Carnaval. Mardi Gras.
Mercredi des Cendres. Carême.

CARNAVAL ET MARDI GRAS

Le carnaval était un temps de réjouissance qui s'écoulait depuis l'Epiphanie jusqu'au mercredi des Cendres. Cette tradition existe encore en Guadeloupe.
Aujourd’hui, c’est généralement la période de festivités qui précède le Carême, période de pénitence d’une quarantaine de jours qui débute le Mercredi des Cendres (le lendemain de Mardi gras) et s'achève le jeudi saint (le vendredi saint et le samedi saint on observe le jeûne pascal).
C'est le pape Grégoire Ier qui introduisit probablement, en 591, la tradition du Mercredi des Cendres (in capite ieiunii) qui débute le Carême.

Carnaval viendrait du latin médiéval carne levare qui signifie enlever (ou retirer) la viande (à cause du jeun durant les quarante jours du Carême).

Le carnaval a été institué par l'Église pour canaliser et contrôler les débordements des fêtes païennes marquant la fin de l’hiver 6.
Les manifestations les plus importantes du carnaval se déroulaient durant les trois jours gras, c'est-à-dire pendant les trois jours précédant le mercredi des Cendres.
Le roi Carnaval était livré aux flammes le soir de Mardi gras (jour où on mangeait le boeuf gras, dernière viande permise avant le jeûne prolongé du Carême).
De nos jours, la fête de Mardi gras se traduit en France par un certain nombre d'événements très festifs dans les familles, dans les quartiers et, quand les élèves ne sont pas en vacances, dans les écoles. On se déguise pour défiler dans son quartier ou dans sa ville, on confectionne et mange CREPES, BEIGNETS ou gaufres qui font partie intégrante de la célébration de Mardi gras. La famille des beignets (pets de nonne ou beugnets en Franche-Comté, crouchepettes dans les Landes) et des BUGNES à Lyon (bougnettes à Perpignan, beugnot dans les Vosges), des oreillettes en Provence, des merveilles à Bordeaux, des ganses à Nice, des croustillons de ch'nord à Dunkerque, des roussettes à Strasbourg, des bottereaux en Vendée serait née dans la Rome antique où on consommait ces pâtisseries au moment des fêtes.

D'un pays à l'autre, la saison du carnaval ne commence pas le même jour.
Ainsi, en Bavière et en Autriche, il commence le 6 janvier, jour de l'Épiphanie.
À Cologne et dans d'autres régions d'Allemagne, la saison débute le matin du 11 novembre, à 11 h 11.

La célébration du carnaval est traditionnellement marquée par des bals masqués, des défilés de chars bariolés dans les rues et des cortèges costumés.

Le Bonhomme Hiver est une tradition commune, largement répandue dans les pays où l'hiver occupe de longs mois, et où la population se libére symboliquement de l'hiver en offrant au bûcher une poupée de chiffons personnalisant cette saison ; généralement, cette tradition a lieu autour du carnaval.
Pendant la fête suisse de Homstrom, le 3 février, on célèbre la fin de l'hiver en brûlant des effigies de paille qui symbolisent le vieux bonhomme Hiver.
Lors du Sechseläuten de Zurich, a lieu la crémation du Böögg.
A Bouge (Namur) en Belgique, le Bonhomme Hiver est brulé le premier dimanche du Carême et 6 feux périphériques sont allumés tout autour de la vallée namuroise : la légende veut que quiconque peut voir ces sept feux en même temps sera protégé, l'année entière, des sorcières et grimaciers.

Le carnaval est une survivance des extravagances païennes : bacchanales, lupercales, saturnales, etc.
En effet, on ne célébrait point ces fêtes païennes sans festins, sans danses, sans déguisements : seuls les costumes différaient.
Les Pères de l'Église, Tertullien, Cyprien de Carthage, Clément d'Alexandrie, Jean Chrysostome, le pape Innocent III et plusieurs conciles condamnèrent vainement les danses, les plaisirs bruyants et la débauche dissimulée sous le masque.
Au Moyen Age, on dansait dans l'église et on y chantait même la messe à l'envers 6. Les riches se déguisaient en pauvres, les adultes en enfants, et vice-versa.

Le carnaval urbain, avec ses masques, ses travestissements et ses cavalcades, naquit au XIe siècle avec l'essor des villes médiévales.



Paul II, pape de 1464 à 1471, taxa les Juifs de Rome pour financer les carnavals et les fêtes.

Le Saint-Siège permit au carnaval de s'installer à Venise au XVe siècle.

Les origines du carnaval de Dunkerque remonteraient au début du XVIIe siècle. Les armateurs offraient aux marins-pêcheurs, avant leur départ en Islande pour 6 mois de pêche à la morue, un repas et une fête (la Foye), et leur versaient la moitié de leur solde. De la Foye naîtra la Visschersbende le 30 avril (bande des pêcheurs en flamand). Elle se déroulait à l'origine entre le lundi gras et le mercredi des cendres marquant le début du Carême, ce qu'on appelle les 3 joyeuses. Le premier document officiel connu parlant de ces festivités est une ordonnance du Magistrat, datée du 16 janvier 1676, qui réglementait les festivités. 3

Chaque année, au moment du carnaval, les juifs devaient présenter leurs hommages au Sénat romain dont le conservateur posait le pied sur la nuque d’un rabbin avant de congédier la délégation.
En 1623, Urbain VIII décréta que, lors des audiences accordées aux représentants de la communauté juive, ceux-ci ne baiseraient plus son pied, mais le plancher sous son pied.

En 1694, on appellait valentin le cavalier qu'une jeune-fille choisissait, pour sortir avec elle, le premier dimanche du Carême (Quadragésime), jour de la Fête des Brandons. Le soir du premier dimanche de Carême, la Fête des Brandons, vestige des Fébruales latines, était célébrée en faisant allumer un feu de joie par des jeunes mariés et des valentins puis on enflammait quelques tortillons de paille (les brandons) que l'on portait dans les champs pour chasser le mauvais air des terres, les mulots et les taupes et s'assurer de bonnes récoltes.

Au Carnaval de Binche en Belgique, organisé pendant trois jours en février, des "Gilles", des hommes portant des masques effrayants et des costumes colorés en velours, défilent dans les rues et vous jettent des oranges. Cette tradition, remontant au-delà de la fin du XVIIIème siècle, est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO.

A la Renaissance, apparurent les chars de triomphe, les bals costumés et les ballets inspirés de la fête vénitienne.

Les bals masqués de l'Opéra, institués par une ordonnance du régent (31 décembre 1715), attisaient le goût de la nation pour la moquerie, l'intrigue et le plaisir facile.
Ces bals, qui avaient lieu trois fois par semaine, à dater de la Saint-Martin (11 novembre), jusqu'à la fin du carnaval, eurent un succès prodigieux, qui durait encore quand éclata la Révolution.

Les fêtes du Carnaval et du Boeuf gras furent supprimée en 1790, mais rétablie en 1805.

Vers 1850, il n'existait aucune ville de l'Europe catholique, peut-on dire, qui n'eut son corso, son défilé de groupes, ses bals bourgeois ou populaires, ses mascarades.

A la fin du XIXe siècle, les cortèges carnavalesques avec défilés de chars prirent l'avantage, simultanément à Viareggio, à La Nouvelle-Orléans, à Rio de Janeiro, et à Nice.
A Nice, la plus ancienne mention du carnaval remonte à l'an 1294, mais c'est celui de 1873 qui initia le carnaval moderne quand Andriot Saëtone créa le Comité des Fêtes.

Le carnaval du Brésil, lui, plonge ses racines dans les rythmes et les danses venus d'Afrique d'une part, d'autre part dans les jeux violents de l'entrudo portugais où, vêtus de hardes, les participants aspergeaient les passants d'eau, de farine, de détritus...
L'entrudo, officiellement interdit en 1853, céda la place à des formes moins dangereuses de chahut et de tapage.

Au début du XXe siècle, les danses costumées prévalurent dans le peuple et la mode des bals masqués vénitiens dans les classes aisées.

Depuis 1934, lors de la deuxième quinzaine de février, Menton accueille un évènement à la renommée internationale : la Fête du Citron ; appelée aussi Carnaval de Menton, elle attire chaque année plus de 200 000 visiteurs.

En 1940, la propriétaire d'un grand hôtel, fit du carnaval de Rio une grande parade de masques et de danseurs de rue.
Au cours des années 1950, seuls subsistèrent les bals costumés, les cortèges populaires évoluant en écoles de samba à Rio et en cordoes à Bahia.

En Angleterre, la Chandeleur est fêtée le jour de Mardi Gras avec la célébration du "Pancake Day". Une journée qui concilie gourmandise et sport avec l'événement qu'ils appellent le "Pancake Race" lequel consiste à courir le plus rapidement possible tout en faisant sauter une crêpe dans une poêle.

En Allemagne, à Cologne, le jour de Mardi gras, des parades s'ébranlent dans les différents quartiers, tandis que des humoristes raillent les politiciens sous les tentes à bière ; on brûle un homme de paille.

A La Nouvelle-Orléans, Mardi gras est l'occasion de défiler de 8 heures du matin à minuit avec parades déguisées, jets de colliers de perles et fanfares. 5

Citations

Un Turc, qui avait passé à Paris le temps du carnaval, racontait au sultan, à son retour à Constantinople, que les Français devenaient fous en certains jours, mais qu'un peu de cendre, qu'on leur appliquait sur le front, les faisait rentrer dans leur bon sens. (Louis Julien Larcher 1808-1865)

Un jour par an, le Mardi gras par exemple, les hommes devraient retirer leur masque des autres jours. (Claude Aveline 1901-1992)

Dictons météorologiques

Carnaval au soleil, Pâques au tison.
Quand Mardi gras est de vert vêtu, Pâques met des habits blancs.


MERCREDI DES CENDRES ET CAREME

Les Cendres

Grégoire Ier introduit probablement, en 591, la tradition du Mercredi des Cendres (Dies cinerum in capite ieiunii = Jour des Cendres au début du jeûne) qui débute une période de pénitence d’une quarantaine de jours : le Carême, contraction du mot latin quadragesima signifiant quarantième.
Le Carême débute le mercredi des Cendres et s'achève le jeudi saint (le vendredi saint et le samedi saint on observe le jeûne pascal).
Le carême débute à la date du "Lundi pur" chez les orthodoxes et les catholiques de rite byzantin (Eglises d'Orient). Le "Lundi pur" a lieu quarante jours avant le Samedi de Lazare, veille du dimanche des Rameaux, c'est-à-dire quarante-huit jours avant Pâques.


Le prêtre asperge les cendres avec de l'eau bénite, puis il les parfume avec de l'encens. Lors de la messe du Mercredi des Cendres, le prêtre, après la proclamation de l'Evangile et de l'homélie, trace, avec les cendres, des croix sur le front des fidèles, en disant ces paroles qui furent adressées au premier pécheur : « Memento, homo, quia pulvis es et in pulverem reverteris » (Souviens-toi, homme, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière).
Les cendres sont celles des rameaux provenant du dimanche des Rameaux de l'année précédente.
La cendre, dont la signification originelle est fort discutée bien que son usage soit répandu dans la plupart des religions antiques, est souvent associée à la poussière (les Septante traduisent plus d'une fois poussière par cendre) et symbolise à la fois le péché et la fragilité de l'homme.
Cette pratique de pénitence très ancienne remonte en fait au peuple hébreu. Au départ, au commencement du christianisme, il n'était pas directement associé au Carême puisqu'il était pratiqué lors de rites d'excommunication et de sanction de ceux qui s'étaient rendus coupables de péchés capitaux (meurtre, adultère, hérésie...).
Le cœur du pécheur, d'abord, est semblable à la cendre : Isaïe appelle l'idolâtre un amateur de cendres (Isaïe 44,20), et le Sage dit de lui : « Cendres, que son cœur ! Plus misérable que la poussière, sa vie ! » (Sagesse 15,10). C'est pourquoi le salaire du péché ne peut être que cendre : les orgueilleux se verront réduits en cendre sur la terre (Ezéchiel 28,18), et les méchants seront piétinés comme cendre par les justes (Malachie 3,21). D'ailleurs le pécheur qui, au lieu de s'endurcir dans son orgueil [Siracide ou Ecclésiastique 10,9], prend conscience de sa faute, confesse précisément qu'il n'est que poussière et cendre (Genèse 18,27 ; Siracide 17,32) ; et pour signifier aux autres et à lui-même qu'il en est convaincu, il s'assoit sur la cendre (Job 42,6 ; Jonas 3,6 ; Matthieu 11,21) et s'en couvre la tête (Judith 4,11-15 ; 9,1 ; Ezéchiel 27,30). Mais ce même symbole de pénitence sert aussi à exprimer la tristesse de l'homme anéanti par le malheur, sans doute parce qu'on suppose un lien entre le malheur et le péché. Thamar méprisée (2 Samuel 13,19) se couvre de cendre ; de même les juifs menacés de mort (Esther 4,1-4 ; I Maccabées 3,47 ; 4,39). L'homme veut ainsi montrer l'état auquel il a été réduit (Job 30,19) et va même jusqu'à se nourrir de cendre (Psaumes 102,10 ; Lamentations 3,16). Mais c'est avant tout quand le frappe un deuil qu'il expérimente son néant, et il l'exprime alors en se couvrant de poussière et de cendre : « Fille de Sion, revêts le sac, roule-toi dans la cendre, fais un deuil ! » (Jérémie 6,26).
Se marquer de cendre, c'est réaliser une sorte de confession publique. Par le langage de cette matière sans vie qui retourne en poussière, l'homme se reconnaît pécheur et fragile, prévenant par là le jugement de Dieu et attirant sa miséricorde. A celui qui avoue ainsi son néant, se fait entendre la promesse du Messie qui vient triompher du péché et de la mort : consoler les affligés et leur donner, au lieu de cendre, un diadème. (Isaïe) 1

Le jeûne du Carême

À l'origine du Carême, il y a, avant Pâques, un jeûne de 6 jours qui, dès le IVe siècle, est fixé à 40 jours. Il y a des variations dans la manière de calculer ces 40 jours. Le jeûne de quarante jours se prolonge par le jeûne pascal de 6 jours (la semaine sainte), les deux jeûnes étant séparés par 2 jours festifs : le samedi (mémorial de la résurrection de Lazare) et le dimanche des Rameaux. 4
Cette durée de quarante jours correspond au temps passé par Jésus-Christ dans le désert. Avant de commencer sa mission, Jésus jeûna pendant quarante jours dans le désert où il repoussa les tentations de Satan : "Et aussitôt L'esprit le poussa au désert. Et il demeura dans le désert quarante jours, tenté par Satan ; il était parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient" (Marc 1, 12-13).

En 364, le concile de Laodicée prescrit la xérophagie, c'est-à-dire la consommation exclusive de pain et de fruits secs durant le carême (50e canon).

Au IVe siècle, le jeûne consiste à ne prendre qu'un seul repas le soir sans viande, ni œuf, ni laitage, ni vin.

Vers le Ve-VIe siècle, les quarante jours de ce temps commencent le sixième dimanche avant Pâques et se terminent le Jeudi Saint, jour de réconciliation des pénitents, les dimanches faisant partie du Carême. 4

Au VIIe siècle, le jeûne consiste à ne prendre qu'un repas quotidien (un seul repas le soir sans viande, ni œuf, ni laitage, ni vin) et à s'abstenir de toute nourriture les vendredi et samedi saints.

Depuis 1949, le jeûne et l’abstinence pendant le carême ne sont obligatoires que le mercredi des Cendres et le vendredi saint.

Le 17 février 1966, la constitution apostolique Paenitemini sur la pénitence du pape Paul VI précise : "Le temps du Carême conserve son caractère pénitentiel. Les jours de pénitence qui doivent être observés obligatoirement dans toute l’Église sont : chaque vendredi et le mercredi des Cendres, ou le premier jour du grand Carême, selon les rites."
Le 23 octobre, les évêques de France suppriment le maigre du vendredi (à partir du 1er janvier 1968) mais prescrivent l’abstinence de viande pour les vendredis du carême.

Si on prend un repas à midi, on ne prendra qu'une légère collation le soir.

Le chrétien peut aussi réduire sa consommation d'alcool, de tabac, de chocolat, etc. Le pape Jean-Paul II propose un usage plus modéré de la télévision.
Les femmes enceintes et les personnes de plus de 60 ans et de moins de 14 sont dispensées du jeûne.

Le Code de droit canonique (Codex Iuris Canonicis) de l'Église romaine, promulgué sous l'autorité de Jean Paul II le 25 janvier 1983, stipule :
"1249 Tous les fidèles sont tenus par la loi divine de faire pénitence chacun à sa façon ; mais pour que tous soient unis en quelque observance commune de la pénitence, sont prescrits des jours de pénitence durant lesquels les fidèles s'adonneront d'une manière spéciale à la prière et pratiqueront des œuvres de piété et de charité, se renonceront à eux-mêmes en remplissant plus fidèlement leurs obligations propres, et surtout en observant le jeûne et l'abstinence selon les canons suivants.
1250 Les jours et temps de pénitence pour l'Église tout entière sont chaque vendredi de toute l'année et le temps du Carême.
1251 L'abstinence de viande ou d'une autre nourriture 2, selon les dispositions de la conférence des Évêques, sera observée chaque vendredi de l'année, à moins qu'il ne tombe l'un des jours marqués comme solennité ; mais l'abstinence et le jeûne seront observés le Mercredi des Cendres et le Vendredi de la Passion et de la mort de Notre Seigneur Jésus-Christ.
1252 Sont tenus par la loi de l'abstinence, les fidèles qui ont quatorze ans révolus ; mais sont liés par la loi du jeûne tous les fidèles majeurs jusqu'à la soixantième année commencée. Les pasteurs d'âmes et les parents veilleront cependant à ce que les jeunes dispensés de la loi du jeûne et de l'abstinence en raison de leur âge soient formés au vrai sens de la pénitence.
1253 La conférence des évêques peut préciser davantage les modalités d'observance du jeûne et de l'abstinence, ainsi que les autres formes de pénitence, surtout les œuvres de charité et les exercices de piété qui peuvent tenir lieu en tout ou en partie de l'abstinence et du jeûne
."

L'Église protestante ne respecte pas le jeûne du Carême de façon aussi stricte que l'Église catholique, car elle refuse l'idée de pénitence, selon laquelle elle pourrait se rapprocher de Dieu en jeûnant. Pour les protestants, ces 40 jours sont davantage considérés comme un temps tourné vers la prière.

Citations

Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites, qui se rendent le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. (Matthieu 6,16)

Si haut qu'on monte, on finit toujours par des cendres (Henri Rochefort + 1913)

Le Carême a, pour nous, une signification : il doit manifester aux yeux du monde que le Peuple de Dieu tout entier, parce que pécheur, se prépare dans la Pénitence à revivre liturgiquement la Passion, la Mort et la Résurrection du Christ. (Jean-Paul II, Message pour le Carême, 1979)

L’imposition des cendres met en évidence, en particulier, notre condition de créatures, en totale et reconnaissante dépendance du Créateur (…) L’humble acte de recevoir les cendres sacrées sur le front (…) s’oppose au geste orgueilleux d’Adam et d’Eve qui, par leur désobéissance, détruisirent le rapport d’amitié qui existait avec Dieu Créateur. (Jean-Paul II, 25 février 1998)

Face à la peur innée de la fin, et encore davantage dans le contexte d'une culture qui, de tant de manières, tend à censurer la réalité et l'expérience humaine de la mort, la liturgie quadragésimale, d'une part, nous rappelle la mort en nous invitant au réalisme et à la sagesse, mais, d'autre part, nous pousse surtout à saisir et à vivre la nouveauté inattendue que la foi chrétienne transmet à la réalité de la mort elle-même. L'homme est poussière précieuse aux yeux de Dieu, parce que Dieu a créé l'homme en le destinant à l'immortalité. (Benoît XVI, Audience générale, Mercredi des Cendres, 17 Février 2010)

Dicton

En Carême, saumon et sermon sont de saison.

Proverbes

Le carême est court pour celui qui a une dette à payer à Pâques (Proverbe espagnol)
Celui qui doit être pendu à Pâques trouve le carême bien court (Proverbe basque)


Voir dossier : Au fil de l'an


Notes :
1 Vocabulaire de théologie biblique, Ed. du Cerf. 1977
2 Les personnes végétariennes devront renoncer le vendredi à un autre aliment que la viande.
3 http://fr.wikipedia.org/wiki/Carnaval_de_Dunkerque
4 http://cybercure.fr/l-eglise-en-fete/le-temps-de-paques/le-careme/article/sens-origine-et-histoire-du-careme
5 http://www.linternaute.com/actualite/societe/1213241-mardi-gras-2017-date-origine-liens-avec-le-carnaval-et-le-careme/
6 Le Moyen Age connut des fêtes populaires : les fêtes des Fous, des Sots, des Innocents, de l'Ane, des Sous-diacres, des Diacres-Saouls, des Cornards, des Libertés de décembre, etc.
Ces fêtes étaient célébrées à Noël, à la Saint-Etienne (26 décembre), à la Saint-Jean d'hiver (27 décembre), aux Saints-Innocents (28 décembre), le 1er janvier (Circoncision), à l’Épiphanie (6 janvier) ou à d'autres dates ; elles résistèrent d'autant plus longtemps que l'on y trouvait un souvenir des Saturnales, des Lupercales et d'autres fêtes païennes, rappelant aux puissants de la terre que leur supériorité ne serait pas éternelle.
On élisait un abbé des fous ou un évêque des fous ou même un pape des fous...
L'Église institua le carnaval pour canaliser et contrôler les débordements des fêtes païennes célébrant notamment le solstice d'hiver et le retour de la lumière solaire.

Sources


Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur.

Date de mise à jour : 20/05/2024

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