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Brunon (ou Bruno) d’Eguisheim, fils du comte d'Eguisheim naît, en 1002, à Eguisheim-Dagsbourg (Dabo) en Alsace (Haut-Rhin). Elève de l'école épiscopale de Toul, puis chanoine de sa cathédrale, il est évêque (40e évêque de Toul) le 9 septembre 1026 et se préoccupe de la vie régulière des monastères de son diocèse. Parent et chapelain de Conrad II empereur d’Occident, il est choisi comme pape par l’empereur Henri III (fils et successeur de Conrad) à la Diète de Worms en décembre 1048 et se met en route pour Rome le 28 ; suivant les conseils de Hildebrand (le futur Grégoire VII), qui lui démontre que son élévation sur le Saint-Siège est contraire aux canons, le nouveau pape, à peine arrivé à Rome, réunit une assemblée du clergé et du peuple, et déclare qu’il ne veut tenir son élection que de leurs libres suffrages : cette démarche lui concilie tous les esprits et lui vaut d’être élu par acclamation le 2 février 1049 ; il est intronisé le 12 sous le nom de Léon qu'il a choisi en hommage à Léon le Grand. Léon IX s’attaque aussitôt aux deux grands fléaux de l’époque, la simonie (commerce des charges ecclésiastiques) et l’incontinence du clergé ; il parcourt l'Occident, exigeant la démission des évêques qui n’ont pas été élus régulièrement et luttant contre l’investiture laïque, la clérogamie et la cession de charges ecclésiastiques. Il abolit les mariages incestueux très fréquents parmi la noblesse. Il combat les doctrines hérétiques du théologien Bérenger de Tours (998-1088) qui mettent en cause la transsubstantiation et le réalisme eucharistique. Réformateur actif, intransigeant, il encourage la réforme clunisienne et inaugure la grande rénovation de l’Église, connue sous le nom de réforme grégorienne ; il passe la plus grande partie de son pontificat à voyager dans la chrétienté tant pour faire appliquer ses réformes que pour faire rayonner l’influence de Rome ; en 1049, il se rend à Pavie, à Aix-la-Chapelle et à Toul et tient des conciles à Reims et à Mayence. En 1050, il parcourt l'Italie, la Bourgogne, la Lorraine, l'Alsace, la Rhénanie. Vis-à-vis de l'Orient chrétien, il tente la conciliation par une ambassade de cardinaux, mais elle échoue devant l'intransigeance du patriarche Michel Cérulaire. C’est le schisme entre l’Orient et l’Occident appelé schisme d’Orient ou grand schisme. Les anathèmes réciproques lancés entre le patriarche de Constantinople et le Pape de Rome seront levés le 7 décembre 1965 par le pape Paul VI et le patriarche Athênagoras 1. Il meurt le 19 avril 1054 après avoir délivré 180 bulles. Saint Léon IX est fêté le 19 avril, le jour anniversaire de sa mort. Sa devise était : La miséricorde de Dieu remplit le ciel et la terre. "Les historiens retiennent de lui qu'il sut choisir de grands collaborateurs dont l'un deviendra le pape Grégoire VII. Ils retiennent aussi son abnégation, sa patience et son souci de la vie spirituelle du peuple chrétien 1." 1049. 2 février, élection du pape. 12 février, intronisation du pape. 26 mars, Léon IX réunit un concile à Rome qui condamne la simonie et le nicolaïsme. Pierre Damien (1007-1072) adresse au pape son Liber Gomorrhianus (Le Livre de Gomorrhe) sur les désordres du clergé dans lequel il accuse certains prêtres d’être homosexuels et de se confesser entre eux pour éviter d’être repérés et bénéficier ainsi de pénitences plus légères ; il demande leur exclusion de l’Eglise ce que Léon IX refuse. Le concile de Mayence en Allemagne, présidé par le pape et l'empereur, promeut l'esprit réformateur et approuve la fête de la Conception de Marie. En Alsace, l’abbatiale d’Ottmarsheim est consacrée par Léon IX. 1er octobre, le pape fait la translation du corps de st Remi dans l’église des Bénédictins de Reims qui reçoit son nom. 3 au 6 octobre, concile de Reims ; le pape excommunie et dépose des évêques scandaleux et exige la démission des évêques qui n’ont pas été élus régulièrement ; le concile promulgue 12 canons condamnant la simonie, les mariages incestueux, l'abandon de l'épouse légitime en vue d'un nouveau mariage et l'usure ; le concile s'oppose au mariage incestueux en raison de la consanguinité au cinquième degré de Guillaume le Bâtard (Guillaume de Normandie) avec Mathilde de Flandre. 1er novembre, à Poitiers, dédicace de la basilique Saint-Hilaire-le-Grand en présence de treize archevêques et évêques, de la comtesse Agnès de Bourgogne et de son fils Guillaume VII Aigret. 1050. En janvier, à Strasbourg, le pape consacre la nouvelle église de Saint-Pierre-le-Jeune 2. Le pape généralise la trêve de Dieu proclamée par plusieurs conciles en France ; les églises sont décrétées lieux d’asile. A Jativa (Espagne) : premier moulin à papier d’Europe. 15 avril, un concile tenu à Rome excommunie Bérenger (1000-1088), archidiacre d’Angers, qui considère que la Cène est purement figurée. 27 avril, bulle de Léon IX plaçant officiellement l’abbaye de Vézelay sous le patronage de Marie-Madeleine. 17 mai, mort de Guido d’Arezzo, maître de musique. Au concile de Verceil, Léon IX recommande vivement qu'on honore la conception de la Vierge ; il renouvelle la censure des erreurs et condamne au feu un écrit de Jean Scot Érigène 2. 1051. A l’instigation de Léon IX, un concile, tenu à Rome, après Pâques, décide que les femmes qui se prostituent à des prêtres seront adjugées comme esclaves au palais de Latran. 19 mai, Pentecôte, mariage d'Henri Ier, roi de France et d'Anne de Kiev, fille de Iaroslav le Sage, grand-prince de Kiev. Le pape Léon IX écrit : Nulle part la Sainte Vierge ne reçoit un culte plus spécial et plus filial de vénération que celui que les fidèles de toute la France rendent dans cette église du Puy(en Velay). 1052. Pierre Damien adresse à l’archevêque Henri de Ravenne, son Liber gratissimus, important traité canonique sur la reconsécration des simoniaques. Le pape se rend en Allemagne pour travailler à la réconciliation de l'empereur Henri et d'André, le roi de Hongrie 2. 1053. MICHEL CERULAIRE (Keroularios), patriarche de Constantinople, et Léon, évêque d’Acride, écrivent une lettre commune à Jean, évêque de Trani dans Les Pouilles, dans laquelle ils font un crime aux Latins de l'observation de quelques pratiques concernant la discipline, comme de célébrer avec du pain azyme, de jeûner les samedis de carême, de ne pas s'abstenir de manger du sang, d'omettre en carême le chant de l'alléluia, etc. : le pape répond au patriarche par une exhortation touchante à la paix, et lui montre que les pratiques en question, surtout celle de consacrer avec du pain azyme, sont d'une haute antiquité, et remontent jusqu'à st Pierre 2. Le patriarche de Constantinople, Michel Cérulaire, adversaire du filioque (double procession du Saint-Esprit), du célibat ecclésiastique et du pain azyme, s’étant attaqué aux religieux latins établis en Orient et menant une rude campagne contre les églises latines de sa propre ville qu’il fait parfois fermer, Léon IX décide de lui envoyer une ambassade composée de 3 cardinaux (Humbert de Moyenmoutier, l’archevêque d’Amalfi et Frédéric de Lorraine) pour tenter d’apaiser le différend et même d’obtenir l’aide des Grecs contre les Normands. En juin, les Normands, installés à Melfi vers 1040 et organisés sous l’autorité des fils de Tancrède de Hauteville, prennent Bénévent après avoir battu l’armée pontificale à Civitella (Civitate) le 18, détiennent le pape pendant 9 mois et conquièrent la Pouille et la Calabre. Malgré l’opposition du pape à leur mariage incestueux, Guillaume de Normandie épouse Mathilde de Flandre (il faudra attendre le pontificat de Nicolas II pour que le couple soit absous, au prix toutefois d’une pénitence, celle de fonder deux monastères à Caen : l’abbaye dite aux Hommes, dédiée à saint Étienne et l’abbaye dite aux Dames, dédiée à la sainte Trinité) 3. 1054. En février, à Mortemer, Henri Ier, roi de France, qui a envahi les terres de Guillaume de Normandie, est battu. 12 mars, après qu'il a reconnu les possessions normandes en Apulie et en Calabre, le pape est libéré. 19 avril, Rome, Léon IX, malade, meurt au milieu de l’après-midi ; Benoît IX tentera une dernière fois, mais en vain, de remonter sur le Siège apostolique. Vacance du Saint-Siège jusqu'au pontificat de Victor II le 16-4-1055. 1054 (suite). 4 juillet, une supernova, est observée (Nébuleuse du Crabe). Samedi 16 juillet, l'intransigeant cardinal Humbert dépose sur l’autel de Sainte-Sophie de Constantinople une sentence d’excommunication contre le patriarche, Michel Cérulaire, qui refuse de rencontrer les légats. 24 juillet, le synode permanent byzantin dresse la liste des erreurs de Rome et jette l’anathème sur les accusateurs romains : c’est le schisme entre l’Orient et l’Occident appelé schisme d’Orient ou grand schisme. Les Seljukides envahissent la Géorgie. 25 août, ouverture du dixième concile de Narbonne : il codifie la trêve et la paix de Dieu et interdit les guerres privées ; il décrète que celui qui tue un chrétien, verse le sang du Christ. 1er septembre, à Atapuerca, près de Burgos, Ferdinand Ier de Castille vainc les Navarrais et tue leur roi García IV ; son fils Sanche IV devient roi de Navarre. Notes 1 http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1004/Saint-Leon-IX.html 2 http://nouvl.evangelisation.free.fr/leon_09_pape.htm 3 http://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_le_Conqu%C3%A9rant Sources Liste des papes Auteur : Jean-Paul Coudeyrette Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur. Date de mise à jour : 25/05/2024 |