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1. Religion et mythes La religion (du latin religare = lier, relier) est l’attitude individuelle et collective vis-à-vis d'une divinité et, par suite, la série de rituels, de croyances et d'obligations, envers cette divinité. La religion, comme la philosophie et la gnose, conduit à rechercher la vérité sur soi-même et sur le monde, sur le rapport de l'homme avec l'humanité et l'ensemble de ce qui existe. De nombreux mythes (du grec muthos = fable) prennent leur source à l'origine de l'humanité, tel le culte des déesses mères et des vierges noires, du dieu ou des dieux créateurs et de l'esprit divin existant dans chaque être. Les croyances romaines restèrent en vigueur jusqu'au moment où le christianisme supplanta les religions originelles de l’Empire romain au début du Moyen Age. 2. Culte romain primitif L'origine de la religion des premiers Romains reste imprécise en raison de l'assimilation d'une grande partie de la mythologie grecque et de nombreuses autres croyances. Des changements importants dans la religion avaient déjà eu lieu avant que la tradition écrite ne commençât ; ses origines étaient dans la plupart des cas méconnues des premiers écrivains romains, tel Varron, érudit du 1er siècle av. J.-C. D'autres auteurs classiques, comme le poète Ovide dans ses Fastes (calendrier), furent grandement influencés par leurs modèles d'Alexandrie, leur travail incorporant souvent des croyances grecques pour compléter les manques de la tradition romaine. Le rituel romain distingue clairement deux classes de dieux, les dii indigetes et les dii novensides ou novensiles : - Les indigetes étaient les dieux d'origine de l’Etat romain, leurs noms et leur nature sont indiqués par les premiers prêtres et par les fêtes du calendrier. Une trentaine de ces dieux étaient honorés à l'occasion de cérémonies. - Les novensides étaient des divinités nouvelles dont les cultes furent introduits pendant la période historique. Parmi les divinités romaines primitives, en plus des dii indigetes, il existait un grand nombre de dieux dont les noms étaient invoqués au cours d'activités variées comme la moisson. Les anciens rituels étaient associés à des actes comme le labourage et les semailles, et à chaque étape, une divinité particulière était invoquée, d'où l'origine de son nom. Ces divinités se groupent sous le nom général de dieux auxiliaires ou associés et étaient honorées en même temps que les dieux principaux. Le culte primitif romain était plus un polydémonisme qu'un polythéisme (les concepts des pratiquants concernant les dieux en restant à leurs noms et fonctions), le numen de l'être (pouvoir) se manifestant de façon très spécialisée. La nature des dieux indigetes et de leurs cultes montre que les premiers Romains appartenaient à une communauté agricole, mais qu'ils aimaient aussi la bagarre et la guerre. Les dieux représentaient les besoins pratiques de la vie quotidienne, et on leur accordait scrupuleusement les rites et les offrandes. Ainsi, Janus et Vesta gardaient la porte et le foyer, les dieux Lares protégeaient les champs et la maison, Palès gardait les troupeaux, Saturne veillait sur les semailles, Cérès sur la croissance du blé, Pomone sur les fruits, Consus et Ops sur la moisson. Même le majestueux Jupiter, le souverain des dieux, était honoré pour sa contribution à la pluie nécessaire aux fermes et aux vignobles. Compte tenu de son caractère omniprésent, possédant la foudre comme arme, il dirigeait l'activité des hommes et, de par son état, il était le protecteur des Romains dans leurs activités militaires en dehors de leurs frontières. Les dieux Mars et Quirinus, souvent confondus, avaient une importance capitale dans les premiers temps. Mars était le dieu des Hommes jeunes et de leurs activités, principalement la guerre, il était célébré en mars et en octobre. Quirinus était le dieu des armées en temps de paix. À la tête du panthéon, on trouvait le trio Jupiter, Mars et Quirinus (dont les trois prêtres étaient les plus élevés en grade), puis Janus et Vesta. Ces dieux des temps anciens avaient peu de personnalité, leur histoire manquait de mariages et de généalogie. Contrairement aux dieux grecs, on ne pensait pas qu'ils réagissaient comme des mortels, et on trouve peu de récits de leurs activités. Ce culte ancien était associé à Numa Pompilius, le deuxième roi légendaire de Rome, qui avait pour maîtresse et conseillère Egérie, déesse romaine des Fontaines et de l'Accouchement. De nouveaux éléments vinrent s'ajouter assez vite. La légende attribue à la maison royale des Tarquins l'introduction de la trilogie du Capitole, Jupiter, Junon et Minerve, qui avaient la première place dans la religion romaine. Entre autres ajouts, on trouve le culte de Diane sur le mont Aventin et l'introduction des Livres sibyllins, prophéties sur l'histoire du monde qui, selon la légende, furent achetés par Tarquin le Superbe à la fin du VIe siècle av. J.-C. à la Sibylle de Cumes. 3. Absorption des dieux locaux voisins L'absorption des dieux locaux voisins est parallèle à la conquête par Rome des territoires voisins. Les Romains accordaient d'habitude aux dieux locaux des territoires conquis les mêmes honneurs qu'aux premiers dieux attachés à l'Etat romain. Souvent, les divinités ainsi reconnues recevaient une place dans de nouveaux sanctuaires à Rome. De plus, la croissance de la cité attirait des étrangers à qui on permettait de continuer la pratique du culte de leurs dieux. Outre Castor et Pollux, les régions colonisées d'Italie semblent avoir apporté au panthéon romain Diane, Minerve, Hercule, Vénus et certaines divinités d'origine italienne ou grecque. Les divinités romaines importantes furent finalement assimilées aux dieux et déesses grecques, dont le caractère anthropomorphique était plus prononcé, ainsi que leurs attributs et leurs mythes. Le calendrier religieux romain reflétait l'hospitalité de Rome à l'égard des cultes et des divinités des territoires conquis. À l'origine, les fêtes religieuses romaines étaient peu nombreuses. Les plus anciennes survécurent jusqu'à la fin de l'Empire païen, préservant la mémoire des rites propitiatoires et des rites de fertilité d'un peuple agricole primitif. De nouvelles fêtes furent instituées pour marquer la naturalisation de nouveaux dieux, si bien que le nombre de jours de travail du calendrier était inférieur au nombre de jours de fête. Parmi les fêtes religieuses les plus importantes, on peut noter les Saturnales, les Lupercales, les Equirria et les jeux Séculaires. Pendant l'Empire, les Saturnales étaient célébrées pendant sept jours, du 17 au 23 décembre, durant le solstice d'hiver. Tout travail cessait et les esclaves étaient temporairement libres, on s'échangeait des cadeaux et les réjouissances prenaient la première place. Les Lupercales, ancienne fête qui honorait Faunus, un dieu pastoral italien, étaient célébrées le 15 février, au mont Palatin, dans la grotte du Lupercal où les deux fondateurs légendaires de Rome, Romulus et Remus, avaient été nourris par une louve. Les Equirria, fêtes données en l'honneur de Mars, étaient célébrées le 27 février et le 14 mars, traditionnellement la période de l'année où l'on préparait les nouvelles campagnes militaires. La célébration était surtout marquée par des courses de chevaux sur le Champ de Mars. Les jeux Séculaires, qui comportaient à la fois des spectacles athlétiques et des sacrifices, avaient lieu à intervalles irréguliers, une fois par siècle environ, pour marquer le début d'un nouveau saeculum, d'une nouvelle ère. Cette tradition était cependant souvent négligée. 4. Les temples L'architecture des temples romains ainsi que leur grand nombre reflète la réceptivité de la cité pour toutes les religions du monde. Le temple d'Isis et de Sérapis sur le Champ de Mars, construit avec des matériaux égyptiens et dans le style égyptien pour abriter le culte hellénisé de la déesse Isis (adorée dans tout le bassin méditerranéen) est typique de l'hétérogénéité des monuments religieux romains. Les temples les plus remarquables de Rome furent le temple de Jupiter Capitolin et le Panthéon : - Le temple de Jupiter, sur le Capitole, fut dédié en 509 av. J.-C. à Jupiter, Junon et Minerve. Construit d'abord dans le style étrusque, il fut restauré plusieurs fois sous l'Empire et finalement détruit par les Vandales en 455 apr. J.-C. - Le Panthéon, construit de 118 à 125 apr. J.-C. par l'empereur Hadrien, était dédié à tous les dieux ; ce monument remplaçait un temple plus petit construit par le général et homme d'état Marcus Agrippa en 27 av. J.-C. Le Panthéon devint une église chrétienne vers 609. 5. Le clergé Le transfert des qualités anthropomorphiques des dieux grecs vers la religion romaine et, peut-être plus encore, la suprématie de la philosophie grecque chez les Romains, amena à négliger de plus en plus les vieux rites et, au 1er siècle av. J.-C., l'importance religieuse des charges ancestrales du clergé déclina. Les patriciens appelés à ces devoirs ne croyaient plus aux rites, sinon par nécessité politique, et le peuple s'intéressa de plus en plus aux rites étrangers. Les positions de pontife et d'augure restèrent néanmoins des postes politiques convoités. Une réforme et une restauration profonde du vieux système fut alors entreprise par l'empereur Auguste, qui devint lui-même membre du clergé. Bien que les premiers rituels aient été loin d'une certaine morale, étant surtout une relation d'affaires avec des pouvoirs invisibles, où les hommes sacrifiaient aux dieux en échange de la sécurité, ils avaient amené la piété et la discipline religieuse. Auguste favorisa donc la religion comme une protection contre le désordre interne. Pendant cette période, la légende de la fondation de Rome par Enée prit de l'importance grâce à la publication de l'Enéide de Virgile. Sous Auguste, la religion romaine de l'Empire eut tendance à se centrer de plus en plus sur la famille impériale, les empereurs étant déifiés après leur mort. Cette déification avait d'ailleurs commencé avant l'établissement de l'Empire, avec Jules César. Avec l'Empire se développa le culte impérial, omniprésent dans les villes des provinces pour renforcer l'autorité et le prestige de Rome. Les empereurs Auguste, Claude, Vespasien et Titus furent déifiés et, après le règne (96-98 apr. J.-C.) de Nerva, peu d'empereurs échappèrent à cette distinction. Par la suite, de nombreux cultes étrangers devinrent populaires et se répandirent, comme le culte de la déesse égyptienne Isis et celui du dieu perse Mithra, semblable par certains aspects au christianisme. Malgré les persécutions qui se développèrent du règne de Néron à celui de Dioclétien, le christianisme fit des adeptes et devint la religion officielle de l'Empire romain sous le règne de Constantin, qui régna de 324 à 337. Tous les cultes païens furent interdits le 8 novembre 392 par un édit de l'empereur Théodose Ier. 6. Les cultes étrangers De nombreux cultes étrangers se propagèrent, peut-être grâce aux marchands et aux soldats au contact de cultures variées dont l'étrangeté put susciter autant la répulsion que la curiosité, voire la fascination. Leurs divinités garantissaient toutes une vie heureuse après la mort pour leurs fidèles : Cybèle, la déesse mère des dieux venue d'Orient, Isis, la déesse parfaite de l'Egypte, Mithra, le dieu perse de la Lumière, et Jésus, homme et Dieu, issu du monde juif. Leurs sanctuaires se multiplièrent dans le monde romain et leurs motifs symboliques entrèrent dans le répertoire iconographique courant. Un grand nombre de ces religions étrangères adoptées par les Grecs et les Romains avaient des mystères liés au culte de la divinité ; parmi ces religions, il y avait le culte de la déesse phrygienne Cybèle, la Grande mère des dieux ; celui de l'égyptienne Isis, vierge mère, déesse de la Lune, de la Nature et de la Fertilité, ainsi que le perse Mithra, dieu du Soleil. Le culte de ces divinités se répandit à travers tout le monde gréco-romain et devint très populaire dans les premiers siècles de l'Empire romain. Les cultes à mystères, réservés à des initiés, très différents du culte public et processionnel traditionnel, firent de nombreux adeptes. 7. Les Mystères Ce sont des rites secrets et des cérémonies en liaison avec des cultes religieux divers dans la Grèce et la Rome antiques. Les rites secrets faisaient partie du culte de plusieurs divinités grecques : Héra, reine des dieux, Aphrodite, déesse de l'Amour et Hécate, déesse du Monde souterrain. Ces rites et cérémonies étaient connus et pratiqués par des congrégations d'hommes et de femmes dûment initiés : personne d'autre n'avait le droit d'y participer. L'origine et l'objectif de ces mystères sont inconnus. La théorie selon laquelle les mystères recelaient des vérités profondes et les restes d'une révélation trop complexes pour les esprits populaires n'est plus acceptée, mais il ne fait pas de doute que les rituels sacrés apportaient aux initiés des doctrines religieuses secrètes, qui dans un grand nombre de cas concernaient la continuation de la vie après la mort. Les mystères consistaient en purifications, offrandes sacrificielles, processions, chants, danses et représentations théâtrales. Le but des mystères semble avoir été double : procurer réconfort et instruction morale pour la vie terrestre, donner de l'espoir pour la vie après la mort. Les mystères les plus importants et les plus anciens étaient les mystères orphiques, les mystères d'Eleusis et les mystères dionysiaques. Mystères orphiques Les mystères orphiques étaient ceux d'un culte mystique fondé, selon la tradition, par le poète et musicien légendaire, Orphée, le maître des incantations, à qui on attribuait une grande quantité de littérature religieuse. L’orphisme, lié au culte de Zagréos (Dionysos), enseignait que les hommes étaient nés des cendres des Titans, ces géants fils de la Terre, qui voulurent détrôner Chronos/Saturne et furent foudroyés par Zeus/Jupiter. L’âme, enfermée dans le corps comme dans une prison, porte le fardeau du crime originel, celui des Titans ; elle ne s’évadera de cette prison, qu’après de nombreux cycles d’existence (transmigrations), lorsqu'elle sera purifiée par les jeûnes, l’ascétisme et grâce à l’initiation permettant de suivre l’itinéraire spirituel. Le dieu primordial de l'orphisme, Phanès, surgit de l'œuf cosmique originel, engendrant l'univers. Un bas-relief du Musée d'Este, à Modène, montre Phanès surgissant d'un œuf, entouré des douze signes du Zodiaque. Mithra a été identifié à Phanès. Mystères d'Eleusis Encore plus célèbres, les mystères éleusiniens étaient liés au culte des déesses Déméter (la Terre-Mère) et Perséphone (Korè), sa fille, à Eleusis en Attique ; à ces divinités étaient associés Hadès/Pluton (dieu du Monde souterrain), Iacchos (nom de Dionysos dans sa jeunesse), dieu de la Végétation et du Vin, et quelques autres dieux. Déméter/Cérès, Déesse-mère, retrouvait sa fille Perséphone/Proserpine, après son séjour annuel aux enfers. Perséphone, souvent représentée comme une semeuse, représentait la fécondité. « Celui qui n’a pas connu les saintes orgies et celui qui y a pris part n’auront pas, même après la mort, un sort identique dans les séjours ténébreux. » (Hymne homérique à Déméter, vers 483-480). Jane Ellen Harrison écrit 3 que chaque homme prend avec lui son pharmakos (victime sacrificielle, ndlr), un jeune cochon, lors des rites de purification à Éleusis en Grèce antique. Mystères dionysiaques Le culte de Dionysos à Athènes était accompagné de fêtes, de processions, de représentations théâtrales et musicales. Par la suite, les mystères associés à Dionysos devinrent des occasions de beuveries et de débauche. Ils furent interdits d'abord à Thèbes puis dans toute la Grèce. Ces rites furent introduits à Rome sous le nom de Bacchanales (de Bacchus/Dionysos) au IIe siècle av. J.-C. Au début, les mystères furent célébrés uniquement par des femmes ; lorsqu'ils furent ouverts aux hommes, les rassemblements furent suspectés de dévergondage et, en 186 av. J.-C., le Sénat romain tenta de supprimer les rites par décret. 8. Culte de Cybèle et d'Attis Grande Mère (Magna Mater) des dieux, Cybèle, connue par les Grecs sous le nom de Rhéa, femme du titan Cronos et mère des dieux de l'Olympe, et assimilée à Koubaba, la déesse-mère hourrite, était adorée à Pessinonte en Phrygie et sur l’Ida comme déesse de la terre, de la nature et de la fertilité et maîtresse des fauves. L’Ida, chaîne de montagne du nord-ouest de la Turquie, se trouve au sud-est de l'ancienne plaine de Troie. Son sommet le plus élevé, le mont Gargarus (ou Kaz Dagi, 1.767 m) servit de tombeau à Cybèle ; la légende raconte qu'il s'agit du lieu où le prince troyen Pâris jugea la beauté des déesses rivales Héra, Athéna et Aphrodite, où le prince troyen Ganymède fut enlevé par Zeus et où les dieux s'arrêtaient pour contempler les batailles de la guerre de Troie. Cybèle était servie par les Corybantes, êtres sauvages, à demi-démoniaques, qui tiraient leur nom des divinités crétoises qui avaient chanté autour du berceau de Zeus pour couvrir les vagissements du nouveau-né et empêcher ainsi son père, Cronos, de venir le dévorer. Cybèle possédait un parèdre, Attis, dieu de la végétation, berger qui s’émascula sous un pin après qu’elle l’eût frappé de folie pour lui avoir été infidèle, et qu’elle ressuscita sous la forme d’un pin (selon Ovide). La religion de Cybèle, où se manifestaient les éléments d’un fétichisme primitif (culte du pin, des pierres, des fauves), était caractérisée par des cérémonies orgiaques de nature mystique (crises d’hystérie et scènes de possession) et par des rites sauvages (mutilation et émasculation de ses prêtres, les galles ; ceux qui survivaient revêtaient des habits féminins). Le culte de la Grande Mère des dieux, déesse de l’Ida (Mater deum magna Idaea), fut reçu officiellement à Rome vers 205 av. J.-C. quand le bétyle noir (un aérolithe) symbolisant la déesse, fut transporté de Pessinonte à Rome en grande pompe et installée sur le Palatin. Auguste, pourtant hostile aux cultes orientaux, manifesta son attachement au culte de Cybèle dont il fit reconstruire le temple, détruit par un incendie et qu’il dédia en l’an 3 ; sa femme, Livie, fut assimilée à la déesse ; les poètes augustéens rattachèrent le culte aux origines troyennes de Rome. En 47, Claude introduisit le culte d’Attis. De nouveaux prêtres, les archigalles, furent choisis parmi les citoyens romains (ce n’étaient pas des eunuques comme les galles). Le rituel du taurobole, purification et initiation par le sang d’un taureau égorgé, qu’on recueille d’abord dans un vase, puis, au IVe siècle, dont on asperge le fidèle en manière de baptême, fut introduit officiellement à Rome par Antonin (138-161). Un cycle de fêtes, à caractère nettement phrygien, du 15 au 27 mars, faisait revivre la mort et la résurrection d’Attis, symbolisant la renaissance de la végétation : le premier jour, une procession de cannophores (porte-roseaux) et le sacrifice d’un taureau précédaient une semaine de continence et d’abstinence ; le 22 mars, les dendrophores transportaient un pin enveloppé de bandelettes et de violettes, représentant Attis mort ; le 24, jour du sanguis, les funérailles du dieu étaient célébrées à grand renfort de douleur bruyante et de mutilations ; le 25, les hilaries fêtaient la résurrection d’Attis ; enfin, le 27, la Grande Mère était purifiée par un bain (lavatio) dans l’Almo, vieux rite agraire qui avait pour but d’attirer la pluie. Cette alternance de douleur violente, de joie exubérante et la promesse de salut contenue dans la résurrection d’Attis, attirèrent la dévotion des Romains, surtout des femmes, écartées du culte de Mithra. Venant du Vatican de Rome, le culte de Cybèle, recruta des adeptes en Gaule surtout dans les villes, dans la région du Rhône (Lyon, Vienne, Die) et en Aquitaine. En 160, eut lieu, à Lyon, le premier taurobole de Gaule, pour la santé de l’empereur Antonin et le salut de la colonie de Lugdunum : un taureau fut immolé à la Grande Mère des dieux, et on lui édifia un sanctuaire, à Fourvière, sur le site du temple de Lug. Le taurobole trouvait son équivalent dans le sacrifice annuel des taureaux en l’honneur de la déesse-mère (on peut se demander si, notamment à Lyon et à Vienne, le culte de la Grande Mère des dieux n’est pas venu se greffer sur un culte indigène des déesses-mères). A la cérémonie de l’arbor intrat, procession du pin d’Attis, correspondait un usage gaulois analogue : les guerriers gaulois transportaient en procession, à certaines dates de l’année, un arbre, qu’ils allaient ensuite jeter dans un puits. Ce rite est attesté par une scène figurant sur le chaudron de Gundestrup et par les arbres entiers, munis de leurs branches, de leurs racines et de leurs feuilles, découverts dans les puits funéraires gallo-romains, notamment en Vendée et dans le Sud-ouest. 9. Culte d'Isis, d'Horus et de Sérapis Le culte de Sérapis fut créé en Égypte par Ptolémée Ier (323-285 av. J.-C.), désireux d'installer un culte commun aux Égyptiens et aux Grecs. Sérapis, divinité tutélaire d’Alexandrie, était associée à l'Égyptien Osiris, au dieu sauveur Dionysos et au dieu des morts Hadès : pour les Égyptiens, Sérapis était la manifestation humaine d'Apis, le taureau sacré, devenu, après sa mort, Osiris-Apis ; pour les Grecs, il était le dieu de la Fertilité et de la Médecine et le souverain des morts. Le culte tripartite d'Isis, de Horus (Harpocrate, fils posthume d'Osiris, né des œuvres magiques d'Isis sa mère) et de Sérapis fut introduit à Rome en 86 av. J.-C., sous le consulat de Lucius Cornelius Sylla. Plus tard, à cause du caractère licencieux de certains rites, les consuls cherchèrent à supprimer ou à limiter ce culte. Isis, assimilée à la déesse Déméter par Hérodote, fut vénérée en Italie jusqu'au milieu du VIe siècle apr. J.-C. L’Empire romain, séduit par les dieux orientaux, célébrait l'Inventio (la résurrection d’Osiris par Isis). A travers l’initiation et grâce à Isis, le néophyte obtenait un sort meilleur après la mort. Tout comme elle avait rappelé à la vie Osiris, Isis assurait au néophyte une renaissance d’ordre spirituel. La déesse vierge Isis allaitant son fils Horus Sous Caligula (37-41), Isis et Sarapis eurent leurs sanctuaires dans Rome, et l’on vit dans la ville des prêtres égyptiens ; Caligula consacra une salle de son palais aux dieux égyptiens. En 71, la mention du culte d’Isis et des cultes alexandrins apparut officiellement sur les monnaies impériales. A l’époque d'Hadrien (117-138), le culte de Sérapis tendit à devenir universel : Sérapis fut assimilé à Zeus et à Hélios. 10. Culte de Mithra ou Mithraïsme Le mithraïsme (ou mithriacisme ou mithracisme) est l'une des religions principales de l'Empire romain vouée au culte de Mithra, dieu de lumière et de sagesse dans la Perse antique. Le mithraïsme est issu du zoroastrisme lui-même héritier du mazdéisme appelé aussi parsisme. Le culte de Mithra (fêté le 25 décembre), déjà introduit à Rome vers 68 av. J.-C. par des pirates ciliciens capturés par le général Pompée le Grand, puis apporté en Rhénanie par les militaires, principalement par les légionnaires venus des Balkans et de Syrie, fleurira jusqu’au Ve siècle. Ce culte est représenté en Germanie par un nombre assez important de sanctuaires et par des bas-reliefs représentant Mithra égorgeant le taureau. Le sacrifice du taureau par Mithra paraît également avoir évoqué aux yeux des Gaulois le sacrifice annuel des taureaux en l’honneur de la déesse-mère : des reproductions du sacrifice de Mithra, associées sur des bas-reliefs aux représentations de la déesse-mère, prouvent que cette interprétation du sacrifice du taureau par Mithra a été réellement faite par les Gallo-Romains. Dans l'Avesta, les écritures sacrées zoroastriennes des anciens Perses, Mithra apparaît comme le yazata (le bénéfique), l'esprit du bien et l'ordonnateur du monde. II est le dieu du contrat. II représente l'apport juridique de la fonction royale. II tue le taureau divin et du corps agonisant de ce dernier jaillissent toutes les plantes et les animaux bénéfiques à la race humaine. Après avoir conquis l'Assyrie au VIIe siècle av. J.-C. et Babylone au VIe siècle av. J.-C., Mithra devint le dieu du soleil qui était désormais adoré en son nom. Les Grecs d'Asie Mineure identifièrent Mithra à Hélios, le dieu grec du soleil, contribuant ainsi à répandre son culte. Le mithraïsme se propagea très rapidement dans toute l'Italie et les différentes provinces romaines pendant le Bas-empire. Vers 160, les légions revenues de Syrie, vouaient un culte fervent à Mithra, dieu perse de la Lumière, de la Justice et de la Bonté, fêté le 25 décembre (jour anniversaire de la naissance du Soleil et de celle de Mithra) par le sacrifice d'un taureau. L'initié recevait le baptême de sang (taurobole) qui lui assurait l'immortalité de l'âme. Le sang du taureau, égorgé par un pieu sacré au-dessus d'une fosse où se trouvait le fidèle, purifiait et régénérait celui qu'il inondait : le baptisé était renatus in aeternum (= re-né pour l'éternité). Le mithriacisme, adopté par Rome, fut le rival du christianisme dans le monde romain. L'empereur Commode (180-192) se fit initier. En 274, l’empereur Aurélien (né en Pannonie d’une prêtresse du Soleil) voulut réunifier la conscience religieuse du monde romain autour d’un culte solaire syrien, celui de Sol Invictus (Soleil Invaincu), auquel il dédia un temple à Rome le 25 décembre. Aurélien sut bénéficier du soutien des adeptes de Mithra dont le culte était proche de celui de Sol. Le mithraïsme se pratiquait en petits groupes. Les mithraea, lieux de culte, grottes ou bâtiments ayant la forme d'une grotte, étaient toujours de taille modeste. On y prenait des repas en commun pour commémorer le festin fait par Mithra et le Soleil après la création du monde (peut-être y consommait-on la chair d'un taureau sacrifié). Le septième jour de la semaine était particulièrement fêté tout comme le septième mois de l'année. Les initiés étaient répartis en sept grades successifs correspondant chacun à un astre : le Corbeau (Corax) protégé par Mercure ; l’Epoux (Nymphus) ou l'Occulte (Cryphius) par Vénus ; le Soldat (Miles) par Mars ; le Lion (Leo) par Jupiter ; le Perse (Perses) par la Lune ; le Courrier d’Hélios (Heliodromus) par le Soleil ; le Père (Pater sacrorum) par Saturne. Des masques et des insignes appropriés caractérisaient les dignitaires de ces fonctions. Les Corbeaux servaient à boire, les Lions brûlaient l’encens et purifiaient les mystes par le feu, les Soldats étaient consacrés par une sorte de baptême et sans doute marqués. Sur chaque communauté veillait un Père. Le Père des Pères avait le rang d’un évêque métropolitain ou d’un pape et régnait sur un ensemble de communautés. Les mithraïstes se représentaient la fin du monde comme une conflagration universelle (victoire totale du Bien sur le Mal après un combat qui fait la texture même de l'existence). Mithra est un dieu solaire indo-iranien, serviteur du dieu suprême Ahura Mazda (d’où mazdéisme), dieu aux mille oreilles et dix mille yeux, distributeur de l'énergie vitale, dieu sauveur, vainqueur invincible, souverain des armées, ange de lumière, tauroctone (tueur de taureau) et juge des morts qu'il ressuscitera à la fin des temps. Placé près de Mithra, l'ange Rashnu pèse les âmes (comme Osiris chez les Egyptiens et comme l'archange Michel chez les Chrétiens). Mithra ne meurt pas : il s'élève au ciel. En Inde, dans le Veda et l'Avesta, il est le fils de la déesse Aditi et, avec ses 7 frères, forme le groupe des Aditya. Son culte ainsi que celui de son frère Varuna, déclinèrent très vite. En Perse, il crût rapidement. Unique dieu des mystères non liés au culte de la végétation, il était considéré comme l'intermédiaire entre le Dieu Ahura Mazda et les hommes. II n'est plus mentionné après la réforme de Zarathushtra, mais son culte reste populaire. Dans la perse ancienne, il préserve la loi et de l'ordre : Mitra, en sanscrit, signifie associé, allié (en iranien ancien = contrat). Il personnifie amitié, bienveillance, non-hostilité, veille sur contrats et accords, aide aux compromis (on lui doit la concorde). Monté sur un char d'or attelé de 4 chevaux blancs, Mithra combattait les forces démoniaques et permettait à ses adeptes d'accéder à l'immortalité. Le sacrifice du Taureau cosmique est un rite perse destiné à restaurer le règne de fertilité et d'abondance de Yima, le premier homme. Mithra appartient à une première triade avec Ahura Mazda et Anahita et à une deuxième triade en tant que Soleil, entre Cautas (Soleil Levant) et Cautopatès (Soleil couchant). Mithra (saxigène ou pétrogène) naquit de la roche (saxigenus) ou de la pierre (petra generatrix) un 25 décembre (jour où se célébrait la renaissance du soleil invaincu : Natalis Solis invicti) tout près d'une source abritée par un arbre. Il portait le bonnet phrygien, une torche et un couteau. Il but l'eau de la source et coupa, avec son couteau, le fruit de l'arbre. Avec les feuilles de cet arbre, il se confectionna des vêtements. Mithra a été identifié au dieu primordial de l'orphisme, Phanès, qui surgit de l'œuf cosmique à l'origine du temps, engendrant l'univers. Sur ordre du Soleil (ordre transmis par un corbeau), Mithra égorgea le taureau primitif, premier être vivant crée par Ahura Mazda, dont le sang répandu donna naissance à toute la création, malgré les efforts du serpent et du scorpion agissant pour Angra Mainyu (Esprit Destructeur) appelé aussi Ahriman, jumeau maléfique d'Ahura Mazda. Les manichéens opposaient un vrai Mithra au faux Mithra chevauchant le taureau. Mithra et ses attributs 11. Le judaïsme La première attestation de l'existence de Juifs à Rome remonte à 139 av. J.-C., date à laquelle, s'il faut en croire l'auteur Valère Maxime (I, 3, 3.), le préteur (prætor) Cornelius Hispanius s'insurgea contre le culte de Jupiter Sabazius (une confusion s'établissant entre la divinité originaire d'Asie Mineure Sabazios et le dieu des juifs Yahvé Sabaoth) : "Idem Iudaeos qui Sabazi Iovis cultu Romanos inficere mores conati erant, repetere domos suas coegit" (= Le même préteur força des juifs, qui s'efforçaient de corrompre les mœurs romaines par l'introduction du culte de Jupiter Sabazius, à retourner chez eux). En 59 av. J.-C., quand il prononça la plaidoirie du Pour Flaccus, Cicéron évoqua leur importance numérique : il parla de la turba (= foule) des juifs qui assistaient au procès, en soulignant qu'ils formaient un groupe uni. Philon d'Alexandrie, auteur juif qui écrivait en grec, évoqua (Legatio ad Gaium, 155) leur présence dans le quartier du Trastévère au début du 1er siècle de notre ère. 1 12. Le christianisme Le christianisme est né et s'est d'abord développé dans la partie orientale de l'Empire romain. À côté de Rome (qui fait remonter la fondation de son Église à l'apôtre Pierre martyrisé en 64), les villes de Jérusalem, d'Antioche et d'Alexandrie jouaient le rôle de capitales ecclésiastiques. 2 13. Cultes solaires. Fêtes de la lumière. Le Soleil est présent dans les mythes du monde entier. Garant de l'autorité royale ou source célébrée de fertilité, l'astre du jour fédère par le culte de ses principes universels. Il s'appelle Râ en Égypte, Sûrya en Inde, Inti chez les Incas ; elle est Amaterasu au Japon, Saulé dans les régions baltes, Sól chez les Scandinaves… Que ses atours soient masculins ou féminins, l'astre du jour a été divinisé sous toutes les latitudes, occupant même une position prépondérante dans certains mythes. Les premiers agriculteurs ont sans doute très rapidement regardé le soleil, garant des bonnes récoltes, comme une source de vie, et l'on peut situer l'apparition des cultes solaires au néolithique, entre 6000 et 2200 ans avant notre ère. À ses côtés surgissent d'autres dieux célestes, des vents, des astres et de la pluie : Zeus en Grèce, Jupiter pour les Romains, Enlil chez les Mésopotamiens, Indra en Inde… Ces divinités se substituent peu à peu à des dieux plus anciens et telluriques ; le culte du Soleil complète et parfois remplace celui qui était voué à la Terre mère nourricière (https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/ethnologie/celui-qui-regne-seul-et-pour-tous_172334). Les anciens Egyptiens adoraient le dieu du Soleil Rê ou Ra. Akhenaton (± 1354 à ± 1337 av. J-C), considéré parfois comme l’un des plus grands mystiques de l’Histoire, bouleversa l’histoire de l’Égypte en voulant imposer à ses sujets le culte exclusif de Rê-Horakhty (qui est dans Aton), dont il fut à la fois le prophète et l’incarnation. Il imposa la première religion hénothéiste connue de l’histoire, privilégiant le culte du disque solaire Aton. On lui doit l’inspiration des religions monothéistes ultérieures. Les Babyloniens et la plupart des religions sémitiques vouaient un culte au Soleil. Dans la Perse ancienne, le culte du soleil fit partie intégrante du culte d'Ahura Mazda, puis de celui de Mithra, qui se répandit plus tard dans l'Empire romain. Personnifié par Surya, le Soleil fut aussi un dieu hindou, maléfique pour les Dravidiens du sud de l'Inde mais bénéfique pour les Munda des régions centrales. Au Japon, la déesse solaire Amaterasu est la divinité suprême du panthéon shinto et la déesse tutélaire de la maison impériale. Selon la légende, le 11 février de l’an 660 av. J.-C., le prince Jimmu Tennô, descendant de la déesse Amaterasu Omikami, monta sur le trône du Japon après avoir vaincu le royaume Yamato et fonda l'empire japonais. Le culte du Soleil se développa aussi au Mexique et au Pérou, à l'époque précolombienne. II fut pratiqué par les Iroquois, les Indiens des Plaines et les Tsimshian d'Amérique du Nord. Dans la Grèce antique, les divinités solaires étaient Hélios et Apollon. Le culte d'Hélios était très répandu, et des temples lui étaient dédiés à Corinthe, à Argos, à Troezen (aujourd'hui disparue) et dans beaucoup d'autres villes. Le centre principal du culte était l'île de Rhodes, dans le Dodécanèse, où quatre chevaux blancs étaient sacrifiés au dieu chaque année. Le même sacrifice était accompli sur le mont Hagios Elias, en Laconie. Au fil du temps, tous les attributs et fonctions d'Hélios furent transférés à Apollon, sous l'identité de Phoebus. Mithra fut identifié à Hélios. Surnommé Sol indiges (Soleil national), Sol était une vieille divinité sabine qui personnifiait la Lumière du jour et la Chaleur du soleil. II était associé à sa sœur, la déesse Luna, avec laquelle il symbolisait le cycle des saisons, et ils étaient représentés sur le temple de Jupiter Capitolin. Sol fut assimilé à Hélios, et son culte prit une très grande extension sous l'Empire romain, quand s'établit, dans un effort de syncrétisme, le culte prééminent du Soleil. Il était fêté le 9 août. Le 11 décembre, ante diem tertium idus decembres, lors de la fête de l’Agonalia (ou Agonia ou Agonium ?), un sacrifice était offert en son honneur. Parce que les Romains possédaient déjà le dieu Sol indiges, Apollon, dieu de la santé et de la victoire, n’eut pas, chez eux, de fonction solaire. Le culte de Sol Invictus (= Soleil Invaincu), dieu syrien, est promu par l'empereur d'origine syrienne, Elagabal ou Héliogabale (218-222) surnommé, en 220, grand-prêtre du dieu Soleil invincible. L'empereur Aurélien, né en Pannonie d’une prêtresse du Soleil, institutionnalise le culte solaire de Sol Invictus, divinité très populaire dans les armées du Danube, et à laquelle peuvent adhérer aussi bien les Orientaux adorateurs de Baal d'Émèse que les élites cultivant le néo-platonisme. L’empereur Aurélien fait construire à Rome un temple à Sol Invictus qui est desservi par un nouveau collège de prêtres, les Pontifices Solis, et dédicacé le 25 décembre 274, jour de la naissance du soleil invaincu (Dies Natalis Invicti Solis). Aurélien saura bénéficier du soutien des adeptes de Mithra dont le culte est proche de celui de Sol. Le culte du Soleil persista en Europe jusqu'après l'introduction du christianisme, comme en témoigne la survivance de rites déguisés en pratiques chrétiennes traditionnelles telles que les feux de la Saint-Jean ou la bûche de Noël. Les cultes du Soleil, ou du moins les religions centrées sur une divinité solaire, ont pratiquement disparu à l'heure actuelle. La plupart des civilisations qui pratiquèrent un culte du Soleil furent très organisées et administrées par un roi, un empereur ou une élite dirigeante qui adopta l'idéal de la royauté solaire pour légitimer et consolider sa position. Les fêtes de la Lumière Dans l'Antiquité, les fêtes de la Lumière se déroulaient au solstice d'hiver et au solstice d'été. Malgré la défiance qu'il montrait pour les religions ayant existé avant son implantation, le christianisme conserva ces pratiques qu'il masqua, au solstice d'hiver, sous les noms de fête de Noël (Nativité de Jésus, le 25 décembre) et fête de saint Jean l'évangéliste (le 27 décembre), et, au solstice d'été, sous le nom de fête de la Nativité de saint Jean-Baptiste (le 24 juin) : phase ascendante de la Lumière pour Apollon, remplacé par Jean l'évangéliste, phase descendante pour Dionysos, remplacé par Jean le baptiste. NOTES 1 http://www.musagora.education.fr/religion/religionfr/juda.htm 2 http://fr.wikipedia.org/wiki/Christianisme_oriental 3 Prolegomena to the Study of Greek Religion, Princeton University Press, 1903 Sources Auteur : Jean-Paul Coudeyrette Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur. Date de mise à jour : 01/09/2024 |