URBAIN II

Eudes (ou Odon) de Châtillon de Lagery naît vers 1042 à Lagery près de Châtillon sur Marne.
Il étudie à Reims sous la tutelle de saint Bruno ; chanoine et archidiacre de Reims ; il entre au monastère des bénédictins de Cluny et y devient prieur en 1073 ; en 1078, Grégoire VII le nomme cardinal-évêque d’Ostie ; il est légat du pape en Allemagne de 1084 à 1085.
Elu pape le 12 mars 1088, il succède à Victor III qui l'a désigné et choisit le nom d'Urbain ; il est intronisé le même jour.
Ami de Hugues (l’abbé de Cluny), Urbain II poursuit et développe l’œuvre grégorienne de réforme, mais se montre plus souple et plus diplomate.
Il fait condamner la simonie, le concubinage et le mariage des prêtres (nicolaïsme).
Il initie la réforme de la chancellerie du Vatican.
On lui attribue faussement la création de l’Angelus.
Il lutte contre l'antipape Clément III.
Il excommunie le roi de France Philippe, qui a répudié sa femme Berthe pour épouser Bertrade, femme de Foulque, comte d'Anjou.
Il soutient Anselme de Canterbury contre le roi Guillaume II d’Angleterre.
Il lutte contre l’empereur Henri IV (qui abdiquera en 1106) et reconnaît Henri V.
Il s’efforce, dans les relations qu’il entretient avec l’Empire byzantin, de mettre fin au schisme divisant les chrétiens d’Orient et d’Occident.
Il exhorte l’Occident à défendre la chrétienté d’Orient contre les Turcs seljoukides et proclame la première croisade (1095-1101). Une fausse encyclique de Sergius IV, censée avoir été écrite par ce pape en 1011 à la suite de la destruction de l'église du Saint-Sépulcre par Al-Hakim en 1009, et appelant les chrétiens, pour obtenir le salut de leur âme, à venger le Saint-Sépulcre et à l'arracher aux infidèles, est créée pour Urbain II afin de justifier la première croisade 1.
Il meurt le 29 juillet 1099. Béatifié en 1881, il est fêté le 29 juillet.


1088. 12 mars, élection du pape ; au cours des 6 premières années de son pontificat, Urbain II est écarté de Rome par l’antipape Clément III, ce qui ne l’empêche pas de poursuivre l’action de Grégoire VII à l’encontre du roi Henri IV dans la querelle des investitures. Hugues lance l’édification de la troisième abbatiale de Cluny, la plus grande d’Occident, presque aussi grande que Saint-Pierre de Rome [son autel est consacrée par le pape le 25 octobre 1095 ; achevée en 1120, l’abbaye est consacrée en 1130, elle servira de carrière de pierres à la révolution]. Urbain II, ancien élève de Bruno, l’invite à le rejoindre à Rome (Bruno obéit, mais dès qu’il le pourra, il quittera la cour pontificale, refusera l’archevêché de Reggio et s’installera en Calabre).

1089. Concile à Rome ; l’antipape Clément III est chassé de Rome. L'expression curie romaine apparaît pour la première fois dans un document du pape Urbain II.

1090. Le comte normand de Sicile Roger de Hauteville s’empare de l’île de Malte et met fin au trafic d’esclaves. Perse et Syrie : le chiite Hasan ibn al-Sâbbâh fonde la société secrète des hachichiyin (enivrés de hachisch) transformés par les Croisés en Assassins.

1091. En février, Robert Guiscard et les Normands achèvent la conquête de la Sicile sur les Musulmans. 28 mars, au concile de Bénévent, le pape prescrit et généralise le carême (institution du mercredi des Cendres) ; interdiction d'élire un évêque qui ne soit pas prêtre ou diacre. 29 avril, victoire des Byzantins alliés aux Coumans (Turcs kiptchaks, Kaptchaks ou Qiptchaqs) sur les Petchenègues (tribu turc des Oghouzes) à la Bataille de la colline de Lebounion à l'ouest de Constantinople.

1092. Au printemps, Pise et Gênes louent leurs flottes au roi de Castille Alphonse VI, au roi d'Aragon et au comte Raimond-Bérenger II de Barcelone contre les princes maures d’Espagne et leurs alliés chrétiens, dont le Cid Campeador ; leur attaque contre Tortosa échoue, tandis qu'Alphonse VI de Castille dirige une expédition contre Valence ; les Almoravides réagissent par la conquête d'Aledo, Dénia, Xàtiva et Alzira. 21 avril, une bulle du pape transforme l'évêché de Pise, alors tenu par Daimbert, en archevêché et étend sa souveraineté sur la Corse et la Sardaigne ; le pape confie l'administration de la Corse à la République de Pise. 15 mai, Philippe Ier de France épouse Bertrade de Montfort après avoir répudié Berthe de Hollande ; Yves de Chartres, seul, crie au scandale : il est incarcéré mais le pape le fait libérer et condamne le roi. 20 mai, synode de Szabolcs en Hongrie : à propos du célibat des prêtres, le roi Ladislas Ier adopte une position de tolérance à l'encontre des nouvelles décisions prises par le pape Grégoire VII ; il permet aux prêtres mariés en premières noces de conserver leur épouse, mais les prêtres mariés une deuxième fois sont contraints de rompre leur mariage. 1er septembre, Jean II Comnène devient coempereur byzantin. En septembre, le Cid quitte Valence pour Saragosse. En octobre, l'empereur Henri IV doit lever le siège de Canossa défendue par Mathilde de Toscane ; vaincu par la coalition des villes lombardes, il se retire d'Italie ; il laisse son fils Conrad poursuivre la guerre, mais celui-ci rejoint le camp de Mathilde. 29 octobre, les partisans des Almoravides, menés par le cadi Ibn Yahhaf, prennent le pouvoir à Valence après avoir fait assassiner le roi al-Qadir.

1093. 8 avril, dédicace de la cathédrale de Winchester. 10 juillet, mort d'Ulric ou Ulrich, né v. 1018 à Ratisbonne (Allemagne), ancien page de l’impératrice Agnès, religieux bénédictin de Cluny, qui fonda le monastère de Zell en Forêt Noire et condensa les constitutions de la Réforme de Cluny. 13 novembre, victoire anglaise décisive à la bataille d'Alnwick : le roi d'Écosse Malcolm III et son fils Edward sont tués pendant le combat ; l'armée écossaise se retire précipitamment.

1094. 1er mars au 7 mars, le pape Urbain II, rentré dans Rome après avoir affermi son pouvoir, convoque un concile à Plaisance, où une ambassade byzantine d'Alexis Ier Comnène vient requérir l'aide de guerriers occidentaux pour lutter contre les Turcs seldjoukides. 4 juin, Sanche Ramire est mortellement blessé lors du siège de Huesca et meurt quelques jours après : son fils aîné Pierre Ier devient roi d'Aragon et de Pampelune. 15 juin 1094, en Espagne, Valence est conquise par LE CID Campeador (= guerrier en espagnol), de son vrai nom Rodrigo Diaz de Vivar, né en 1043 à Vivar ; mercenaire, il a combattu pour les Maures et gagné le surnom de sidi (= seigneur en arabe) ; le cadi Ibn Yahhaf lui est livré par les Maures de la ville et est exécuté (mai-juin 1095) ; il gouvernera Valence jusqu’à sa mort le 10 juillet 1099 ; sa veuve Ximena (Chimène) résistera à Youssef Ibn Tachfin jusqu'en 1102, sans être véritablement aidée par le roi de Castille ou par son gendre le comte de Barcelone ; elle évacuera la ville avec sa petite armée, emportant les restes du Cid ; il repose, avec Chimène, dans la cathédrale Santa María de Burgos [le 7 octobre 1072, Sanche le Fort, roi de Castille, qui voulait reconstituer le royaume de son père en luttant contre ses frères, mourut assassiné devant Zamora ; son frère ennemi, Alphonse VI le Vaillant, roi de León, fut reconnu comme roi de Castille par les Grands à Burgos ; Rodrigo Diaz de Bivar, dit le Cid, qui servait Sanche, passa du côté d'Alphonse VI qui lui donna sa cousine, Jimena Diaz, en mariage et l'envoya collecter les parias, tributs dus par les royaumes musulmans. En 1081, banni de Castille par le roi qu'il accusait plus ou moins directement d'avoir participé à l'assassinat de son propre frère, Rodrigo (ou Ruy) Díaz de Vivar fut contraint à l'exil et se mit alors au service de Yusuf al-Mutaman, l'émir houdide de Saragosse : les musulmans lui donnèrent le titre de Sid (= seigneur) à moins que Cid ne soit une hispanisation de l'arabe qâ'id [caïd]) ; pendant son exil, il retrouva sa réputation de stratège et de chef militaire redoutable ; il remporta plusieurs victoires contre les dirigeants musulmans de Lérida et leurs alliés chrétiens, ainsi que contre une grande armée chrétienne dirigée par le roi Sancho Ramírez d'Aragon ; en 1086, une armée expéditionnaire d'Almoravides d'Afrique du Nord infligea une sévère défaite à la Castille, obligeant Alphonse à surmonter le ressentiment qu'il nourrissait contre le Cid qui se retrouva bientôt à combattre pour son ancien seigneur]. 5 août, Urbain II consacre la cathédrale Saint-Apollinaire de Valence ; le 15 août, il est au Puy, puis se rend à Abbaye de la Chaise-Dieu (18 août) et à Romans (23 août). 18 septembre, Philippe Ier de France convoque le concile de Reims pour chasser l’évêque Yves de Chartres. 16 octobre, au concile d'Autun où sont réunis 32 évêques, le pape Urbain II prononce l'excommunication, pour inceste, adultère et bigamie, du roi de France, Philippe Ier, lequel, en 1091, a répudié Berthe de Hollande et enlevé et épousé en 1092 sa cousine Bertrade de Monfort, déjà mariée à Foulques IV comte d’Anjou : Philippe, craignant que les anathèmes du pontife romain incitent ses sujets à lever l'étendard de la rébellion, envoie des députés au pape qui lui accorde un délai lui permettant d'user de la couronne. 12 novembre, Duncan II d'Écosse est tué à Monthechin dans un combat contre les partisans de son oncle, Donald III Ban qui est restauré ; Edmund partage le trône d'Écosse avec lui (il sera déposé en même temps que Donald III, en octobre1097, par son frère cadet Edgar qui bénéficie de l'appui du roi Guillaume II d'Angleterre).

1095. En mars, au concile de Plaisance, décrets contre la simonie, le concubinage des clercs et l’investiture laïque. Fondation de l’Ordre des Antonins suite à la guérison du fils d’un noble dauphinois, frappé du mal des Ardents ou feu de saint Antoine, par apposition des reliques de saint Antoine : les Antonins ou Hospitaliers de Saint Antoine sont organisés en commanderies et administrent 400 hôpitaux en Europe ; ils portent un manteau noir avec un tau (T) bleu sur la poitrine. 29 juillet, mort de Ladislas Ier roi de Hongrie : son neveu Koloman Árpád lui succède. 5 août, consécration de l'église-cathédrale de Valence sur le Rhône par le pape. 15 août, alors qu'il se trouve au Puy-en-Velay, le pape convoque tous les métropolitains français avec leurs évêques abbés et les laïcs les plus recommandables à un concile qui doit se tenir à Clermont en Auvergne le jour de l'octave de Saint-Martin. 18 août, mort d'Oluf Ier, roi de Danemark : son frère Éric lui succède. 18 au 27 novembre, concile de Clermont : le pape consacre le mouvement de la trêve de Dieu ; lors de la clôture du concile, Urbain II prêche la Première croisade (1095-1101) pour libérer le tombeau du Christ et délivrer les chrétiens du joug musulman et fixe le départ au 15 août 1096 ; clerc d’origine noble, évêque du Puy (1087), Adhémar de Monteil joue un rôle essentiel dans la préparation de la première croisade, grâce à la connaissance qu’il a de la situation en Orient ; Pierre l’Ermite (v. 1053/1115), présent au concile, a supplié le pape d'appeler à la croisade ; un peu moins de vingt ans plus tôt, en 1078, les Turcs se sont emparés de Jérusalem pour la seconde fois ; le pèlerinage en Terre sainte, sur la terre même où le Christ a vécu et prêché, dans la ville où il a été jugé, crucifié et où il est ressuscité, n’est plus possible ; le pape exhorte les chevaliers à libérer les lieux saints en citant les paroles du Christ même : « Prend ta croix et suis-moi » ; à ceux qui prennent la croix le Saint-Siège accorde aux participants une indulgence plénière : le voyage de Jérusalem (iter hierosolymitanum) tiendra lieu de pénitence à ceux qui l’effectueront après avoir confessé leurs péchés et reçu l’absolution ; le pape promet le paradis à ceux qui seront tués en combattant et dépeint le territoire de Jérusalem comme offrant les délices d’un autre paradis ; une croix est cousue sur le vêtement ou peinte sur le bouclier ; c’est parce qu’elles sont placées sous le signe de la croix que les expéditions qui suivent prennent le nom de croisades ; le pape argumente encore : « Et ils deviendront des soldats ceux qui, jusqu’à ce jour, furent des brigands ; ils combattront légitimement contre les barbares, ceux qui se battaient contre leurs frères et leurs cousins ; et ils mériteront la récompense éternelle, ceux qui se louaient comme mercenaires pour un peu d’argent » ; Pierre l’Ermite prêche auprès du pape. 5 décembre, le pape Urbain II signe le décret Veterum sinodalia transférant le siège de l’évêché d’Iria-Flavia (aujourd’hui Padrón) à Compostelle. 18 décembre, Henri de Bourgogne est intitulé comte de Coïmbre dans une charte ; il reçoit d'Alphonse VI de Castille les terres comprises entre le Minho et le Tage, à l'origine du comté de Portugal.

1096. Au concile de Nîmes, le pape interdit aux prêtres tout hommage au pouvoir temporel. 8 mars, avant la date prévue pour le départ de la croisade des chevaliers (15 août), menée par Pierre l’Ermite et celui que l’on appelle Gautier sans Avoir (parce que, s’il est gentilhomme, il est pauvre), s’ébranle une Croisade des pauvres (ou Croisade populaire) ; ces gueux, impatients, indisciplinés et ignorants, à peu près désarmés, pillent sur leur passage pour se nourrir ; ils doivent lutter contre les Hongrois et massacrent les communautés juives qu’ils rencontrent sur leur route en Europe, particulièrement en Allemagne (nombreux massacres en Rhénanie) ; ils parviendront à Constantinople le 1er août. En mai, visite du pape à Moissac, il bénit les différents bâtiments monastiques et le cloître en voie d’achèvement. A Saint-Sernin de Toulouse, Urbain II consacre la table d’autel. 18 mai, à Worms, les juifs accusés d’avoir empoisonné les eaux de la ville sont massacrés malgré la protection de l’évêque (le portail de l’évêché est enfoncé). A Spire, Mayence, Cologne, Trêves, massacres de Juifs. 30 mai, à Prague, les Juifs qui refusent le baptême sont passés au fil de l’épée par les croisés. 1er août, guidée par Pierre l’Ermite et Gautier Sans Avoir, la croisade populaire atteint Constantinople ; l’empereur byzantin cantonne les quelques 12 000 rescapés (guenilleux) sur la rive asiatique du Bosphore où ils seront anéanties par les Turcs qui dresseront une grande pyramide avec leurs têtes. 15 août, début de la croisade des chevaliers dite Croisade des Barons (12 000 cavaliers et 80 000 fantassins sont répartis en 4 armées : la première (les Lorrains) sous les ordres de Godefroy de Bouillon, la deuxième dirigée par le comte de Toulouse, Raymond de Saint-Gilles, et le légat du pape Adhémar de Monteil (le légat demeure la seule autorité incontestée de la croisade : habile diplomate, il assure la difficile cohésion des barons ; il meurt lors d’une épidémie, en 1098, pendant le siège d’Antioche), la troisième sous la conduite du prince normand Bohémond et la quatrième emmenée par Etienne de Blois et Robert de Normandie. 21 octobre, les Seldjoukides massacrent la croisade populaire à Civitot (auj. İznik en Turquie). 19 novembre, bataille d'Alcoraz dans les environs de Huesca (royaume d'Aragon) : le roi d'Aragon Pierre Ier, qui assiège la ville d'Alcoraz, perd la vie à l'arrivée de renforts musulmans en provenance de Saragosse ; la légende veut que la victoire finit par échoir à l'armée chrétienne grâce à l'apparition de saint Georges. 12 décembre, Godefroy de Bouillon arrive sur la mer de Marmara et ravage les environs de Selymbria. 23 décembre, les croisés se voient refuser l’entrée de Constantinople par les Byzantins ; ils doivent prêter serment à l’empereur qui les ravitaille.

D'avril à octobre 1096. Massacres de Rhénanie : environ 12 000 Juifs sont massacrés par des foules de chrétiens allemands pendant la Croisade du peuple, la première phase de la Première Croisade.

1097. 9 janvier, Urbain II étend l'exemption dont bénéficie Cluny à tous les monastères sur lesquels l'abbé de Cluny exerce une juridiction directe ; l'ordre peut échapper à la mainmise des évêques et des seigneurs laïcs et aider au relèvement du clergé en propageant la réforme pontificale. 5 avril, à Pâques, Godefroy de Bouillon et son frère Baudouin de Boulogne acceptent de prêter le serment d'allégeance à l'empereur byzantin Alexis Ier Comnène. 9 avril, le chef normand Bohémond de Tarente arrive à Constantinople et accepte sans difficulté de prêter le serment d'allégeance à son ancien ennemi, l'empereur byzantin Alexis Ier Comnène dès le lendemain. 21 avril, le comte de Toulouse Raymond de Saint-Gilles arrive à Constantinople pour prendre part à la croisade ; il rencontre peut-être Alexis Comnène dès le lendemain de son arrivée. 26 avril, Raymond de Saint-Gilles refuse de prêter le serment d'allégeance que l'empereur byzantin Alexis Ier Comnène réclame des croisés. 14 mai, début du siège de Nicée par les croisés. 14-28 mai, Étienne II de Blois et Robert Courteheuse arrivent à Constantinople avec les derniers contingents de la croisade des seigneurs et prêtent serment à Alexis. 19 juin, prise de Nicée par les croisés : la garnison turque rend la ville aux Byzantins, privant les croisés de l’exploitation de la victoire ; l'avant-garde de l'armée des croisés quitte Nicée. 1er juillet, après avoir remporté sur les Turcs seldjoukides la Bataille de Dorylée, Godefroi de Bouillon devient le chef des Croisés. L’empereur Henri IV déclare nulles les conversions obtenues par la force sur le passage des croisés. Le pape excommunie (deuxième fois) pour inceste, adultère et bigamie, le roi de France Philippe Ier. En octobre, Edgar, fils de Malcolm III détrône Donald III d'Écosse et l'emprisonne : début du règne d'Edgar, roi d'Écosse. 20 octobre au 2 juin 1098, siège d'Antioche par les Croisés. 29 décembre, Yâghî Siyân, émir d'Antioche, tente une sortie sans succès contre les croisés.

1098. 10 mars, prise d’Edesse par Baudouin de Boulogne. 21 mars, fondation de l’abbaye de Cîteaux par Robert, le fondateur de l’abbaye de Molesmes ; Cîteaux essaime bientôt, fondant quatre filles : La Ferté (1113), Pontigny (1114), Clairvaux, dont Bernard est le premier abbé, et Morimond (1115) ; l’ordre cistercien est organisé en 1114 par la Carta Caritatis et lancé en Europe par Bernard de Clairvaux. 2 et 3 juin, les Croisés, qui ne sont plus que 15 000, prennent Antioche. 7 au 28 juin, les croisés sont assiégés dans Antioche par les armées turques de Kurbuqa. 14 juin, dans la cathédrale Saint-Pierre d'Antioche, Pierre Barthélemy découvre la Sainte Lance : les Arabes parlent de supercherie. 28 juin, la victoire de Bohémond de Tarente sur le turc Kerbogha permet la libération des troupes assiégées dans Antioche ; les Croisés sont galvanisés par la découverte de la Sainte Lance. 26 août, Jérusalem est prise par les Fatimides tandis que les Byzantins reprennent Nicée, Smyrne, Ephèse et Sardes. Roger Ier, comte de Sicile, est nommé légat pontifical en Sicile par le pape. 12 décembre, prise de Ma’arrat (Syrie) par les Croisés.

1099. 7 juin, les habitants de Jérusalem voient apparaître l’armée des Croisés. 8 juillet, les Croisés, qui espèrent voir se renouveler le miracle de la chute de Jéricho du temps des Hébreux, font le tour de Jérusalem en chantant des cantiques, en faisant résonner les tambours et sonner les olifants… mais les murailles ne s’effondrent pas ; les barons français envoient un messager au commandant fatimide pour lui proposer sa reddition en échange d’un sauf-conduit pour lui et ses hommes, la proposition est acceptée par le chef musulman qui accepte de se rendre contre la promesse que la population civile sera épargnée ; un premier assaut est lancé le 14 juillet mais il échoue. Vendredi 15 juillet à 15 h, au cri de Dieu le veut !, l’assaut est donné et Jérusalem est envahie ; les défenseurs de la citadelle ont la vie sauve grâce à Raimon de Saint-Gilles qui leur accorde un sauf-conduit jusqu'à la côte ; malgré les ordres de Tancrède, les musulmans qui se sont réfugiés dans les mosquées de l'esplanade du Temple sont massacrés, les juifs, rassemblée dans les synagogues, sont brûlés vifs et les chrétiens orientaux (coptes et arméniens) sont tués ; Pierre l’Ermite assiste à la tuerie (à son retour en Europe, il fondera le monastère de Neufmoutier ; certains pensent qu'il est plutôt mort au combat) ; Godefroi IV de Boulogne, dit Godefroi de Bouillon, découvre à Jérusalem un couvent-hôpital de moines italiens construit par des marchands d'Amalfi et dirigé par Gérard de Martigues qui fonda vers 1080 l'Ordre hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem qui sera approuvé par le pape Pascal II en 1113 ; Godefroi se distingua au cours de la prise de Jérusalem en atteignant le premier le sommet de la muraille ; les barons francs préfèrent ce conciliateur sans ambitions, à l’impétueux et intransigeant Raymond de Saint-Gilles désigné par le pape comme chef militaire de la croisade. 22 juillet, Godefroi qui refuse d'être roi dans la ville où mourut le Christ rejette la couronne royale et accepte le titre d'Advocatus Sancti Sepulchri (Avoué du Saint Sépulcre) avec la charge de gérer le nouvel État. 29 juillet, mort du pape Urbain II. 1er août, Daimbert de Pise est élu premier patriarche latin de Jérusalem. 5 août, après avoir enquêté auprès des survivants de la ville, Arnoulf de Roeux découvre la relique de la Sainte Croix. 12 août, à Ascalon, Godefroy, à la tête de son armée, avec la Sainte Croix, remporte la bataille contre le calife fatimide du Caire, ce qui permet la création du Royaume latin de Jérusalem.


Note
1 http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-S%C3%A9pulcre

Sources


Pape suivant : Pascal II
Liste des papes


Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur.

Date de mise à jour : 26/10/2024

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