspondraient à 72 niveaux vibratoires, 72 marches vers Dieu, 72 manifestations divines ou états de la Conscience supérieure (les 72 noms de Dieu ; le nom de Dieu est composé de 72 lettres). Les 72 anges sont répartis en 9 groupes de 8 ; un Régent ou Recteur ou Archange (ce nom n'a pas de rapport avec le 8ème chœur) est la fusion des anges de chaque groupe ; exemple : Michel est le régent (recteur ou archange) du groupe des Vertus. Selon la tradition kabbalistique, des démons particuliers sont opposés aux classes des anges
Selon la kabbale, Dieu a créé le monde parce qu'il désirait pouvoir contempler Son Propre Visage. Dans l'Arbre sephirotique, la Descente Divine s'effectue de sephirah en sephirah, depuis Keter ou Kéther (la Couronne), représentant l’étincelle divine (le Je suis primordial), jusqu'à Malkout ou Malkuth (le Royaume, l’Univers), symbolisant la présence de Dieu dans la matière. Elle passe par Hochma ou Chokmah (la Sagesse), Binah (l'Intelligence, la Compréhension), Hesed ou Chesed (la Grâce, la Miséricorde), Gevoura ou Geburah (la Force, la Sévérité), Tepheret ou Tiphereth (la Beauté, l’Equilibre), Netzah (la Victoire), Hod (la Gloire, le Savoir) et Yesod (le Fondement de l’incarnation) 4. A chaque sephirah, correspond une partie du corps humain et un archange (Kether : Metatron ; Hokhmah : Ratziel ; Binah: Tsaphkiel ; Hessed : Tsadkiel ; Gebourah : Khamaël ; Tiphéreth : Michel ; Netzach : Haniel ; Hod : Raphaël ; Yesod : Gabriel ; Malkouth : Sandalphon). LES SERAPHINS Les Séraphins (en hébreu Serafim, mot dont l’étymologie est incertaine mais qui vient peut-être d’un mot signifiant serpents ou du verbe sâraf (en hébreu brûler) ; on les appelle souvent ceux qui brûlent ou les ardents) gardent le trône de Dieu. Ils chantent la gloire de Dieu : « Saint, saint, saint, est le Dieu des armées ; la terre entière resplendit de sa gloire » (Isaïe 6,3) et c'est l'un d'eux qui purifia les lèvres d'Isaïe durant sa vision inaugurale (Is 6,7). Ils sont les plus proches du trône divin et ont pour mission de communiquer aux autres anges l'amour de Dieu dont ils brûlent. Au nombre de 7, ils sont les sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre. (Apocalypse 5, 6) ; « Ces sept sont les yeux de l'Eternel qui parcourent toute la terre. » (Zacharie (4, 9) ; ils apparaissent également sous la forme de "sept lampes portées par sept chandeliers d'or ou de sept lampes ardentes qui sont les sept esprits de Dieu" (Zacharie 4, 2 ; Apocalypse 4,5) Ils ont 6 ailes (Isaïe 6,2) : « L'année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur Yahvé assis sur un trône élevé, sa traîne remplissait le sanctuaire; des séraphins se tenaient au-dessus de lui, ayant chacun six ailes ; deux pour se couvrir la face, deux pour se couvrir les pieds, deux pour voler. Et ils se criaient l'un à l'autre ces paroles : Saint, saint, saint est Yahvé Sabaoth. Sa gloire remplit toute la terre. » Précisons que l'expression se couvrir les pieds est un euphémisme pour désigner le sexe. Les séraphins d'Isaïe sont donc des anges sexués. Les sculptures antiques du Proche-Orient, comme les bas-reliefs de basalte de Tall Halaf, en Syrie, représentent des silhouettes humaines avec 3 paires d’ailes, tenant un serpent dans chaque main. Dans les représentations picturales, les séraphins sont peints en rouge pour symboliser le feu, mais leur couleur est le bleu sombre. Leur pierre est la sardoine (calcédoine d'une variété rouge sang ou brun) qui reflète les influences cosmiques et fait fuir les démons. Voir Lithothérapie. Les Séraphins (que la Kabbale nomme Hayoth Ha Qodesh = Etres saints) sont 1 : - Vehuiah (Dieu élevé et exalté au-dessus de toutes choses) : transformation (volonté pour créer et pour transformer) ; il donne la capacité d'entreprendre et d'avoir du succès ; il apprend à développer la volonté. - Yeliel ou Jeliel (Dieu secourable) : fidélité conjugale, fécondité de tous les êtres du règne animal ; il apporte la tranquillité et rétablit la paix entre les époux. - Sitael (Dieu espérance de toutes les créatures) : l'ange de la parole donnée ; il permet de faire face à l'adversité, aide à éclaircir sa destinée et à développer sa personnalité. - Elemiah ou Alamiah (Dieu caché) : réussite, protection ; il donne le succès dans l'action, la capacité à poser les actes et la combativité face à l'adversité ; il symbolise la remise en question de l'être face au Plan Divin. - Mahasiah (Dieu sauveur) : sérénité (paix), réussite aux examens ; il domine les hautes sciences initiatiques comme la philosophie et la théologie et assure une existence belle et heureuse dans la paix et l'harmonie. - Lelahel (Dieu louable) : équilibre (santé, guérison) ; il accorde renommée et fortune dans le domaine de la science et des arts et la célébrité par le talent et les réalisations ; il donne l'illumination qui guérit tout. - Achaiah (Dieu bon et patient) : compréhension (foi), patience ; il donne la capacité de découvrir le rôle de la patience dans les processus de Création ; il facilite l'exécution des travaux les plus difficiles. - Cahetel (Dieu adorable) : bénédiction (élévation vers Dieu) ; ange contre les maléfices, il est utile pour obtenir la bénédiction Divine et pour se libérer des mauvais esprits ; il donne une grande capacité de travail dans la vie active et la réussite dans l'agriculture et dans les affaires. Régent ou recteur : Metatron. Représenté comme un être au visage éclatant comme le soleil, portant deux cornes au-dessus du front. Il est semblable à de l'airain en fusion des pieds à la taille, et au feu le plus éclatant de la taille à la tête. Il tient une canne à mesurer dans sa main droite et un cordeau de lin immaculé dans sa main gauche. 2 Metatron, dont le nom signifierait celui qui occupe le trône près du Trône Divin, est le plus grand de tous les anges, tant par son rang que par sa taille. Il est sous le Trône, et devant Lui. Prince de la Présence, il garde et protège le Trône divin. Il est l’ange du Visage ou de la Face, l’ange des Théophanies, l’ange qui se repose dans la chambre des plus grands secrets. Metatron a pour mission d'enregistrer les bonnes actions et de servir la merkabah (le char divin). Il régit l'ensemble des forces créatrices et a la charge de la nourriture de l'humanité. Architecte et horloger de Dieu, il est l'Ange du temps et de l'espace. Selon certains textes, Énoch n'a pas connu la mort physique, mais il aurait rejoint les cieux où Dieu l’aurait transformé en un ange du nom de Metatron, doté de 36 ailes et de 365 000 yeux enflammés. Metatron serait l'ange qui arrêta le bras d'Abraham pour l'empêcher de sacrifier son fils Isaac, celui qui lutta contre Jacob, et finalement celui qui, apparaissant sous la forme d'une colonne de feu plus brillante que le soleil, conduisit les hébreux pendant leur 40 ans d'errance dans le désert. Ange suprême de la mort à qui Dieu donne chaque jour la liste des âmes qui devront être recueillies, Metatron délègue ensuite ses ordres à ses subordonnés, Gabriel et Samaël. Il est également le professeur des enfants morts prématurément. Metatron a un frère jumeau : Sandalphon (le prophète Elie ?). LES CHERUBINS Les Chérubins (de l’hébreu Kerubim, pluriel de Kerub, l’un et l’autre étant employés dans la Bible, provenant des termes akkadiens Karibu ou Kuribu, qui désignaient la figuration, en Mésopotamie, de divinités de second rang ) soutiennent le trône de Yahvé (Psaumes 80,2 ; 99,1), tirent son char (Ezéchiel 10,1), lui servent de monture (Psaumes 18,11) et gardent l'entrée de son domaine pour l'interdire aux profanes : « Ayant chassé l’homme, il posta les Chérubins à l’orient du jardin d’Eden avec la flamme de l'épée tournoyante pour garder le chemin de l'Arbre de Vie. » (Genèse 3,23-24). Dans la mythologie mésopotamienne, ce sont des Sphinx ailés qui ont pour mission de surveiller l’arbre de vie. Ezéchiel compare le roi de Tyr à l’un des chérubins du jardin d’Éden (Genèse 28,13-16). L’Arche d’Alliance est surmontée de 2 chérubins (I Rois 6,23 29 ; Exode 25,18). Au cœur du Temple, dans le Saint des Saints, au-dessus des chérubins surmontant l’Arche, Salomon fit installer 2 chérubins supplémentaires immenses (aile : 2 m 28 environ) en bois d’olivier recouvert d’or. Les Chérubins sont censés protéger les grands sanctuaires de la Chrétienté et entourer le Souverain Pontife. Ezéchiel (1, 6 12) décrit les 4 chérubins porteurs du trône de Yahvé : « Je regardai : c'était un vent de tempête soufflant du nord, un gros nuage environné d'une lueur, un feu d'où jaillissaient des éclairs, et au centre, comme l'éclat du vermeil au milieu du feu. J'y discernai quelque chose semblable à quatre animaux dont voici l'aspect : ils avaient une forme humaine. Ils avaient chacun quatre faces et chacun quatre ailes. Leurs jambes étaient droites et leurs sabots ressemblaient à des sabots de bœuf, étincelants comme de l'airain poli. Des mains humaines apparaissaient sous leurs ailes, leur face à tous les quatre était tournée vers les quatre directions. Leurs ailes étaient jointes l'une à l'autre. Ils ne se tournaient pas en marchant; ils allaient chacun devant soi. Quant à leur aspect, ils avaient une face d'homme et tous les quatre avaient une face de lion à droite, et tous les quatre avaient une face de taureau à gauche, et tous les quatre avaient une face d'aigle. » Selon Jérôme de Stridon, les Quatre Vivants cités par Ézéchiel et l'Apocalypse de saint Jean représentent les 4 évangélistes. Jérôme associe l’homme à Matthieu car son évangile débute par la vie de Jésus, le lion à Marc car il place la prédication de Jean Baptiste dans le désert en tête de son évangile, le taureau à Luc car il illustre le sacrifice de Zacharie et l’aigle à Jean en raison de son élévation spirituelle. Le Lion symbolise l'élément Feu ; le Taureau symbolise l'élément Terre ; l'Aigle symbolise l'élément Air et l'Homme symbolise l'élément Eau. Pour les astrologues, il s'agit des 4 signes fixes du zodiaque : le lion, le taureau, le scorpion (aigle) et le verseau (homme). Le tétramorphe correspond aussi à toutes les énergies se manifestant par le nombre quatre, nombre de l'incarnation de l'Esprit dans la matière. Entourant le Christ en gloire, les 4 symboles illustrent les 4 horizons du monde, sa mission et sa royauté terrestre que rappellent ses bras étendus sur la croix. "Leurs ailes étaient déployées vers le haut ; chacun avait deux ailes se touchant et deux ailes lui couvrant le corps, et ils allaient chacun devant soi. Ils allaient là où l'esprit les poussait. Ils ne se tournaient pas en marchant." "Et près des animaux, il y avait une roue à terre, à côté de chacun d'eux. Ces roues semblaient avoir l'éclat de la chrysolithe. Toutes les quatre avaient même aspect et paraissaient constituées comme si elles étaient au milieu l'une de l'autre. Elles avançaient dans quatre directions et ne se tournaient pas en marchant. Leur circonférence paraissait de grande taille, et pleine d'yeux tout autour. Et lorsque les animaux avançaient, les roues avançaient près d'eux et lorsque les animaux s'élevaient de terre, les roues s'élevaient. Là où l'esprit les poussait, les roues allaient et elles s'élevaient également car l'esprit de l'animal était dans les roues... Et ce qui était sur les têtes de l'animal ressemblait à une voûte éclatante comme le cristal tendue au-dessus de leurs têtes." Et au-dessus de ce char divin porté par les chérubins, assis sur son trône de saphir, Dieu lui-même : « Et au-dessus de la voûte qui était sur leur tête, il y avait quelque chose comme une pierre de saphir en forme de trône et sur cette forme de trône, dessus tout en haut, un être ayant apparence humaine. Et je vis qu'il avait l'éclat du vermeil et près de lui il y avait quelque chose comme du feu, tout autour. Et depuis ce qui paraissait être ses reins et au-dessous. Je vis quelque chose comme du feu et une lueur tout autour, semblable à l'arc qui apparaît dans les nuages, les jours de pluie. C'était quelque chose ayant l'aspect de la gloire de Yahvé... » Ces anges ont donc une nature hybride, mi-hommes mi-animaux, dont les exégètes de la Bible ont pu déterminer avec précision l'origine. Ces chérubins à 4 ailes (différents, donc, des séraphins qui en ont 6) ne sont autres que les kâribu assyriens, êtres à tête humaine, à corps de lion, à pattes de taureau et à ailes d'aigle, dont les statues figuraient à l'entrée des palais de Babylone. Ils avaient pour fonction dans la mythologie traditionnelle des pays akkadiens, de garder le seuil des palais royaux et ils conservèrent cette fonction dans la mythologie biblique puisqu'on les retrouve gardant et portant le trône de Yahvé. Dans les représentations picturales, les chérubins sont peints en bleu pour symboliser le ciel mais leur couleur est le gris. Ils sont représentés en bleu et or, jouant parfois d'un instrument de musique. Pour les kabbalistes, ils sont couleur soleil, composés d'éther et de feu. Leur pierre est la topaze, chargée de puissance occulte et symbole de justice. Voir Lithothérapie. Les Chérubins (que la Kabbale nomme Ofanim = Roues qui tournent) sont 1 : - Haziel (Dieu de miséricorde) : amour universel, pardon, réconciliation ; il donne la confiance qui permet d'avoir le soutient et la faveur des puissants ; il transforme le mal en bien et prodigue un esprit altruiste et désintéressé. - Aladiah (Dieu propice) : ange de la faute repentie, grâce divine, clarté d’esprit (inspiration) - Lauvuel ou Laviah ou Lauviah (Dieu loué et exalté) : sagesse, victoire ; ange de la foudre, il est aussi celui de la victoire, de la renommée et de la célébrité ; il est la source d'inspiration des écrivains, des philosophes et des poètes ; il aide à surmonter les épreuves et à lutter contre l'angoisse et la nervosité. - Hahaiah (Dieu refuge) : refuge, protection contre l’adversité, providence, paix ; ange du refuge et de la méditation, il favorise la révélation des mystères à travers les songes, accroît la médiumnité, donne une attitude positive et génère la paix. - Yezalel (Dieu glorifié sur toutes choses) : fidélité (réalisation de son dessein) ; il accorde l'amitié, la réconciliation, la fidélité conjugale, l'ordre et l'harmonie ; il donne une mémoire prodigieuse. - Mebahel (Dieu conservateur) ou Mebaël. Engagement, justice (droiture, compréhension) ; il domine sur la justice, la vérité et la liberté ; il délivre les opprimés et les prisonniers ; il protège l'innocence et fait connaître la vérité ; il fait fructifier la richesse intérieure. - Hariel (Dieu créateur) : purification, libération, inspiration dans le travail ; source d'inspiration pour les scientifiques et les artistes, il influe sur les inventions utiles et les nouvelles méthodes ; il libère des dépendances et donne la pureté. - Hekamiah (Dieu qui érige l'univers) : loyauté ; il favorise la loyauté aux principes divins ; ange des chefs, des leaders et des présidents, il permet d'obtenir des responsabilités et de coordonner pacifiquement des organisations politiques ou sociales ; il aide à chasser la dépression. Régent ou recteur : Raziel (Secret de Dieu) : il est l'Ange du Secret de Dieu et de sa Création. Il est l'Ange de la Sagesse divine. Il aurait transmis la science sacrée de la Kabbale à Adam. Il est représenté en homme rayonnant une lumière éclatante, les cheveux blancs, les yeux flamboyants, les pieds brillant comme l'airain ; vêtu d'une robe blanche avec une ceinture d'or, il tient dans sa main droite sept étoiles à six branches et un glaive à deux tranchants jaillit de ses lèvres 2. LES TRONES Les Trônes (au nombre de 24) portent à Dieu ceux avec lesquels Il veut communiquer. Ils exécutent les décrets de sa justice et annoncent sa miséricorde. On les retrouve généralement représentés avec une robe et un bâton de commandement. Leur couleur est l'indigo. Leur pierre est le jaspe rouge et vert, dissolvant universel des venins psychiques et spirituels (voir Lithothérapie). Les Trônes (que la Kabbale nomme Aralim = Vaillants) sont 1 : - Lauviah ou Léouiah (Dieu admirable) : intelligence, savoir, exaltation, prémonition, rêves révélateurs ; il favorise la faculté de compréhension intuitive et la télépathie ; il domine sur les hautes sciences et les découvertes merveilleuses ; il inspire à la musique, la poésie, la littérature et la philosophie. - Caliel (Dieu prompt à exaucer) : vérité (justice) ; il fait connaître la vérité dans les procédures ; il fait triompher l'innocence et confond les coupables et les faux témoins ; il rend juste et intègre et permet de se distinguer dans les fonctions de magistrat, avocat ou notaire. - Leuviah (Dieu exauce les pécheurs) : lâcher-prise (acceptation, providence) ; il donne une capacité de mémorisation prodigieuse ; il permet de supporter l'adversité avec patience et acceptation ; il rend aimable, modeste et disponible à aider autrui. - Pahaliah (Dieu rédempteur) : vocation, compréhension du grand dessein, délivrance ; il permet de recevoir la connaissance du bien et du mal et accorde une vie spirituelle harmonieuse ; maîtrisant la religion, la théologie, et la morale, il est l'ange des grands initiés ; il aide également à transcender la sexualité pour développer l'énergie vitale. - Nelchael ou Nelkhael ou Nalakhel (Dieu seul et unique) : force intérieure ; ange des enseignants et pédagogues, il facilite l'apprentissage ; il domine la poésie et la littérature et donne la passion pour l'étude des mathématiques ou de la géographie ; il inspire les savants et les philosophes. - Yeiayel (la droite de Dieu) : renommée, bonne fortune ; il domine la diplomatie et le commerce ; il influe sur les voyages et les découvertes ; il permet de se distinguer par des activités politiques, artistiques ou scientifiques. - Melahel (Dieu délivre des maux) ou Melaël ou Mehaël : guérison, ressourcement ; incitant au respect de la nature, il domine la nourriture et les cultures saines, ainsi que toutes les productions de la terre principalement les plantes nécessaires à la guérison des maladies ; il aide à maîtriser ses émotions et à s'adapter à toute situation. - Haheuiah ou H'ahouiah (Dieu bon par lui-même) : protection providentielle, Chemin de la Vérité, Source de Vie et de Santé ; il permet d'obtenir la grâce et la miséricorde de Dieu ; il protège les exilés et les immigrés ; il préserve des animaux nuisibles, des voleurs et des assassins ; il aide à devenir honnête, incorruptible, sincère en paroles et en actions. Régent ou recteur : Zaphkiel : l'Intelligence. Il est représenté en homme semblable à de l'airain brillant, vêtu d'une robe de lin blanc et tenant une écritoire à la main 2. LES DOMINATIONS OU SEIGNEURIES Les Dominations ou Seigneuries sont les anges investis de l'autorité suprême de leur Maître pour œuvrer à l'édification du règne de Dieu sur terre. Ils sont invoqués pour la conversion des hérétiques, des pécheurs et des infidèles, et soutiennent les missionnaires. Ils sont responsables des éléments naturels et des corps célestes et représentent la pure élévation spirituelle détachée de toute compromission terrestre. Ils sont représentés portant une couronne et un sceptre. Leur couleur est le bleu. Leur pierre est la chrysolithe d’un vert jaunâtre, pierre précieuse qu'Albert le Grand regardait comme un préservatif contre la folie. Elle a encore la vertu de mettre le repentir dans le cœur de l'homme qui a fait des fautes (voir Lithothérapie). Les Dominations ou les Étincelants (que la Kabbale nomme Hashmalim = Foudres) sont 1 : - Nith-Haiah ou Nethaiah (Dieu donne la sagesse) : sagesse et compréhension de l’occulte ; il sert à obtenir la sagesse et à découvrir la vérité des mystères cachés ; il domine les sciences occultes, donne des révélations en songe et aide ceux qui pratiquent la magie blanche. - Haaiah (Dieu caché) : discrétion, efficacité dans les négociations ; il donne le sens de l'organisation et de la famille ; il aide les politiques, les diplomates et les ambassadeurs, donne la capacité de s'adapter à toute situation et favorise la cohabitation pacifique. - Yerathel (Dieu punit les méchants) : bon droit, propagation de la Lumière ; il dissipe la confusion et protège des attaques injustes ; il permet à celui qui utilise son influence d'aimer la paix, la justice, les sciences et les arts, et de se distinguer en littérature. - Seheiah (Dieu guérit les malades) : santé, longévité, prévoyance ; il sert contre les infirmités et la foudre, les ruines de bâtiments, les chutes, les incendies et les maladies ; il domine sur la santé et donne une longévité heureuse ; il permet à celui qui utilise son influence d'avoir beaucoup de prudence et la capacité de prévoir les événements. - Reiyel (Dieu prompt à secourir) : détachement (libération) ; il est le remède contre les esprits impies ; il favorise les sentiments religieux, la philosophie et la méditation et inspire les orateurs. Il permet à celui qui utilise son influence de se distinguer par son enthousiasme à propager la vérité et à faire des efforts pour vivre dans le détachement matériel. - Omael (Dieu Patient) : multiplication ; il est l'ange de la fécondité, de la production et de l'expansion ; il domine le règne animal et végétal en réglant la multiplication des espèces et des races ; il favorise la plantation et les récoltes ; il permet à celui qui utilise son influence de pouvoir exceller dans le corps médical. - Lecabel (Dieu inspire) : précision ; ange de la précision, il permet à celui qui utilise son influence de pouvoir se distinguer dans les mathématiques, la géométrie, a mécanique et l'horlogerie ; il domine aussi la végétation et l'agriculture. - Vasariah (Dieu juste) : clémence, respect, appui, aide divine, grâce ; il permet de se libérer du sentiment de culpabilité ; il donne à celui qui utilise son influence une mentalité aimable, généreuse et modeste. Régent ou recteur : Zadkiel (Justice de Dieu) : la Grâce. Il empêcha Abraham d'offrir son jeune fils en sacrifice à Dieu. Il est représenté avec quatre ailes blanches, vêtu d'une robe pourpre, tenant une couronne dans une main et un sceptre dans l'autre. 2 LES PUISSANCES OU PUISSANCES-AUTORITES Les Puissances (ou Puissances-Autorités) veillent à ce que les esprits mauvais ne nous trompent pas sous apparence de bien. Ils dominent les anges déchus et sont capables de retourner les plans du diable contre lui. C'est à ce titre qu'ils président à la politique mondiale et au destin des nations, en faisant exécuter leurs ordres par les chœurs inférieurs. Ils combattent les démons. Ils sont, comme les dominations, représentées avec une couronne et un sceptre. Leur couleur est l'or. Leur pierre est l'onyx blanc et noir, lumières et ténèbres, symbole du Bien et du Mal (voir Lithothérapie). Les Puissances (que la Kabbale nomme Serafim = Les brûlants, Êtres de feu, Êtres de lumière) sont 1 : - Yehuyah ou Yehuiah (Dieu connaît toutes choses) : subordination, protection supérieure contre tout plan hostile, justice ; il sert à démasquer les traîtres et à détruire leurs machinations ; il permet de connaître sa place dans l'ordre cosmique en ayant la notion de la véritable hiérarchie ; il aide celui qui utilise son influence à remplir ses devoirs, à pouvoir supporter des hautes tensions et à recevoir de hautes initiations. - Lehahiah (Dieu clément) : obéissance, apaisement ; il donne le sens de l'ordre et la discipline. Il permet à celui qui utilise son influence d'obtenir la confiance et les faveurs de son souverain grâce à son dévouement, sa fidélité et son obéissance. - Khavaquiah ou Chavakhiah ou Kevaqiah (Dieu donne la joie) : réconciliation, harmonie (paix dans les familles) ; il domine sur les relations familiales, les héritages, les partages des biens, les donations, et sur tous les rapports humains et sociaux ; il permet à celui qui utilise son influence de faire émerger la sagesse ancestrale et d'être un bon médiateur et réconciliateur. - Menadel ou Manadel (Dieu adorable) : travail, libération, force pour perdre les mauvaises habitudes ; il procure la volonté pour trouver son emploi et pour travailler ; il procure des moyens de subsistance en développant en nous la serviabilité et l'altruisme ; il délivre de l'emprisonnement et facilite l'adaptation par la compréhension du travail. - Aniel (Dieu des vertus) : détachement, volonté, caractère équilibré, maîtrise, notoriété ou célébrité dans le travail ; il sert à la libération des dépendances et aide à ne pas succomber aux tentations ; en nous libérant des forces négatives, il nous aide à maîtriser nos émotions et nos impulsions ; il permet à celui qui utilise son influence d'être porteur de nouvelles sciences et de nouvelles conceptions universelles. - Haamiah (Dieu espérance de tous les enfants de la terre) : rituels, protection pour la recherche et la diffusion de la vérité ; ange de l'initiation, il sert à acquérir le sens des rituels et des préparations ; il favorise ceux qui recherche la paix et l'harmonie ; il permet à celui qui utilise son influence d'avoir du savoir-vivre, de la politesse et d'être un adorateur du divin. - Rehael ou Rihael (Dieu reçoit les pécheurs) : réceptivité, guérison, respect et bonne entente ; ange de la guérison, il sert à la guérison des maladies mentales et pour obtenir la grâce divine ; il domine sur la santé et la régénération ; il favorise l'amour paternel, l'obéissance et la soumission filiale ; il permet à celui qui utilise son influence d'être réceptif et respectueux de la hiérarchie. - Yeiazel ou Ieiazel ou Iyazel (Dieu réjouit) : consolation, aide ; ange de l'inspiration, il domine sur les arts comme la musique, la peinture et la littérature en particulier ; il permet à celui qui utilise son influence d'avoir du succès avec les éditeurs, les imprimeurs, les libraires et les lecteurs ; il sert à délivrer des prisons intérieures et à recevoir des consolations après les efforts. Régent ou recteur : Camael : la Rigueur. Représenté avec quatre ailes blanches, vêtu d'une robe orange et portant une épée à plat sur ses deux mains devant une flamme jaillissante 2. LES VERTUS OU PUISSANCES-VERTUS Les Vertus (ou Puissances-Vertus) veillent au bon fonctionnement de l'univers et de ses forces. On les considère comme les anges des miracles car leurs interventions sont exceptionnelles. Ils sont invoqués pour obtenir le courage et la force, les conversions et la persévérance pour les pécheurs repentants. Ils représentent la synthèse des 4 éléments. Ils sont souvent représentés portants des fleurs. Leur couleur est le rouge. Leur pierre est le saphir (bleu), symbole de sagesse et puissant talisman contre le mauvais œil (le Trône de Yahvé est fait de pierres de saphir). Voir Lithothérapie. Les Vertus ou les Rois (que la Kabbale nomme Malakim = les Messagers ou les Rois) sont 1 : - Hahahel (Dieu en trois personnes) : mission, foi, vocations religieuses ; ange de l'amour de Dieu, il domine sur la religion universelle ; il sert contre les ennemis de la foi et de la spiritualité ; il protège les missionnaires et tous les disciples du saint nom divin qui révèlent le Dieu universel ; il permet à celui qui utilise son influence d'avoir une vocation en rapport avec la spiritualité et de pouvoir agir dans l'invisible de manière impersonnelle et détachée. - Mikhael ou Mikael ou Miyakel (Semblable à Dieu) : ordre politique, discernement, flair pour réussir ; ange des voyages, il aide à voyager en sécurité ; il influe sur les présidents, les ambassadeurs et les consuls ; il permet de découvrir les secrets, les mystères et de démasquer les traîtres ; il permet à celui qui utilise son influence d'avoir de la facilité en affaires politiques et du succès dans les relations extérieures. - Veualiah ou Veuliah ou Vevaliah (Roi dominateur) : prospérité ; il sert pour vaincre les ennemis intérieurs et extérieurs ; il procure l'abondance et la joie ; il permet à celui qui utilise son influence d'être doué dans les affaires militaires ou civiles et de se montrer puissant et généreux. - Yelaiah ou Yelahiah (Dieu éternel) : guerrier de Lumière ; il sert pour obtenir la victoire ; il est le protecteur universel, l'applicateur de la justice divine ; il permet à celui qui utilise son influence de réussir dans ses entreprises, de se distinguer par son talent militaire et d'agir avec facilité au service des causes justes. - Sealiah ou Sehaliah ou Saliah (Moteur de toutes choses) : motivation, succès des humbles ; il sert à confondre les orgueilleux et les vaniteux ; il redonne l'espoir aux humiliés et aux déchus ; il domine les quatre éléments ; il est porteur de santé et stimule la force vitale ; il permet à celui qui utilise son influence d'avoir de l'ardeur et de l'enthousiasme. - Ariel (Dieu révélateur) : médiumnité, réalisation ; il développe la médiumnité, favorise les rêves et songes révélateurs et fait découvrir les trésors cachés ; il sert pour obtenir de la gratitude ; il permet à celui qui utilise son influence d'avoir des idées subtiles et beaucoup de circonspection. - Asaliah ou Essaliah (Dieu juste indique la vérité) : contemplation, connaissance de la vérité ; il sert pour la contemplation intérieure et la glorification de Dieu ; il domine sur la vérité et procure un grand équilibre ; il permet à celui qui utilise son influence d'avoir des visions élevées et des expériences mystiques en montrant beaucoup d'intérêt pour l'ésotérisme. - Mihael ou Miahel (Dieu père secourable) : fécondité, harmonie et paix dans les couples ; il sert pour conserver l'harmonie et la paix conjugale ; il domine sur les associations et les partenariats, sur l'amitié et la fidélité ; il donne le don de clairvoyance et améliore la perception ; celui qui utilise son influence pourra facilement engendrer une grande âme. Régent ou recteur : Michaël ; la Beauté. Représenté avec quatre ailes blanches, vêtu d'une longue robe de couleur blanc doré, maîtrisant le dragon sous ses pieds et tenant un étendard blanc à croix rouge et une épée devant une flamme jaillissante 2. LES PRINCIPAUTES OU ARCHONTES Les Principautés ou Archontes sont les anges gardiens des nations, des cités, des diocèses et des paroisses. Leur couleur est le violet. Leur pierre est le béryl ; quand il est d'une grande pureté, ce dernier est incolore, mais il peut prendre plusieurs teintes (rouge, vert, jaune) sous l'effet du chrome ou d'autres métaux (voir Lithothérapie). Les Principautés (que la Kabbale nomme Elohim-Malkhi = les Messagers) sont 1 : - Vehuel ou Vahouel (Dieu grand et élevé) : élévation, compassion ; il sert pour s'exalter vers le divin, à s'élever vers la grandeur et la sagesse ; il domine sur les grands personnages qui s'élèvent par leur dévouement pour les autres ; celui qui utilise son influence aura une mentalité sensible et généreuse et aspirera à l'élévation et la vertu. - Daniel (Le signe des miséricordes) : éloquence, harmonie et beauté ; il sert pour se détacher de la matière afin de percevoir la vérité dans son essence ; il domine sur l'éloquence, la beauté et l'harmonie ; celui qui utilise son influence saura parler avec tact et atténuer sa sévérité. - Hahasiah (Dieu caché) : médecine universelle, sagesse, connaissance ; il sert à la compréhension de la dynamique de l'Univers et pour découvrir les mystères de la sagesse ; il révèle les plus grands secrets de la nature, notamment la pierre philosophale et les remèdes universels ; celui qui utilise son influence pourra devenir un expert en ésotérisme, un grand guérisseur ou un véritable mage. - Imamiah ou Amamiah (Dieu élevé au-dessus de toutes choses) : reconnaissance des erreurs, libération, identification des ennemis ; il sert à faire la paix avec ses ennemis et se libérer des prisons intérieures ; il domine sur le Karma et la manière de réparer des erreurs par l'exécution de tâches difficiles ; celui qui utilise son influence aura une grande vigueur, beaucoup de patience et de courage. - Nanael ou Ninael (Dieu abaisse les orgueilleux) : communication, connaissance, inspiration ; support pour la vie spirituelle et l'enseignement, il favorise la connaissance dans les sciences abstraites et la contemplation des hautes sphères ; celui qui utilise son influence aimera la solitude et les états méditatifs et aura une communication facile avec le divin. - Nithael ou Niyathel (Roi des cieux) : éternelle jeunesse, stabilité, prestige ; il sert pour obtenir l'éternelle jeunesse ; il domine sur les talents artistiques et esthétiques et donne une stabilité et une grande capacité d'accueil ; il appuie les requêtes faites aux puissants ; il permet à celui qui utilise son influence d'obtenir la célébrité, le prestige et la vertu. - Mebahiah ou Mevahiah (Dieu éternel) : lucidité, morale ; il sert à avoir des idées claires et à réfréner les désirs ; il domine sur la morale et procure un comportement exemplaire ; il permet à celui qui utilisera son influence d'avoir du discernement, de la bonté et plein de bienveillance. - Poyel ou Peviel (Dieu soutient l'univers) : fortune, providence, renommée, estime de tous ; il sert pour obtenir la richesse et les cadeaux de la providence ; il domine sur la fortune, l'espoir et l'optimisme ; il permet à celui qui utilise son influence de gagner l'estime de tous par sa simplicité et son humeur joviale. Régent ou recteur : Haniel : la Victoire. Représenté avec deux ailes blanches, vêtu d'une robe rose et portant des roses blanches dans un pli de sa robe 2. Il est aussi représenté portant une couronne d'épines et un roseau. LES ARCHANGES Les Archanges, dont le nom vient de la racine grecque arkhé qui signifie commandement, ont pour mission de veiller chacun sur un secteur de l'univers et d'assurer sa bonne marche. Ce sont les protecteurs du ciel et de la terre. Ils éclairent les individus quant à ce qui regarde le domaine commun (foi, morale, culte divin). Ils exercent également les fonctions de second ange gardien auprès des personnes qui ont des responsabilités religieuses, des prêtres jusqu'au Souverain Pontife. Ils sont presque toujours représentés en militaire, portant une arme (lance ou épée) et un bouclier. Ils portent aussi une balance (pour peser les âmes) ou des fleurs blanches (généralement des lys) ou bien encore un instrument de musique (trompette). Leur couleur est le vert. Leur pierre est le rubis, symbole de l'ardeur guerrière, du pouvoir et de la victoire (voir Lithothérapie). Les apocryphes ont multiplié les listes des archanges, leurs noms et leurs interventions. - LES 7 ARCHANGES - Le Livre d'Hénoch (qui remonterait au IIe s. av. J.-C.) décrit en détail les 7 archanges qui veillent à la bonne marche de notre monde : "Voici les noms des saints anges qui veillent dans le ciel : Uriel (Ouriel), ange du monde et du Tartare, Raphaël, ange des âmes des hommes, Raguël (Ami de Dieu) qui tire vengeance du monde des luminaires (c'est lui qui emporta Hénoch dans les Cieux, ndlr), Michel préposé aux meilleurs des hommes et à la garde du peuple, Saragiel préposé aux esprits des enfants des hommes, Gabriel préposé au paradis, aux Chérubins (leur transmet-il les ordres divins ?, ndlr) et aux dragons, Remeiel préposé aux ressuscités [...] J'ai regardé et aux quatre côtés du Seigneur des Esprits, j'ai vu quatre personnages différents de ceux qui ne dorment pas [...] J'ai demandé à l'ange de la paix qui m'accompagnait : « Qui sont ces quatre personnages que j'ai vus ? » Il m'a répondu : « Le premier est Michel, l'ange miséricordieux et lent à la colère ; le second est Raphaël, préposé à toutes les maladies et à toutes les plaies des humains ; le troisième est Gabriel, préposé à toute puissance ; le quatrième est préposé à la repentance riche d'espérance pour ceux qui hériteront la vie éternelle, il se nomme Phanouël. » (Hénoch, 40) Les archontiques, hérétiques apparus vers 197, attribuent la création du monde aux archanges. Grégoire Ier, pape de 590 à 604, nomme les 7 archanges : Anaël, Gabriel, Michaël, Oriphiel, Raphaël, Samaël et Zachariel 29. Isidore de Séville (+ 636) fait allusion à une grande quantité d'anges ; d'après lui, Uriel (Ouriel) est porteur du feu divin. Dans un talisman du VIIIe ou IXe siècle attribué à Auriolus, un serviteur de Dieu du nord-ouest de l'Espagne, une prière est adressée aux sept archanges : "Michael, Gabriel, Cecitiel, Oriel, Raphaël, Ananiel et Marmoniel" 26. Dans les calendriers germaniques du VIIIe siècle au XIIIe siècle, on trouve huit noms d'archanges : Mickaël, Gabriel, Raphaël, Uriel (Ouriel), Matthiel, Zapkiel, Béliel et Ramiel. Bède le Vénérable (+ 735) cite les archanges Uriel (Ouriel), Ramiel et Pamiel. Le Concile de Rome du 23 octobre 745, sous la présidence du pape Zacharie, interdit l'invocation des noms angéliques et limite la vénération aux 3 anges des Ecritures : Michel, Gabriel et Raphaël, considérant les autres comme d'essence démoniaque : une prière écrite par le Franc Aldebert qui invoque Uriel (Ouriel), Raquel, Michel, Adam, Tubuas, Sabaoth et Simihel, est condamnée comme démoniaque. En 789, le Concile d'Aix-la-Chapelle confirme la décision du Concile de Rome en interdisant de fabriquer des noms d'anges en dehors de Michel, Gabriel et Raphaël. En novembre 1215, le 4ème concile du Latran pose en dogme l'existence des Anges. En 1516, on découvre dans l'église Saint-Ange de Palerme une fresque représentant 7 archanges avec leurs noms et attributs : - Michel victorius (vainqueur) - Gabriel nuncius (annonciateur) - Raphaël medicus (médecin) - Uriel (Ouriel) fortis socius (puissant protecteur) - Jehudiel remunerator (celui qui récompense) - Barachiel adjutor (celui qui aide) - Sealtiel (ou Zeadkiel) orator (porte-parole). Un retable de l'église Sainte-Marie-des-Anges représente ces mêmes archanges. En 2018, une équipe italienne, en charge de la rénovation du bâtiment, découvre un septième ange au sein des mosaïques byzantines de la fresque murale de la basilique de la Nativité à Bethléem. Les Jésuites font beaucoup pour la diffusion de la dévotion aux 7 archanges. Le R.P. Paul de Barry, dans un livre publié à Lyon en 1644, affirme : « le quatrième, Uriel (Ouriel), illumine et instruit les hommes par ses inspirations ; le cinquième les incite à la prière ; le sixième les invite à la louange de Dieu ; le septième nous procure les bénédictions du Ciel et nous exhorte au remerciement. » Les 7 archanges ont été également énumérés comme suit : - Michel, Gabriel, Raphaël, Anaël, Samaël, Cassiel et Sachiel (archange de l’eau, de la richesse, du succès, de l’abondance et de la prospérité) 24. - Michel, Gabriel, Raphaël, Ariel (Hariel dont le nom signifie la « Lionne de Dieu », archange de l’abondance, du bonheur et de la nature), Rachoel, Parachoel et Oriel (Ouriel) 22. - Michel, Gabriel, Raphaël, Uriel (Ouriel), Chamuel (protection, réconfort, amour, paix et compassion), Jophiel (le gardien de l'Eden) et Raguel 25. Un jour de la semaine est attribué à chaque archange : Michel (dimanche), Gabriel (lundi), Raphaël (mardi), Uriel ou Ouriel (mercredi), Selaphiel (jeudi), Raguel (vendredi) et Barachiel (samedi) 26. Une couleur leur est aussi attribuée : Michel (bleu) Gabriel (blanc) Raphael (vert) Uriel ou Ouriel (or et rubis) Les Eglises d’Orient fêtent, le 8 novembre, le synaxe de l’archistratège Michel et des autres puissances incorporelles : Gabriel, Raphaël, Uriel ou Ouriel (ange des liturgies et des textes sacrés), Jégudiel (ou Jéhudiel), Salathiel (Salaphiel ou Sealtiel), Burachiel (ou Barachiel) et Jérémiel (visions divines et prophétiques). La Kabbale, qui se caractérise par une recherche de correspondances entre toutes les parties de l'univers et toutes les traditions humaines, a établi une corrélation entre les sphères (planètes), les points de l'espace, les 7 anges, leurs fonctions et leurs facultés :
Selon une tradition juive rapportée par le midrash Beréshit Rabbah (Sur Genèse XVIII, 1), l’attribution de noms personnels aux anges aurait été importée de Babylonie. Il est certain que le chiffre 7, si cher aux apocalypses juives, est babylonien : il vient du culte des 7 planètes dans lesquelles on voyait des divinités contrôlant la vie des hommes et des nations. L’identification des étoiles et des corps célestes aux êtres angéliques et le culte qu’on leur rend s’enracinent en des systèmes aussi bien babyloniens que perses. La tradition hébraïque attribue à 4 archanges un point cardinal : à Uriel (Ouriel) le Nord, à Raphaël l’Est, à Michel le Sud et à Gabriel l’Ouest. Ces 4 archanges correspondent aussi aux saisons : Raphaël : printemps ; Uriel (Ouriel) : été ; Michel : automne ; Gabriel : hiver. 29 Michaël est le Père de l'élément Feu ; Gabriel est le Père de l'eau ; Raphaël, le Père de l'air ; Ouriel (Uriel), le Père de l'élément Terre 32 33. Dans le symbolisme chrétien, Uriel (Ouriel), Raphaël, Michel et Gabriel ont pour attributs respectifs un livre, un bâton de pèlerin, une épée, et un lis, symbolisant la sagesse, la protection, la justice et la miséricorde divines. Michel est le vainqueur des dragons, Gabriel le messager et l’initiateur, Raphaël le guide des soignants et des voyageurs. Ces trois grands archanges sont fêtés ensemble le 29 septembre. "L’admiration que leur fidélité nous inspire rejaillit jusqu’à Toi. La splendeur de ces créatures spirituelles nous laisse entrevoir comme Tu es grand et combien Tu surpasses tous les êtres." (Préface des saints anges) - MICHEL - Lorsque Lucifer se rebelle contre Dieu, un archange s’écrie : Mîkhâ'êl ? (= Qui est semblable à Dieu ?) ; Michel terrasse alors le dragon (symbole de Lucifer qui voulait prendre la place de Dieu) et l'expulse du Paradis. Michel est le chef des armées du ciel, prince des anges, le grand prince qui se tient auprès des enfants de ton peuple. (Daniel 10,13-21 ; 12,1) L'Enoch éthiopien (20,5) le met devant le trône de Dieu ; 70 bergers ou anges sont envoyés, après l’Exil, auprès du berger d’Israël (89,59 ; 90,14) et Michel est le gardien d’Israël. Il est le chef des armées célestes (Assomption de Moïse, X 2). La littérature de Qumrân (Règle de la guerre 17,6-7) loue la suprématie de Michel dans la lumière éternelle, pour faire resplendir, dans la joie d’Alliance d’Israël, la paix et la bénédiction pour le parti de Dieu. Il semble bien qu’il soit le Prince des lumières opposé à l’Ange des ténèbres dans le fameux passage sur les Deux Esprits (Règle de la communauté 3,20-21). Michel est l’un des aspects du Verbe lumineux agissant sur les forces obscures de la matière personnifiées par le dragon ; il fut chargé de précipiter Lucifer hors du ciel. L’Apocalypse (12,7-9) le montre rassemblant les cohortes angéliques lors de l'affrontement final avec Satan : « Et il y eut un combat dans le ciel Michel et ses anges combattaient contre le dragon ; et le dragon et ses anges combattaient ; mais ils ne purent vaincre, et leur place même ne se trouva plus dans le ciel. Et il fût précipité, le grand dragon, le serpent ancien, celui qui est appelé le diable et Satan, le séducteur de toute la terre, il fût précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. » Psychopompe, il conduit les morts et pèse leurs âmes (comme Osiris chez les Egyptiens et comme l’ange Rashnu placé près de Mithra chez les Perses). Certains ont pensé que Thomas d'Aquin, le Docteur angélique, s'est trompé en soutenant que Michel est un archange alors qu’il est honoré du titre de Chef de la milice céleste et fait face à Lucifer (Thomas observe que l'Ecriture sainte n'attribue jamais au démon les noms de certains ordres, tels que les noms de Séraphin et de Trône, tandis qu'elle lui donne les noms de Chérubin, Puissance, Principauté, etc.). L'opinion des théologiens est que, les anges des chœurs supérieurs étant de purs contemplatifs, la milice céleste a été recrutée dans les chœurs inférieurs, et que Michel est donc bien un archange. D'aucuns (les derniers en date étant les Témoins de Jéhovah) identifient Michel à Jésus, alors que la Bible ne le dit nulle part. Selon la Kabbale, Michaël est le régent (ou recteur) du groupe des Vertus. L’étoile à 6 branches, l’hexagramme, Magen David figurant sur les boucliers des soldats du roi David, est le Bouclier de Mikael des kabbalistes. Aux Ve et VIe siècles, le culte de Michel se développe en Occident : églises et chapelles, dressées généralement sur des hauteurs, sont dédiées au Défenseur de l’Occident. La légende raconte plusieurs apparitions de l’archange Michel : - sur le Mont Gargano (Mont Gargan, du nom du géant gaulois, fils du dieu solaire Belenos) dans la Pouille, en 492, près de la ville de Sipontum (aujourd’hui San Angelo). Selon la légende, des bouviers, cherchant un taureau qu’ils avaient perdu, le trouvèrent les cornes embarrassées dans une caverne. Pour faire sortir l’animal de sa retraite, on lança vers lui une flèche, mais la flèche se retourna à mi-chemin contre celui qui l’avait tirée. Ce fait extraordinaire remplit d’une telle crainte les bouviers, qu’ils n’osèrent plus s’approcher de la caverne. L’évêque de Siponte ordonna 3 jours de jeûne et de prières publiques. Trois jours après, Michel apparut à l’évêque, déclarant que, par cet événement, il avait voulu indiquer que cet endroit était sous sa protection, et que Dieu voulait qu’on y bâtît un oratoire consacré sous son nom et en l’honneur de tous les anges. Michel aurait défendu en personne la ville de Sipontum contre une attaque des habitants de Naples, alors païens. Trente ans plus tard, le pape Boniface II consacra l’église dédiée à saint Michel sur le mont Gargano, église qui est devenue le rendez-vous de nombreux pèlerinages, et où se sont opérés de grands miracles. - A Rome, le pape Grégoire le Grand (590-604) qui vient d'établir les grandes litanies à cause de la peste qui sévit alors, voit, sur le château jadis consacré à la mémoire d'Adrien, l'ange de Dieu qui essuie un glaive ensanglanté et le remet dans son fourreau. Grégoire comprend que ses prières sont exaucées et il fonde en cet endroit une église en l'honneur de l'archange Michel : le château Saint-Ange. "Chaque fois qu'il est besoin d'un déploiement de force extraordinaire, c'est Michel qui est envoyé : son action et son nom font comprendre que nul ne peut faire ce qu'il appartient à Dieu seul de faire. L'antique ennemi, qui a désiré par orgueil être semblable à Dieu, disait : J'escaladerai les cieux, par-dessus les étoiles du ciel j'érigerai mon trône, je ressemblerai au Très-Haut. Or, l'Apocalypse nous dit qu'à la fin du monde, lorsqu'il sera laissé à sa propre force, avant d'être éliminé par le supplice final, il devra combattre contre l'archange Michel." (Grégoire Ier, Homélie XXXIV) - Près de l’îlot voisin de Tombelaine, le rocher de Mont Tombe alors entouré par la forêt de Scissy abritait déjà des cultes à saint Étienne et à saint Symphorien (VIe siècle) lorsque l’archange Michel apparut 3 fois en songe à Aubert, évêque d’Avranches, et lui demanda d’y construire un oratoire identique à celui du Mont Gargano en Italie. Aubert fait arracher une pierre cultuelle païenne présente sur le Mont Tombe et construit à la place un sanctuaire circulaire formé de morceaux de roc grossièrement empilés dédié à l’Archange Saint-Michel et à Notre-Dame-sous-Terre (une Vierge noire) ; l'évêque fait la dédicace de l'église le 16 octobre 709. Selon Jean Markale (Le cycle du Graal, tome 2, p 93), on a retrouvé des vestiges du culte de Mithra (dieu de lumière et de sagesse dans la Perse antique) sur le Mont et on sait aussi qu'un dolmen se trouvait autrefois sur le site du Mont Saint Michel (http://www.visite-au-mont.com/tombelaine.htm). En 710, l'île montoise perd son appellation de Mont-Tombe pour prendre celui de Mont-Saint-Michel-au-péril-de-la-Mer 21. Tombelaine est un îlot granitique situé dans la baie du Mont Saint-Michel à quelques kilomètres au nord du mont Saint-Michel. Un mythe breton rapporte qu'une princesse nommée Hélène, fille du roi Hoël, fut enlevée par un géant, et fut inhumée sur ce rocher : le nom de l'îlot viendrait alors de Tombe Hélène. Une autre étymologie mythique associe Tombelaine au dieu gaulois Belenos, à savoir tumulus Belenis, le « tumulus de Belenos », dieu gaulois de la guerre, de la lumière et guide des morts, triple fonction reprise par l'archange Michel dans les croyances chrétiennes. Le récit légendaire veut qu'une caverne s'ouvrait alors dans le flanc du rocher. Ce « temple circulaire soutenu par des monolithes bruts était le Neimheidh ou sanctuaire des aïeux », que gardaient neuf prophètesses appelées « Sènes » dont les marins venaient consulter les oracles 37. Gargantua (du nom du géant gaulois, Gargan), popularisé par Rabelais, mais présent dans la tradition orale avant lui, aurait semé trois cailloux, pour traverser à pied sec la baie du Mont-Saint-Michel, trois rochers devenus Tombelaine, Mont Tombe et Mont Dol (où Saint Samson, + 565, aurait fait édifier une chapelle dédiée à saint Michel) 36. C'est du Mont Saint-Michel (Rocher de Mont Tombe) que, selon la légende, Gargantua s’embarqua vers la Grande-Bretagne pour y combattre aux côtés du roi Arthur). Les experts affirment que le lieu a été breton de « 867 à 1009 », avant de tomber dans l’escarcelle des Normands... Le fleuve Couesnon sépare la Bretagne de la Normandie. - Le 18 juillet 961, Godescalc, évêque du Puy-en-Velay en Haute-Loire, consacre la chapelle Saint-Michel bâtie sur le sommet du rocher d'Aiguilhe, un dyke volcanique de 88 mètres. Michel est le défenseur de l'Eglise, le patron des chevaliers et des corps de métiers liés aux armes et aux balances. Convertis au christianisme, les Normands le choisissent comme saint patron. Michel est l’un des patrons de la France et de ses armées : Louis XI crée en son honneur l'Ordre de Saint-Michel qui subsistera jusqu'à la Révolution. Après la deuxième guerre mondiale, les troupes aéroportées le choisissent comme saint patron, par analogie entre l'ange combattant et le parachutiste. "Si, d'un côté, les impies de notre temps ont osé mettre en honneur le prince des ténèbres, dont ils se sont faits les fils et les imitateurs, les fidèles se sont, de leur côté, attachés à relever la vénération et la confiance que l'Eglise Catholique a toujours placées en l'Archange saint Michel, le premier vainqueur de l'esprit maudit". (Pie IX - 1868) - GABRIEL - Celui qui apparaît le plus souvent, en vertu de sa mission, est Gabriel (Force de Dieu). Il est celui qui sort pour instruire (le peuple) dans l'intelligence (Daniel 9,23), celui qui se tient devant Dieu (Luc 1,19), le messager par excellence. Il annonce à Daniel la venue des temps messianiques (Daniel 8,19) et lui dévoile ses visions (notamment celle du bouc terrible) ; il annonce à Zacharie la naissance de Jean-Baptiste (Luc 1,19) et à Marie la naissance de Jésus (Luc 1,24). "On croit que Gabriel était l’archange à qui la Vierge avait été confiée depuis sa naissance et que seul il connut le dessein de Dieu à son égard". (Bernard de Clairvaux, Traité sur le Baptême, XXI) Gabriel est un linguiste accompli qui enseigne à Joseph les 70 langues parlées à Babel. Il commande au tonnerre et fait mûrir les fruits. En art, il est généralement représenté portant un lis, la fleur de Marie, lors de l'Annonciation, ou la trompette par laquelle il annoncera le second avènement. Gabriel est le patron des agents des télécommunications et de l'Arme des Transmissions. Selon la Kabbale, Gabriel est le régent (ou recteur) du groupe des Anges. Selon l'islam, c'est l’archange Djibril (Gabriel) qui transmit à Muhammad les paroles de Dieu. "Un Ange apparaît aux bergers des campagnes de Bethléhem, et les convoque à l'humble berceau du nouveau-né. Il est accompagné d'un nombre immense d'Esprits célestes qui font entendre les plus ravissants concerts, et chantent : Gloire à Dieu et Paix aux hommes! Quel est cet Ange supérieur qui parle seul aux bergers, et dont les autres Anges forment comme la cour ? De graves docteurs catholiques nous enseignent que cet Ange est Gabriel, qui continue son ministère de messager de la bonne nouvelle. Enfin, lorsque Jésus, dans le jardin de Gethsémani, à l'heure qui précède sa Passion, éprouve dans son humanité les terreurs du fatal calice, un Ange paraît auprès de lui, non seulement comme témoin de sa cruelle agonie, mais pour fortifier son courage. Quel est cet Ange que le saint Evangile ne nomme pas? De pieux et savants hommes voient encore en lui Gabriel..." 4 - RAPHAEL - L'affirmation de Raphaël (Dieu a guéri) sur ses fonctions est claire : « Je suis Raphaël, l'un des sept anges qui se tiennent toujours prêts à pénétrer auprès de la Gloire du Seigneur » (Tobie, 12,15). La vision de Zacharie complète le livre de Tobie en parlant de ces sept-là qui sont les yeux de Yahvé et qui vont par toute la terre. Raphaël est l'ange chargé par Dieu d'accompagner Tobie lorsqu'il part à la quête de sa cousine Sara. Il conduit le jeune Tobie au pays des Mèdes, lui ordonne de prendre le fiel et le foie d'un poisson pour en frotter les yeux de son père et le guérir de sa cécité, et lui fait ensuite épouser Sara, fille de Raguël. Le démon Asmodée ayant assassiné les sept premiers maris de Sarah, Raphaël l’entrave et l’enchaîne (Tobie 8,2-3). D’après le Livre (apocryphe) d'Hénoch, Dieu ordonne à Raphaël, l'ange de la vraie science, de jeter Azazel, le chef des anges déchus, dans une caverne, au désert de Dodoel. Raphaël reçoit ensuite du Seigneur la mission de retourner du côté de la vérité les révélations magiques faites aux hommes par Azazel. Ainsi, pour réparer le mal fait à l'humanité par les enseignements du diable ou de la fausse science, de la magie noire, un ange lui apprend à se servir des connaissances acquises pour arriver à la vraie lumière, à la pure magie. Raphaël, archange de la Providence divine, est le patron des voyageurs, des guérisseurs et des pharmaciens. Il est représenté avec un poisson. Depuis 1690, les Raphaëlois ont choisi, comme armoiries, l’archange Raphaël donnant la main au jeune Tobie. Selon la Kabbale, Raphaël est le régent (ou recteur) du groupe des Archanges. - SAMAEL - Samaël, Samuel, Sammaël, Samil, Sévérité de Dieu, est un important archange considéré à la fois comme bon et mauvais. Selon le Talmud, il fut l'ange gardien d'Esaü et le patron de l'Empire Romain. On dit qu'il est l'ange de la mort, le régent du 5ème Ciel et l'un des 7 régents du monde, servi par 2 millions d'anges. Samaël est aussi identifié comme l'ange qui lutta avec Jacob et comme celui qui retint le bras d'Abraham quand il allait sacrifier son fils. Samaël est parfois confondu avec Camaël, le régent des Puissances. 29 Voir Shammaël - LES ARCHANGES (que la Kabbale nomme Beni Elohim = Fils d'Elohim ou les alchimistes, les guérisseurs) sont 1 : - Nemamiah ou Nemimiah (Dieu louable) : discernement, promotion, avancement rapide dans la carrière ; il sert pour dévoiler la cause des problèmes ; il domine sur les grands stratèges qui ont le pouvoir de décider et qui doivent se dévouer aux grandes causes ; il permet à celui qui utilise son influence de renoncer aux privilèges matériels pour se vouer à sa mission et de se distinguer par sa bravoure et sa grandeur d'âme. - Yeyalel ou Yeialel ou Eyaël ou Yiyalel (Dieu exauce les générations) : force mentale, maîtrise, rigueur, précision, compréhension ; il sert à maîtriser les passions et les émotions ; il développe les facultés mentales et l'aptitude à se concentrer ; celui qui utilisera son influence pourra être un informaticien réputé ou exceller dans un métier de précision. - Harael ou Harahel (Dieu connaît toutes choses) : richesse intellectuelle, qualités de bon gestionnaire ; il sert à rendre les enfants soumis et respectueux envers leurs parents ; il favorise la richesse intellectuelle ; il influe sur l'édition, l'imprimerie et ceux qui en font le commerce ; celui qui utilisera son influence pourra faire fortune grâce à ses qualités intellectuelles. - Mitzrael ou Metsarel (Dieu console les opprimés) : réparation, guérison des maladies mentales, délivrance des persécuteurs, désir de servir, obéissance ; il aide à guérir les maladies mentales par la conscientisation et l'exercice de la psychologie ; il domine sur l'harmonisation intérieure et sur la compréhension de l'obéissance ou de l'autorité ; celui qui utilisera son influence sera d'une humeur facile et agréable. - Umabel ou Vamavel (Dieu au-dessus de toutes choses) : amitié, détachement, réconfort (consolation des peines et des chagrins d’amour) ; il aide à obtenir l'amitié et l'affinité avec une personne ; il domine sur l'astronomie, l'astrologie et la physique ; il donne à celui qui utilise son influence la capacité d'enseigner et de faire comprendre les analogies entre l'Univers et le monde terrestre. - Iahhel ou Yehahel (Être suprême) : savoir ; il donne connaissance et sagesse ; il domine sur le paiement des dettes karmiques, la tranquillité et l'intériorisation par la retraite ; il permet à celui qui utilise son influence de développer les sensations intérieures et d'être plein de modestie et de douceur. - Anauel ou Anouel (Dieu infiniment bon) : unité, affaires, réussite ; il aide les entreprises qui sont vouées au service du divin ; il domine sur le commerce, les banquiers et les agents d'affaires ; il permet à celui qui utilise son influence d'avoir du succès dans les relations humaines grâce à une subtile perception de l'unité et à un sens avisé de la communication. - Mehiel (Dieu vivifie toutes choses) : vivification, communication, inspiration ; il est un antidote contre les forces de l'abîme ; il domine sur l'imprimerie, les maisons de diffusion et les orateurs ; il permet à celui qui utilise son influence de se distinguer dans le développement technologique, dans des émissions de télévision ou de radio ou dans la littérature. Régent ou recteur : Raphaël : la Gloire. Représenté avec deux ailes blanches, vêtu d'une robe couleur gris-vert, portant une pyxide ou une custode (boîte) dans une main, et donnant l'autre à un enfant portant un poisson 2. - L'ARCHANGE DU MOIS -
Pour en savoir plus https://www.ciels.fr/tableau-de-correspondance-des-archanges/ LES ANGES Les Anges sont les interprètes des volontés d'en-haut auprès des individus. Leur couleur est l'argent. Leur pierre est l'émeraude, gemme de la connaissance du Bien et du Mal (voir Lithothérapie). Les Anges (que la Kabbale nomme Keroubīm ou les Forts) sont 1 : - Damabiah ou Demaviah (Dieu fontaine de sagesse) : protection, sagesse, réussite ; il aide les entreprises utiles à la communauté ; il permet d'obtenir la sagesse et domine sur les émotions, les sentiments et tout ce qui est lié à l'eau ; celui qui utilisera son influence pourra devenir une personne providentielle capable de résoudre des situations difficiles. - Manakel ou Menaquel (Dieu seconde et entretient toutes choses) : connaissance du bien et du mal ; il apaise et guérit les maladies ; il domine sur la haute moralité en révélant la connaissance du bien et du mal ; il procure une grande stabilité et une confiance libératrice ; il délivre du sentiment de culpabilité ; il permet à celui qui utilise son influence de réunir les qualités du corps et de l'âme et d'être aimable et bienveillant. - Eiael ou Eyael ou Ayael (Dieu, délice des enfants des hommes) : sublimation, illumination, longévité ; il aide à étudier les hautes sciences et l'histoire universelle ; il domine la science, les changements, les mutations et les métamorphoses ; il permet à celui qui utilise son influence de pouvoir déceler l'origine et la genèse et de s'accomplir à travers l'art culinaire, la peinture ou la musique. - Habuhiah ou Habouhiah (Dieu donne avec libéralité) : guérison des maladies, fertilité ; Il guérit et réglemente les désirs ; il domine sur l'agriculture, les récoltes et les expertises agricoles ; celui qui utilisera son influence aimera la vie à la campagne et les espaces libres. - Rochel ou Rahaël ou Rehel (Dieu qui voit tout) : restitution, droiture ; il aide à retrouver les objets perdus ou volés ; il domine sur les successions et les héritages et influe sur les notaires et les magistrats ; celui qui utilisera son influence pourra retrouver le moi divin et nettoyer son contenu karmique. - Yabamiah ou Jabamiah ou Yevamiah ou Yebamiah (Verbe qui produit toutes choses) : alchimie, régénérescence ; il peut transformer le mal en bien ; il domine sur la guérison et l'alchimie ; il régénère, revivifie et rétablit l'harmonie ; celui qui utilisera son influence pourra guider les défunts dans l'autre monde car Jabamiah aide à l'accompagnement des mourants. - Haiaiel ou Hayaiel (Dieu maître de l'univers) : armes divines, lucidité pénétrante, discernement ; il agit contre ceux qui nous attaquent en justice et nous aident à obtenir le courage et la victoire ; il domine sur la justice et procure les armes divines en développant une grande énergie ; celui qui utilisera son influence aura une Aura lumineuse, un grand discernement et sera apte à prendre la plus juste décision. - Mumiah ou Moumiah (L'Oméga) : renaissance, révélation, médecine ; il permet l'ouverture de conscience et à la compréhension du cycle de la vie ; il aide à porter des conclusions et à terminer ce que l'on a commencé ; il domine sur la médecine et la santé ; ange des guérisseurs, il permet à celui qui utilise son influence de prendre conscience de sa force interne et d'être capable de transmettre cette énergie pour soulager les malades ou accompagner les mourants. Régent ou recteur : Gabriel : le Fondement. Représenté avec deux ailes blanches, vêtu d'une longue robe de couleur blanc bleuté et portant à deux mains une lampe rouge rubis allumée 2. Appuyée sur la doctrine de l'Écriture sainte et sur la tradition des saints Pères, l'Eglise enseigne que les Anges protecteurs sont préposés par Dieu à la garde de chacune de ses créatures à son entrée dans la vie. Cette doctrine si consolante est un des plus touchants témoignages de la divine miséricorde. L’ange gardien a trois fonctions : il est l’ange de la paix, de la pénitence et de la prière. La fête des Anges gardiens, attestée à Valence (Espagne) en 1411, s'étend au Portugal en 1513 (office approuvé en 1590 par Sixte Quint). Léon X a approuvé un tel office à Rodez en 1518. A la requête de Ferdinand II, Paul V, en 1608, institue la fête des Saints Anges Gardiens, obligatoire dans le Saint-Empire Romain Germanique et facultative ailleurs. En 1667, Clément IX la ramène du 2 octobre au premier dimanche de septembre et l'enrichit d'une octave. Ce n'est que le 13 septembre 1670 que Clément X remet la fête des Saints Anges Gardiens au 2 octobre et la rend obligatoire pour l'Eglise Universelle, comme rite double, en attendant que Léon XIII l'élève au rite double majeur, en 1883. Mentionnés dans l'Ancien Testament et par Jésus (Matthieu 18,10), les anges sont chargés de protéger et de guider chaque être humain et, à sa mort, de le conduire en purgatoire ou au ciel. "Chacun de nous a son ange auprès de lui, et il intercède pour nous auprès de Dieu". (Job 5,1) "Prenez garde de ne mépriser aucun de ces petits ; car je vous dis que leurs anges voient sans cesse dans les cieux la face de mon Père qui est aux cieux." (Matthieu 18, 10) "C'est ainsi, je vous le dis, qu'il naît de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent." (Luc 15, 10) "N'oubliez pas l'hospitalité, car c'est grâce à elle que quelques-uns, à leur insu, hébergent des anges." (Hébreux 13, 2) Nous trouvons dans l'Apocalypse de Paul (apocryphe) une doctrine très développée de l'ange gardien. Voir Chronologie historique. Note. Un 10ème ordre de la Kabbale est le Groupe des Anges attachés à Malkhuth et nommés Ishim, les hommes surnaturels. Il n'est pas mentionné par l'Église catholique. L’ANGE DU JOUR DE LA NAISSANCE
Pour en savoir plus http://www.angeologie.ch/ange/les_anges.htm http://anges.free.fr/genies1a.htm http://anges.free.fr/kabbale/tables_des_anges https://fr.wikipedia.org/wiki/Anges_de_la_Kabbale 5 Invocation des anges Voir dossier. 6 Jésus et les anges Voir. 7 Représentation des anges Ils sont d’abord représentés comme des éphèbes vêtus de longues robes antiques. Les seuls êtres ailés mentionnés dans la Bible sont les séraphins (6 ailes) et les chérubins (4 ailes), manifestations de la Gloire de Dieu, visions des prophètes Isaïe et Ezéchiel. Dans les textes apocryphes, notamment le livre de Hénoch, les anges sont ailés. A la fin du IVe siècle, le type ailé apparaît dans les Catacombes. Au XIIe siècle, ce sont des enfants. Au XIIIe siècle, des bébés. Au XVe siècle, des femmes. Aux XVe et XVIe siècles, ils sont revêtus de plumage. A la Renaissance : ce sont des têtes d'enfants ailées. Le Guide byzantin de la peinture indique la manière de représenter les anges. Les Trônes doivent être peints sous la forme de roues de feu ayant des ailes alentour et le milieu des ailes parsemé d'yeux, le tout simulant un trône. Il faut donner 2 ailes aux Chérubins (4 selon Ezéchiel) et 6 ailes aux Séraphins avec un flabellum portant écrit 3 fois le mot saint. Les Dominations, les Vertus, les Puissances doivent porter de longues robes blanches, avec ceintures d'or et étoles vertes. Quant à la troisième hiérarchie (principautés, archanges et anges), on doit lui donner le costume guerrier, des ceintures d'or, des haches, des javelots terminés en fer de lance. On représente les anges avec des ailes et un vêtement blanc pour exprimer leur essence immatérielle et la pureté de leur nature. En Orient, la couleur bleue, couleur céleste, a prévalu sur le blanc, comme symbole de pureté. Les anges peuvent être crucifères (porteurs de croix) ou thuriféraires (porteur d’encensoir). Il existe une équivalence symbolique et fonctionnelle entre les messagers de l'autre monde celtique, qui se déplacent souvent sous la forme de cygnes, et les anges du christianisme, qui portent des ailes de cygnes. 8 Les anges dans les catéchismes Voir 9 Le Paradis Voir IV. Les anges de l’islam Voir V. L’ange des Mormons 35 Le 6 avril 1830, aux Etats-Unis, à Kirtland Hills (Ohio), Joseph Smith fonda l'Eglise de Jésus Christ des saints des derniers jours. Fondateur de la communauté des Mormons, Joseph Smith aurait reçu l'inspiration de sa mission de l’ange Moroni ou Néphi, le dernier prophète néphite et fils de Mormon, apparu dans sa chambre le 21 septembre 1823, qui lui indiqua l'endroit où était caché le livre écrit par Mormon sur des plaques d'or et accompagné de deux pierres contenues dans des arcs d’argent. Ces pierres, pouvant être fixées à un pectoral, constituaient l’urim et le thummim. Les prophètes hébreux se transmettaient les pierres urim et thummim que Moïse utilisa pour juger justement : « Tu joindras au pectoral du jugement l'urim et le thummim ». (Exode 28,30) L’ange déclara à Smith que Dieu avait préparé les pierres afin qu’il puisse traduire le livre. Il cita plusieurs versets bibliques puis disparut pour réapparaître à deux reprises dans la même nuit en délivrant à chaque fois un message identique. Les quatre années suivantes, le jour même de l’anniversaire de cette visite angélique, Moroni se présenta à Joseph sur la colline de Cumorah où les plaques d’or étaient ensevelies. Le 22 septembre 1827, Joseph prit les plaques et commença à traduire le livre en utilisant l’urim et le thummim. Moroni récupéra les plaques lorsque la traduction du Livre de Mormon fut terminée. Le texte gravé sur des plaques d'or par le prophète Mormon raconte l'histoire des premiers Américains. Il parle de deux grandes civilisations. L'une vint de Jérusalem en 600 av. J.-C. et se sépara plus tard en deux nations, appelées Néphites et Lamanites. L'autre, arrivée beaucoup plus tôt, quand le Seigneur confondit les langues à la tour de Babel, portait le nom de Jarédites. Tous furent détruits à l'exception des Lamanites, qui sont les principaux ancêtres des Indiens américains. Jésus-Christ vint sur le continent américain après sa crucifixion et apporta ses enseignements au peuple amérindien. Ce livre fantastique, appelé Livre de Mormon, est considéré par les adeptes comme étant la parole de Dieu. Moroni est aussi le nom du dernier livre du Livre de Mormon écrit par Moroni lui-même. Le 2 janvier 1838, afin d'échapper aux violences des émeutiers suite à l'effondrement financier de la banque Kirtland Safety Society, le patriarche mormon, Joseph Smith, quitta Kirtland (Ohio) pour Far West (comté de Caldwell, Missouri). Le 27 juin 1844, Joseph Smith et son frère Hyrum, détenus dans la prison de Carthage (Illinois) pour délit d’entrave à la liberté de la presse (Smith avait fait fermer le Nauvoo Expositor, un journal qui s’opposait à ses théories sur la polygamie et fait détruire sa presse), furent abattus par la population qui leur reprochait de prôner la polygamie et de vouloir instaurer une théocratie. Le successeur de Smith, Brigham Young, conduisit les Mormons jusqu'en Utah où ils édifièrent en 1847 la ville de Salt Lake City sur la rive du Grand Lac salé. Le 31 décembre 2010, l’Église revendique 14 131 467 fidèles. Selon la théologie mormone, Moroni est l’autre ange que Jean, l'auteur de l'Apocalypse, vit voler par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel, pour l'annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue et à tout peuple. (Apocalypse 14,6) Une statue représentant l'ange soufflant dans une trompette orne la flèche de nombreux temple de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. L'Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours suppose que le Jardin d'Éden se trouve dans l'enceinte de la ville d'Independence (Missouri) laquelle est toujours gardée par un archange. VI. Citations Chaque ange est l'image la plus vivante, la plus achevée de la beauté divine, le miroir le plus clair où se reflètent, dans le plus vif éclat, les rayons de la lumière éternelle. (Denis l'Aréopagite + 95) Les Anges remplissent le ciel, la terre, l'univers entier (Ambroise de Milan + 397). Dieu, qui appelle tous les astres par leur nom, connaît seul celui de toutes les sublimes intelligences qui l'entourent. (Jérôme de Stridon + 420) Cette multitude des anges a une raison d’être qui est liée à Dieu plus qu’à l’homme et elle n’apparaît aux hommes que rarement. Certains anges, cependant, qui sont au service des hommes, se révèlent par des signes, quand il plaît à Dieu. (Hildegarde + 1179, Le livre des œuvres divines) Aucun (ange) ne jouit seul du bonheur, mais tous participent au bonheur de chacun, afin que, unis par une charité parfaite, le plus grand goûte les joies du plus petit et celui-ci, les joies du plus grand. (Catherine de Sienne + 1380) L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête. (Blaise Pascal 1623-1662) Tout mortel a le sien : cet ange protecteur, Cet invisible ami veille autour de son cœur, L'inspire, le conduit, le relève s'il tombe, Le reçoit au berceau, l'accompagne à la tombe, Et portant dans les cieux son âme entre ses mains, La présente en tremblant au juge des humains. (Lamartine 1790-1869) Si les démons nous menacent, Les anges sont nos boucliers. (Victor Hugo 1802-1885) La terre est au soleil ce que l’homme est à l’ange. (Victor Hugo) Chaque pays a son ange gardien. C'est lui qui préside au climat, au paysage, au tempérament des habitants, à leur santé, à leur beauté, à leurs bonnes mœurs, à leur bonne administration. C'est l'ange géographique. (Valery Larbaud, Jaune, bleu, blanc, 1927) Les hommes lèvent les yeux et disent : « Le ciel est pur », alors qu'ils regardent sans le voir un grand peuple d'anges bleus. (Fernand Crommelynck, Une femme qui a le cœur trop petit, 1934) Les anges volent parce qu’ils se prennent à la légère. (Gilbert Keith Chesterton 1874-1936) Les petites choses n’ont l’air de rien, mais elles donnent la paix (…) Dans chaque petite chose, il y un Ange.» (Georges Bernanos 1888-1948) Qui a rejeté son démon nous importune avec ses anges. (Henri Michaux, Tranches de savoir, 1950) Nous abritons un ange que nous choquons sans cesse. Nous devons être les gardiens de cet ange. (Jean Cocteau 1889-1963) Il n’est pas un geste qui ne reste sans conséquence, que ce soit pour le mal, que ce soit pour le bien. Le plus humble, le plus monotone, quand il est parsemé d’amour de Dieu et de nos frères, devient un arbre où les oiseaux du ciel peuvent se reposer. Le semeur ne connaît pas la moisson au jour de la semence, mais la foi lui dicte l’espérance. (Lectionnaire Emmaüs, Jean-Pierre Bagot et Grio, 1991) Michel, aide-nous dans la lutte : chacun sait quelle lutte il doit conduire dans sa propre vie aujourd'hui. Chacun de nous connait la lutte principale, celle qui fait risquer le salut. Aide-nous. Gabriel, apporte-nous des nouvelles, apporte-nous la Bonne Nouvelle du salut, que Jésus est avec nous, que Jésus nous a sauvé, et donne-nous de l'espérance. Raphaël, prends-nous par la main, et aide-nous dans le chemin pour ne pas nous tromper de route, pour ne pas rester à l'arrêt. Cheminer, toujours, mais aidés par toi. (Pape François, messe à Sainte Marthe, 29 septembre 2017). Le riche a son garde du corps ; le pauvre son ange gardien. (Jean-Paul Coudeyrette, Autocitations) VII. LES DEMONS Voir dossier VIII. SORCELLERIE, SATANISME, Evocation des esprits, Nécromancie, Spiritisme et Divination. Voir dossier IX. ANTECHRIST ET APOCALYPSE. La fin des temps. Le millénarisme. Voir dossier X. EXORCISMES Voir dossier Notes 1 http://www.angeologie.ch/ange/les_anges.htm 2 http://anges.free.fr/kabbale/archanges/raziel.php 3 Vocabulaire de théologie biblique. Ed. du Cerf. 1977 4 http://www.abbaye-saint-Benoit.ch/gueranger/anneliturgique/careme/saints/042.htm 5 Yasna, LXV, 9 ; Dhalla, Zoroastrian Theology 6 Silences et non-dits de l'Histoire Antique. Emmanuelle Grün. Yvelinédition.2008 7 Bible Segond 8 Talmud de Babylone, traité Shabbat 31a 9 Abbé Pascal, Histoire de Satan, prince des démons, Vannes, 1859 10 Frithjof Schuon 1907-1998, Le jeu des masques, p. 38 11 Somme Théologique, I. Frédérique Von Lama : Les Anges 12 http://fr.wikipedia.org/wiki/Langue_des_oiseaux 13 Symboles de la Science sacrée (René Guénon posthume, 1962, Gallimard). 14 Hildegarde, Le livre des œuvres divines 15 missel.free.fr/Sanctoral/09/29.php 16 Adversus Eunomium 17 Ambr. in Psalm. CXVIII, Sermo I, 9, 11, 12 18 Sermon XI sur les psaumes 19 Les anges et leur mission, Desclée 20 Etre à l’image ou la ressemblance de Dieu signifie, en termes simples, que nous étions créés pour ressembler à Dieu. Adam ne ressemblait pas à Dieu dans le sens où Dieu aurait chair et sang. Les Ecritures disent que Dieu est esprit (Jean 4:24) et existe donc sans corps. Toutefois, le corps d’Adam reflète la vie de Dieu, dans la mesure où il fut créé en parfaite santé et non assujetti à la mort. L’image de Dieu fait référence à la part immatérielle de l’homme. Elle met l’être humain à part du règne animal, le rend digne de la domination que Dieu voulait (Genèse 1:28) et capable d’entrer en communion avec son Créateur. C’est une ressemblance mentale, morale et sociale [.] Etre à l’image de Dieu signifie qu’Adam avait le libre arbitre 30. http://www.gotquestions.org/Francais/image-de-Dieu.html 21 https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_du_Mont-Saint-Michel 22 Abbé Julio +1912, Livre secret des Grands exorcismes et bénédictions, Esprits nocturnes 23 http://atheisme.free.fr/Religion/Regle_or.htm 24 http://www.thehealingpoweroflight.com/The_Hierarchy_Of_Angels.html 25 http://www.angelfocus.com/archangels.htm 26 http://en.wikipedia.org/wiki/Seven_Archangels 27 http://fr.wikipedia.org/wiki/Azra%C3%ABl 28 http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Mort_(mythologie) 29 http://en.wikipedia.org/wiki/Samael 30 La THEODICEE (de theos = dieu et diké = justice) est une partie de la métaphysique qui étudie la manière dont Dieu a créé le monde : les voies de Dieu dans l’univers. Elle tente de concilier l’existence du mal (souffrances, guerres, tentations), au niveau de notre humanité, avec l’irresponsabilité de Dieu, sa bonté originelle : pourquoi, en effet, Dieu, qui est parfait, a-t-il créé un homme capable de faire le mal ? 31 ELOHIM est une forme longue basée sur la racine 'ēl signifiant dieu dans les langues sémitiques. Elle est à rapprocher de l'akkadien ilu, de l'araméen elah et de l'arabe ilāh. Grammaticalement, la forme elohim se termine par la marque du pluriel -îm. Dans plusieurs occurrences de la Bible, Elohim correspond effectivement à une forme plurielle pour désigner des dieux. https://fr.wikipedia.org/wiki/Elohim 32 http://www.rondedesarchanges.org/index.php/ronde-des-archanges-menu/les-4-archanges 33 http://francesca1.unblog.fr/2014/03/23/les-4-archanges-des-saisons-message-esseniens/ 34 https://fr.wikipedia.org/wiki/Anges_de_la_Kabbale 35 https://fr.wikipedia.org/wiki/Moroni_(Livre_de_Mormon) 36 Paul Sébillot, Gargantua dans les traditions populaires, Maisonneuve et Cie, Paris, 1883. 37 http://fr.wikipedia.org/wiki/Tombelaine Sources Le rédacteur remercie le Padre Juan Ucete Y Pelto et le Père Jean Eloy Dutucat pour leur précieuse et aimable collaboration. Auteur : Jean-Paul Coudeyrette Référence publication : compilhistoire ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur. Date de mise à jour : 05/10/2024 |