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Le panthéon gaulois Il est impossible de discerner chez les Celtes un ensemble mythologique cohérent qui leur soit commun. Entre les divinités de la Gaule et celles de l’Ile de Bretagne et d’Irlande, il n’existe que des similitudes, souvent ambiguës. Initialement, les Gaulois ne donnaient pas d’apparence humaine à leurs dieux, qui représentaient des forces de la nature. Avec la romanisation, sont apparues des idoles gauloises. Le panthéon gaulois compte près de 500 dieux, dont certains ne sont attestés qu'en un lieu unique. Les gallo-romains durent intégrer leurs dieux ancestraux au panthéon romain dans lequel ces derniers n’occupèrent plus qu’une place secondaire. Puis, le culte de ces divinités fut remplacé progressivement, au fur et à mesure de la christianisation, par le culte de saints, plus ou moins homonymes, ayant des aspects et des caractères similaires ou voisins. Liste des divinités A ABELIO, Abellio, Abello Dieu des pommiers. Vallée de la Garonne. Dans les légendes celtiques, les pommiers jouent un rôle magique. Les pommes sont les instruments par lesquels les immortels jettent un charme sur les héros qu'ils veulent attirer dans leur séjour. La pomme nourricière, merveilleuse pomme de vie, conduit à l'Autre Monde et interdit tout retour à qui la consomme. ABIANUS Assimilé à Mercure. Vaucluse, Hérault, Bouches du Rhône. ABNOBA Assimilée à Diane. Déesse de la chasse, des forêts et des rivières, protectrice de la Forêt Noire. ACEIO Hautes Pyrénées, Haute Garonne. ADIDO Nom de divinité apparaissant sur un fronton utilisé en réemploi au dessus de la porte méridionale de l'église Notre-Dame du Puy-en-Velay. Christianisé au VIIème siècle sur son autre face avec l'inscription : SCUTARI PAPA VIVE DEO (= Scutaire (l'un des premiers évêques du Puy), pasteur vivez en Dieu). C'est le décrochage accidentel de cette pierre qui révéla la face originelle, qui portait une dédicace à une divinité païenne et à Auguste. L'étymologie et la fonction de cette divinité nous sont malheureusement inconnues. L'archéologue-épigraphiste Auguste Allmer (1815-1899) conjecture que c'est le génie local et le nom primitif du monticule appelé aujourd'hui Le Puy ainsi que la ville qu'il domine (https://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1901_num_13_50_7020) ADSMERIUS Dans la Vienne. Assimilé à Mercure. ADSULLATA Déesse des rivières AED Dieu des enfers (Irlande) AGRONA Déesse des massacres. AIMEND Déesse du soleil. Irlande. AINE Déesse de l'amour et de la fertilité. Irlande. ALAUDA, ALAUNA Dieu à l'alouette, compagnon de Lug. Les Alauduni portent son nom. Les Gaulois considéraient l’alouette, oiseau sacré et symbole de la Vigilance, comme la messagère des dieux. Voir Légion des Alouettes. ALAUNUS, ALANNUS, ALOUNIS Assimilé à Mercure. Région de Mannheim et de Salzburg. ALBARINUS Le Barroux (Vaucluse). Assimilé à Mars. ALBIORIX Surnom de Teutatès. Mars gallo-romain. Parfois assimilé à Apollon. ALISANOS, ALISANUS Dieu honoré à Alise-Sainte-Reine et à Bourges. AMAETHON Dieu agraire des Gallois et fils de Dôn (voir Ana). AMALIA Assimilée à Minerve. Côte d’Or. AMARCOLITANUS Assimilé à Apollon. Monthelon (Haute Marne) AMBISAGRUS Dieu gaulois assimilé à Jupiter ANA, Anna, Anu, Dana, Danann, Danu, Dôn Di Ana, la grande déesse, mère des dieux, est la protectrice des vivants, des morts et des lieux humides. Son culte, très vivace dans l'ouest, s'est retrouvé dans le culte chrétien de Sainte-Anne. Voir Grande Déesse. ANCAMNA Déesse de l'eau ANDARTA, Andrasta, Andrastê, Andatê. Déesse de la guerre et de la fertilité. On lui offrait des sacrifices humains sur des autels de la Victoire. Vénérée chez les Bretons (Les Iceni de Boudicca immolèrent cruellement des femmes captives en l’honneur de la déesse) et, en Gaule, chez les Voconces, dans le Dauphiné (Drôme) et en Lozère. ANEXTIOMARUS Apollon gallo-romain. Sarthe. ANKOU L'ouvrier de la Mort chez les Bretons armoricains. APOLLON Qualifié d'atepo-marus (à la grande protection). Souvent représenté accompagné de sa parèdre gauloise Sirona ou d'autres parèdres, comme Bricia ou Brixia à Luxeuil. Le culte d'Apollon apparaît chez les Leuques au début du IIe s. av. notre ère. Il est présent sur les monnaies leuques avec une lyre et portant un torque autour du cou. Les lieux de culte à Apollon auraient été souvent christianisés, en les plaçant sous le patronage de saint Paul (Pol). Voir ATEPOMARUS. ARAMO Assimilé à Jupiter. Gard. ARAWN Roi de l'Anwynn (le monde souterrain). Assimilé à Pluton. ARCECIUS Mercure gallo-romain. ARDUINNA Déesse-Lune, chevauchant un sanglier, protectrice de la forêt des Ardennes et déesse de la chasse, elle a été assimilée par la suite à la Diane chasseresse romaine. ARIANRHOD Déesse galloise de la terre ARIXO Assimilé à Mars. Hautes Pyrénées, Haute Garonne. ARNALIA Minerve gallo-romaine. ARNEMETIA Déesse de l'eau. Bretagne. ARTAIOS Dieu des Ours (ours = arth). ARTAIUS Mercure gallo-romain. Isère. ARTIO, ARTO Déesse de la région de Berne qui a l’ours comme emblème (ours = arth). ARVERNORIX Assimilé à Mercure. Allemagne. ARVERNOS, ARVERNUS Mercure gallo-romain vénéré par les Arvernes. Puy-de-Dôme. ATEPOMARUS, Atépomoros. Assimilé à Apollon ou à Mercure. Vénéré chez les Bituriges, dans l’Ille et Vilaine et dans le Lyonnais [Atépomoros, le Grand Cavalier, fonda la ville de Lyon appelée Lugdunum, car, sur la colline (dunum), des corbeaux (lugos) recouvrirent les arbres quand les fondations commencèrent]. ATESMERIUS Mercure gallo-romain. Seine et Marne. ATESMERTIUS Assimilé à Apollon. Sarthe. ATHENA Les Insubres abritent leurs enseignes de guerre dans un temple dédié à Athéna. AVETA Déesse de la naissance. Gallois. Trévires. B BACCHUS Dieu du vin, il fait l'objet d'un culte après la conquête romaine. BADB (la) Déesse irlandaise de la guerre BAGINATIS Jupiter gallo-romain. Isère (Morestel) BASSOLEDULITANUS Assimilé à Apollon. Cher. BELADO Assimilé à Mars. Bouches du Rhône, Drôme, Alpes de Haute Provence. BELATOS Dieu tutélaire de Belan (21). BELATUCADROS (Cadros : beau). Mars gallo-romain. Bretagne. BELENOS, Belenus, Belen, Bel. Le brillant. Dieu-solaire, puissant, représentant la force et la beauté de l'homme jeune, il est le dieu de la médecine. Assimilé à Apollon. Il envoie un corbeau, son emblème, pour protéger la Déesse-mère en difficulté... Beltaine ou Beltène (Feu de Bel) est célébrée le 1er mai, en allumant de grands feux de joie. Les lieux de culte à Belenos auraient été souvent christianisés, en les plaçant sous le patronage de saint Michel. Beaune (21) tire son nom de Belenos. Voir Grannos. BELISAMA, Bélésamis La toute brillante. Déesse, sœur ou compagne de Belenos, elle est par endroits la grande déesse reine, assimilée par la suite à Minerve. Elle préside au tissage et aux sources thermales. Elle est aussi une guerrière ou une chasseresse car elle porte des armes. Honorée à Vaison-la-Romaine (84). Voir Brigantia BELODUNNUS Mars gallo-romain. BERECYNTHIA Voir Brigantia BIANNA Voir Vienna BILE Dieu irlandais de la mort. BOLVINNUS Mars gallo-romain. Nièvre. BORMO, BORMIO, BORVO Dieu des sources bouillonnantes et des eaux chaudes. Dieu des sources à Bourbon-Lancy, Bourbonne-les-Bains, La Bourboule, Entrains-sur-Nohain, Bormes-les-Mimosas, il est assimilé à Apollon, sauf à Aquae Calidis (Vichy) où il est assimilé à Mars. BOUDIGA Assimilée à Tutela. Bordeaux. BRES Dieu de la fertilité et de l'agriculture. Irlande. BRICIA, Brixia, Bricta, Brixta Déesse des Sources, parèdre de Luxovius à Luxeuil-les-Bains. BRIGANTIA, Brigantis, Brigindo, Brigid, Brigit, Berecynthia Eminence, Supériorité, Protection. Adorée par les Brigantes de Grande-Bretagne. C’est la Grande Déesse, nommée aussi Belisama. Fonctions : mère, épouse, sœur et fille des dieux. Elle correspond à la Brigit ou Brigid (la très haute) des Irlandais (appelée aussi Boand), déesse des poètes, des forgerons et des médecins, célébrée à Imbolc. Elle a été assimilée à Minerve ; toutes deux étaient honorées par une flamme éternelle 3. BRISO Déesse gauloise des songes BRITOVIUS Mars gallo-romain. Gard. BRUATUS Assimilé à Mars. Alpes de Haute Provence. BUCIO Assimilé à Mercure. Représenté avec un bouc. BUDENICUS Assimilé à Mars. Gard. BUSSUMARUS Dieu gaulois assimilé à Jupiter BUXENUS Mars gallo-romain. Vaucluse. C CABETIUS Mars gallo-romain. CACUS Assimilé à Jupiter. Hautes Alpes. CAMULUS, Camulos, Camaill Le Puissant. Mars gallo-romain. Dieu celto-breton de la guerre, vénéré notamment par les Remi et les Trinovantes. CANETONESSIS Mercure gallo-romain. CARANTONA Très aimante. Divinité de la rivière Charente (Carantona) CARRUS Mars gallo-romain. Alpes de Haute-Provence. CASWALLAWN Dieu de la guerre chez les Bretons. CATURIX Roi du combat. Surnom de Teutatès. Mars gallo-romain. CAUTH BODVA, CATHUBODUA Déesse de la guerre chez les Gaulois et les Irlandais. CAVALIER À L’ANGUIPÈDE Les cavaliers à l'anguipède sont des groupes sculptés caractéristiques de l'art et de la religion de la Gaule romaine, principalement pendant la période 150-250 de notre ère. Ils sont nombreux surtout en Rhénanie et dans l'est de la France. Ce cavalier, barbu, triomphant et brandissant un foudre de bronze, se trouve surtout au sommet de colonnes dans les pays rhénans et mosans. Ces colonnes reposent sur une stèle à quatre dieux (généralement Mercure, Junon, Minerve et Hercule) parfois remplacée par une inscription. Au sommet figure toujours un groupe sculpté : un cavalier barbu terrasse un monstre dont les membres inférieurs se terminent en corps de serpent, ce qui explique le mot anguipède (aux pieds en forme de serpents). Le cavalier représente Jupiter. L’inscription IOM est l’abréviation de : Ivpiter optimvs maximvs. Le Taranis celte est associé au Jupiter romain. Le groupe symboliserait la victoire de la lumière céleste et de l’ordre sur les forces chtoniennes, les forces du mal issues de la Terre, le chaos... Le monstre anguipède est la plupart du temps un géant, quelquefois un nain. Dans la mythologie gréco-romaine, les Géants, fils de la Terre (Terrigenae Fratres), luttant contre Zeus pour la souveraineté du monde, sont appelés Anguipedes parce qu’ils ont des pieds en forme de serpent (ils seront exterminés par Zeus, Héraclès et Prométhée, sauf des survivants, dont Encelade, qui furent enfermés dans les profondeurs de la Terre). Le géant anguipède, équivalent du démon Abrasax, symbolise les forces du mal issues de la Terre 2. Le cavalier tient parfois le foudre de Taranis-Jupiter ou la roue cosmique (solaire, pour certains) à six raies dont le druide Mog Ruith (Serviteur de la Roue), avatar du Dagda, dit que sera aveugle quiconque la verra, sourd quiconque l'entendra et mort quiconque sur qui elle tombera. D’autres voient le cavalier à l'anguipède comme une divinité céleste libérant l'eau du ciel et de la terre représentée par le monstre dont les pieds sont des nageoires ou des couleuvres (familières des lacs et des rivières). Il existe des cavaliers à l'anguipède à Plouaret (22), Corseul (22), Saint-Méloir des Bois (22), Briec-de-l'Odet (29), Landudal (29), Plomelin (29) et Plobannalec (29), Melle (79), Vienne-en-Val (45), Meaux (77), Brienne-la-Vieille (10), Hermes (60), Neschers (63), Egliseneuve-près-Billom (63), Brioude (43), Haguenau (67), Grandfontaine-Donon (67), Saverne (67), Wasserwald (67), Phalsbourg (57), Saint-Quirin (57), Portieux (88), Tongres et Arlon (Belgique), et en Allemagne, dans la vallée du Rhin. Parfois le dieu n’est pas à cheval, mais se tient debout, dominant l’anguipède accroupi, comme à : Avaricum (Bourges) et Saint-Christophe-le-Chaudry (18), Saint-Marcel-Argentomagus (36). Un relief du temple de Bêl à Palmyre (Syrie) montre le dieu (assimilé à Zeus) en lutte avec l'anguipède. CEMENELUS Assimilé à Mars. Alpes-Maritimes. CERNUNNOS, KERNUNNOS, HU GADARN C’est le Cornu, le Bel encorné. Dieu à bois de cerfs ou cornes de bélier. Apparaît sur des autels gallo-romains célèbres comme un vieillard barbu. Il est souvent accompagné d’un serpent à tête de bélier. Sur le chaudron de Gundestrup (Danemark) il est figuré assis en tailleur, entouré d’un grand cerf, de deux taureaux, de deux lions et de deux loups ; un enfant chevauche un dauphin. C'est le dieu de tous les animaux ; il peut prendre n'importe quelle forme animale. Son nom se trouve sur une inscription gravée au-dessus de son image sur le pilier des Nautes à Lutèce (20 après J.-C.). On lit ERNUNNOS la première lettre étant effacée. Le mot Cernunnos a été choisi, en raison du sens, comme le plus logique (cornu). Il est le dieu de la fécondité, de l’abondance. Il est également le maître du royaume des morts. C’est le dieu principal des Carnutes. En Roumanie, il a été assimilé à Jupiter. On pense qu’il existait avant que les Celtes ne le représentent. Les lieux de culte à Cernunnos auraient été souvent christianisés, en les plaçant sous le patronage de saint Cornély ou Corneille (protecteur du bétail). Cernunnos, Chaudron de Gundestrup, Ier s. av. J.C., Musée National de Copenhague CESSIONUS, Cissionnus, Cisionnus Mercure gallo-romain. Allemagne, Bas-Rhin, Charente-Maritime, Doubs. CICINUS Assimilé à Mars. Alpes-de-Haute-Provence. CICOLLUIS Mars gallo-romain. Mâlain (Côte d’Or), Franche-Comté. CIMBRIANUS Mercure gallo-romain. CIRCIUS Vent violent de la Narbonnaise divinisé. CLAVARIATIS, Clavariates Mercure gallo-romain. Aube, Meurthe et Moselle. CLIODHNA Déesse irlandaise de la beauté. COBLEDULITAVIS, Cobledulitavus Apollon gallo-romain. Dordogne. COCIDIUS Dieu de la chasse. Mars gallo-romain. Bretagne. COCOSUS Mars gallo-romain. Cher. COMUTUS Assimilé à Jupiter. Alpes de Haute-Provence. CONDATIS Dieu de la rivière. Bretagne. Mars gallo-romain. CORONACUS Mars gallo-romain. COSUMIS Assimilé à Mercure. Moselle. COTIS Assimilé à Apollon ou à Mercure. COVENTINA Déesse de l'eau et des sources en Bretagne CREDNE, Credne Cerd De cred (bronze) et cerd (artisan). Dieu-bronzier (Irlande). CYHIRAETH Déesse des cours d’eau. D DAGDA Le dieu bon (Daga Devos). Dieu-druide (Irlande). Il est Eochaid (celui qui combat par l'if), Ollathair (le père puissant) et Ruadh Rofessa (le Rouge de la science idéale). DAMONA déesse-génisse et déesse guérisseuse des sources, elle accompagne parfois Bormo/Borvo dont elle est l'épouse : Bourbon-Lancy. DAMORA Déesse des sources DEESSES-MERES Formées en triades et appelées après la conquête romaine Matrae, Matres ou Matronae, elles sont, plus encore qu'Epona, les déesses de l'abondance, de la richesse, de la famille. Déesses des eaux, et principalement des sources et des fontaines, guérisseuses, elles ne ressemblent toutefois pas aux déesses-mères romaines. Beaucoup de fontaines consacrées aux Matrae auraient été christianisées sous le nom de Sainte Marthe ou de Sainte Marguerite, parfois, mais plus rarement, sous le nom de Sainte Madeleine ou de Sainte Brigitte. Elles ont parfois été assimilées à Minerve, plus rarement à Vénus, Junon, Diane, Cérès ou Cybèle. On les représente sous la forme de groupes de femmes portant des cornes d’abondance ou des bébés. Elles sont symbolisées par 3 cercles ou un triangle de sphères, et par l'association de cœur, de palmettes et de fleurons que l'on trouve aujourd'hui dans des sociétés ésotériques modernes. Voir Macha, Grande Déesse. DIAMLECHT, DIANCECHT Dieu-médecin vindicatif et belliqueux (Irlande). On le retrouve au Pays de Galles sous le nom de Mabon et en Gaule sous celui de Maponos. DIANE Compagne de Sylvain ou seule le plus souvent en Gaule, elle est la déesse de la chasse. En Gaule, c'est par consonance qu'elle a été approchée de Di Anna, la grande déesse-mère. La Diane du Donon (67), appelée Secate, est assimilée à la grande déesse celte Rigantona ou Rigani que l'on ne trouve nulle part ailleurs en Gaule, mais qui est présente chez les Helvètes et dans les îles. DIEU À TROIS VISAGES Il se rencontre surtout dans la Gaule du Nord-Est et particulièrement chez les Rèmes (il serait une divinité d’origine rémoise). Voir Lug DINOMOGETIMAROS, DIVANOS (ou Divanno) Ce sont des dieux jumeaux accompagnés d'un cheval. Ils correspondent aux Dioscures, Castor et Pollux, fils de Jupiter et de Léda. Ils guident le passage de la mort à la vie du Dis Pater. Les Celtes riverains de l’Atlantique ont une vénération particulière pour les Dioscures qui, selon la tradition, arrivèrent par l’Océan. DIOSCURES Voir Dinomogetimaros DISPATER, Dis Pater, Ditis Pater Dieu Père de tous les hommes. Chez les Irlandais : Donn (le Sombre). Dieu des morts et de la nuit, le père, assimilé à Jupiter et à Pluton, il est aussi le dieu de l'eau et des fontaines. Il fera périr le monde par l’eau et le feu. Les Celtes se prétendaient tous issus de Dispater ; l’usage de compter le temps par nuits et non par jours se rattachait à cette croyance. Les lieux de culte à Dispater auraient été souvent christianisés, en les plaçant sous le patronage de saint Pierre, saint Patrice, saint Patrocle, saint Pardoux ou saint Pourçain. DIVANOS Voir Dinomogetimaros. DIVONA Déesse de sources sacrées. Principal sanctuaire des Senons à la source de la Fosse Dionne à Tornodurum (Tonnerre) dans l'Yonne. DON Voir Ana DONN Le sombre. Dieu de la terre. Irlande. Voir Dispater. DUMIAS, DUMIATIS Mercure gallo-romain (Arvernes). Puy-de-Dôme (Dôme = Dumias). DUNATIS Assimilé à Mars. Nièvre, Ain. E EDAIN Déesse des cavaliers et des chevaux. EPADATEXTORIX Allier (Néris-les-Bains). Peut-être assimilé à Apollon. EPONA Son nom vient d'epos (cheval, en gaulois). Déesse gauloise cavalière, protectrice des cavaliers, des chevaux et des voyageurs, elle a été confondue avec Rhiannon (Rigantona). D’abord représentée par une jument accompagnée de son poulain, elle apparaît ensuite, chevauchant une jument et portant parfois une corne d'abondance ou une corbeille de fruits ; elle est quelquefois accompagnée d’une petite fille. Vierge, comme Cérès, elle assure également la prospérité agricole. Elle n'a jamais eu d'équivalent dans le panthéon gallo-romain, ce qui explique que son culte a prospéré plus de trois siècles après la conquête romaine. C’est la seule divinité gauloise à laquelle les Romains consacrèrent une fête : lorsqu'elle fut intégrée dans la religion romaine, elle reçut les titres d'Augusta et de Regina (Reine). Epona était particulièrement vénérée par les cavaliers gaulois de l’armée romaine. La Grande Jument blanche serait la monture de la déesse gauloise psychopompe Epona. Henri Dontenville a relevé que plusieurs dieux celtes sont accompagnés d'un cheval blanc ou d'une blanche jument qui parcourent toujours la direction est-ouest, font jaillir des sources sur leur passage, et amènent le soleil. Ce motif symbolique est mis en exergue par Jacques Duchaussoy : la direction que prend cette jument en courant en fait un animal solaire 1. Dans ses plus anciennes versions, la Grande Jument est chevauchée par un géant anguipède, équivalent du démon Abrasax, qui symbolise les forces du mal issues de la Terre 2. Voir Gargan ERIU Déesse-mère de l'Irlande ESCULAPE Dieu guérisseur, associé aux fontaines et aux sources, il est romain et a été amené en Gaule dès le Ier siècle de notre ère par les légions. Il est représenté sous les traits d'un homme mûr, voire vieux, à demi-drapé d'un manteau à la grecque qui lui laisse un bras et le torse nus. Présent à Evaux-les-Bains (23), Martres-Tolosanes (31), Seurre (avec sa fille Hygie) et Santenay (au mont de Sène où il est associé à Mercure) en Côte d'Or, Aix, Avignon, Reims, Vichy, Arles, Vienne, Aoste, Hambach en Allemagne... A Riez (04), le culte d'Esculape a remplacé celui d'Apollon. ESUS, Hésus Le maître ou le Meilleur. Dieu barbu ou non, représenté en élagueur, serpe ou hache à la main, au pied d’un arbre (saule?), parfois accompagné d’un taureau. Dès la fin du néolithique, la hache est l’emblème des divinités fécondatrices ; la présence du taureau renforce cette idée. Dieu de la guerre et de la mort violente, mais aussi de la fécondité et des récoltes, destructeur et coléreux, Esus est souvent assimilé au Mars romain ou à Janus. Son attribut est le gui du chêne. Lucain témoigne qu’on l’apaisait en déchirant des victimes suspendues à des arbres ; il écrit : « Hésus, qui inspire la terreur par ses autels sauvages, c'est lui dont l'invincible présence remplit d'une horreur secrète les profondeurs des bois sacrés ; c'est ce tout-puissant inconnu, ce seigneur de la forêt que le prêtre tremble de rencontrer sous la voûte des chênes ; il est celui que craignent ces Gaulois qui ne craignent aucun être créé. » G GARGAN Selon le chanoine de Cossé-Brissac et l’historien Guy Breton, au solstice d’hiver, le géant Gargan (fils de la déesse Belisama, vierge fécondée par l'esprit divin du dieu Belenos) se promenait dans les campagnes pour distribuer des cadeaux. Dans son ouvrage La France mythologique (1948), Henri Dontenville donne la description du dieu Gargan : « C’est un gros serpent qui semble danser verticalement un peu au-dessus du sol, en formant deux enroulements épais, mais assez gracieux. La queue du serpent semble plutôt une nageoire caudale de poisson, la tête est celle d’un bélier aux cornes enroulées, le cou est épais et laineux ou plumeux. Cet animal n’a pas l’air antipathique ». L’image de ce dieu à corps de reptile sera reprise dans les gravures folkloriques du Moyen-Âge européen sous la forme d’un animal mi-dragon, mi-serpent : la vouivre (voir wouivre). Jacques Derderian, auteur du livre Le Puy, haut lieu ésotérique (1990), pense que le rocher d’Aiguilhe a abrité aux temps gaulois un sanctuaire dédié à la déité Gargan. Selon lui, l’installation au Moyen-Âge d’une chapelle sur ce rocher (surnommé l'étron de Gargantua) n’est pas anodine et symbolise la fin du culte archaïque gargantuesque. Gargan devient un animal diabolique. Ce dernier sous sa forme de vouivre est tué par l’archange Saint-Michel qui, comme on le sait, est représenté debout, une lance en main, en train de transpercer le dragon. Le géant Gargantua de François Rabelais est la réminiscence du démiurge Gargan lequel, chevauchant la Grande Jument blanche, aurait tracé les chemins de pèlerinage préchrétiens et créé des gouffres, des montagnes et des gués en buvant à certains cours d'eau et des rivières en urinant. Henri Dontenville a relevé que plusieurs dieux celtes sont accompagnés d'un cheval blanc ou d'une blanche jument qui parcourent toujours la direction est-ouest, font jaillir des sources sur leur passage, et amènent le soleil. Ce motif symbolique est mis en exergue par Jacques Duchaussoy : la direction que prend cette jument en courant en fait un animal solaire 1. Voir cavalier anguipède. Gargan a donné son nom à de nombreux sites en Europe tel le Gargano en Italie (but de pèlerinage au cours des premiers siècles chrétiens pour les fidèles qui se rendaient au sanctuaire de Michel Archange apparu sur le Mont) et le Mont Gargan en Haute-Vienne où était pratiqué un culte solaire (ce qui pourrait aussi être le cas du Mont Gargas près de Notre-Dame de La Salette en Isère). C'est du Mont Saint-Michel (Rocher de Mont Tombe consacré à Belenos) que, selon la légende, Gargantua partit vers la Grande-Bretagne pour y combattre aux côtés du roi Arthur. GIARINUS Mars gallo-romain. Vaucluse, Var GOIBNIU, GOVANNON, GOBANNOS, UCUETIS Goibniu était le Dieu-forgeron des Irlandais ; son nom gallois est Govannon ; son nom gaulois : Gobannos. Grâce à son marteau magique, il peut fabriquer une épée ou un javelot parfait en trois coups ; il élabore des lames d'épées qu'il sait rendre infaillibles. Il détient le feu et possède des vertus de guérisseur. Dans le Sidh, l’Autre Monde celtique, il brasse la bière et sert les autres dieux au Festin d’Immortalité. Sous le nom d'Ucuetis, il était honoré par la corporation des forgerons d'Alise Sainte Reine en Côte d'Or. GRAIUS Assimilé à Hercule. Savoie. GRANDE DÉESSE La Grande Déesse est la mère de tous les Dieux. A la fête d’Imbolc, elle présente au monde son enfant nouveau-né, le jeune soleil, Maponos. Reine de la nature, elle a le pouvoir de faire reverdir le bois mort. Sous les noms de Ana, Dana, Belisama, Brigantia, Brigit, Cerridwen, Macha (triade) ou Epona, elle veille le feu sacré, le feu domestique, le feu de la forge. Elle protège les foyers, les poètes et les guerriers. Le sacrifice du taureau par Mithra paraît avoir évoqué aux yeux des Gallo-romains le sacrifice annuel des taureaux en l’honneur de la déesse-mère : sur des bas-reliefs, la représentation du sacrifice de Mithra est associée à la déesse-mère. Voir Déesses mères. GRANNOS, Grannus Autre nom de Belenos. Le Rayonnant. Dieu solaire, brillant et lumineux, il est assimilé à Apollon. Dieu des jeunes gens, en particulier des jeunes soldats (Iovantu-carus = Qui aime la jeunesse). Dieu guérisseur comme Bormo/Borvo. Son culte, surtout important dans l'est et le nord-est de la gaule, a été répandu par les légions le long de l'axe Rhône/Saône/Moselle autour d'un sanctuaire des Leuques situé à Grand (Vosges). GWENN TEIR BRONN Déesse de la maternité H HAFGAN Dieu de l'enfer, anéanti par Pwyll. Les Celtes avaient 2 divinités régnant sur le monde souterrain : Arawn et son double Hafgan. Arawn apparut au héros Pwyll comme un grand veneur. Il se plaignit de son rival qui usurpait son pouvoir et son titre et demanda à Pwyll de l'éliminer. En effet, à chaque fois qu'Arawn et Hafgan se battaient, les coups portés donnaient une nouvelle vigueur à Hafgan, et son alter ego en ressortait ni vainqueur ni vaincu. Arawn et Pwyll se jurèrent mutuellement amitié et échangèrent leurs domaines pour une durée d’un an et un jour. Au terme de cette période, sur le gué, Pwyll rencontra Hafgan auquel il porta un seul coup : Hafgan abdiqua aussitôt. Pwyll put rendre son royaume à Arawn et reçut, en remerciement, le titre de chef du royaume des morts. HALAMARDUS Mars gallo-romain. HARMOGIUS Mars gallo-romain. HERCULE Après la conquête romaine, le culte au demi-dieu guérisseur a remplacé ceux à Ogmios et à Smertrios, mais aussi à des dieux très locaux. Pour implorer une guérison, le malade dépose un ex-voto représentant l'organe malade dans la fontaine du sanctuaire au dieu. HERNE Chasseur géant, armé d’une massue, il est un avatar de Cernunnos. I ICAUNIS Divinité de la rivière Yonne ILUNNUS Assimilé à Hercule. Aude, Haute-Garonne, Ariège, Hautes-Pyrénées. IVAROS Dieu tutélaire d'Evaux (88). IVIACUS Assimilé à Mercure. Creuse. J JUNON Epouse de Jupiter, son culte a parfois remplacé cela de la grande déesse mère gauloise Di Ana. JUPITER Principal dieu de la triade capitoline (Jupiter Jovien, Junon, Minerve), son culte fut florissant après la conquête romaine et a sans doute préparé l'arrivée du christianisme en Gaule. Les lieux de culte à Jupiter auraient été souvent christianisés, en les plaçant sous le patronage de saint Julien ou saint Jean. K KERNUNNOS Voir Cernunnos KORRIGAN, Kerion Entièrement velu, cet enfant de la Terre a des ailes de chauve-souris et pousse des cris effroyables. Les korrigans gardent les trésors cachés dans les dolmens. Comme les dragons, ils se montrent les défenseurs de la Grande Déesse. L LACAVUS Mars gallo-romain. Gard. LATOBIUS Mars gallo-romain. LAUCOS Dieu tutélaire de Lauzun (47). LAVICTUS Assimilé à Mars. Hautes-Pyrénées. LEHERENNUS Mars gallo-romain. Haute-Garonne. LELHUNNUS Mars gallo-romain. Landes. LENUS Dieu guérisseur des Trévires. Assimilé à Mars. LEUCETIOS, Loucetios, Lucetios, Lucellos Le Brillant. Autre nom de Lug. Assimilé à Apollon chez les Aresaces et les Trévires. Parfois assimilé à Mars. Associé à Nemetona. LEUCIMALACUS Mars gallo-romain. LEUSDRINUS Assimilé à Mars. Alpes Maritimes. LIR, LLYR Dieu irlandais et gallois de la mer. LITAVIS Bellone gallo-romaine, déesse guerrière, notamment chez les Lingons, et à Mâlain (Côte d’Or). LIVIUS Apollon gallo-romain. LUCELLOS Voir Lug. LUCETIOS Voir Lug. LUCHTA Dieu-charpentier (Irlande). LUG, Lugh, Lugos, Lugus, Llew (chez les Gallois) Le Lumineux. Nul ne peut supporter sa vue. Dieu suprême du panthéon celtique, Lamfada (au long bras) et Samildanach (le polytechnicien), inventeur de toutes les techniques et de tous les arts, il apparaît en barde, en magicien, en chef d’armée, en forgeron et en charpentier. Il préside aux moissons et sa fête se situe le 1er août ( Lughnasad). César, dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules tente de l'identifier au dieu latin Mercure. Attributs : la lance (elle va toujours droit au but) et le corbeau. Souvent accompagné d'un animal (coq ou bouc). En Gaule, il a été présenté comme une divinité tricéphale ou 3 frères. On a identifié une quinzaine de Lugdunum ou Lugudunum (forteresse de Lug) dont Lyon (Rhône), Laon (Aisne) où il est associé à Alauda (le dieu à l’alouette), Laudun (Gard), Loudun (Vienne), Loudon (Sarthe), Leiden (Pays-Bas), et Luguselva (propriété de Lug) dans une inscription à Périgueux. LUXOVIUS (Apollon). Dieu de la guérison, génie des eaux à Luxeuil-les-Bains (70). La station thermale de Luxeuil-les-Bains (Luxovium) lui est dédiée. LUXSA Déesse thermale de Luxiol (25) et de Luxeuil (70). M MABON Voir Maponos MACHA (les 3 Macha) Triade de déesses associée à la Déesse Mère (Voir Grande Déesse). MAC OC Voir Oengus. MAGIORIX Assimilé à Apollon. Bas-Rhin. MAGISUS Assimilé à Hercule. Meurthe-et-Moselle. MAGNACUS Mercure gallo-romain. Isère. MAGUSANUS Hercule gallo-romain. Dieu "national" des Bataves. MALLO Mars gallo-romain. MAPONOS Grand Fils. Mabon chez les Gallois, Diancecht chez les Irlandais. Dieu-solaire. Le 1er février, l'Imbolc fête la Grande Déesse, mère de tous les Dieux, qui présente au monde son enfant nouveau-né, le jeune soleil : Mabon. Jeune homme divin assimilé à Apollon. Fonctions : santé et jeunesse. Présent à la source des Roches de Chamalières (63), il est le grand fils, un homme jeune au visage poupin. Il peut représenter Belenos jeune. MASUCIACUS Assimilé à Mars. Drôme. MATH MATHONWY Dieu gallois de la sorcellerie MATRAE, Matres, Matronae Mères. Surnommées Dominae (les Maîtresses) ou Proxumae (les Très Proches). Voir Déesses Mères MATRONA La Grande Mère. Déesse de la rivière Marne (Matrona) MATUICOS, Matuix. Poitiers (86). Assimilé à Apollon. MEDB Déesse de la guerre MELOVIUS Assimilé à Mars. Gard. MERCURE Qualifié d'atepo-marus (à la grande protection) et de solitu-marus (aux grands bénéfices). Voir Dumias - Lug MIDER, MIDIR Dieu irlandais des enfers. MITHRA Son culte apparaît en Gaule au cours du IIe siècle, à Lyon, en même temps que des rites d'inhumation issus d'Anatolie. Voir Grande Déesse. Voir Mythologie romaine. MOCCUS Dieu sanglier que les Lingons assimilent à Mercure (Mercurius Moccus). Le sanglier est l’insigne guerrier des Celtes. MOGETIUS Assimilé à Mars. Cher. MOGOUNOS Assimilé à Apollon. Montiers-sur-Saulx (55) MORISTAGUS Assimilé à Apollon. Alise-Sainte-Reine (Alésia) en Côte d'Or. MORRIGAN, MORRIGU Déesse des batailles, épouse de Dagda. MULLO Dieu de la guerre assimilé à Mars. Allonnes (Sarthe), Mayenne, Ille et Vilaine, Loire Atlantique. N NABELCUS Assimilé à Mars. Vaucluse, Alpes de Haute-Provence. NANTOSUELTA Ce nom signifierait la rivière qui serpente. Parèdre de Sucellus à Sarrebourg, c’est une déesse-mère, déesse de l’eau, de la fertilité et du foyer. Elle a en main une corne d’abondance. Les Mediomatriques la représente portant une sorte de petite maison ronde (probablement symbole du foyer), et accompagnée d’un corbeau. NARBO Dieu tutélaire de Narbonne. NECHTAN Dieu de l'eau (Irlande). NEMAEUS Assimilé à Hercule. Nord de la Gaule. NEMAUSIOS, Nemausus Assimilé à Hercule. Dieu des bois, des fontaines et des sources sylvestres. NEMED Le Sacré : surnom de Cernunnos. NEMETONA Déesse-mère et déesse des plantations, associée à Leucetios. NERIOS, Neris Dieu des sources jaillissantes, de ner (= jaillir). NETO, Neton Mars à la tête ornée de rayons vénéré par les Accitaniens, une peuplade d’Ibérie. NOBELIUS Mars gallo-romain. NODONS, NUDD, NUADA Mars gallo-romain. Au Pays de Galles, il s’appelle Nudd (ou Llud) et en Irlande Nuada. Dieu-roi et redistributeur de richesses, surnommé Airgetlam (Bras d’Argent). O OENGUS, Aengus, Mac Oc Oengus signifie choix unique et Mac Oc fils jeune. Dieu de la jeunesse (Irlande), d’une grande beauté, accompagné de 4 oiseaux. OGMIOS, Ogma, Ogme Chemin. Dieu magicien, gardien du feu, frère du Dis Pater, il est le pouvoir de l’éloquence. Fonctions : guerre, magie, royauté. En Irlande, au pays de Galles et en Cornouaille, il est appelé Ogham, maître des écritures sacrées (les oghams) dont la force est si grande qu’elle peut paralyser l’adversaire. Il tire des foules d’hommes attachés aux oreilles par une chaînette d’or dont l’extrémité passe par sa langue percée. Il accompagne les morts dans l’Autre Monde. Il est représenté sous la forme d'un vieillard chauve, vêtu d’une peau de lion, portant massue à la main droite et arc à la main gauche. Il a souvent été assimilé à l'Hercule romain ou à Mars. En Bretagne, les lieux de culte à Ogmios auraient été souvent christianisés, en les plaçant sous le patronage de saint Yves. OIW Prononciation : Oyoune. Probablement le dieu unique (dont les autres dieux ne sont que des aspects), celui dont on ne prononce pas le nom, le Verbe dont le son est OIW (l’AUM ou l’AMEN des Orientaux ?), selon les ésotéristes. Etre absolu, tout émane de lui. Oiw se situe dans le cercle de Keugant (monde divin) inaccessible à l'homme. Il a trois aspects : l'amour, la connaissance et la puissance. La création découle de 2 forces qui s’équilibrent : le bien et le mal. OLLOUDIUS Assimilé à Mars. Alpes Maritimes. ORCABELLA la déesse celtique Orcabella est associée au Cabo Fisterra, le Cap Finisterre, au Finis Terrea, là où le dieu solaire, soit LUG soit Janus, se repose la nuit. ORCUS Assimilé à Pluton. Pour certains Orcus aurait donné ogre. P PANTHEE Dieu dont on ignore le nom gaulois, représenté sous les traits d'un jeune homme portant dans une hotte les grands dieux de la mythologie, et dont le culte s'est répandu au 1er siècle de notre ère de la basse vallée du Rhône, dont il est originaire, vers les régions rhénane et mosane. Assimilé à Apollon, parfois à Mercure. POENINUS Jupiter gallo-romain. Sanctuaire au Grand-Saint-Bernard (Suisse) chez les Seduno-Veragri. R RANDOSAS Assimilé à Mars. Courpière (Puy-de-Dôme). RHIANNON Rhiannon est surnommée Rigantona (la Grande Reine) par les Bretons. Elle apparaît en grande reine, en déesse-mère ou en déesse-jument. Elle est la maîtresse des cavaliers et des chevaux, souvent confondue avec Epona. Alesia (aujourd’hui : Alise-Sainte-Reine) était le lieu saint des Mandubiens où était pratiqué le culte de la Grande Reine (source miraculeuse). L’époque chrétienne a laissé une église, une nécropole et le culte de sainte Reine. Pwyll, prince de Dyved, avait, en chassant, rencontré un cerf pourchassé par une meute. Ecartant ces chiens inconnus, il avait lancé les siens sur la bête. Etait alors apparut un cavalier qui lui avait fait honte de ce manquement à l'une des règles premières de la chasse archaïque. Or, ce n'était autre qu’Arawn, le roi de l'Anwynn (le monde souterrain). Cet égal de Pluton, consentit à pardonner à Pwyll à la condition qu'il le remplaça, un an durant, dans sa souveraineté souterraine, et qu'il y vainquit son ennemi Hafgan, ce qu'il réussira à faire, revenant ensuite dans ses états sublunaires, chargé d'honneurs. Tandis qu'il trônait, un jour, sur son tertre royal, entouré de sa cour de guerriers, il vit venir de la forêt une jolie fille montée sur un cheval blanc. Par trois fois, il envoya des pages à sa rencontre ; mais chaque fois, bien que ce cheval restât au pas, les cavaliers ne parvinrent pas à le rejoindre. Pwyll tenta l'épreuve. Il fut, lui aussi, distancé et cria à l'inconnue de s'arrêter, au nom de celui qu'elle aimait. Rhiannon se retourna aussitôt et lui révéla que c'était lui-même qu'elle était venue chercher car elle voulait être sa femme et non celle d'un autre prétendant... RIGANTONA, RIGANI Voir Rhiannon RIGISAMUS Surnom de Teutatès. Mars gallo-romain. RITONA Déesse des passages, des gués et des ponts. ROSMERTA Epouse de Lucetios (Lug). Prévoyance et providence, elle est la grande pourvoyeuse, parfois qualifiée de reine [inscription à Lezoux (63)]. Elle est invoquée pour la fertilité, la fécondité, le bien-être et la prospérité. Parèdre de Mercure dans la mythologie gallo-romaine, debout et drapée dans une longue robe, elle porte la corne d'abondance ou la bourse, parfois le caducée. Statue à Escolives (Yonne). RUDIANOS, RUDIANUS Mars gallo-romain. Var. RUDIOBOS Cheval divin. Neuvy-en-Sullias (Loiret). RUTH Sorte de Vénus vénérée par les Ruthènes (son culte subsistera jusqu’au Ve siècle). S SARANICUS Jupiter gallo-romain. SAUCONA, SOUCONNA Déesse de rivières sacrées (de sawk = sacré), comme la Saône ou la Sagonne (18). SAXANUS Hercule gallo-romain. SEDIAMMUS Mars gallo-romain. SEGETA Déesse des eaux et de la guérison. Déesse tutélaire de la source thermale de Moingt près de Montbrison (42) chez les Ségusiaves et d'Aquae Segetae, près de Sceaux-du-Gâtinais (45), chez les Senons. Les malades, mais surtout les femmes stériles, venaient s'en remettre à Segeta, en s'immergeant dans les eaux. SEGOMO Mars gallo-romain. Jura, Ain, Rhône, Côte d’Or, Alpes Maritimes. SEQUANA Déesse des sources et des rivières. Source guérisseuse à Saint-Germain-Source-Seine (Côte d’Or). Franche-Comté ; Plateau de Langres (la Seine, Sequana, porte son nom). Le peuple des Séquanes lui porte une vénération particulière. SHEILA-NA-GIG Démon féminin SIANNA Déesse mère du Mont-Dore, assimilée lors de la romanisation à Minerve, puis lors de la christianisation à sainte Catherine. SIANNUS Assimilé à Apollon. Au Mont-Dore (63) et à Lyon (69) SINATIS Mars gallo-romain. SINQUATIS, SINQUATUS Dieu tutélaire de Saincaize (58). Sylvain gallo-romain. SIRONA, DIRONA Déesse des astres : son nom signifie La Stellaire. Déesse guérisseuse des sources. Parèdre des Apollons indigènes, et en particulier Grannos. Assimilé à Diane (à Augsbourg), à Hygie, parèdre d'Apollon, et, plus tard, à Cybèle. Elle est représentée seule à Bordeaux, à Corseul, et chez les Médiomatriques. Honorée à Mâlain (Côte d’Or). On la représente généralement coiffée d'un bandeau portant un serpent. SMARTELLOS Compagnon de Belenos, il étrangle le chien qui retient prisonnière la déesse-mère. Il sacrifie un cerf ou un taureau. SMERTRIOS, SMERTRIUS Le pourvoyeur (de richesses). Dieu protecteur, tueur de serpents et de monstres, souvent assimilé à Hercule ou à Mars, il est porteur d'une massue et parfois ailé. SOLITUMARUS Assimilé à Mercure. Châteaubleau (Seine et Marne), Bas-Rhin. SUCELLOS, SUCELLUS Le bon frappeur. Dieu au maillet (peut-être dieu de la bière), fréquemment représenté avec la déesse Nantosuelta. Sous la forme d'un vieillard ou d'un homme d'âge mûr, barbu, vêtu à la gauloise d'une tunique à capuche, de braies et de bottes, il porte à la main gauche un maillet et dans la main droite un vase pansu. Un ou deux tonnelets peuvent être à son côté. C’est un bienfaiteur, dispensateur de nourriture. Il semble y avoir analogie entre Sucellus et Dagda, le dieu irlandais dont les attributs sont la massue et le chaudron d’abondance. Sucellus est souvent accompagné d’un chien. Assimilé à Sylvain, il fait jaillir les sources sylvestres en frappant le sol de sa masse. Il a été parfois associé à Dis Pater et à Vulcain. Selon César, c’est un dieu national, le père de la race gauloise. SUL Déesse britonnique des sources chaudes : Bath (Aquae Sulis). SULEVIA Minerve gallo-romaine. SULIS Minerve gallo-romaine. SUTUGIUS Assimilé à Mars. Haute-Garonne. SYLPHE (du latin sylphus = génie). Elfe. Génie de l'air des mythologies celte et germanique. T TAILTIU Déesse de la Terre TAMESIS Déesse de l'eau (Tamise) TANARUS, Taranucus Jupiter gallo-romain. TARANIS, TARAN, TURNOS Le Tonnant est le plus grand dieu du panthéon gaulois. Dieu ithyphalllique du ciel et de la foudre, également de la pluie, assimilé à Jupiter, il est représenté sous la forme d'un homme d'âge mûr, barbu, souvent à cheval (un cheval parfois à tête humaine), les bras levés, tenant le soleil dans une main et la lune de l'autre. Il est en général accompagné d'un aigle et d'un serpent. Ses attributs : la roue des Esses (les éclairs), la foudre (taran = tonnerre) et plus tard le lion. La présence d’une Roue Cosmique sur de nombreuses stèles laisse penser que Taranis est également le protecteur des morts. Dieu aux trois cornes, Taranis semble être l'une des divinités solaires les plus anciennes du monde celte. Les druides utilisent l’écorce carbonisée par la foudre des chênes pour en faire des amulettes protectrices à son effigie. Taranis est particulièrement loué par les guerriers. Les Gaulois craignant son courroux, il fait l’objet de nombreux sacrifices humains : on lui offre notamment de grands mannequins d’osier où l’on entasse de nombreux hommes qui sont brûlés vifs. Selon Lucain, on l’apaisait en brûlant des victimes humaines dans un tronc d’arbre. Il est identifié partout (Grande-Bretagne, Rhénanie, Dalmatie, Provence, Auvergne, Bretagne, Hongrie) sauf en Irlande. Il est présent à Tonnerre (89), Bourg-Saint-Andéol et Tournon (07) sous le nom de Turnos. A Luchon (31), pour la fête du Brandon, on brûlait des animaux dans un mannequin d’osier en son honneur. TARVOS Le taureau sacré surmonté de 3 grues, Tarvos Trigaranos (tarvos = taureau et garan = grue) figure sur le Pilier des Nautes de Lutèce. Il existe aussi un taureau à 3 cornes, présent surtout dans les territoires séquanes, lingons, helvètes et les peuples rhénans, où il accompagne fréquemment Teutatès. Le culte de Cybèle remplace celui du taureau à 3 cornes dans la vallée du Rhône. TEUTATES, TOUTATIS Son nom signifie simplement Père de la tribu, du nom celte de la tribu : teuta. Ce mot a donné leur nom aux Teutons. Ce dieu tribal portait des noms différents selon les divers peuples : Albiorix (roi du monde), Rigisamus (le très royal), Caturix (roi du combat), Toutiorix (roi de la tribu), etc. Dieu de la Guerre assimilé à Mars et Dieu de la paix assimilé à Mercure, il représente la tribu au sens actuel de nation, l'union des hommes dans la paix (Mercure) comme dans la guerre (Mars). Il a aussi été confondu avec Ogmios. Teutatès est symbolisé par une tête de bélier et un corbeau. Son emblème guerrier est le sanglier. Teutatès protège les serments : on jure en disant : « Au Dieu auquel jure ma tribu ! » La Pharsale du poète Lucain (Ier s. apr. J.-C.) décrit trois dieux gaulois cruels, Teutatès, Esus et Taranis : Teutatès apaisé par le sang funeste, Esus, aux sauvages autels et Taranis dont l’autel n’est pas plus doux que celui de la Diane scythique (I, 444). Pour d’autres, Teutatès exigeait des victimes noyées... TOLIANDOSSUS Assimilé à Hercule. Gers. TOUREVUS Mercure gallo-romain. TOUTIORIX Surnom de Teutatès. Apollon gallo-romain. TRITULLUS Mars gallo-romain. Lozère. TRIVIA Démon femelle parcourant les forêts et tendant des embûches à la croisée des chemins (parfois assimilé à Diane). TURNOS Voir Taranis. TUTELA Nom générique des déesses tutélaires de villes religieuses, souvent liées à des sources sacrées jaillissantes ou des fontaines. Ainsi, Tutela Vesunna est la protectrice de Vesona (Périgueux), Andarta est la protectrice des Voconces. U UCUETIS Dieu honoré par la corporation des forgerons d'Alise-Sainte-Reine en Côte d'Or. Voir Goibniu. V VAROCIUS Mars gallo-romain. VASIO Vaucluse. Divinité tutélaire de Vaison la Romaine (84). VASSOCALETUS, VASSOGALATUS, VASSO CALETI Mercure gallo-romain. Temple à Clermont-Ferrand (63) signalé par Grégoire de Tours. Honoré en Rhénanie (Bitburg). VELLAUNUS Mercure gallo-romain. Isère. VENUS Avec ou sans Eros, son culte n'existe pas en Gaule avant la conquête romaine. Déesse des sources, guérisseuse chez les Lingons, elle protège l'amour, mais aussi les enfants. VERACINIUS Assimilé à Mars. Alpes Maritimes. VEROTUTUS Apollon gallo-romain. VESUNNA Protectrice de Vesona (Périgueux). VICINNUS Assimilé à Mars. Ille et Vilaine. VIDUCUS Assimilé à Mercure. Gironde. VIENNA, BIANNA Déesse tutélaire de Vienne sur le Rhône. VINCIUS Mars gallo-romain. VINDONNOS Apollon gallo-romain. Essarois (21). VINTIOS Haute-Savoie (assimilé à Pollux) ; Alpes Maritimes (assimilé à Mars). VIROTUTIS Assimilé à Apollon. Vertus (51), Les Fins d’Annecy (74) et dans la Mayenne. VISONTIUS Assimilé à Mars. Besançon. VISUCIUS Mercure gallo-romain. Gironde, Bas-Rhin. VOROCIUS Apollon gaulois. Vichy. VOSEGUS, VOSAGOS Dieu de la forêt des Vosges. Peut-être assimilé à Sylvain. Bas-Rhin. VULCAIN Dieu des forges et des forgerons. W WOUIVRE Génie féminin des eaux au corps de serpent. Voir Gargan sous sa forme de wouivre. Notes 1 http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Jument 2 http://fr.wikipedia.org/wiki/Anguip%C3%A8de 3 Mythologies du monde entier. Duncan Baird. 1993 Voir dossiers : Celtes et Gaulois. Liste des peuples celtes. Anciens noms de localités ou de lieux. Vocabulaire gaulois. Guerre des Gaules. Sources La Gaule. Ferdinand Lot. Librairie Arthème Fayard, Paris, 1947 Histoire des Gaulois. Amédée Thierry. 1828 Histoire des Gaulois. E. Thévenot. PUF 1971 Les Celtes. G. Dottin. Minerva. 1977 Les Celtes. A. Varagnac et R. Derolez. BLOUD AND GAY 1965 http://oda.chez-alice.fr/dicogaulois.htm http://www.melegnano.net/celti/francel01a089.htm http://www.melegnano.net/celti/vocfrancel00.htm http://bretagne-passion.forumactif.com/Histoire-Celte-f19/les-tribus-celtiques-t746.htm http://bcs.fltr.ucl.ac.be/CAES/BGI.html (César Guerre des Gaules) http://www.arbre-celtique.com/etude/02-societe/peuples/peuples.php http://www.lexilogos.com/gaulois_peuples_lieux.htm http://crehangec.free.fr/peuples.htm http://michel-desfayes.org/villegaule.html etc. Auteur : Jean-Paul Coudeyrette Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur. Date de mise à jour : 01/09/2024 |