Boniface VIII

Benedetto Caetani (Benoît Cajetan) naît vers 1235 à Anagni.
Il étudie le droit à Bologne.
Il est chanoine à Paris et à Lyon. Avocat et notaire du pape, cardinal (1281) et légat de France (1290 à 1291), il persuade le pape Célestin V de démissionner (13 décembre 1294).
Elu pape, à Naples, le 24 décembre 1294, il choisit le nom de Boniface ; il est intronisé le 23 janvier 1295.
Boniface VIII est victime d’un tempérament impulsif, irritable, aggravé par des crises de maladie de la pierre, par le goût des déclarations pompeuses, par la conviction sommaire de son suprême pouvoir.
Dès le lendemain de son élection, Boniface annule la décision de son prédécesseur, qui avait favorisé la formation d’une branche religieuse fidèle à l’inspiration primitive de François d’Assise, les Pauvres Ermites du pape Célestin (spirituels franciscains), et dépose le ministre général des Frères mineurs, Raymond Godefroid, protecteur des spirituels, ami du roi de France et protégé des Colonna, les rivaux romains de Boniface ; s’ensuivent les plus rocambolesques aventures, assaisonnées d’excommunications et d’intrigues politiques : entre autres, Jacopone da Todi (+ 1306) dit Jacobus de Benedictis, poète et franciscain spirituel, est excommunié et emprisonné pour complot (il en profite pour composer des Laudes ; on lui attribue le Stabat Mater).
Lorsque l’Inquisition arrête, comme hérétique, Arnaud de Villeneuve (1235-1311), le plus célèbre des médecins de l’école de Montpellier, Boniface VIII, qu’il a guéri d’une lithiase rénale, intervient pour lui épargner le bûcher (néanmoins, ses traités de théologie seront, après sa mort, brûlés en place publique).
Ardent défenseur de la supériorité pontificale sur tous les pouvoirs temporels, il est en conflit avec Philippe IV le Bel, roi pieux mais anticlérical, et soucieux d’affirmer le caractère supérieur de la dignité des rois de France.
Boniface souhaite unir le Temple et les Hospitaliers mais Jacques de Molay, Grand maître des Templiers en 1295, refuse cette proposition.
Il incite les princes d'Allemagne à se révolter contre l'empereur Albert Ier.
Il accorde une indulgence aux habitants d'Anagni qui célèbrent la fête de la Conception.
Il conseille aux pèlerins de marcher sur le côté gauche de la route.

Le pape, miné par la maladie et les émotions, meurt le 11 octobre 1303, quelques jours après l’attentat d’Anagni.
Il existe plusieurs témoignages selon lesquels il aurait abusé de nombreuses femmes et enfants. À tel point qu'il a été accusé à titre posthume d'hérésie et de sodomie.

Prophétie de Malachie : Ex undarum benedictione (De la bénédiction des ondes).

Boniface VIII est l'auteur de l'adage Qui tacet consentire videtur (Qui se tait semble consentir) ; il est devenu : Qui ne dit mot consent. 2


1294. 24 décembre, élection du pape.

1295. Le pape met l'interdit sur le royaume du Danemark. 2 mars, Traité de Vincennes : Othon IV de Bourgogne, héritier de Otte-Guillaume (982-1026), premier comte de Bourgogne, pour payer ses dettes, vend la Franche-Comté au roi de France Philippe IV le Bel. En France, Crise monétaire : les Juifs sont arrêtés, ont leurs biens saisis et disposent de 8 jours... pour les racheter, sinon ils sont vendus au bénéfice du Trésor (de nouvelles taxes leur seront encore imposées en 1299 et 1303). 7 mars, Traité de Lagny avec les Lombards de Champagne : les marchands italiens obtiennent la liberté de circulation et de commerce. Philippe IV de France limite les droits de l'Inquisition et entre en conflit avec le pape. 25 avril, mort de Sanche IV, roi de Castille : son fils Ferdinand IV lui succède. 20 juin, Paix d'Anagni : Jacques II d'Aragon obtient la Corse et la Sardaigne mais renonce à la Sicile et à Minorque. 26 juin, couronnement du roi de Pologne Przemysl II. 23 octobre, Traité d'alliance défensive entre le roi d'Écosse Guillaume le Lion et Philippe le Bel. 1er novembre, mariage du roi d'Aragon Jacques II d'Aragon dit le Juste avec Blanche d'Anjou.

1296. 8 février, mort (assassinat) de Przemysl II, roi de Pologne : Ladislas IV le Bref lui succède. 25 février, la bulle Clericis laïcos stipule que les ecclésiastiques ne versent plus d’impôts aux autorités temporelles sans le consentement papal (Philippe ayant décidé de lever une dîme exceptionnelle sans en référer au pape pour soutenir son effort de guerre contre les Anglais). Philippe le Bel interdit d’exporter l’or et l’argent. 27 avril, Bataille de Dunbar ; début de la conquête de l'Écosse par Édouard Ier d'Angleterre qui vainc les Écossais. 20 septembre, la bulle Ineffabilis amor rappelle que le clergé est exempté d’impôts et avertit Philippe qu’il va perdre l’affection et la confiance de son peuple : « Qui peut récuser le jugement et la décision du Saint-Siège qui a autorité sur tous les chrétiens ? ».

1297. 8 janvier, François Grimaldi dit Malizia, du parti Guelfe (favorable au pape), déguisé en moine franciscain, pénètre dans la place forte de Monaco (propriété de Gênes depuis 1215 dont les Grimaldi, une des plus influentes familles guelfes de Gênes, avaient été chassés à deux reprises) et s'en empare 4. 7 février, bulles Romana mater Ecclesia et Exiit : Boniface VIII s’incline (après que le roi Philippe a interdit toute sortie de richesses vers Rome sans son autorisation) ; le pape prie le roi de faire en sorte, par une interprétation tacite ou expresse, que son ordonnance sur le transport de l'argent hors du royaume ne s'étende point aux ecclésiastiques et à l'Église pour l'Italie ; il demande la propagation de la trêve entre Adolphe, roi des romains, Édouard, roi d'Angleterre et Philippe le Bel, roi des Français. L’archevêque de Reims écrit à Boniface VIII que tous les habitants du royaume doivent concourir à la defensio regni et patriae. 4 avril, le pape Boniface VIII cède le royaume de Sardaigne et de Corse au Roi d'Aragon Jacques II le Juste. 26 juin au 1er septembre, Siège et prise de Lille par Philippe le Bel. 31 juillet, la bulle Etsi de statu regni cujus libet autorise le roi de France à lever une contribution sur le clergé au cas de nécessité d'état (...) sans même consulter le saint-siège. 11 août, Canonisation de Louis IX [elle aurait été négociée à Rome par Pierre Flote (ou Flotte), le conseiller de Philippe le Bel, mais il y a eu cependant un véritable procès de canonisation] : la bulle Gloria laus proclame saint Louis confesseur de la foi : « Gaudeat Domus inclyta Franciae » (Réjouis-toi illustre Maison de France). 20 août, Bataille de Furnes : victoire française de Robert II d’Artois face aux troupes flamandes. 11 septembre, Bataille du pont de Stirling : les armées écossaises d'Andrew de Moray et de William Wallace battent les forces anglaises. 12 septembre, Traité frontalier d'Alcañices entre la Castille et le Portugal : le Portugal reçoit une étroite bande de terre dans la région de Riba Côa ; la langue de la région de Porto devient langue officielle.

1298. 20 avril au 1er août, en Allemagne : pogroms menés par Rintfleisch (5 000 à 20 000 Juifs tués). 2 juillet, Bataille de Göllheim, Albert d’Autriche, triomphe de son concurrent au trône impérial Adolphe de Nassau qui est tué. 14 juillet, à Gênes, mort de Jacques de Voragine, archevêque de Gênes 1. 22 juillet, Bataille de Falkirk : victoire anglaise sur les Écossais de William Wallace. 9 août, Albert Ier d'Autriche est élu une seconde fois empereur romain germanique. 8 septembre, les Génois défont la flotte de Venise à la Bataille de Curzola ; Marco Polo (+ 8-1-1324) est fait prisonnier ; il met à profit sa réclusion de trois ans pour raconter ses souvenirs de voyage à son compagnon de prison, Rusticello de Pise, romancier à la mode, qui les rédige en français : c’est le Livre de la relation du voyage de Marco Polo dont l’original a été perdu 3. En septembre, le pape Boniface VIII soumet les Colonna et détruit Palestrina : décrit dans l'"Enfer" de Dante comme digne d'avoir une place en enfer, il a fait tuer 6 000 personnes. Ambroise de Milan, Augustin d'Hippone, Jérôme de Stridon et Grégoire Ier sont nommés docteurs de l’Eglise. Les cérémonies papales et épiscopales sont normalisées dans le Pontifical (missel) romain.

1299. 3 mars, la bulle Sanctæ Romanæ Ecclesiæ promulgue le Liber Sextus ou Sexte, un recueil de droit canonique. 6 mai au 13 mai 1307, Siège de Tlemcen par les Berbères Mérinides. 25 mai, une médiation du pape et de Charles II d'Anjou amène Venise et Gênes à signer la paix de Milan. En juin, concile de Rouen contre le dérèglement du clergé qui prêtait à usure et vivait dans la débauche et les excès de table. 19 juin, le Traité de Montreuil-sur-Mer rétablit la paix entre la France, la Flandre et l'Angleterre : Philippe IV le Bel rend au roi d'Angleterre Édouard Ier la Guyenne mais conserve la ville de Bordeaux. 27 juin, la bulle Scimus Fili condamne l'invasion et l'occupation de l'Écosse par le roi d'Angleterre Édouard Ier. 13 juillet, début du règne d'Haakon V Magnusson, roi de Norvège qui transfère la capitale à Oslo. 27 septembre, décrétale Detestande feritatis (reprise par la bulle De Sepulturis du 18 février 1300) : le pape Boniface VIII considère que l'intégrité corporelle du défunt doit primer ; il interdit le mos Teutonicus : le démembrement et l'ébullition des corps de sorte que les os, séparés de la chair, puissent être portés vers le lieu choisi pour les inhumer. Le concile de Constantinople est assemblé par ordre de l’empereur Andronic le Vieux pour obtenir l’annulation du mariage d’Alexis, son neveu, avec la fille d’un seigneur ibérien. En novembre, concile provincial de Béziers. 10 novembre, Jean Ier de Hollande meurt de maladie à Harlem : son cousin Jean Ier de Hainaut lui succède. 1er décembre, à Trapani, victoire des Siciliens sur les Napolitains de Philippe de Tarente qui est fait prisonnier par Frédéric II de Sicile. 8 décembre, Conférence de Vaucouleurs : alliance de Philippe IV le Bel, roi de France, et d'Albert Ier d'Autriche contre le pape Boniface VIII. 23 et 24 décembre, en Syrie, près de Homs, bataille de Wadi al-Khazandar : victoire des Mongols sur les Mamelouks.

1300. Fin de la période chaude médiévale qui a commencé en 700. 22 février, la bulle Antiquorum habet accorde, à quiconque visiterait les deux basiliques des saints apôtres (Pierre et Paul) durant l'année jubilaire le plus large pardon (veniam non solum plenam sed largiorem, immo plenissimam), sous la condition de consacrer à cette visite trente jours pour les Italiens, quinze pour les étrangers. Soulèvement albigeois. 15 juin, Diego López V de Haro, seigneur de Biscaye, fonde Bilbao. Le pape autorise la dissection. 29 juin, Boniface VIII inaugure l'année jubilaire : c’est le premier jubilé chrétien (année sainte) qui doit revenir tous les 100 ans (en 1350 tous les 50 ans, en 1389 tous les 33 ans, en 1470 tous les 25 ans) : le succès est considérable, l'afflux de pèlerins extraordinaire ; les fastes sont tels que Dante n'hésitera pas, dans la Divine Comédie, à placer Boniface VIII dans la fosse des simoniaques. 18 juillet, Segarelli, l’apostolique, est conduit sur le bûcher ; un de ses partisans, Dolcino de Novare, radicalise le mouvement apostolique : il reprend la prophétie joachimite et la modifie. 25 juillet, après avoir été couronné roi de Bohême en 1297, dans la cathédrale de Prague, Venceslas II est couronné roi de Pologne dans celle de Gniezno. 6 décembre, en Andalousie, Pierre-Pascal, évêque de Grenade, tombe aux mains des Sarrasins alors qu’il visitait son diocèse et réconfortait ses fidèles dans la défense de leur foi (écrit Boniface VIII) et subit le martyre. Paris, avec près de 200 000 habitants, est la plus grande ville de l’Occident ; Londres compte 80 000 habitants ; la population européenne est estimée à 73 millions d'âmes.

1301. 14 janvier, mort d'André III, roi de Hongrie, dernier représentant mâle de sa dynastie : le pays connaît une période anarchique. 7 février, pour concrétiser la conquête du Pays de Galles, Edouard Ier d'Angleterre donne le titre de prince de Galles à son fils. En Egypte, persécution des juifs. 27 août, Venceslas III de Bohême est couronné roi de Hongrie sous le nom de Ladislas V. 8 novembre, avec l'approbation du pape, les Guelfes noirs prennent le pouvoir à Florence et purgent la ville de leurs opposants (blancs). 3 décembre, la bulle Salvator mundi rétracte la révocation de la bulle Clericis laïcos (25 février 1296) spécifiant que le Pape, de même qu'il pouvait accorder des grâces et des privilèges aux princes, de même il avait le droit de les révoquer et de les suspendre quand il le jugerait à propos. 5 décembre, la bulle Ausculta Fili affirme la suprématie du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel et exige la libération de l'évêque Saisset : Boniface, qui a l’intention d’excommunier Philippe le Bel, lequel se permet de juger les clercs [en l’occurrence l’évêque Saisset, évêque de Pamiers, nommé par le pape contre le veto du roi de France, et emprisonné pour lèse-majesté (il aurait traité le roi de faux monnayeur), haute trahison avec les Anglais, hérésie et simonie : en fait il a refusé de livrer des biens de l’Eglise à la Couronne), convoque le concile de l’Eglise de France à Rome. 8 décembre, Ordonnance du roi de France, Philippe IV, contre les excès de l'Inquisition dont il veut limiter les droits.

1302. 11 février, Philippe le Bel fait brûler la bulle Ausculta Fili. 12 mars, au concile de Paris, plaintes de Philippe le Bel contre le pape et sa bulle Ausculta Fili. 10 avril, à Notre-Dame de Paris, la première réunion des Etats généraux convoqués par Philippe le Bel et nés de l’extension de la Curia regis (assemblée de clercs et de nobles exerçant une fonction de conseil auprès du roi), rassemble les représentants des 3 ordres (clergé, noblesse et tiers état) ; le légiste Pierre Flote expose la thèse de l’autonomie du clergé français par rapport au Saint-Siège. 18 mai, à Bruges, Matines brugeoises (par allusion aux Vêpres siciliennes qui chassèrent, 20 ans plus tôt, les Français de Sicile) : la garnison française est massacrée par les Flamands. 11 juillet, à Courtrai, la piétaille des milices des communes flamandes triomphe des chevaliers français conduits par Robert d’Artois (le conseiller Flote est tué ; Guillaume de Nogaret lui succède) : les Flamands ramassent les éperons d’or des chevaliers français d’où le nom de Bataille des Eperons d’or. 27 juillet, victoire d'Osman Ier, descendant de la tribu Kayı des Turcs Oghuz et fondateur de la dynastie ottomane, sur Michel IX Paléologue à la Bataille de Bapheus en Bithynie. 4 octobre, signature de la paix mettant fin à la guerre vénéto-byzantine. 18 novembre, après le concile de Rome qui, à la Toussaint, a formulé la doctrine de la théocratie (le pape menaçant de déposer le roi comme un valet), la bulle Unam Sanctam proclame la suprématie de l’autorité pontificale : « Il est de nécessité de salut de croire que toute créature humaine est soumise au pontife romain : nous le déclarons, l’énonçons et le définissons ».

1303. L’empereur germanique, Albert Ier de Habsbourg, roi des Romains, prête serment de vassalité au pape qui lui promet la couronne impériale et la succession pour son fils. Guillaume de Nogaret présente une requête au roi contre le pape usurpateur, hérétique et simoniaque. 12 mars, à la 1ère assemblée du Louvre, le clergé appuie le roi. 20 avril, fondation de l'une des premières universités, l'université de Rome La Sapienza. 20 mai, Traité de Paris entre Philippe IV le Bel et Édouard Ier d'Angleterre : la France restitue la Guyenne, à condition que le roi d'Angleterre rende hommage pour ses possessions continentales. 13-14 juin, la deuxième assemblée du Louvre (40 prélats) accuse le pape de sodomie, hérésie, idolâtrie, népotisme et surtout d'avoir traité de manière inhumaine, incarcéré et fait mourir rapidement et secrètement Célestin V ; le roi demande la réunion d’un concile pour juger le pape. 1er juillet, la bulle Ad perpetuam rei memoriam fonde le studium général d'Avignon (Université d'Avignon). 15 août, lettres Nuper ad audientiam et Super petri solio dans lesquelles le pape confond ses accusateurs et exhorte le roi au repentir. Dans la nuit du 7 au 8 septembre, Attentat d’Anagni : le pape ayant préparé une bulle d’excommunication du roi pour hérésie datée du 8 septembre (Super Petri Solio), le chancelier de Philippe IV le Bel, Guillaume de Nogaret, prend les devants ; il s'empare sans trop de mal du palais pontifical dans la petite ville d'Anagni où réside le pape pendant l'été et remet à celui-ci un acte de citation à comparaître ; il est aidé par les partisans du parti impérial, les gibelins du condottiere Sciarra Colonna, persécutés par le pape, qui mettent le palais à sac ; Colonna gifle Boniface VIII après que le pape a dit : « Voici ma tête, voici ma tiare : je mourrai, certes, mais je mourrai Pape ! » (aucun témoin contemporain ne parle de cette gifle) ; le pape sera libéré le 9 par son neveu, les guelfes et la population (il reviendra bouleversé au Latran le 25). 11 octobre, le pape Boniface VIII meurt sans être sorti de son abattement : selon des chroniqueurs, il est mort de rage, allant jusqu’à refuser le saint viatique et sans avoir pu publier sa bulle contre Philippe.


Notes
1 JACQUES DE VORAGINE, archevêque de Gênes, mort à Gênes le 14 juillet 1298, est surtout connu comme l’auteur de la Légende dorée (Legenda Aurea). Rédigée entre 1250 et 1280, cette vaste compilation d’histoires des vies et des martyres des saints, mêlées d’épisodes de la vie du Christ, a connu dès sa parution une grande vogue. La Légende dorée a été considérablement élargie et amplifiée pendant les premiers siècles qui suivirent l’apparition de l’œuvre, qui ne comportait primitivement que 180 légendes alors que certaines éditions du XVe siècle en possèdent 400. Le but de Jacques de Voragine ne fut pas d’ordre historique : l’élément sentimental et merveilleux constitue l’essentiel des épisodes. Voragine a compilé des sources antérieures qu’il cite d’ailleurs comme preuves : évangiles apocryphes tels que ceux de Nicodème, textes d'Augustin d'Hippone, de Jérôme de Stridon, de Cassien, de Grégoire de Tours, etc. Parfois transcrites intégralement, ces sources sont le plus souvent tronquées ou modifiées. On observe de très grands rapports avec le Speculum Historiale de Vincent de Beauvais, achevé en 1244 (Jacques de Voragine cite lui-même Vincent). L’ouvrage de Voragine a eu une influence considérable sur l’art du Moyen Âge : multiplication des représentations de vies des saints, multitude de scènes anecdotiques, goût du détail familier et touchant. La Légende dorée fut très prisée pendant tout le XIXe siècle.
2 Wikipedia. Evene
3 Des chercheurs avancent que Marco Polo n'a jamais existé et que son livre Devisement du monde ou Livre des Merveilles est une oeuvre de pure fiction écrite par le romancier Rusticello de Pise.
4 « …ce jour-là, le 8 janvier 1297, François Grimaldi établissait à Monaco une dynastie qui devait être un jour la plus vieille dynastie d’Europe ». (S. Guitry, Mémoires d’un tricheur)

Sources


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Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur.

Date de mise à jour : 17/02/2024

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